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ABBAYE NOTRE-DAME DE PAIMPONT

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Abbaye Notre-Dame de PAIMPONT - Paimpont

L'abbaye de Paimpont (abbatia Panis pontis et Beatoe Marioe de Panepontis) est fondée en 645 par Judicaël (576-647), roi de Bretagne (fils aîné de Joël III, roi de Domnonée). Celui-ci la donne à l'abbaye de Saint-Jean de Gaël (dénommée plus tard l'abbaye de Saint-Méen de Gaël). Elle est reconstruite vers 1199 après les invasions normandes. Tual, qui en est le prieur à la fin du XIIème siècle, est fait abbé de Saint-Jacques de Montfort, nonobstant les oppositions que les chanoines formaient à sa nomination. Devenu paisible possesseur de cette abbaye, il prend la résolution de soustraire le monastère de Paimpont à la juridiction de l'abbé de Saint-Méen et d'y établir des chanoines réguliers. Le pape Innocent III lui en accorde la permission, ainsi que Pierre Giraud, évêque de Saint-Malo, mais on ne sait précisément en quelle année s'opère ce changement. Cette abbaye est fondée pour onze chanoines réguliers, et donne à l'abbé un revenu annuel de 4 000 francs. Libérée de la tutelle de Saint-Méen dès le XIIIème siècle, elle est à nouveau reconstruite au XVème siècle, sous l'impulsion d'Olivier Guiho, abbé en ce temps là. Les moines bénédictins qui y vivent abandonnent l'ordre de Saint-Benoît pour devenir chanoines Réguliers de Saint-Augustin. Cet ordre occupe l'abbaye de Paimpont jusqu'à la Révolution. L'église (XIIIème siècle) devient paroissiale après la Révolution. Dédiée à l'origine à Saint-Méen, elle est par la suite dédiée à Notre-Dame de Pen-Pont (Paimpont). L'édifice primitif est restauré au XVème siècle sous l'impulsion de l'Abbé Olivier Guiho. Les voûtes du chœur et du transept sont abaissées pour permettre la construction du clocher actuel. Au XVIIème siècle, aménagement intérieur de l'église, destruction des anciens bâtiments monastiques et du cloître, et construction du Grand Logis (XVIIème siècle) et du Logis Abbatial (XVIIIème siècle). Les statues de Saint Augustin, de Sainte Monique, de Saint Mathurin et de Sainte Catherine, ainsi que les deux anges qui entourent Notre-Dame de Paimpont dans la nef sont des statues baroques du XVIIème siècle. La nef est restaurée en 1809. Une galerie est rajoutée au Sud au XVIIème siècle. Le clocher et la chapelle du Rosaire sont remaniés en 1834. Le portail date du XIIIème siècle. Dans la sacristie, on peut voir les restes des fresques du Moyen Age, une statue de Sainte Anne du XVème siècle, le reliquaire de Saint Judicaël (XVème siècle). On trouve deux chapelles intérieures : la chapelle du Baptistère (XIIIème siècle) et la chapelle du Saint Sacrement (XVIIème siècle). Geoffroy, surnommé Le Porc, est le premier abbé de Paimpont. Sa mort est marquée dans le nécrologe au 19 janvier. David meurt le 9 juin, selon le nécrologe de son abbaye. Jean Le Bouc meurt le 13 janvier, selon le même nécrologe. Guillaume Vezin transige au mois de mars 1230 avec l'abbé de Saint-Melaine pour la chapelle de Trescoet dans la paroisse de Plélan. Il fonde en 1231, pour un chanoine régulier, le prieuré de Saint-Martin dans l'église de Rennes. Sa mort arrive le 21 janvier. Robert Gouyon meurt le 18 septembre, selon le même nécrologe. Jean de Bocat ou Boxat nomme en 1285 Jean, fils aîné d'Arthur, duc de Bretagne, en qualité de parrain. Cette cérémonie est faite dans l'abbaye de Saint-Florent-le-Veil par Durand, évêque de Nantes. Jean meurt le 15 mai, selon le nécrologe de son abbaye. Mathieu transige en 1314 avec le Chapitre de Rennes pour les dîmes de la paroisse de Messac. On ne sait pas l'année de sa mort : le jour en est marqué dans le nécrologe au 1er septembre. Olivier Guiho afféage quelques terres en 1336. Geoffroy du Plexis prête, le jeudi après la fête de saint Aubin en 1342, "soixante florins d'or à l'écu", à Raoul, sire de Montfort, chevalier. Sa mort est marquée dans le nécrologe au 27 juillet. Guillaume de Coicimadre permet en 1368 à Raoul, sire de Montfort, de lever quelques impositions sur les vassaux de son abbaye, mais à condition qu'elles ne tirent point à conséquence pour l'avenir, et qu'elles ne lui donnent aucun droit sur ses sujets. Sa mort est marquée dans le nécrologe au 15 novembre. C'est, semble-t-il, lui qui assiste aux Etats tenus à Nantes en 1389. Guillaume Guiho transige en 1379 avec Aubin, abbé de Pontron, pour quelques vignes qui étaient contestées par leurs maisons. Il fait unir en 1399 le prieuré de Breu à la mense de son monastère, et il est transféré à Montfort en 1402. Raoul Guiho succède à Guillaume, son parent, en 1402. Il a quelques différends avec Raoul, sire de Montfort, qui lui dispute le droit d'usage dans la forêt de Brécilien. Mais il est maintenu dans ses droits par sentence rendue à Ploërmel en 1405. Sa mort est marquée au 18 juin 1407, dans les nécrologes de Paimpont et de Montfort. Olivier Guiho est élu en 1407, et rend aveu au duc en 1411 pour les biens de son abbaye, situés sous le ressort de Ploërmel. Il fait compiler les statuts synodaux du diocèse de Saint-Malo et reconstruire les édifices de son abbaye, qui tombent en ruines. Le nécrologe met sa mort au 25 février 1452. Guy de Coëtlogon, abbé de Saint-Jean-des-Près, est transféré à Paimpont en 1452, et meurt le 31 août 1472. Après la mort de Guy de Coëtlogon, le pape Sixte IV confère l'abbaye de Paimpont à Pierre, cardinal du titre de Saint-Sixte, son confident, mais ce prélat ne fait pas beaucoup de cas du présent du pontife, et cède tous ses droits au suivant. Michel Le Sénéchal, fils de Raoul Le Sénéchal et de Catherine de Coëtlogon, est pourvu de l'abbaye en 1473, sur la cession du cardinal de Saint-Sixte. La duchesse Anne le met au nombre des ambassadeurs qu'elle envoie à Tournai en 1490, pou y régler ses différends avec la France. Il meurt le 20 mars 1501, selon le nécrologe de son abbaye. Pierre du Plexis, de la maison Du Plexis-Mauron, est élu après la mort de Michel Le Sénéchal par ses confrères, mais, après avoir longtemps disputé l'abbaye à René Hamon, il la lui cède en se réservant une modique pension. René Hamon, protonotaire du saint Siége, obtient l'abbaye en commende le 16 avril 1514 (?), et meurt en 1521. Il était de la maison de Bouvet, dont était chef alors messire François Hamon, seigneur de Bouvet, vice-amiral de Bretagne. Louis du Tertre, présente son placet à la chancellerie le 16 novembre 1521 pour y faire enregistrer les bulles de l'abbaye de Paimpont qu'il avait obtenues. Il vit encore le 14 octobre 1528. François de Laval, évêque de Dol, prend possession de l'abbaye de Paimpont le 11 novembre 1530, et meurt le 1er juillet 1554. Germain Le Vaillant de Quelis, fils de Jean, conseiller au grand conseil, est pourvu de l'abbaye de Paimpont en 1554, élu conseiller-clerc au Parlement de Paris le 4 septembre 1556, et sacré évêque d'Orléans en 1586. Il semble qu'il se démette la même année de son abbaye, pour laquelle il avait fait serment de fidélité en 1561 et 1577. Denis Hurault, neveu du chancelier de Chiverni, est nommé à l'évêché d'Orléans en 1586, mais il cède son droit à Germain Le Vaillant, qui se démet en sa faveur de l'abbaye de Paimpont. Hurault la tient jusqu'en 1590. Pierre Hervé est pourvu en 1590 et se démet le 4 octobre 1608 en faveur du suivant. Sébastien de Rosmadec, religieux de Saint-Germain-des-Près, est pourvu en 1608, sur la démission de son prédécesseur. Le clergé de Bretagne le députe aux Etats Généraux assemblés à Paris en 1614. Il permute son abbaye avec l'évêché de Vannes en 1622. Jacques Martin, évêque de Vannes, permute en 1622 son évêché avec l'abbaye de Paimpont, et se retire à Paris, où il meurt le 12 janvier 1624. Bernard de Sariac, ancien agent du clergé, est nommé à l'abbaye de Paimpont en 1624 et en prend possession le 24 juin de la même année. Il introduit la réforme de Sainte-Geneviève dans sa maison en 1649, et meurt au mois de juin 1656. Charles de Rosmadec, évêque de Vannes, est nommé à l'abbaye de Paimpont en 1649 et transféré sur le siége de Tours en 1671. Il meurt en avril 1672. François Robert, conseiller-clerc au Parlement de Paris, est nommé en 1672. Henry-Constance de Lort de Serignan de Valras, agent général du clergé, est pourvu de l'abbaye de Paimpont en 1722 et sacré évêque de Mâcon le 27 juillet 1732. Il termine sa carrière le 8 novembre 1763. N. du Breil de Rays, breton, est nommé le 8 septembre 1743 et possède l'abbaye jusqu'en 1772. Il est vicaire général de Tréguier et possède aussi l'abbaye de Saint-Jacut. N. Le Dall de Tromelin, d'une famille noble de Basse-Bretagne, premier archidiacre de Tréguier, est nommé abbé commendataire de Paimpont en 1773, et conserve cette abbaye jusqu'en 1781. Il s'en démet, lorsqu'il obtient celle de Mureaux, de l'ordre de Prémontré, dans le diocèse de Toul. Après sa déportation en Angleterre pendant la Révolution, M. de Tromelin devient chanoine de Saint-Brieuc en 1805, et meurt subitement dans cette ville le 9 juin 1808. Charles Guillaume Cardin Morin du Marais, de Lisieux, chanoine de l'église de Paris, nommé à Paimpont en 1781, en est le dernier abbé. Il meurt le 29 avril 1804.

Voici ce que dit le Pouillé de Rennes :

Dom Lobineau nous apprend que saint Judicaël, roi de Bretagne, mort en 658, fut le fondateur du monastère de Paimpont, qu'il dédia à la Sainte Vierge et qu'il donna à l'abbaye de Saint-Jean de Gaël, devenue plus tard Saint-Méen (Vie des Saints de Bretagne, p. 145). Il est probable qu'à Paimpont, comme à Saint-Méen, on suivit d'abord la règle de saint Columban, pratiquée par tous les moines débarqués de la Grande-Bretagne en Armorique ; mais il est certain qu'à une époque voisine du IXème siècle les moines du prieuré de Paimpont adoptèrent, comme leurs frères de l'abbaye de Saint-Méen, la règle de saint Benoît. L'histoire du prieuré de Paimpont ne nous est guère connue ; nous savons cependant que la discorde régnait au XIIème siècle entre les moines de ce monastère et ceux de Saint-Méen. Paimpont avait dû souffrir, comme tous les couvents bretons, des invasions normandes ; peut-être, après la pacification  de la Bretagne, ses religieux, se rappelant l'origine royale de leur prieuré, supportèrent-ils impatiemment d'être soumis à Saint-Méen ; toujours est-il qu'ils essayèrent alors de se soustraire à la juridiction de cette abbaye. Le différend s'aggrava même au point que le Saint-Siège s'en émut et nomma une commission pour le faire cesser ; Rolland, abbé de Saint-Méen, eut gain de cause devant elle, et il fut décidé qu'aucun prieur ne serait élu à Paimpont sans l'assentiment de l'abbé de Saint-Méen. Cette sentence, qui réduisait à néant les prétentions des moines de Paimpont, fut solennellement confirmée en 1192 par le pape Célestin III, qui approuva en même temps la donation de l'église de Paimpont précédemment faite à l'abbaye de Saint-Méen (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 723). Sur les entrefaites, le siège abbatial de Montfort étant devenu vacant, le pape Célestin III nomma abbé de ce monastère le prieur de Paimpont Tual, peut-être pour le consoler de son échec, peut-être plutôt pour le faire sortir du prieuré qu'il venait de bouleverser. Mais les chanoines réguliers refusèrent de recevoir un abbé bénédictin et placèrent à leur tête un religieux de leur Congrégation. Tual, forcé de demeurer ainsi prieur de Paimpont, entreprit, — probablement pour s'attirer l'affection des religieux de Montfort, qu'il aspirait à gouverner, — d'introduire leur règle dans son propre monastère. Quelque hardi que fût ce projet, il réussit à Tual, qui obtint du pape Innocent III et de Pierre Giraud, évêque de Saint-Malo, la permission de mettre des chanoines réguliers à Paimpont en place des Bénédictins ; ces derniers durent se retirer à Saint-Méen ou adopter la nouvelle règle. Vers le même temps, les religieux de Montfort consentirent enfin à recevoir Tual pour leur abbé, peut-être en reconnaissance de ce qu'il venait de faire. Une fois les chanoines réguliers introduits à Paimpont, il fut facile d'obtenir du Saint-Siège la séparation complète de Saint-Méen et de Paimpont et l'érection de ce dernier monastère en abbaye indépendante. Ce fait important eut lieu avant l'an 1211, d'après la Chronique des chanoines réguliers, et Geoffroy Le Porc fut mis à la tête de la nouvelle abbaye, sous le pontificat de Pierre Giraud, évêque de Saint-Malo (1184-1218), et du temps de Raoul, seigneur de Montfort, et de Pierre, seigneur de Lohéac (« MCCXI. Obiit Petrus de Loheac vir nobilissimus. IIis temporibus monachi de Painpont facti sunt canonici regulares et fuit primus abbas in illa regula quidam dictus Gauffridus Porcus, tempore Petri Macloviensis episcopi et Radulphi de Montfort et Petri de Lohsac. » - D. Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 154). Comme tous ces personnages étaient au pouvoir en l'an 1200, et que Tual fut reconnu abbé de Montfort dès l'an 1199, l'on peut déjà approximativement placer à la fin du XIIème siècle ou au commencement du XIIIème l'érection de Paimpont en abbaye. Mais nous pouvons préciser davantage. En 1199 fut fait un accord entre l'évêque et le Chapitre de Saint-Malo, d'une part, et le Chapitre de Paimpont, de l'autre. Que fut cet accord, mentionné dans une vieille notice manuscrite sur le prieuré de Saint-Barthélemy-des-Bois, sinon probablement l'approbation solennelle de l'installation des chanoines réguliers à Paimpont ? On ne peut d'ailleurs reculer au-delà, puisque le pape Innocent III ne monta sur le Saint-Siège qu'en 1198, mais l'on peut, semble-t-il, admettre cette date de 1199 comme étant vraiment celle de l'érection de Paimpont en abbaye. Le nouveau monastère conserva le nom de Notre-Dame de Paimpont, « abbatia Beatœ Mariœ de Penpont ». Les chanoines réguliers établis de la sorte à Paimpont y demeurèrent jusqu'à l'époque de la Révolution ; mais en 1649 l'abbé Bernard de Sariac introduisit dans son monastère la réforme de Sainte-Geneviève ou de la Congrégation de France.

Un plan de l'abbaye de Paimpont, dédié à Mgr Charles de Rosmadec et conservé à la Bibliothèque Nationale, nous montre que ce monastère avait, au XVIIème siècle, la forme d'un grand bâtiment carré, dont le côté méridional était formé par la nef de l'église abbatiale ; le cloître occupait l'intérieur de ce carré ; la partie orientale du couvent semble avoir été, dès cette époque, relevée telle qu'elle existe maintenant. Devant l'église s'étendait la cour ou atrium ; à l'opposé et devant la façade nouvelle étaient les parterres et le jardin ; enfin, tout à côté, un bel étang venait baigner les murailles du monastère. En dehors de ces bâtiments claustraux se trouvaient l'hôtellerie et le manoir abbatial, puis les vergers, le colombier, la métairie et les autres dépendances du couvent. Tout cet enclos, dans lequel on pénétrait par une porte monumentale, voisine de l'hôtellerie, était traversé par un chemin pavé conduisant de ce portail à l'église, et renfermait dans ses murailles environ 8 journaux de terre. De l'abbaye dépendaient encore « l'étang de Paimpont et ses moulins, chaussées et retenues d'eau, avec leurs regorgements qui prennent jusqu'aux landes appelées landes de Saint-Judicaël ; — le bois futaie de la Montre-de-Paimpont, contenant 300 journaux, et divisé en quatre breils appelés breils de la Chapelle, de Tressilien, du Gast et du Gallet » ; — un autre canton de bois contenant 18 journaux ; — un assez grand nombre de pièces de terre, dont l'une s'appelait la Vigne et l'autre la Chapelle ; — deux métairies, appelées la métairie Neuve et la métairie de la Porte ; — enfin, les landes de Saint-Judicaël. Voici comment ces bois étaient devenus la propriété des religieux. Les seigneurs de Lohéac et de Montfort, possesseurs de la forêt de Brécilien, avaient donné, dès l'origine de l'abbaye de Paimpont, des droits d'usage et même de chasse dans cette forêt aux chanoines réguliers. Ces droits leur furent confirmés plusieurs fois, notamment en 1236, 1267 et 1273. En 1467 ils consistaient en ce qui suit : « L'abbé de Paimpont, à cause de son abbaye, a tout plainier usage en ladite forest ès lieux qu'on appelle haulte forest de Lohéac, tant pour édifices et reparacions à l'abbaye et aux moulins que pour son chauffage, clostures et vignes... Aussi peut tenir bestes de toutes espèces sans les escrire ni rien en poier, pourvu qu'il les face conduire et mener par ses gens et varletz... Mesme peut tenir haraz de chevaulx et juments privez ou sauvages en iceux lieux, et est assavoir que anciennement les bestes dudit abbé estoient merchées (marquées) d'un merc (d'une marque) en facon de croce (de crosse), afin qu'on les cogneust d'entre les autres bestes estant en pasnage en ladite forest... Et, oultre sondit usage, a privilège de tenir deffensables de vente de boays quatre brieux de haut boais nommés le Gal, le Gallet, Trémeleuc et la Chapelle, esquels Monseigneur (le comte de Laval, seigneur de Montfort) ne peut vendre ni faire vendre ni donner boais fors seulement boais chaist dont il peut faire à son plaisir » (Usements de la forêt de Brécilien en 1467). Lorsque le duc de la Trémoille, seigneur de Montfort, voulut vendre la forêt de Brécilien, les chanoines de Paimpont s'opposèrent vivement à cette vente ; à la fin cependant ils acceptèrent, en 1634, la propriété complète du bois de la Montre, en échange de leurs droits dans toute la forêt, et laissèrent le duc vendre celle-ci. Les acquéreurs de Brécilien firent à leur tour un arrangement avec les religieux et leur confirmèrent, en 1653, la possession du bois de la Montre ; ils y ajoutèrent même un autre canton de bois de 18 journaux, pour avoir le droit d'extraire du minerai de fer dans 20 journaux désignés par eux dans ce bois de la Montre (Inventaire des titres de Paimpont, ms. déposé au presbytère de Paimpont). L'abbé de Paimpont jouissait aussi du droit de tenir une assemblée aux fêtes de la Pentecôte : « Pendant la quinzaine de la Pentecoste, il y a en ladite abbaye de Paimpont assemblée de peuple qui viennent de toutes parts en pèlerinage pour y honorer la Très-Sainte Vierge, patronne de ladite abbaye ; pendant lequel temps a ledit seigneur abbé juridiction, justice et connoissance par ses officiers de toutes sortes de delitz qui se commettent, droit de police sur les vendants vins et breuvages, et de chacune pipe de vin et autre breuvage exposée en vente est deub auxdits seigneur abbé et religieux deux pots et cinq sols, appelé le devoir de fossage ; et les vendants vins et autres breuvages au pourpris de ladite abbaye sont francs et exempts de tous devoirs, impôts et billots ». A part cette juridiction de circonstance, l'abbé de Paimpont n'exerçait pas les droits de justice à Paimpont même, parce que toute la forêt de Brécilien, au centre de laquelle se trouvait l'abbaye, formait féodalement une grande seigneurie appartenant aux seigneurs de Montfort. Mais l'abbé de Paimpont avait, de toute ancienneté, « droit de juridiction haute, basse et moyenne, exercée par ses officiers, sur ses hommes et sujets aux paroisses de Mauron, Gaël, Concoret et Néant », toutes voisines de Paimpont ; il avait là « un moulin à vent » près le bourg de Mauron, « une justice patibulaire à deux paulx, et, au dedans dudit bourg, cep et collier ». Il avait encore à Mauron le droit de tenir une foire à la fête des saints Simon et Jude, et, ce jour là, « droit de connoissance par ses officiers de tous crimes et delitz ; — droit d'étalonnage et mesure tant aux vendants vins et breuvages qu'aux vendants grains et draps ; — droit de coustume sur les marchandises apportées du dehors, etc. » (Déclaration de l'abbaye de Paimpont en 1679). Outre cette haute justice de Mauron, l'abbé de Paimpont jouissait au siècle dernier d'une partie de la juridiction de Brécilien, vendue par le seigneur de Montfort et divisée à la suite de cette vente. C'était la haute justice de Brécilien, en Saint-Péran, qui s'étendait sur le fief de Saint-Péran, acheté par les religieux de Paimpont en 1677. Cette juridiction leur donnait les droit de fondation, supériorité et prééminences en l'église de Saint-Péran (Inventaire des titres de Paimpont). Dans leur église abbatiale, les chanoines de Paimpont ne jouissaient pas tout à fait des mêmes privilèges, car les seigneurs de Montfort, qui avaient hérité des sires de Lohéac, y prétendaient bien être « seigneurs fondateurs, supérieurs et dotateurs », ayant en cette église « leurs armes en lisière dedans et dehors, leurs tombes, enfeux et toutes autres marques de fondation et de supériorité », et soutenant que les religieux devaient dire à leur intention « deux messes par chacune semaine et quatre messes solennelles aux quatre fêtes principales de l'année, avec prières nominales » (Déclaration du comté de Montfort en 1682). En 1679, l'abbé et les religieux de Paimpont possédaient encore le fief de Paimpont, en Mauron, s'étendant en les paroisses de Mauron, Gaël, Concoret et Néant, et le fief de Brécilien, en Saint-Péran. Mais ils avaient précédemment aliéné un grand nombre d'autres bailliages, tels que le fief de Paimpont, en Néant, s'étendant dans la paroisse de Néant ; — le fief de Gurguestin, en Concoret ; — le fief de Keramper, avec la chapelle de Notre-Dame de Keramper, dont le tiers des oblations était resté à l'abbaye, situés dans les paroisses de Saint-Congar et de Saint-Gravé ; — le fief du Fils, s'étendant en Campénéac et Augan ; — le fief de Paimpont, en Messac, s'étendant dans les paroisses de Messac, Guipry, Lohéac, Saint-Germain, Saint-Malo-de-Phily et Guignen, etc. Enfin, ils avaient vendu plusieurs terres, telles que la métairie du Fils, en Campénéac ; celle de la Touche-Robert, en Tréhoranteuc ; le moulin des Cinq-Chemins, en Concoret, etc. Ils avaient également aliéné quelques dîmes, notamment deux dîmereaux en Ploërmel et en Campénéac ; cependant, il leur restait encore en 1679 toutes les dîmes dont les noms suivent : « La dîme de tous les grains, lins et chanvres, à la quinzième gerbe, en la paroisse de Paimpont, divisée en six traits : le Canecq, Thélouet, Gaillarde, Trudo, Coganne et Beauvais ; — le tout des dîmes, à la douzième gerbe, de la paroisse de Mauron, divisée en quinze traits ; — le tout des dîmes de la paroisse de Saint-Brieuc-de-Mauron, à la douzième gerbe ; les deux tiers des dîmes de la paroisse de Néant, à la douzième gerbe ; — une portion de dîmes en Saint-Congar et Saint-Gravé ; — la totalité des dîmes de la paroisse de Bruc, à la trente-troisième gerbe ; — la moitié de toutes les dîmes de la paroisse de Messac, à la onzième gerbe ». Outre les rentes dues à l'abbaye par ses vassaux, et que nous ne faisons que mentionner ici, plusieurs seigneurs lui devaient certaines redevances annuelles assez importantes ; en voici l'énumération : Le seigneur de Porhoët, 20 mines de froment ; — le seigneur de Lohéac, 21 livres ; — le seigneur de Plélan, 16 livres ; — le seigneur de Bréal, 10 livres ; — le seigneur de Bernéan, en Campénéac, 2 mines de seigle ; — le seigneur de Pleugriffet, 12 livres ; — le prieur et le recteur de Gaël, 2 sommes et demie de seigle et 2 sommes d'avoine ; — enfin, les nouveaux propriétaires de la forêt de Brécilien devaient, en commun, par suite d'arrangements faits avec les religieux relativement à cette forêt et aux forges qu'ils y avaient établies, une rente de 600 livres. Tels étaient à peu près tous les biens et revenus des chanoines réguliers de Notre-Dame de Paimpont au XVIIème siècle. Lorsque l'abbaye de Paimpont tomba en commende, il fallut bien partager ses revenus entre l'abbé et ses religieux. En 1565, la pension de l'abbé Germain Le Vaillant fut fixée à 2 400 livres, nette de toutes charges ; le reste des revenus demeura aux chanoines, alors au nombre de huit. L'abbé de Paimpont était taxé en cour de Rome à 108 florins pour ses lettres de provisions, et on estimait généralement 6 000 livres ses revenus au XVIIIème siècle (nota : en 1723, l'abbé de Sérignan traita avec ses religieux pour une pension de 5 800 livres, qu'ils lui promirent quitte de toutes charges). Dans le dernier traité passé entre l'abbé et les religieux, le 1er décembre 1785, l'abbé Charles Morin du Marais abandonna pour toute sa vie à Guy du Boys, prieur, agissant au nom de la communauté, tout ce qui pourrait lui revenir de son abbaye, moyennant une rente annuelle de 7 000 livres ; il ne se réserva que la présentation et la collation des bénéfices dépendant de l'abbaye (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 H, 3, 20). Une fois cette pension payée, que restait-il aux religieux ? Nous ne savons pas au juste, n'ayant point retrouvé le tableau des revenus de la mense conventuelle ; mais il est certain que ces rentes n'étaient pas considérables, car en 1730 le bureau diocésain de Saint-Malo déclara que les chanoines réguliers de Paimpont n'avaient comme « mense conventuelle que les revenus nécessaires pour supporter leurs charges de nourriture, entretien, etc. ». Nous sommes encore là bien loin de la tradition locale, qui représente ces moines comme jouissant d'immenses revenus ; on voit qu'ils n'avaient, au contraire, que le strict nécessaire. Deux bénéfices d'une certaine importance étaient cependant attachés à l'abbaye et possédés par des religieux y résidant : le prieuré claustral, dont le titulaire desservait la paroisse de Paimpont ; il en était considéré comme le recteur ou plutôt le vicaire perpétuel ; sa cure valait 970 livres de rente en 1730 ; — le prieuré de la sacristie, fondé par Guillaume, seigneur de Lohéac, confirmé en 1290 par Robert du Pont, évêque de Saint-Malo, et augmenté de quelques rentes vers 1296 par Hermine de Lohéac, fille du fondateur et dame de la Roche-Bernard. Le sceau de l'abbaye de Paimpont nous a été conservé appendu à l'acte d'adhésion que fit en 1303 ce monastère au procès du pape Boniface VIII. Ce sceau est rond et représente un bras mouvant à senestre et tenant deux clefs aux pannetons adossés ; légende : + S. CAPITULI BE. MAR. PANISPOTIS (Sigillum capituli Beate Marie Panispontis) ; dans le champ on lit, en outre : AD CAS (ad causas) (M. Douët d'Arcq, Inventaire des Sceaux de France). Quant aux armoiries de l'abbaye, nous les retrouvons seulement sur le plan du XVIIème siècle, dont nous avons précédemment parlé : c'est un écusson d'hermines plein, soutenu de deux palmes et timbré d'une mitre et d'une crosse. L'aspect actuel de l'ancienne abbaye de Paimpont est à la fois triste et solennel : « L'étang qui baigne ses murailles, la forêt de Brécilien, toute pleine encore des souvenirs fabuleux qu'y ont attachés nos romanciers du moyen-âge, et dont les immenses contours l'environnent et lui servent de ceinture ; son isolement au milieu d'un paysage de pierres, de landes, d'étangs et de bois ; son vaste enclos, dont les portes ne ferment plus et dont les murs noircis par le temps s'écroulent de plus en plus chaque hiver ; sa vieille église, encore toute humiliée des mutilations que l'impiété et la fureur des révolutions lui ont fait subir, et pourtant fière encore de ce qui lui reste de beauté et de richesses, tout cela présente un ensemble de grandeur et d'abaissement, d'opulence et de misère, de vie et de mort, qui rappelle à la fois les bénédictions que le ciel a répandues longtemps sur ses premiers habitants et les fléaux que méritèrent plus tard leurs successeurs dégénérés ; tout cela excite l'intérêt et la curiosité, mais cause aussi à l'âme une impression de mélancolie et de tristesse » (M. l'abbé Brune, Archéologie religieuse, 322). On entre encore dans l'ancienne abbaye par son vieux portail de pierre pourvu d'un bénitier ; à côté se trouve l'hôtellerie, où l'on recevait les étrangers. De ce portail, l'antique chemin pavé conduit toujours à travers l'enclos jusqu'à l'église de Notre-Dame, tout à la fois jadis abbatiale et paroissiale, aujourd'hui paroissiale seulement. Le très ancien monastère et le vieux cloître n'existent plus, mais le grand logis, bâti au XVIIème siècle pour loger les religieux réformés en 1649, est encore intact ; c'est la demeure des prêtres de la paroisse, c'est aussi la mairie et la salle d'école des garçons. Deux petits cloîtres sans style et fermés se trouvent accolés à la nef de l'église ; mais des débris de jolies colonnettes qui ont appartenu à l'ancien cloître semblent indiquer que ce dernier fut l'oeuvre de l'abbé Olivier Guiho. Quant au manoir abbatial, c'est une maison insignifiante du XVIIème siècle, qui sert maintenant (à la fin du XIXème siècle) de demeure aux religieuses qui tiennent l'école des filles. Aujourd'hui, le seul monument de Paimpont est l'église de Notre-Dame. C'est une croix latine terminée par un chevet droit et communiquant par son transept septentrional avec l'ancien monastère. La croisée seule est voûtée en pierre, et au-dessus s'élève une tour centrale de forme carrée, malheureusement tronquée, et terminée par un vilain toit conique. L'ensemble de tout l'édifice, sauf peut-être le chevet, semble appartenir au XIIIème siècle, c'est-à-dire au temps de la fondation même de l'abbaye ; il est permis de croire que le restaurateur du monastère, Olivier Guiho, abbé de 1407 à 1452, se contenta de remanier quelques parties de son église, notamment le chevet, et qu'il y plaça les lambris qui tiennent lieu de voûtes. « Le portail occidental est la partie la plus soignée de tout le monument, quoique d'une extrême simplicité : deux légères colonnettes supportent de chaque côté les voussures de l'arcade en tiers-point ; le centre est percé de deux ouvertures trilobées, entre lesquelles une fort belle statue de la Vierge, tenant l'Enfant Jésus, s'élève sur un léger piédestal et foule aux pieds un monstre qui expire en se repliant sur lui-même ; dans le haut du tympan, un petit dais en saillie abrite la tète de la madone ; enfin, deux charmants petits anges s'inclinent devant elle de chaque côté de l'arcade » (M. l'abbé Brune, Archéologie religieuse, 324). Cette noble simplicité de style, qui dénote le XIIIème siècle, se retrouve dans les fenêtres de l'édifice ; presque toutes sont de belles lancettes géminées surmontées d'une simple rosace ; le transept méridional est éclairé d'une assez large rose formée simplement aussi de petites arcades en trilobes que soutiennent des colonnes rayonnant autour d'un cercle polylobé ; la grande fenêtre du chevet est malheureusement en grande partie bouchée ; dans une autre fenêtre voisine, placée au Midi du choeur, apparaissent en bannière les armoiries des Montmorency-Laval, comtes de Montfort et seigneurs supérieurs de Paimpont. « A l'intérieur, la nef, les transepts et le choeur sont décorés de boiseries d'une ornementation un peu lourde, mais riche et exécutée avec un soin et un talent remarquables ; des bustes et des médaillons sculptés en chêne, des guirlandes de fleurs et de fruits, ainsi que de grosses moulures profondément fouillées annoncent le XVIIème siècle, qui a produit tant de beaux travaux en bois. Les revêtements des murs et les meubles de la sacristie sont en grande partie dans le même genre. C'est ce qui reste de plus propre à donner une idée de la richesse de l'ancienne abbaye » (M. l'abbé Brune, Archéologie religieuse, 324). Le maître-autel, surmonté d'un vaste baldaquin de forme plus originale que gracieuse, laisse voir entre les consoles de son couronnement une statue très-vénérée de Notre-Dame qu'on couvre de vêtements précieux dans les jours de fête, et aux pieds de laquelle de nombreux ex-voto témoignent du grand nombre de fidèles qui en ont obtenu des grâces. Depuis un temps immémorial, en effet, le pèlerinage de Notre-Dame de Paimpont est très-fréquenté. Le peuple y vient en foule, surtout à la fête de la Pentecôte, et cette dévotion fut l'origine de la grande assemblée dont nous avons précédemment parlé. Cependant on croit que la première statue miraculeuse de Notre-Dame se trouve depuis plusieurs siècles dans l'ancienne église abbatiale de Saint-Melaine, à Rennes ; celle qu'on honore présentement à Paimpont l'aurait remplacé (nota : On prétend que pendant la guerre de la Ligue, qui dévasta tous les environs de Paimpont, les religieux de cette abbaye confièrent, crainte d'accident, leur statue de Notre-Dame aux Bénédictins de Saint-Melaine ; on ajoute que ceux-ci refusèrent de la rendre après la pacification. Ce qui est certain, c'est qu'une statue portant écrit sur son socle : N. D. DE PAIMPONT, se trouve encore dans l'église de Notre-Dame de Rennes, naguères église Saint-Melaine. Comme à Paimpont, c'est aux fêtes de la Pentecôte qu'on l'honore ; ces jours-là, de très-nombreux fidèles viennent baiser la statue et prier à ses pieds, en se faisant évangéliser par les prêtres de la paroisse. — Nous avons également dit qu'on honorait jadis dans la chapelle priorale d'Apigné une statue de Notre-Dame de Paimpont transférée maintenant en l'église du Rheu. Cette statue, vraiment remarquable, représente la Sainte Vierge souriant et offrant à l'adoration d'un chanoine régulier le Divin Enfant, qui tend les bras à ce religieux). Quoi qu'il en soit, les pèlerins ne manquent pas à Paimpont depuis bien des siècles. Jadis, les paroisses y venaient processionnellement ; celle de Concoret s'y rendit, croix et bannière en tête, le lundi de la Pentecôte, jusqu'en 1773 ; tous les usagers, c'est-à-dire tous ceux qui avaient des droits d'usage dans la forêt de Brécilien, étaient même alors tenus d'y assister, et le recteur de Concoret disait la messe dans l'église abbatiale à l'autel Saint-André, fondé par le seigneur de Gaël. Non loin de l'église est une fontaine appelée fontaine de Notre-Dame-des-Chesnes ; les pèlerins avaient coutume de s'y laver en se rendant à l'abbaye, et ses eaux ont conservé la réputation d'être miraculeuses, car, d'après le Registre paroissial de Paimpont, un grand nombre de miracles se sont opérés et s'opèrent encore par l'intercession de Notre-Dame de Paimpont. Signalons aussi en terminant dans l'église de Paimpont un précieux reliquaire du XVème siècle, en forme de main, renfermant une relique insigne de saint Méen, et un beau christ d'ivoire très-estimé des connaisseurs. Quoique cette église ait dû renfermer jadis un certain nombre de monuments funéraires, puisque les seigneurs de Lohéac, les sires de Maure (nota ; ainsi, en 1306, Jean, seigneur de Maure, y fut inhumé auprès de sa mère, de Raymonde de Bonaban, sa femme, et de Robert, son fils, qui tous reposaient dans cette église - Du Paz, Histoire généalogique., 632), les comtes de Montfort y avaient, ainsi que les abbés, leurs tombeaux et leurs enfeux, il ne reste plus aucune trace de ces nobles sépultures ; pas une dalle tumulaire n'apparaît même aujourd'hui dans l'antique édifice (abbé Guillotin de Corson).

Abbés de Paimpont :

01 — GEOFFROY LE PORC, premier abbé, élu avant l'an 1211, mourut, d'après le Nécrologe de Paimpont, le 19 janvier, sans qu'on sache en quelle année. Peut-être appartenait-il à la famille Le Porc, qui porte : d'or au sanglier de sable en furie.

02 — DAVID mourut le 9 juin, selon le Nécrologe de Paimpont.

03 — JEAN LE BOUC mourut le 13 février, suivant le même Nécrologe. D. Morice et l'abbé Tresvaux nomment les trois premiers abbés de Paimpont dans l'ordre qui précède ; mais M. Hauréau, dans son Gallia christiana, met Jean Le Bouc avant David et ajoute que, selon quelques auteurs, David reprit le gouvernement de l'abbaye de Paimpont après Guillaume de Vezin, son successeur.

04 — GUILLAUME DE VEZIN transigea au mois de mars 1230 avec l'abbé de Saint-Melaine au sujet de la chapelle de Trescoët, en Plélan. Cet abbé de Paimpont fonda en 1231 le prieuré de Saint-Martin de Rennes ; en 1236, il reçut une lettre confirmative des droits de son abbaye dans la forêt de Brécilien ; il était encore abbé en 1242 et il mourut le 21 janvier, mais on ignore en quelle année.

05 — ROBERT GOUYON est regardé comme le successeur de Guillaume de Vezin par D. Morice, mais le P. Le Large prétend qu'il fut le troisième abbé de Paimpont. Le Nécrologe mentionne sa mort au 18 septembre, sans indiquer l'année. Nous ne savons s'il appartenait à l'illustre famille Gouyon ou de Goyon, qui porte : d'argent au lion de gueules couronné d'or.

06 — JEAN DE BOXAT alias DE BOCAT fut en 1285 parrain du prince Jean de Bretagne, fils aîné du duc Arthur II, baptisé à Saint-Florent-le-Vieil. Le Nécrologe de Paimpont dit que cet abbé mourut le 15 mai, mais il ne mentionne point l'année.

07 — GUILLAUME DE COICIMADRE succéda au précédent, d'après M. Hauréau (Gallia christiana, XIV, 1034). Cependant D. Morice donne Mathieu comme successeur de Jean de Boxat et ne place Guillaume de Coicimadre qu'après Geffroy du Plessix. La mort de Guillaume de Coicimadre est marquée au 16 octobre dans le Nécrologe de Montfort, mais sans indication d'année.

08 — MATHIEU adhéra en 1303, ainsi que son monastère, au procès du pape Boniface VIII, et transigea, au mois de mai 1314, avec le Chapitre de Rennes au sujet des dîmes de la paroisse de Messac. Il est encore fait mention en 1316 de cet abbé, qui mourut le 1er septembre, nous ne savons de quelle année. Le sceau de Mathieu, appendu en 1303 à l'acte d'adhésion précité, est ogival et représente cet abbé tenant la crosse de la main gauche ; légende : S. FRIS MATHEI ABBIS PANISPOT (Sigillum fratris Mathei abbatis Panispontis) (M. Douët d'Arcq, Inventaire des Sceaux, n° 8896).

09 —  OLIVIER GUIHO afféagea quelques terres en 1336, dit D. Morice. Cet abbé devait appartenir à la famille Guiho, de la Pipelais, en Pipriac, qui donna quatre abbés à Paimpont, et qui portait : un chevron accompagné de trois annelets.

10 — GEFFROY DU PLESSIX prêta, le jeudi après la fête de saint Aubin 1342, 60 florins d'or à Raoul, seigneur de Montfort. Il mourut le 27 juillet, d'après le Nécrologe de Paimpont, qui n'indique pas l'année. Cet abbé appartenait, selon M. de Courcy, à la famille du Plessix-Mauron, qui porte : d'argent à la bande de gueules chargée de trois macles d'or, accostée en chef d'un lion de gueules armé, lampassé et couronné d'or.

11 — THOMAS DE MONTAUBAN, prieur de Saint-Barthélemy et de Tréhoranteuc, fut nommé abbé de Paimpont par lettres du pape Innocent VI, en date du mois de mars 1356, d'après Suarez (Gallia christiana, XIV, 1034). D. Morice ne parle point de cet abbé et met à sa place Guillaume de Coicimadre, dont nous avons précédemment parlé. Il est supposable que Thomas de Montauban était issu des seigneurs de Montauban, qui portaient : de gueules à sept macles d'or, 3, 3, 1, au lambel à quatre pendants d'argent.

12 — GUILLAUME GUIHO permit en 1368 à Raoul VIII, seigneur de Montfort, fait prisonnier à la bataille d'Auray, de lever quelques impositions sur les vassaux de son abbaye pour payer sa rançon, à condition qu'elles ne tireraient point à conséquence pour l'avenir. Il assista aux Etats de Nantes en 1388 et à ceux de Rennes en 1398, fit unir l'année suivante le prieuré de Bruc à sa mense abbatiale, et fut transféré en 1402 sur le siège abbatial de Montfort, où il mourut en 1410. Nous avons déjà dit que la famille de cet abbé et de ses deux successeurs portait : un chevron accompagné de trois annelets.

13 — RAOUL GUIHO, parent du précédent abbé, lui succéda en 1402. Il eut quelques différends avec Raoul, seigneur de Montfort, qui lui disputait son droit d'usage dans la forêt de Brécilien, mais il fut maintenu dans ce droit par sentence rendue à Ploërmel en 1405. Cet abbé mourut le 18 juin 1407.

14 — OLIVIER GUIHO fut élu après la mort du précédent, en 1407, et transigea dès l'année suivante avec un certain Guillaume de Brénéan. Il rendit aveu au duc de Bretagne le 25 juillet 1411. D'après D. Morice, Olivier Guiho « fit compiler les statuts synodaux du diocèse de Saint-Malo et reconstruire les édifices de son abbaye qui tombaient en ruines » ? C'est donc à cet abbé que l'on doit une partie de l'église actuelle de Notre-Dame de Paimpont, où il est lui-même représenté deux fois, agenouillé, la crosse en main, aux pieds des statues de saint Judicaël et de saint Méen ; à côté de lui figure son écusson, orné d'une crosse posée en pal et portant : un chevron accompagné de trois annelets. Olivier Guiho mourut le 25 février 1452.

15 — GUY DE COETLOGON, abbé de Saint-Jean-des-Prés, près de Josselin, de l'ordre des chanoines réguliers, fut transféré à Paimpont en 1452. Il fit renouveler par le duc Pierre II les privilèges de sa nouvelle abbaye, assista aux Etats de Vannes en 1455 et 1462, et mourut le 31 août 1472. La famille de Coëtlogon porte : de gueules à trois écussons d'hermine.

16 — PIERRE RIARIO, cardinal de Saint-Sixte, archevêque de Florence, de Séville, etc., fut probablement le premier abbé commendataire de Paimpont. Il dut sa nomination au Pape Sixte IV, dont il était le favori ; « mais Son Eminence, dit D. Morice, ne fit pas beaucoup de cas du présent de Sa Sainteté » et céda tous ses droits au suivant. La famille Riario porte : coupé d'azur et d'or, le premier chargé d'une rose d'or.

17 — MICHEL LE SENECHAL, fils de Raoul Le Sénéchal et de Catherine de Coëtlogon, appartenait à la famille des seigneurs de Carcado, qui portaient : d'azur à neuf macles d'or, 3, 3, 3 (M. de COURCY, Nobiliaire de Bretagne). Il fut pourvu en 1473 de l'abbaye de Paimpont, et des lettres apostoliques le recommandèrent, au mois de mai de cette année-là, à François II, duc de Bretagne. Envoyé comme ambassadeur en France par la duchesse Anne en 1489 et 1490, Michel Le Sénéchal semble avoir été distingué par cette princesse, à laquelle il rendit aveu le 1er mars 1500. Cet abbé prenait en 1494 les titres de seigneur de la Valette et de la Ville-Benoist, prieur de Bruc, de Boussac, de Mauron et du Bouix. Il fonda un obit dans son église abbatiale le 28 août 1498 (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 H, 3, 26) et mourut le 20 mais 1501, d'après le Nécrologe de Paimpont.

18 — PIERRE DU PLESSIS sortit de la maison du Plessis-Mauron, qui porte : d'argent à la bande de gueules chargée de trois macles d'or, accostée en chef d'un lion de gueules, armé, lampassé et couronné d'or. Il parait que les chanoines de Paimpont élurent cet abbé choisi parmi eux, afin que leur monastère ne retombât pas en commende ; mais la faveur dont jouissaient alors les Guibé fit donner l'abbaye de Paimpont à René Hamon, beau-frère de Guillemette Guibé. Les religieux de Paimpont maintinrent toutefois leur élection et refusèrent de recevoir ce dernier, et pendant un an ils soutinrent Pierre du Plessix dans sa lutte contre lui. A la fin, il leur fallut se soumettre et renoncer à avoir un abbé régulier. Pierre du Plessix, vaincu, céda son siège abbatial à René Hamon, se réservant seulement une modique pension (1502) (Gallia christiana, XIV, 1035).

19 — RENE HAMON, frère du vice-amiral François Hamon, seigneur de Bouvet, et lui-même protonotaire apostolique et chanoine de Notre-Dame de Nantes, n'est guère connu que par son intrusion à Paimpont, dont il posséda l'abbaye en commende depuis 1502 jusqu'à sa mort, arrivée en 1521. La famille Hamon portait : écartelé : aux 1er  et 4ème, trois haches d'armes ; aux 2ème et 3ème, trois huchets.

20 — LOUIS DU TERTRE. Nous ne savons à quelle famille appartenait cet abbé, qui se présenta à la chancellerie le 16 novembre 1521 pour y faire enregistrer les bulles qu'il avait obtenues. Louis du Tertre rendit aveu en 1522, envoya des procureurs à sa place aux Etats de Bretagne en 1524, et abdiqua sa charge d'abbé en 1530 ; il ne mourut qu'au mois de mai 1535.

21 — FRANÇOIS DE LAVAL, fils bâtard de Guy XVI, comte de Laval, et d'Anne d'Espinay, prit possession de l'abbaye de Paimpont le 11 novembre 1530. Il était déjà évêque de Dol et trésorier de la Magdeleine de Vitré ; il devint encore abbé commendataire du Tronchet et mourut le 2 juillet 1554 ; il fut inhumé dans la cathédrale de Dol. Ce prélat portait : écartelé : au 1er, d'azur à trois fleurs de lys d'or, qui est de France ; aux 2ème et 3ème, d'or à la croix de gueules chargée de cinq coquilles d'argent et cantonnée de seize alérions d'azur, qui est de Montmorency-Laval ; au 4ème, d'azur à trois fleurs de lys d'or et au bâton componné d'argent et de gueules, qui est d'Evreux ; sur le tout : de gueules au lion d'argent, qui est de Vitré.

22 — GERMAIN LE VAILLANT DE GUESLIS, d'une famille originaire de Lorraine, portant : d'azur à l'ancre d'argent trabée de sable, surmontée de deux molettes d'or, était fils de Jean Le Vaillant, conseiller au Grand Conseil. Il fut pourvu de l'abbaye de Paimpont en 1554 et élu conseiller-clerc au Parlement de Paris le 4 septembre 1556. Il rendit aveu au roi en 1567 et 1577. Germain Le Vaillant, auteur d'ouvrages littéraires estimés, fut sacré évêque d'Orléans en 1586, et se démit aussitôt de son abbaye en faveur du suivant. Il mourut à Mung-sur-Loire, le 25 septembre 1587.

23 — DENIS HURAULT appartenait à une famille originaire du Blésois, qui portait : d'or à la croix d'azur, cantonnée de quatre ombres de soleil de gueules. Il était fils de Jacques Hurault, seigneur de Saint-Denis, et de Marie Hurault, soeur du chancelier Hurault de Chéverny. Abbé de la Pelice et du Breuil, il fut nommé en 1584 à l'évêché d'Orléans, qu'il posséda deux ans sans se faire sacrer. En 1586, il céda ses droits sur Orléans à Germain Le Vaillant, qui se démit en sa faveur de Paimpont. Denis Hurault prit possession de cette abbaye le 12 avril 1587 et la conserva jusqu'en 1590 (La Chesnaye du Bois, Dictionnaire de la Noblesse).

24 — PIERRE HERVE, pourvu en 1590 de l'abbaye de Paimpont, la résigna en faveur du suivant le 4 octobre 1608. Nous ignorons à quelle famille Hervé appartenait cet abbé.

25 — SEBASTIEN DE ROSMADEC, issu des seigneurs de Rosmadec en Cornouailles, mais de la branche du Plessix-Josso, en Theix, portait : pallé d'argent et d'azur de six pièces. Il était religieux bénédictin de Saint-Germain-des-Prés, à Paris, lorsqu'il fut pourvu de l'abbaye de Paimpont, en 1608. Il assista régulièrement aux Etats de Bretagne, fut député en 1614 aux Etats-Généraux assemblés à Paris, rendit aveu au roi en 1618 et permuta en 1622 son abbaye contre l'évêché de Vannes. Il mourut le 29 juillet 1646 et fut inhumé dans sa cathédrale, en la chapelle de Saint-Vincent Ferrier.

26 — JACQUES MARTIN DE BELLE-ASSISE, natif de Bordeaux, était fils de M. Martin, trésorier général des finances. Nommé à l'âge de vingt ans évêque de Vannes, en 1599, il se dégoûta de l'administration d'un grand diocèse et permuta avec l'abbé de Paimpont, en 1622. Mais il ne vint point habiter son abbaye et se retira à Paris. Ce fut là qu'il mourut, le 12 janvier 1624, au moment où il se préparait à faire le voyage de Rome. Son corps fut inhumé dans l'église des Célestins, et l'on grava sur son tombeau l'épitaphe suivante :

D.O.M.

Hic jacet reverendus in Christo pater
Dominus Jacobus Martin de Belleassise,
Venetensis episcopus, insignis, dum viveret,
pietate vir, qui relictis intra di
œcesis
illius fines alteriusque suœ virtutis
insignibus, ut cultui divino commodius
inserviret, orationique vacaret,episcopalem
dignitatem deposuit. Sed dum hoc anno
Romam iter facere, loca sacra invisendi
gratia, denuo meditabatur, immatura
morte prœreptus decessit, ibique
sepultus, fundationibus perpetuis
testamento suo ordinatis, post mortem
prœclarœ religiosœ vitœ
vestigia felicisque obitus ab omnibus
imitanda reliquit. Obiit 12a die mensis
januarii, anno 1624.
Requiescat in pace. Amen.

Jacques Martin portait : d'azur au château d'argent maçonné de sable.

27 — BERNARD DE SARIAC appartenait à une famille noble de Guyenne portant : d'argent à la corneille de sable becquée et membrée de gueules. Ancien agent du clergé de France, il avait obtenu son abbaye par la faveur du comte de Brienne, son parent. Mais il paraît qu'il trouva un compétiteur dans un sieur de Saint-Germain, dont il n'obtint le désistement qu'au moyen d'une pension. Il prit possession de Paimpont le 24 juin 1624, rendit aveu au roi en 1638, et présida en 1645 l'ordre du Clergé aux Etats de Bretagne. Il eut l'honneur d'introduire la réforme de Sainte-Geneviève dans son abbaye en 1649, et mourut au mois de juin 1656.

28 — CHARLES DE ROSMADEC était fils de Mathurin de Rosmadec, seigneur de Saint-Jouan, et de Jeanne de Trogo. Nommé abbé du Tronchet vers 1640, puis évêque de Vannes en 1647, il devint abbé de Paimpont probablement en 1656 (D. Morice place son arrivée à Paimpont en 1649, mais c'est une erreur ; Bernard de Sariac fit encore, le 8 décembre 1653, la ferme générale de l'abbaye de Paimpont. Il est donc probable qu'il conserva ce bénéfice jusqu'à sa mort. - Voir Inventaire ms. des titres de Paimpont.). Il songea, en 1666, à reconstruire sa maison abbatiale, mais en 1671 il fut transféré du siège épiscopal de Vannes à l'archevêché de Tours, et quitta la Bretagne. Il mourut aux Eaux-Bonnes au mois d'août 1672. L'écusson de Charles de Rosmadec porte : pallé d'argent et d'a­zur de six pièces ; il est timbré d'une crosse et d'une mitre et surmonté d'un chapeau à six houppes.

29 FRANÇOIS ROBERT, docteur on Sorbonne et conseiller-clerc au Parlement de Paris, appartenait à une famille originaire d'Orléans, qui portait : d'argent à trois pattes de griffon de sable. Il ratifia, en 1672, tous les traités passés entre son prédécesseur et les religieux de Paimpont, et rendit aveu au roi en 1679 et 1690. Il était sous-doyen de la grand'chambre du Parlement de Paris lorsqu'il mourut le 26 mars 1722, âgé de quatre-vingt-quatre ans (Mercure de mars 1722).

30 — HENRI-CONSTANCE DE LORT DE SERIGNAN DE VALRAS, prêtre du diocèse de Béziers et agent général du clergé de France, était fils de Hercule de Lort, marquis de Sérignan et seigneur de Valras, et d'Antoinette de Rouch d'Arnoye. Il fut pourvu de l'abbaye de Paimpont en juin 1722 et plus tard sacré évêque de Mâcon, le 27 juillet 1732. Il conserva toutefois Paimpont jusqu'en 1742 et mourut le 8 novembre 1763. Il fut aussi abbé de Saint-Mansuy et de Valmont. Armes : d'azur au lion d'or adextré en chef d'une étoile d'argent.

31 — CHARLES-LAURENT DU BREIL DE RAYS, fils de Guillaume-Dinan du Breil, comte de Rays, et de Sylvie du Quengo de Tonquedec, naquit à Guingamp le 3 novembre 1701. D'abord chanoine de Quimper, il fut nommé, le 8 septembre 1743, abbé de Paimpont sur la résignation du précédent, et prit possession de ce bénéfice le 20 décembre de la même année. Il devint également abbé commendataire de Saint-Jacut en 1767, et vicaire général de Tréguier ; enfin, il mourut à Guingamp le 11 février 1772 (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine – Notes de M. le comte de Palys). La famille du Breil de Rays porte : d'azur au lion morné d'argent.

32 — SEBASTIEN-CORENTIN LE DALL DE TROMELIN était issu d'une famille de Basse-Bretagne, qui porte : d'argent à la fasce de gueules chargée d'une étoile d'argent et accompagnée de trois trèfles de sable. Déjà chanoine, archidiacre et vicaire général de Tréguier, il prit possession de l'abbaye de Paimpont le 12 mai 1772. Il conserva ce bénéfice jusqu'en 1781, époque à laquelle il le résigna, ayant obtenu l'abbaye de Mureaux, de l'ordre de Prémontré, au diocèse de Toul. Plus tard, déporté en Angleterre pendant la Révolution, il devint chanoine de Saint-Brieuc à son retour en France, en 1805, et mourut dans cette ville le 9 juin 1808.

33 — CHARLES-GUILLAUME-CARDIN MORIN DU MARAIS appartenait à une famille normande de Lisieux, portant : d'argent au lion de sable couronné d'or. Chanoine de l'Eglise de Paris, il prit possession de l'abbaye de Paimpont le 7 septembre 1781. Il possédait ce bénéfice quand éclata la Révolution, qui l'en dépouilla. Il mourut le 29 avril 1804.

 

Quelques photos prises en 2007 (par R. Frey) :

Bretagne : abbaye de Paimpont

 

Bretagne : abbaye de Paimpont

 

Choeur de l'Abbatiale :

Bretagne : abbaye de Paimpont

Le choeur de l'Abbatiale de Paimpont est gothique par la voûte et les vitraux, classique par les boiseries et baroque par l'autel et le baldaquin. Les dessins géométriques de la voûte datent du XVème siècle et ils ont été mis à jour récemment. Le maître-autel appartient au baroque breton. Il est du XVIIème siècle, et contient 14 statuettes.

Bretagne : abbaye de Paimpont

Le baldaquin a été construit à la même époque. Il est typique du siècle de Louis XIV. On appelle baldaquin un ouvrage soutenu par des colonnes et recouvrant un autel. Celui de Paimpont, avec ses six colonnes, est le plus imposant de Bretagne. Les vitraux latéraux du choeur racontent la légende de Saint Judicaël, fondateur de la première abbaye en ce lieu. 

 

Retable de Saint-Jean-Baptiste :

Bretagne : abbaye de Paimpont

C'est le tableau central (XIXème siècle) qui donne son nom à ce retable. 

Au sommet, d'ailleurs, on trouve également une statue représentant le même saint. 

Deux autres statues encadrent le tableau. Elles sont du XVème siècle, et sont donc les plus anciennes de l'église avec la statue de Notre-Dame de Paimpont, dans la nef qui, elle, est du XIVème siècle. 

La statue de gauche représente saint Judicaël, roi de Domonée (nord de la Bretagne) au VIIème siècle, fondateur de l'abbaye de Paimpont. Cette statue est en pierre (grès). 

La statue de droite représente saint Méen, ami de saint Judicaël. Elle est en bois polychrome. 

Au pied de ces dernières statues, un abbé, Olivier Guiho, qui restaura l'abbaye au XVème siècle. 

Tout en haut, deux médaillons : un religieux et une religieuse, pour rappeler que pendant six siècles, cette abbaye appartient à l'ordre des chanoines Réguliers Saint-Augustin.

Bretagne : abbaye de Paimpont

Notre-Dame de Paimpont

 

Retable du Rosaire :

Bretagne : abbaye de Paimpont

Ce retable est appelé Retable du Rosaire à cause du tableau central (XVIIème siècle) qui représente la Vierge Marie donnant le rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne, qui était Tertiaire Dominicaine.

Au sommet du retable, la statue de saint André.

A gauche, saint Mathurin, protecteur des animaux, et à droite sainte Marguerite, protectrice des femmes attendant un enfant.

Ces statues, comme le retable lui-même, sont du XVIIème siècle et sont en bois polychrome.

Les deux médaillons qui surmontent le retable représentent, à gauche, une tête mitrée, et à droite, une tête couronnée, sans doute pour dire l'union du pouvoir religieux et du pouvoir politique en ce temps-là.

 

Statues :

Bretagne : abbaye de Paimpont

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