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ABBAYE DE LA MADELEINE DE GENESTON

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Abbaye de la Madeleine de GENESTON 

Cette abbaye (Abbatia Beatoe Magdalenoe de Genestonio) est fondée vers l'an 1160 par Bernard, évêque de Nantes, décédé le 27 décembre 1169. En faite, dès l'année 1147 ou 1148, six religieux envoyés par Bernard, viennent s'établir à Geneston. Le pape Alexandre III en ratifie la fondation par ses lettres de 1163. Clément paraît avoir été le premier abbé de Geneston quoi qu'il ne soit nommé que prieur dans la bulle du pape Alexandre III de l'an 1163 : "Alexandre, serviteur des serviteurs de Dieu, à notre bien-aimé Clément, prieur de Geneston et aux frères, qui sont ou qui seront par la suite dans cette maison, nous vous confirmons que vos pieuses demandes méritent d'être exaucées. C'est pourquoi nous prenons votre église sous la protection du Bienheureux Pierre et la nôtre..." (Arch. L.-A. H 74). La raison en est que c'était d'abord un simple prieuré auquel ce pape accorde le titre d'abbaye. Thevin meurt le 15 août, suivant le nécrologe de son abbaye. Bertrand meurt le 23 janvier, suivant le même nécrologe. Thomas reçoit quelques donations faites à son monastère en 1189 et 1199. Sa mort est marquée au 24 novembre dans le nécrologe. David meurt le 3 juin, suivant le même nécrologe. Pelerin reçoit en 1225, de Gazoen, seigneur de La Poissonnière, douze deniers de rente sur la saussaie de Saint-Lucien. Il meurt le 11 janvier 1226, selon le nécrologe de son abbaye. Jean Viau est témoin de la donation précédente, et meurt le 7 mai, suivant le même nécrologe. Jean Guillas meurt le 11 décembre, selon le nécrologe. Geoffroy meurt le 20 novembre, suivant le nécrologe. Pierre, abbé de Geneston, et Maurice de Belleville, seigneur de Montagu, choisissent en 1259 l'évêque de Nantes pour arbitre de leur différend. Cet abbé vit encore en 1274, et meurt le 13 décembre, selon le nécrologe de son monastère. Jean Groisart meurt le 15 juin, selon le nécrologe. Guillaume Boivin ou Bellevin meurt le 24 mars, suivant le même nécrologe de son abbaye. Jean des Rames meurt le 15 novembre, suivant le nécrologe de son abbaye. Henri de Blanchecourbe tient le siège abbatial en 1316, et meurt le 10 mars, selon le même nécrologe. Guillaume Peschart meurt le 23 janvier, suivant le nécrologe. Simon Charpentier fait un afféagement en 1367, et meurt le 3 août 1382. Guillaume Gauterelli ou Gautreau meurt le 3 septembre, selon le nécrologe de son abbaye. Olivier de Flazne meurt le 14 janvier, selon le nécrologe. Etienne Mercereau est abbé en 1444, et meurt le 28 février 1452. Guillaume Raoul succède à Etienne en 1453, et meurt en 1486. Jean Goheau souscrit un aveu en l'an 1500 et meurt en 1509. Avant de mourir, ce dernier dote la paroisse de Saint-Jean de Boiseau d'une belle chapelle dédiée à Notre-Dame de Bethléem (XVème siècle). Robert de Commenan meurt en 1509 (neuf mois après avoir été nommé abbé), selon un ancien catalogue. Jean Baillon meurt en 1521, selon le même catalogue. Michel de Coetlogon meurt au mois de décembre 1537. Il n'est pas toujours paisible possesseur, François de Sacé, commandataire, lui ayant disputé son abbaye. Une querelle de procédure allait suivre pendant une dizaine d'années. Finalement François de Sacé obtient en Bretagne une autre abbaye et tout rentre dans l'ordre en 1533. Mathurin Glé, homme de loi, obtient mainlevée du temporel de l'abbaye le 19 juin 1538. Il assiste aux Etats de Nantes l'année suivante, et vit encore en 1544. Philibert de l'Orme, ami du roi Henri II, fait serment de fidélité au roi dans sa chambre des comptes de Nantes en 1547. Ce dernier abandonne l'abbaye de Geneston en 1555 et meurt à Paris le 8 janvier 1570. Claude Le Charron, ancien moine bénédictin de Vertou, postule et obtient du roi cette place laissée libre au début de 1556. François de Gaignon est abbé en 1563 (date à laquelle il fait aveu au roi des biens de son abbaye et mentionne l'existence d'un moulin à eau et d'un moulin à vent) et en 1573. Nicolas Corbineau, nommé abbé en 1574, fait serment de fidélité au roi en 1576. François de Cahideuc (ou  Chadieu) est indiqué comme abbé dans un titre daté de l'an 1595. François Grignon fait serment de fidélité au roi en 1598, pour l'abbaye de Geneston (la prise de possession de l'abbaye a lieu le 21 juin 1598 en présence de Frère Jean Jousteau, prieur, d'André Pipaud et Jean Chotard religieux du dit monastère, et de François Denyau, notaire royal). François de Grignon abandonne son abbaye de Geneston, en 1604, car il possédait sans doute ailleurs des revenus plus importants. L'abbaye est vacante en 1604. Frère Louis de Mars fait serment de fidélité au roi en 1606, assiste aux Etats de Nantes en 1622, et meurt le 6 avril 1639. Sébastien Joseph Du Cambout est pourvu de l'abbaye en 1639. Il meurt à Paris le 27 juin 1690. Renaud de Sévigné assiste aux Etats de Nantes en 1663, comme abbé de Geneston. Eustache Le Sénéchal, de la maison de Kercado, est nommé à l'abbaye de Geneston en 1674, et meurt évêque de Tréguier le 15 mars 1694. N. Ourceau jouit de cette abbaye en 1726. Louis Malo Moreau de Saint-Hélier, frère du célèbre Moreau de Maupertuis, est nommé au mois de juillet 1728 à l'abbaye de Geneston, et la possède jusqu'à sa mort le 3 mars 1754. N. Franc de Fontaine devient abbé commendataire en 1754, et conserve son titre jusqu'en 1790. L'ancienne église de Geneston date de 1148 et l'abbaye est reconstruite en 1661. L'abbé de Geneston jouissait jadis d'un revenu annuel de douze cents-francs.

 

UNION DE L'ABBAYE DE GENESTON à la Congrégation des chanoines réguliers de France (1656-1657).

La pièce que nous publions offre un certain intérêt en ce sens qu'elle apporte une rectification importante au Gallia Christiana. D'après cet ouvrage en effet, l'abbaye de Geneston, de l'ordre des chanoines réguliers de Saint-Augustin, n'aurait plus eu de moines en 1656, et les abbés commendataires seraient restés jusqu'à la Révolution à la tête d'un monastère sans religieux [Note : « Nullos anno 1656 Genestonii superstites fuisse canonicas Sammarthani memorant. Abbates tamen vacuas et pauperculas oedes usque ad exitum postremi soeculi administavere » (Hauréau : Gallia Christiana, t. XIV, col. 856). Ce fait est assez fréquent, et Pornic, la seule autre abbaye du même ordre dans le diocèse de Nantes, se trouvait dans le même cas (Gallia Christiana, XIV, 858). Le document qui suit nous montre, au contraire, Geneston habité en 1657 par un prieur et deux anciens chanoines, auxquels vinrent s'adjoindre en cette année quatre religieux de la Réforme Génovéfaine. Cette occupation de Geneston ne fut pas seulement momentanée, car notre relation est postérieure à 1670 et ses termes prouvent la prospérité de la maison au moment de la rédaction.

Nous savons, d'autre part, qu'en 1779 l'abbaye était occupée par un prieur claustral nommé Rué et par d'autres religieux.

La pièce publiée forme un chapitre d'une Histoire des chanoines réguliers de l'Ordre de Saint-Augustin de la Congrégation de France, manuscrit de la Bibliothèque Sainte-Geneviève (5 gros volumes in-f°, cotés H 18). Cette histoire s'étend de 1618 à 1670, et la partie relative à Geneston occupe les p. 509-517 du t. IV. (R. BLANCHARD).

L'abbaye de Geneston, au diocèse de Nantes, sera toujours redevable du bien que la Réforme y a produit à M. l'abbé de Pontchasteau, dont la vertu et les mérites sont aussi considérables que sa naissance l'a rendu illustre. Comme sa haute piété lui faisait rechercher toutes les occasions de faire le bien, il tâcha surtout de le procurer dans les lieux de sa dépendance. C'est pourquoi étant abbé de Geneston, et voyant que les religieux n'y gardaient plus de règle et y vivaient assez grossièrement, il prit résolution d'y établir les religieux de la Congrégation, pour y faire revivre les pratiques de la religion et le culte divin. Il vint donc plusieurs fois à Sainte-Geneviève en solliciter le Révérend Père Général. Mais comme le revenu était fort modique, et que le tiers ne pouvait suffire pour entretenir une communauté, on témoigna d'abord de la difficulté de s'engager en cette affaire, on il n'y avait pas grand avantage pour la Congrégation, à laquelle il se présentait plusieurs autres maisons plus considérables. Néanmoins on se laissa vaincre à la fin par ses instances et ses bonnes intentions, qui allaient à nous gratifier en tout ce qu'il pourrait. Voyant d'ailleurs que le bénéfice simple de Saint-Symphorien (Commune de Saint-Lumine-de-Coutais, canton de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu – Loire-Inférieure) dépendant de cette maison, étant entre nos mains, on le pourrait faire réunir à la mense conventuelle, ces considérations firent qu'on passa un concordat avec lui pour l'introduction des religieux de la Congrégation en son abbaye.

On disposa ensuite ce qui était nécessaire pour cet établissement, de sorte que le Père Logerot, qui était destiné pour en être supérieur, partit de Paris au mois de décembre 1656 avec le Père Cramoisy, qui prirent en passant à Beaugency le Frère Le Vert, pour s'aller mettre en possession de cette abbaye. Comme ils furent arrivés à Angers, le Père Logerot, qui avait été chargé d'une lettre de M. l'abbé à M. l'évêque de Nantes, par laquelle il lui demandait son consentement, l'alla trouver en un château qu'il avait en Touraine. Ce prélat n'était pas trop porté pour les religieux ; il le reçut assez froidement, et ayant lu la lettre et le traité, il dit que M. l'abbé était un jeune homme qui ne savait pas ce qu'il faisait, qu'il en voulait donner avis à M. le Chevalier qui était son tuteur, et qu'il revint dans quinze jours quérir la réponse.

Le Père Logerot ne laissa pas aussitôt de donner avis à M. l'abbé de la manière qu'il avait été reçu par ce prélat, et des discours qu'il lui avait tenus, quoiqu'il n'eût pas sujet d'en dire satisfait ; néanmoins, comme il est fort modeste et fort sage, il lui récrivit une lettre dans des termes pleins de civilité et de bonne estime de la Congrégation, lui faisant instance de nous recevoir dans son diocèse, l'assurant que nous y rendrions de bons services. Le Père Logerot ayant reçu cette lettre à Angers, où il l'attendait, l'alla aussitôt porter à M. de Nantes ; lequel après l'avoir lue, en demeura si satisfait, qu'il accorda son consentement pour nous établir à Geneston, ordonnant sur le champ à son secrétaire de dresser cette affaire avec le Père, et lui donner ses expéditions.

Enfin de retour à Angers, voyant tous les obstacles qui avaient retardé l'exécution des ordres qui lui avaient été donnés, levés, il partit dès le lendemain avec les Pères Cramoisy et Houpin et Frère Le Vert, et se rendirent le même jour à Nantes. Ils y trouvèrent l'ancien prieur de l'abbaye avec l'agent de M. l'abbé, qui les y attendaient pour leur rendre tous les témoignages d'amitié possibles, les assurant qu'ils seraient les bienvenus et qu'ils étaient souhaités depuis longtemps en ce lieu. Les deux autres anciens étant venus le lendemain à Nantes, on passa un concordat par lequel on régla leurs pensions et leurs autres prétentions. Ensuite ils allèrent de compagnie à Geneston, le samedi 26 janvier de cette année 1657, où ces bons religieux leur firent tout le bon accueil qui leur fût possible, et le lendemain dimanche, ils les mirent en possession de l'église, de la sacristie et des lieux réguliers, en présence de toute la paroisse, qui en témoigna une joie tout extraordinaire, espérant de profiter beaucoup des fruits de cette nouvelle Réforme pour leur salut. Ils ne furent pas en effet trompés dans leurs espérances, car, dès le jour même, le Père Cramoisy monta en chaire après vêpres et leur fit une instruction très utile, dont ils furent fort touchés. Ces bonnes gens, qui étaient fort ignorants des choses de la religion, faisaient paraître une grande avidité de la parole de Dieu, qu'il continua à leur distribuer les fêtes et dimanches et durant le carême, dont M. l'abbé reçut une grande satisfaction.

La charité de ces bons anciens fut telle à leur égard, qu'ils les nourrirent pendant quinze jours, et eussent continué encore plus longtemps, si les nôtres n'eussent appréhendé de leur être à charge. Le Père prieur les pria donc de leur permettre de se retirer dans le lieu qu'ils leur avaient destiné, et qu'ils avaient fait accommoder et meubler le mieux qu'il leur fût possible des 100 pistolles que M. l'abbé leur avait fait donner en entrant pour les frais de leur établissement.

Il leur avait cédé la ferme de toute l'abbaye, qui se montait environ à 2.000 # pour leur subsistance ; mais comme le Père Logerot reconnut par le bail, que le fermier avait encore une année à jouir, et qu'il n'avait pas de quoi faire subsister la communauté, il fit connaître fort ingénument ses besoins à M. l'abbé, qui prit en très bonne part ce qu'il lui demanda, les vint voir durant l'été avec un docteur de Sorbonne, et fut si satisfait de la bonne éducation qu'ils donnaient au public, et du fruit qu'ils faisaient dans la paroisse, qu'il leur donna à recevoir toute l'année qui lui était due par son fermier et les arrérages. Il fit un partage des biens le plus avantageux qui se pût pour nos Pères, et leur témoigna tant d'amour et de bonté qu'ils en étaient confus.

Il leur fit mettre le coffre où étaient les papiers entre leurs mains, dans lequel le Père prieur trouva beaucoup de baux à vie qui étaient expirés, dont il fit revenir les biens, et augmenta si notablement le revenu par sa bonne économie, que de 2.000 #, il le fit monter à 5.000 #. Bien plus, comme M. l'abbé avait tout crédit chez M. le Chancelier, il leur fit obtenir des lettres patentes pour abattre du bois jusqu'à la somme de 12.000 #, laquelle ayant été touchée par le Père Lefebvre [Note : Le Père Lefebvre était prieur à Saint-Euverte d'Orléans], qui tint quelque temps la place de supérieur en cette maison. Il en a bâti deux corps de logis fort beaux et fort commodes, qui rendent cette maison une très agréable solitude

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