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Le titre le plus ancien de l'abbaye Notre-Dame de Beaulieu, desservie par des chanoines réguliers de la réforme de Sainte Geneviève, est une charte de la fin du XIIème siècle, par laquelle le comte Geoffroy, époux de Constance de Bretagne, confirme la fondation et les privilèges de l'abbaye. 

Inventaire estimatif des immeubles de l'abbaye de Beaulieu, opéré par Joseph Hamon l'aîné, architecte, demeurant à Saint-Malo, rue de la Crosse, et François-Maurice Picquet, notaire-arpenteur, demeurant au bourg d'Yvignac, opérant pour le compte de la municipalité malouine et du district de Broons les 21 et 23 décembre 1790 (Archives C.-du-N., série Q, églises et chapelles).

« Le chef-lieu de Beaulieu consiste en une église en forme de croix latine, ayant de longueur pour le chœur et la nef 26 toises et 4 pieds et de largeur 20 pieds ; la croisée ayant 14 toises de longueur sur 20 pieds de large, petite chapelle et sacristie en dehors vers orient.

Au bout méridional de la croisée, s'élève un vieux bâtiment de 40 pieds de long sur 26 de large, joignant par le nord à la chapelle à laquelle il est réuni par un escalier en pierre, le dit bâtiment composé au rez-de chaussée de l'ancienne sacristie et d'un grand cellier, au premier étage de 3 chambres avec mi grenier au-dessus.

L'église et ce bâtiment sont « en ruines ». (Lisez en mauvais état d'entretien).

La maison conventuelle, aspectée vers midi, a 51 pieds de long sur 29 de large. Elle est composée d'une cuisine et d'un cellier en sous-terrassé ; d'un vestibule, d'une salle à manger et d'un salon de cempagnie au rez-de-chaussée, accessible par deux escaliers en pierre, l'un sur la cour et l'autre sur le jardin. Le premier étage contient trois chambres et un dégagement, au-dessus se trouve un grenier recouvert d'ardoises. Cette maison est en assez bon état.

La maison abbatiale ayant sa façade vers occident, est composée d'un corps de logis de 65 pieds de long sur 22 pieds de large ; autre bâtiment en retour d'équerre vers occident, du bout midi, de 39 pieds de long sur 33 de large. Cette maison est réunie à la maison conventuelle par un petit cabinet dans l'angle d'occident et nord que forment ces deux bâtiments. La maison abbatiale est composée d'une cuisine, d'un office, de deux caves et de deux celliers en souterrain, d'un étage élevé d'environ 6 pieds au-dessus du sol de la cour, accessible par un escalier en pierre vers nord, suivi d'un dégagement qui dessert un sallon de compagnie et une salle à manger. Trois chambres à coucher et un cabinet forment l'étage. Sur le tout, un grenier couvert en ardoises. Cette maison a un besoin urgent de réparations. En général, tous les ouvrages qui la composent sont vieux.

Colombier au midi de cette maison, ayant aussi besoin de réparations ».

Viennent ensuite la description des bâtiments de la basse-cour comprenant deux longères de constructions, chacune 154 et 100 pieds de long, le tout en excellent état ; puis la mention d'un « excellent » jardin, décoré d'un « fort joli » parterre. On décrit après les moulins à eau estimés valoir 900 l. de revenu annuel ; un « superbe » étang, réputé pour être peuplé de beau poisson, contenant à l'estime 100 journaux de superficie. Dix journaux de terre en prairies, 4 journaux de terre en vallons. Enfin, prend-on soin de noter, la terre de Beaulieu est décorée d'une superbe avenue plantée sur quatre rangs de beaux chênes et de beaux hêtres propres à exploiter et commençant presque à vis le portail de la cour principale, plus une autre avenue de mêmes essences, plantée aussi sur quatre rangs, mais trop jeune pour exploiter, enfin des bois de chênes, de hêtres et de jeunes châteigniers, l'ensemble estimé 6.900 l. (Archives C.-du-N., série I Q 1).

De temps immémorial, des charités en argent se faisaient à l'abbaye de Beaulieu un jour fixe une fois par semaine. On distribuait en outre aux indigents du blé noir à certains jours et les autres fois du froment.

(A. Lemasson).

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