Date
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Abbaye /
Fondateur |
Situation
et Ordre
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1026 |
Saint-Gildas-des-Bois.
Simon, seigneur de la Roche-Bernard (Lob. II,
161 ; Mor. Pr. I, 363). |
Diocèse de Nantes.
A Saint-Gildas-des-Bois. Ordre de saint Benoît. |
1029
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Sainte-Croix-de-Quimperlé. Alain Caignard, Comte de
Cornouaille (Mor., Pr. I, 365 ; actes inédits des Ducs n° IX).
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Diocèse de Cornouaille.
A Quimperlé.
Ordre de saint Benoît.
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1032 |
Saint-Georges de Rennes. Abbaye de femmes fondée par
le duc Alain III pour sa sœur Adèle (Lob. II, 91 ; Mor. Pr. I, 368).
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Diocèse de Rennes.
A Rennes.
Ordre de saint Benoît.
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vers
1050
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Saint-Pierre de Rillé. Fut d’abord une collégiale
établie par Auffroy, fondateur du château de la ville de Fougères (Lob.
II, 203 ; Mor. Pr, I, 606).
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Diocèse de Rennes.
A Fougères.
Ordre de Saint-Augustin.
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1055 |
La Chaume. Harscoit, seigneur de Raiz. Supprimée en
1262 (Lob., II, 172 ; Mor. Pr. I, 406).
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Diocèse de Nantes.
Près de Machecoul.
Ordre de saint Benoît.
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vers
1112 |
Notre-Dame du Nid de Merle. Plus connue sous le nom
de Saint-Sulpice-la-Forêt. Double abbaye d’hommes et de femmes fondée
par Raoul de la Fustaye, disciple de Robert d’Arbrissel. L’abbaye de
femmes subsista jusqu’à la Révolution ; on ne sait quand disparut
l’abbaye d’hommes.
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Diocèse de Rennes.
Dans la forêt de Rennes.
Ordre de saint Benoît puis de Fontevrault.
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Première
moitié du XIIème siècle |
Notre-Dame de Pornic ou
Sainte-Marie. La date de la
fondation est inconnue. Le premier abbé connu vivait sous Philippe
Auguste et on estime qu’il pouvait avoir été nommé en 1170.
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Diocèse de Nantes.
Non loin de Pornic.
Ordre de Saint-Augustin.
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1130 |
Notre-Dame-de-Bégar. Abbatia Beatae Mariae de
Bagario. Estienne, Comte de Penthièvre (Mor. Pr. I, 562). |
Diocèse de Tréguier.
A Bégard.
Ordre de Cîteaux.
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vers
1132 |
Notre-Dame-du-Relec. Abbatia de Reliquiis. Fondateur
inconnu. L’abbaye rendait aveu aux seigneurs de Léon. |
Diocèse de Léon.
A Plouneour-Menez.
Ordre de Cîteaux.
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1130-1135 |
Sainte-Croix de Guingamp. Etienne, Comte de Penthièvre,
et la Comtesse Havoise. |
Diocèse de Tréguier.
A Guingamp.
Ordre de Saint-Augustin.
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1136 |
Notre-Dame de Buzai. Conan III et la duchesse
Ermengarde. Reconstituée en 1146 (Mor. Pr. I, 588). |
Diocèse de Nantes.
A Rouans.
Ordre de Cîteaux.
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1136 |
Notre-Dame de Langonet. Conan III (Mor.)
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Diocèse de Cornouaille.
Près de Gourin.
Ordre de Cîteaux.
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1137 |
Notre-Dame de Boquien. Olivier II de Dinan. |
Diocèse de Saint-Brieuc.
A Plénée-Jugon.
Ordre de Cîteaux.
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1137 |
Saint-Aubin-des-Bois. Fondateur inconnu. La plus
ancienne abbaye du diocèse de Saint-Brieuc. |
Diocèse de Saint-Brieuc.
A Plédéliac.
Ordre de Cîteaux.
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1137 |
Notre-Dame de la Vieuville. Guilduin, fils d’Hamon
(Lob. II, 290 ; Mor. Pr. II, 575). |
Diocèse de Dol.
A Epiniac.
Ordre de Cîteaux.
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1138 |
Notre-Dame de Lanvaux.
Alain de Lanvaux. |
Diocèse de Vannes.
A Grandchamps.
Ordre de Cîteaux.
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1142 |
Notre-Dame de Coëtmaloen. Abbatiae Beatae Mariae de
Silva Mellonis. Alain le Noir (Lob. II, 196 et 1645 ; Mor. Pr. I,
641). |
Diocèse de Cornouaille.
Saint-Gilles-Pligeaux.
Ordre de Cîteaux.
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1145 |
Notre-Dame de Melleraye, aujourd’hui la Meilleraye,
fondée par Foulques, abbé de Pontron en Anjou avec la permission
d’Alain de Maidon, seigneur du lieu (Mor. Pr. I, 585). |
Diocèse de Nantes.
A Moisdon.
Ordre de Cîteaux.
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XIIème
siècle |
Saint-Jean-des-Près. Fondateur inconnu, probablement
la maison de Porhoët. Le premier abbé connu vivait au XIIème siècle. |
Diocèse de Saint-Malo.
A
Josselin (Morbihan).
Ordre de Saint-Augustin.
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vers
1150 |
Notre-Dame-de-Lantenac. Fondée par Eudon II de Porhoët
(Lob. Pr. I, 157 ;
Mor. Pr. I, 604). Supprimée en 1767. |
Diocèse de Saint-Brieuc.
A la Chèze.
Ordre de saint Benoît.
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1152 |
Saint-Jacques de Montfort. Guillaume Ier, sire de
Montfort et de Gaël (Mor. Pr. I, 613). |
Diocèse de Saint-Malo.
A Montfort.
Ordre de Saint-Augustin.
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avant
1161 |
Notre-Dame-de-Blanche-Couronne. Mentionnée pour la
première fois en 1161. (Travers, Hist. De Nantes, T. 1, p. 287). |
Diocèse de Nantes.
A la Chapelle-Launay.
Ordre de saint Benoît.
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avant
1163 |
La Magdeleine de Geneston. Fondée par Bernard, évêque
de Nantes (1147-1169). Fondation rectifiée par le pape Alexandre III
(Mor. Pr. I, 649). |
Diocèse de Nantes.
A Montbert.
Ordre de Saint-Augustin.
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avant
1170 |
Notre-Dame du Tronchet. D’abord simple prieuré, érigé
en abbaye vers 1170 (Mor. Pr. I, 665). |
Diocèse de Dol.
A Plerguer.
Ordre de saint Benoît.
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1170 |
Notre-Dame de Beaulieu. Fondée par Rolland de Dinan
(Mor. Pr. I, 663). |
Diocèse de Saint-Malo.
A Megrit.
Ordre de Saint-Augustin.
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1170 |
Notre-Dame
(et plus tard Saint-Maurice) de
Carnoët.
Fondée par Conan le Petit avec des religieux sortis de Langonnet.
Saint-Maurice en fut le premier abbé (Lob. II, 308 ; Mor. Pr. I,
664).
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Diocèse de Cornouaille.
A Clohars-Carnoët.
Ordre de Cîteaux.
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1173 |
Notre-Dame de Daoulas.
Fondée par Guyomarc, Vicomte
de Léon (Mor. Pr. I, 669). |
Diocèse de Cornouaille.
A Daoulas.
Ordre de Saint-Augustin.
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1184 |
Notre-Dame du Bon Repos. Alain III de Rohan (Mor. Pr.
I, 696). |
Diocèse de Cornouaille.
A Lanniscat.
Ordre de Cîteaux.
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1184-1189 |
Saint-Riou
ou Rion. Abbaye disparue subitement entre 1198 et
1202. Il en reste cinq chartes, Anc. Evêché, T. V, p.8-13). Remplacée par l’abbaye de Beauport. |
Diocèse de
Dol.
Ploubazlanec (près de l'Ile de Bréhat).
Ordre de Saint-Augustin.
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1199 |
Notre-Dame de Pempont (ou Paimpont).
Ancien prieuré dépendant de Saint-Méen, érigé en
abbaye vers 1199 (Lob. Pr., 312).
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Diocèse de Saint-Malo.
Près de Saint-Méen.
Ordre de Saint-Augustin.
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1201 |
Notre-Dame de Villeneuve. Fondée par la Duchesse
Constance (Lob., II, 326 ; Mor., Pr. I, 785). |
Diocèse de Nantes.
A Bignon.
Ordre de Cîteaux.
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1202 |
Notre-Dame de Beauport. Fondée par Alain de Penthièvre
à la place de Saint Rion (Lob., II, 327 ; Mor. Pr. III, 1768. Anc.
Evêchés, T. IV, p. 45). |
Diocèse de Saint-Brieuc.
Près de Paimpol.
Ordre de
Prémontré.
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1252 |
Notre-Dame de Prières. Fondée par le Duc Jean le
Roux (Lob., II, 396 ; Mor., Pr. I, 952). |
Diocèse de Vannes.
A Billiers.
Ordre de Cîteaux.
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1252-1273 |
Notre-Dame de la Joie ou mieux
Abbaye de la Joie
Notre-Dame. Fondée par la Duchesse Blanche de Champagne, femme de Jean
Ier (Lob. II, 400 ;
Mor., Pr., I, 1065).
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Diocèse de Vannes.
Près de Hennebont.
Ordre de Cîteaux.
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Note
: Né Bourgogne en 1098, sous l'impulsion de Robert de Molesme puis de Saint
Bernard, l'idéal monastique cistercien se réclame de Saint Benoît de
Nursie (480-507). La règle de Saint Benoît se veut miséricordieuse et
tempérée. Tous les moines d'occident lui obéissent et régulièrement,
des réformateurs s'élèvent contre les trahisons dont elle est l'objet.
Au XIème siècle, les fondateurs de Cîteaux, souhaitant revenir à
l'esprit de la règle, refusent les compromis des moines bénédictins
avec le monde et leur mépris pour le travail manuel. Naît alors le
nouvel ordre cistercien, caractérisé par un mode d'organisation propre.
Le monastère cistercien est conçu comme une cité idéale. Chaque abbaye
se doit d'être économiquement autosuffisante. Chacune d'elle jouit d'une
grande autonomie dans la gestion de la vie quotidienne, dans le respect de
la charte de l'Ordre. L'architecture, les aménagements et l'organisation
spatiale de toute abbaye cistercienne répondent avant tout aux besoins
d'une communauté contemplative qui vit du travail de ses mains.
Un très petit nombre de ces abbayes sont de fondation
ducale. On en compte 7 : Saint-Georges, Buzac, Langonnet,
Saint-Maurice, Villeneuve, Prières et la Joie.
Outre ces fondations nouvelles, il faut signaler le relèvement
de Rhuys vers 1006 (diocèse de Vannes, ordre de saint Benoît)
et celui de Saint-Melaine en 1055 (diocèse de Rennes, ordre de saint
Benoît). Enfin deux abbayes au moins d’origine assez ancienne se transformèrent
de bonne heure en simples prieurés : Locmaria, abbaye de femmes près de
Quimper, qui devint un prieuré dépendant de Saint-Sulpice et Saint-Sauveur de
Guingamp, transformé en prieuré dès 1151 (Mor., Pr. I, 610).
A
signaler d'autres abbayes et monastères :
-
Saint-Sauveur-de-Redon
: fondée en 832 par Conwoion ;
-
Saint-Melaine
: fondée par Patern vers 550, à l'emplacement du tombeau de Saint-Melaine ;
-
Landevenec
: fondée par saint Guénolé (V-VIème siècle) ;
-
Saint-Gildas de Rhuys
: fondée au VIème siècle par Gildas (entre 565 et 570) ;
-
Saint-Mathieu ou
Saint-Mahé. Il est
possible qu'elle date du règne de Salomon (857-874) ;
-
Saint-Méen
: fondée vers la fin du VIème siècle par saint Mevennus, compagnon de saint
Samson ;
-
Saint-Jacut (Côte-d'Armor)
: fondée par un frère de saint Guénolé ;
-
Locminé
(Moriacum ou Locus Monachorum) : fondée, semble-t-il, au VII-VIIIème siècle,
puis rattachée à Saint-Gildas de Rhuys. On en connait un abbé nommé Taneth
au IXème siècle ;
-
Ballon
(sur les bords de l'Oust, près de Redon) ;
-
Busal
(près de Redon) ;
-
l'abbaye fondée par saint
Suliau au VIème
siècle, sur les bords de la Rance.
-
Tudi,
dans le canton de Pont-l'abbé ;
-
Cornon,
origine de la paroisse de ce nom et détachée de l'ancienne paroisse primitive
de Bain ;
-
Castel-Uuel
(plus tard Painfaut),
en Avressac ;
-
le monastère fondé en 814 et 825 par Guoruuelet en Pleucadeuc, au lieu dit
Rosgas ou Botgarth ;
-
le monastère de
Conoch, situé dans
la paroisse de Ruffiac et dédié à sainte Leufrine ;
-
l'abbaye de Saint-Médard
de Doulon, près de
Nantes, fut fondée par Charlemagne, qui la donna à Saint-Médard de Soissons ;
Nota
: beaucoup de ces monastères sont devenus plus tard de simples prieurés.
(ces
informations sont tirés de l'ouvrage "Histoire des Institutions de la
Bretagne" - Marcel Planiol)
Note
: Les dépendances bretonnes des abbayes normandes du Xème au XIIIème
siècle.
Les invasions normandes de la fin du IXème et du début du
Xème siècle ont anéanti dans l'Ouest de la France la plupart des institutions
préexistantes. La Normandie, sous l'impulsion de ses ducs s'est très vite
relevée et s'est, la première en France, dotée d'un embryon d'administration. La
Bretagne au contraire est restée déchirée du fait de la rivalité des maisons
comtales de Rennes et de Nantes. Il en est résulté une véritable anarchie qui
devait se prolonger jusqu'au XIIème siècle.
Sur le plan religieux, la
Normandie disposait dés le XIème siècle d'un nombre important de grandes abbayes
réformées sous l'influence de l'abbé de Dijon, Guillaume de Volpiano. A la même
époque il n'y avait en Bretagne que de rares monastères sans le moindre
rayonnement. Quand, à la fin du XIème et au début du XIIème, on chercha à
restaurer la vie religieuse dans l'ensemble de la population, on fit partout
appel aux moines qui purent ainsi établir de nombreux prieurés. Les Bretons
auraient pu s'adresser aux grandes abbayes normandes. Ils ne le firent pas.
Seuls trois ou quatre monastères normands : Le Mont Saint-Michel, Savigny,
Montmorel, acquirent des dépendances en Bretagne et en très petite quantité. Le
Mont Saint-Michel est le seul à avoir obtenu des prieurés et des cures et encore
dans un secteur très limité autour de Cancale ou au nord-ouest de Fougères. Les
Bretons préférèrent s'adresser ailleurs. Deux abbayes du Val de Loire,
Marmoutier près de Tours et Saint-Florent de Saumur, disposèrent chacune de plus
de soixante prieurés ou cures. Des abbayes lointaines comme Deols (Berry),
Saint-Jouin-de-Marnes (Poitou), Pontlevoy (Blésois) disposaient de plus de
prieurés et de cures en Bretagne que l'abbaye du Mont Saint-Michel.
Expliquer
le refus des Bretons de faire appel aux Normands sur le plan religieux est
difficile. On peut penser que les comtes de Nantes et de Rennes qui s'étaient
placés sous la tutelle des comtes d'Anjou et de Blois firent appel à des
religieux venant de ces comtés plutôt que d'une Normandie qu'ils redoutaient. On
doit noter que les premiers évêques réformateurs de Haute-Bretagne venaient
d'Anjou, de Touraine ou du Blésois et qu'ils firent appel à des compatriotes.
Enfin la réforme monastique de Guillaume de Volpiano n'eut aucun écho en
Bretagne. Les Bretons préféraient se tourner vers des tendances religieuses
différentes (M. Devailly).