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Abbaye Sainte-Marie de PORNIC (ou PORNIT) - Pornic

On ne connaît ni l'année de la fondation, ni les noms des donateurs de cette abbaye (Abbatia Sanctoe Marioe de Pornido, de Porindo, de Pornitio, de Pornidio). Quelques historiens pensent que les chanoines réguliers établis à Saint-Médard de Doulon en 1105, par Benoît, évêque de Nantes, ayant été privés de leur établissement en 1109, à cause de leur conduite peu édifiante, se retirèrent à Pornit en 1117 près d'une chapelle qui appartenait aux religieux de Saint-Serge d'Angers, et que les religieux de Marmoutier, qui avaient été gratifiés du prieuré de Saint-Médard, dédommagèrent ceux de Saint-Serge. Mais cette conjecture n'est appuyée sur aucun titre. L'abbé jouissait jadis d'un revenu annuel de deux mille francs. André est le premier abbé de Pornit (ou Pornic) qui nous soit connu. Il vit sous le règne du roi Philippe-Auguste, et il est témoin dans l'enquête que ce prince fait faire en 1206 sur les droits de l'évêque de Nantes. Comme il déclare dans sa déposition avoir connu Brice, évêque de Nantes, et tous ses successeurs, il pouvait avoir été abbé en 1170. G. traite avec les religieux de Saint-Serge en 1224, touchant quelques différends entre les deux chapitres. Aigobert prouve, par témoins produits le mardi avant la fête de saint Gilles en 1246, que le marais de Ritort appartient à son abbaye, et que ses prédécesseurs en ont joui. Geoffroy reçoit en 1251 quelques donations faites à son abbaye par un prêtre nommé Pierre Cleret. Guillaume tient le siége abbatial en 1312 et se qualifie : Frater Guillelmus, abbas Portus-Nitidi. Guillaume II, vieux et infirme en 1369, nomme un de ses religieux pour visiter les prieurés dépendants de son abbaye et pour lui rendre compte de la situation. Voici les noms de ces prieurés : Sainte-Anne de Pornic, Notre-Dame de la Plaine, Saint-Nicolas de Guermiton en Frossay, Sainte-Appoline de Cheix, Saint-Pierre du Clion, Saint-Vincent de Remouillé, Notre-Dame d'Aisné à Montoir, Saint-Gildas du Haut-Perche en Chauvé, Sainte-Anne de Rohard en Savenay (Bouée), Saint-Laurent de Bourgneuf, Saint-Michel de Chevesché, Sainte-Madeleine du Pilon en Port-Saint-Père et Saint-Martin de Chauvé. Pierre Moisan est abbé le 1er mars 1387, et meurt au mois d'octobre 1427. Pierre Sauvaign est élu quelques jours après la mort de son prédécesseur, et confirmé par le pape Martin V le 1er février 1428. Il tient le 28 février 1450 un chapitre général, auquel assistent les prieurs curés de Chauvé, de Cheix, du Clion, de Sainte-Marie, de la Plaine, de Pornit, de Guermiton et de Haute-Perche, membres de son abbaye. Il vit encore au mois de mars 1457. Olivier Sauvaign, prieur de Notre-Dame-de-la-Plaine, et neveu, du précédent, tient le siège abbatial en 1460 et 1463. Charles Davaugon obtient, le 10 octobre 1464, un bref du pape Paul II, adressé à l'abbaye de Villeneuve, au grand archidiacre de Nantes et au "chefecier" de l'église collégiale de Nantes, pour procéder au recouvrement des biens de son abbaye, qui avaient été aliénés. Il meurt, semble-t-il, en 1478. Olivier Apert succède au précédent, et son élection est confirmée par Pierre Du Chaffaut, évêque de Nantes, sans aucun recours à Rome. Il se démet le 6 juillet 1484, et meurt au mois de novembre 1485. Jacques Corbelli ou Corbeau, fils de Guillaume Corbeau et de Catherine Apert, est pourvu le 4 juillet 1484 sur la démission de son oncle, faite entre les mains de Jean de La Balue, évêque d'Angers, dit le Cardinal d'Angers. Il obtient le 16 septembre 1521, du pape Léon X, Jean Heaulme pour son coadjuteur, et meurt quelques mois après. Jean Heaulme, pourvu de la "coadjutorerie" de Pornit le 16 septembre 1521, en est nommé abbé dans un acte du 11 ou 12 janvier 1524. Il assiste le 6 novembre 1541 à l'entrée solennelle de Louis d'Acigné, évêque de Nantes. Au mois de juin 1554, il reçoit dans son abbaye de Sainte-Marie la visite de Messire Nicolas de Chastellier, recteur de la paroisse de Sainte-Opportune, vicaire délégué de Guillaume Douillard, archidiacre de Nantes. Il fait construire en 1556 un colombier (de 32 mètres de circonférence) : ce monument portait jadis un écusson ou figuraient les armes de Jean III d'Annebaut, baron de Retz et de la Hunaudais. En 1561, il est témoin de la visite faite au nom de l'évêque de Nantes par le vénérable seigneur, Toussaint de Laval, docteur en théologie, assisté de Jehan Touzelin, promoteur et official de l'église de Nantes. Il meurt au début du mois de juin 1562 au couvent des Chartreux de Nantes, chez lesquels il est inhumé. Il avait fait serment de fidélité au roi en 1556. Jean Hubert, neveu ou cousin du précédent, obtient le 1er juin 1562 des lettres d'expectative pour l'abbaye de Pornit, qui était sur le point de vaquer. Le pape Pie IV admet sa nomination le 20 juillet 1565, et Pie V lui en fait expédier ses bulles le 17 janvier 1566. Il est bénit et installé Abbé par Philippe Du Bec, évêque de Nantes, le 20 novembre 1575, et meurt en février 1580. Guillaume Giroust, originaire de Monnières, est abbé le 5 avril 1580, et meurt en 1591. Le siège vaque ensuite durant quelques années à cause des troubles de la Ligue. Gaspar Du Gay, chanoine de Notre-Dame de Paris, est le premier abbé commendataire de Pornit. Il rend aveu au roi dans sa Chambre des Comptes de Nantes en 1600, et se démet en 1601 en se réservant une pension viagère de 200 livres, dont il jouira encore en 1620. Guillaume Pineau, prieur de Sainte-Anne de Rohard, dans la paroisse de Bouée (anciennement de Savenay), est pourvu en 1601 sur la résignation de Gaspar Du Gay. Il meurt en 1620 et avait fait fidélité au roi en 1617. Roger de Conigan, prieur de Saint-Jean du Grais, succède au précédent, et meurt vers l'an 1640. Albert de Rousselet tient durant peu de temps l'abbaye. Balthazar de Rousselet de Chateauregnault, clerc du diocèse de Tours, tient l'abbaye environ 40 ans, et vit encore en 1684. Henri Charles de Rousselet de Chateauregnault afferme le temporel de son abbaye le 7 décembre 1688, et meurt en 1693. Pierre Louis Orceault obtient ses bulles le 9 mai 1693 et prend possession le 23 août suivant. Il permute son abbaye et quelques chapellenies avec le doyenné de l'église cathédrale de Verdun. Joseph Baptiste Christophe Mesnier, docteur en théologie et doyen de l'église collégiale de Saint-Gengoul de Toul, obtient ses bulles le 7 mars 1697, et prend possession le 9 décembre suivant. Il se démet entre les mains du roi en 1723. Jean Baptiste de Lanux, prêtre de l'Oratoire, docteur en théologie, chanoine et théologal de Toul, prédicateur ordinaire du roi, est nommé le 29 novembre 1723, obtient ses bulles le 23 janvier 1724, et prend possession le 1er juin suivant par procureur. N. Berthou de Kerverzio de Kerveroi, chantre, dignitaire, vicaire général et official de Nantes, est nommé le 4 avril 1751. N. Du Parco, trésorier de la cathédrale de Rennes et vicaire général du diocèse, possède l'abbaye de Pornit à partir de l'année 1777 et jusqu'au moment où la Révolution vient le dépouiller de ce bénéfice.