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CATALOGUE DES ABBÉS DE L'ABBAYE NOTRE-DAME DE BEAUPORT

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Raoul Ier fut, d’après les Annales des Prémontrés , le premier abbé de ce monastère ; il mourut le 7 novembre .... [Note : Il existe, au fonds de Beauport, un catalogue des abbés, dressé dans le XVIIIème siècle par Fr. Morvan, recteur de Bréhat. Le premier, dit-il dans sa lettre d’envoi au prieur, il s’est avisé de fouiller dans ces archives où tant de trésors étaient enfouis et perdus dans la poussière. Rien n’indique que d’autres l’aient suivi dans cette mine qui eût pu être si féconde. Le travail du prieur-recteur, quoiqu’incomplet et fautif, nous a été plus d’une fois utile. Quant aux listes publiées par les Bénédictins et dans les Annales de l’Ordre , nous pourrons y faire d’assez nombreuses additions et rectifications, d’après les actes de l’abbaye. Le continuateur du Gallia, ayant suivi ici le catalogue de Gaignières, a omis un certain nombre de noms ; mais l’ordre chronologique est irréprochable].

Guillaume (Willelmus), placé fautivement par D. Taillandier en 1202, ne gouverna l’abbaye que pendant l’année 1206 ; après quoi il résigna, dit le Frère Morvan.

Raoul II (Radulfus) figure dans une charte de 1207.

Simon signa comme témoin au testament de Guillaume Le Borgne, en 1225 ; il en reçut 145 liv. ad edificationem abbacie Beate Marie de Bello Portu. — De son temps, Renaud, évêque de Cornouailles, séjourna dans ce monastère, comme nous l’avons indiqué à propos d’une charte de St-Rion. — Simon mourut le 24 juin 1220.

André, dont le nom se voit en 1220, avait déjà été remplacé à la fin de cette même année.

S.... paraît en 1220 et 1222.

Roger, cité dès 1224, reçut plusieurs donations importantes, dont quelques-unes furent faites « sur l’autel de Beauport ». L’archevêque de Rouen, les évêques de Séez, d’Avranches et de Coutances, donnèrent à cet abbé un vidimus des titres de sa fondation, « propter maris et latronum periculis ». Saint Guillaume le nommait dans une charte de 1232. La même année, il obtint réparation d’un chevalier du nom de Conan Clerc qui avait enlevé des moines, ainsi que des chevaux et des charrettes appartenant à l’abbaye.

Hervé est à tort confondu par les Annales des Prémontrés et par Albert-le-Grand avec Hervé de Bazouge, évêque de Dol, qui aurait renoncé à son siège pour le gouvernement de l’abbaye, en 1272. C’est là une erreur ; nous n’en voulons pour preuve que la charte qui signale la présence de l’abbé Hervé en 1249. On lui attribue la construction de l’infirmerie et de ce magnifique réfectoire que reproduit une de nos planches [Note : Les belles planches de nos collaborateurs, MM. Robert et Van-Marke, feront comprendre le caractère grandiose de ces ruines ; mais ce qu’elles ne peuvent donner et ce qui ajoute encore à ce caractère, c’est le ravissant paysage qui se déroule devant les fenêtres du réfectoire]. Au temps de cet abbé commencèrent les longues querelles entre Beauport et les évêques de St-Brieuc.

Robert Barba de Fontevivi est mentionné dans des actes de 1252 et de 1272. Deux chartes de cet abbé servirent dans la suite aux moines pour établir leurs droits à la haute justice.

Yvon ou Yves de Kerity.

Guillaume, natif de Paimpol, tint tête aux évêques de Dol et de Tréguier, et fut excommunié par l’un d’eux ; mais l’archevêque de Tours lui donna gain de cause et annula l’excommunication, en 1276.

Michel Gautier : on lui attribue les boiseries et les stalles du chœur de l’église abbatiale [Note : Nous avons vu le dernier débris de cette belle sculpture du XIIIème siècle sous l’escalier d’une petite auberge entre Paimpol et Lézardrieux].

Pierre d’Agaville fut appelé de la Luzerne pour gouverner Beauport. Il fonda, en 1284, les récréations communes, et, peu après, la pitance ou domaine privé des religieux. De plus, il donna en 1284, dans Yvias et Plourivo, des terres dont le revenu fut destiné à procurer aux moines une ration de vin les jours de fête et d’obit.

Jean de Montmartin, à peine béni, résigna sa dignité entre les mains de Jean de Humo, qui en fit autant peu après. Telle est du moins la version des Annales de l’abbaye ; elles ajoutent que le successeur de ce dernier ne fit lui-même que passer sur le siège abbatial. La tradition rapporte qu’une maladie contagieuse contribua à cette rapide succession d’abbés.

Michel Vivien ou Rymen serait mort en 1304, suivant le nécrologe cité par D. Taillandier ; mais cette assertion est inexacte, car nous avons retrouvé une charte de 1290 où son successeur figure déjà.

André Fabri ou Le Febur ou Fabriani (nous le trouvons désigné sous ces divers noms) fut un des témoins entendus dans l’enquête de canonisation de saint Yves, en 1330. Il avait vu un paralytique guéri par l’intercession du grand Saint trécorois, et en l’invoquant lui-même il avait été subitement délivré d’une fièvre qui l’avait mis aux portes du tombeau [Note : « Henricus Augerii de Anglica villa . Constanciensis diocesis, contractus et curvus, non potens ire sine potentiis, sed trahebat pedes. . . sedes ; meritis et precibus domini Ivonis fuit sanatus et curatus. Testificatur Fr. Andreas, abbas Belli Portus, testis CCI, qui obiavit Henrico sic contracto, eunti cum potentiis sine eschassis, ut dicebat, ad dominum Ivonem apud Lantreguier : et postmodum, undecim diebus vel circa elapsis, venit ad abbatiam prœdictam, se curatum dicens. Cum Fr. Andreas abbas beatœ Marie Belli Portus, Briocensis diocesis, esset in febre continua per XIV septimanas, et recidivasset, ac magis sperabatur de morte quam de vita, vovit se dicto Ivoni, ut oraret Deum pro eo quod daret ei sanitatem ; et post modum audivit vocem dicentem sibi : tu puer mi, tene hoc : et quando ego reveniam ego amovebo a te. Et statim fecit singultum per duos dies et post statim fuit curatus ». (Mss. de la Biblioth. de St-Brieuc. — Acta Sanctor. Maii IV, 573). — D’après le précieux manuscrit dernièrement retrouvé en Allemagne et acheté par la Bibliothèque de St-Brieuc, manuserit qui n’est autre que le procès-verbal de canonisation de saint Yves ou une copie du temps, dont les Bollandistes n’ont extrait que des fragments, ils ont commis ici une légère erreur : l’abbé de Beauport fut entendu, non pas le 201ème, mais bien le 204ème témoin (fe 114)]. — La veille de l’Ascension de l’année 1304, quand saint Yves presque mourant déjà voulut offrir une dernière fois le saint sacrifice de la messe, ce furent l’archidiacre de Tréguier et l’abbé de Beauport, son ami, qui eurent l’honneur de l’assister et de le soutenir à l’autel, dans sa chapelle de Kermartin [Note : Ce fait est plusieurs fois rapporté dans l’enquête de canonisation de saint Yves, mais jamais l’abbé n’est nommé. Il nous semble évident que, trompés par la date fausse de la mort de Michel Vivien, les auteurs des Annales de Prémontré ont reporté à tort à ce dernier l’acte qui revient à son successeur. Il en est de même de l’amitié du Saint dont l’abbé de Beauport aurait été honoré : André avait soixante ans au moment de l’enquête de canonisation, et depuis quarante ans il gouvernait l’abbaye, à la tête de laquelle il avait été placé fort jeune].

Jean Cornet, dont nous ne savons que le nom : nous le plaçons ici sur la foi des Annales générales de l’Ordre.

Guillaume de Pommerit, qui bâtit la maison abbatiale et fit de nombreuses réparations au monastère, signa, en 1352, la commission des envoyés chargés de traiter de la délivrance de Charles de Blois, prisonnier en Angleterre [Note : On remarquera au Nécrologe (ides de septembre) que ce bienheureux prince fut un des bienfaiteurs de l’abbaye]. Il mourut au mois de novembre 1355.

Jacques Moriceau, après avoir obtenu des lettres de sauvegarde du roi d’Angleterre pour les propriétés transmarines de l’abbaye, mourut le 19 avril 1373.

Jean Cillart reçut d’Avignon, en 1390, des lettres, signées de Clément VII, confirmant les immunités accordées à Beauport par les papes, les rois et les princes. En 1397, Guillaume, cardinal du titre de St-Etienne, reconnut que l’abbé Jean avait payé au Sacré-Collège 50 florins d’or (Arch. des Côtes-du-Nord).

Le gouvernement de Jean Boschier fut un des plus longs et sans contredit le plus marquant de tous ceux de cette abbaye. Elu en 1397 [Note : Son élection fut ratifiée par le St-Siége l’année suivante. (Arch. des Côtes-du-Nord)], il soutint presque aussitôt contre les évêques de St-Brieuc une lutte [Note : « Adversus Briocensem propugnator usque ad vincula », disent les Annales de l’Ordre en parlant de cet abbé] qui n’était pas terminée en 1436. Dans ce conflit, où plus d’une fois on recourut contre lui à la ruse et à la violence, il montra une modération égale à sa fermeté. Par sa haute position dans le Goëllo, il se trouva forcément mêlé aux troubles de la province, quand le seigneur supérieur de cette partie de la Bretagne s’insurgea contre la maison régnante ; mais il traversa la crise sans qu’aucun parti ait eu à lui adresser de reproches sérieux [Note : « Inter tumultuantis Britanniœ scissuras, disent encore les Annales (I, 312), suo Principi addictus, fidem servavit integram ». Et, en effet, au plus fort de la réaction, Jean V donna une éclatante marque de satisfaction à l’abbé, en prenant l’abbaye sous sa sauvegarde spéciale, en 1420]. Son neveu, page dans la maison de Penthièvre, arrêté avec son maître, le sieur de l’Aigle, déclara que celui-ci avait tenté d’assassiner ou d’enlever le duc qui, d’après le bruit commun, devait aller visiter Notre-Dame de Beauport. De l’Aigle, accompagné de quarante hommes sûrs et bien armés, aurait fait une pointe en Bretagne, marchant la nuit et caché le jour dans les bois. Il aurait gagné de la forêt de Boquen les taillis de Goudelin, de là les bois de Gomenech (Coëtmen), puis ceux de Plouézec, où l’abbé de Beauport lui aurait fait porter des vivres et serait venu conférer avec lui [Note : D. Mor., II, 1001 et suiv. —Il est à remarquer que, dans ce document, la forêt de Lorges est encore nommée Brocéliande]. Mais rien, dans la déposition du page, n’établit que son oncle eût trempé dans les projets de vengeance du fils de Margot de Clisson : l’entrevue de l’abbé avec le jeune seigneur de Penthièvre avait pu avoir pour objet de chercher à dissuader celui-ci de ses coupables projets ; et ce fut peut-être par Jean Boschier que le duc fut averti de ne pas se rendre à Beauport [Note : Sa vie agitée ne l’empêcha pas de faire d’importantes réparations au monastère, d’y construire le colombier, le portail de la principale entrée, les granges du bois et de la Ville-Nourry en Pordic, d’établir une horloge, et d’enrichir le trésor de divers objets précieux, de 120 marcs d’argent doré et des reliquaires en vermeil où les chefs de saint Rion et de saint Maudez furent conservés jusqu’à la Révolution].

Il mourut saintement, vénéré de tout l’ordre dont il avait si infatigablement défendu les droits pendant quarante-cinq années. Il eut l’honneur d’être inhumé dans la salle capitulaire, afin que son mausolée fût un continuel enseignement pour ses successeurs [Note : « Intrepidus pro deffensione immunitatum Ordinis ..... piè moritur anno 1442, provectœ œtatis, virtutis probatœ senex. » (Annales, I, 312)].

Jean Huet ne reçut le gouvernement de l’abbaye, vers 1442, que pour le passer, au bout de fort peu de temps, à son neveu.

Pierre Huet, docteur en l’un et l’autre droit, prit part aux informations relatives à la canonisation de saint Vincent Ferrier [Note : En 1439, il avait été nommé à la cure de Pordic par Yves Annahubo, chanoine et vicaire général en l’absence de l’évêque Jean Lespervier, chancelier de Bretagne. Les droits de l’abbé et de l’évêque étaient donc dès-lors définitivement réglés ainsi : le premier présentait et le second nommait. La cour de Rome sanctionnait sans doute, car, en 1492, nous voyons le pape Alexandre VI autoriser Fr. Laurens Raison à résigner la paroisse d’Yvias aux mains de Fr. Lancelot du Vieux-Château. Cependant, en 1506, le pape nomma à Plouha, et il adressa la bulle à l’official de Tréguier : alors jamais le pouvoir temporel n’intervenait dans les mutations de pasteurs]. En 1456 [Note : Cinq ans auparavant, il n’avait pu assister au Parlement général de Vannes pour cause de maladie ; mais il assista à celui de 1462], il reçut de Alain de Coëtivy, cardinal légat du titre de Ste-Praxède, le droit de porter mitre et crosse, et de donner la bénédiction pontificale dans toutes les églises de son abbaye. Un compte de Pierre Landais le montre appelé à Clisson pour officier devant le duc aux solennités de Pâques (1462). Il tenait encore le siège abbatial en 1472. A sa mort, on lui éleva dans la grande nef un tombeau avec son effigie, qui se voit au milieu de l’église mutilée [Note : Ses armes, qui sont d’argent à trois bandes engreslées de gueules chargées de coquiles d’argent, se voient à la maltresse vitre de N.-D. de la Cour, avec celles des évêques de St-Brieuc, de Rennes et de l’abbé de Bégard, immédiatement au-dessous des écussons de la famille ducale]. De son temps mourut dans ce monastère, en odeur de sainteté, un moine qui, dit l’Obituaire, sembla montrer par ses fréquentes apparitions le désir d’être canonisé ; il se nommait Yvon Belhuec.

Amaury de la Roche, de la maison de la Touche-Trébry, nous est connu par un beau livre de comptes contenant ses recettes et dépenses comme « frère baillif de Beauport », pour les années 1482 et 1483 [Note : La collection à peu près complète des livres de comptes, tant pour chacun des deux bailliages que pour la pitance, existe aux archives des Côtes-du-Nord, depuis 1405. Ils sont assez mal tenus jusque dans la seconde moitié du XVIème siècle ; mais à dater de cette époque la comptabilité se régularise. L’abbé tient alors le bailliage de Beauport ; l’autre bailliage est aux mains d’un frère, ainsi que la pitance. Ces deux derniers rendaient leurs comptes « à l’abbé et couvent ». Plus tard, les recettes furent confiées ou affermées à des laïques. — Le livre de l’abbé Amaury est adressé « à ses frères et couvent dudit lieu » ; il se termine de la sorte : « En la fin, deducion finalle faicte de recept à mise et de mise à recept, tonneau de froment apprécié VI livres XVII sous VI deniers, poulle à VIII den., chappon à XII den., livre de poivre à X sous, ainsy touttes choses comptées et rabsothées, reste ledit officier 289 l. 9 s. 4 d. que doibt. Signé : Amaury, abbé de Beauport, voir est ». Sur la couverture sont peintes les armes en bannière de l’abbé : de sable à trois croissants d’argent. Elles sont sommées d’une simple crosse]. Il abdiqua à la fin de 1490 ou au commencement de 1491.

Robert de la Vallée reçut, cette même année , « congé de la duchesse Anne de mettre à exécution la collation qui lui avait été donnée, en cour de Rome, de l’abbaye de Beauport ». Trois ans plus tard, Innocent VIII l’autorisait à se faire bénir par tel évêque qu’il voudrait : déjà il gouvernait l’abbaye, comme le prouvent les comptes de 1494.

En 1498, le pape Alexandre V confirma l’élection de l’abbé Jean Le Bigot, de la maison de la Ville-Bougault, près St-Brieuc. Il soutint l’indépendance de Beauport à l’égard de l’abbaye-mère, et mourut le 4 février 1542, d’après le manuscrit du Fr. Morvan. Une tombe lui fut élevée dans la nef de l’église abbatiale avec son effigie et ses armes [Note : Elles étaient écartelées au 1er et 4ème d’or au lion morné de sable, au 2ème et 3ème de gueules au croissant d’or].

Gilles Quemper de Lanascol, chanoine de Tréguier, et non de Nantes, comme le dit D. Taillandier, fut le premier commendataire de Beauport. Il s’était fait nommer coadjuteur de l’abbé en 1532, et mourut le 4 mars 1546. Les revenus furent aussitôt saisis au nom du roi et gérés par des commis qui traitèrent avec les religieux pour « la nourriture, les gages et entretien » : la pitance appartenant aux religieux ne fut pas comprise dans la saisie [Note : En 1579, elle avait été confirmée aux religieux par le chapitre général de l’ordre. Le frère pitancier rendait ses comptes « à ses seigneurs le prieur et religieux ». Plus tard, l’action du pitancier s’étendit sur tous les revenus auxquels la communauté avait part]. Trois ans après, les commis étaient toujours là : toutefois, si l’on en croit Fr. Morvan, François d’Acigné était abbé commendataire en 1547.

La commende fut enfin donnée à Simon de Maillé, archevêque de Tours, qui prêta serment entre les mains du roi en 1551 [Note : Il paraît que les gens du roi n’avaient guère entretenu les bâtiments conventuels ; car dans le Recueil d’arrêts de Noël Dufail, St de la Hérissaye, ouvrage imprimé à Nantes en 1715, on trouve à la p. 439 une sentence qui enjoint aux juges du ressort de dresser procès-verbal « des ruines de la dite abbaye »].

Après lui vint François d’Acigné, puis le cardinal Alexandre de Farnèse : c’était le moment où le pouvoir temporel frappait le clergé de France de si lourds impôts ; Beauport en supporta une large part. Le cardinal Farnèse, à cette occasion, aliéna, pour une valeur très-minime, le beau prieuré des Fontaines, que les moines ne parvinrent qu’avec beaucoup de peine à racheter en 1612 [Note : Des pièces contemporaines, que nous avons retrouvées aux Archives de l’abbaye, il résulte que ce prieuré, qui en 1525 rapportait au-delà de 100 tonneaux de grains, près de 450 poules et chapons, et des rentes en argent, fut vendu 2,300 liv. ; que des 2,500 pieds de très-beaux arbres qui l’eutouraient, l’acquéreur commença par retirer de suite plus du double du prix d’achat ; qu’il laissa tomber en ruines la chapelle et le beau corps de bâtiment où logeaient le prieur et ses trois religieux, et qu’il bâtit, à la place, un corps de ferme assez mesquin. Après deux cents ans, les ruines de la chapelle sont encore vénérées ; on y voit fréquemment des femmes y apporter leurs coiffes pour se guérir de maux de tête].

De 1573 à 1577, le comniendataire fut Torquat de Gondy, auquel succéda Charles Contin (1577-1581).

Claude Chasteignier de la Rochepozay tenait la commende pendant la Ligue.

Claude de Marbeuf : de 1598 à 1603.

Ferdinand Chasteignier de la Rochepozay : de 1603 à 1607. En prenant possession, il rendit au roi un aveu qui existe aux Archives des Côtes-du-Nord.

Gabriel de Lauraideau : de 1607 à 1618.

Nicolas David : de 1618 à 16157 ; nous avons analysé plus haut son aveu au roi.

Beauport, qui avait déjà plusieurs fois passé aux mains de la famille Chasteignier de la Rochepozay, n’en sort plus et y semble inféodée : Louis, Charles et Anne s’y succèdent de 1627 à 1678. Ce fut dans cet intervalle que la réforme fut introduite dans l’abbaye. Les querelles pour le partage des biens de la communauté furent très-fréquentes entre l’abbé et les moines.

Alexandre de la Rochefoucault : de 1678 à 1722 ; il était aussi docteur en Sorbonne, prieur de Porte-Dieu et de Bonne-Nouvelle de Rouen, et abbé de Molènes. Pour s’éviter les tracasseries de ses prédécesseurs, cet abbé débonnaire abandonna aux religieux et les revenus et les charges, moyennant une pension de 8,000 livres.

Louis Colbert, petit-fils du célèbre ministre, ne tint qu’un moment la commende, qu’il abandonna bientôt pour le métier des armes.

Frédéric-Jérôme de Roye de la Rochefoucault, archevêque de Bourges, fut titulaire de cette commende jusqu’en 1729.

Louis Vivet de Montclus, évêque de St-Brieuc : commendataire de Beauport, de 1729 à 1755.

Pierre de Rostignac : de 1745 à 1747.

...... de Fumal, vicaire général et prévôt de l’église métropolitaine de Cambrai : de 1747 à 1779.

...... de Goyon, vicaire général de Rouen : de 1779 à 1785.

Alphonse-Constance de Pontevès conserva la commende jusqu’à la Révolution. Il fut aumônier des rois Louis XVI, Louis XVIII et Charles X [Note : M. l’abbé Tresvaux a ajouté plusieurs noms à la liste des abbés de Beauport publiée par D. Taillandier ; mais il en a encore omis, et il a commis plusieurs erreurs dans les noms et prénoms].

(J. Geslin de Bourgogne et A. de Barthélemy).

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