Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

ARMEES FRANÇAISES DE L'OUEST

  Retour page d'accueil       Retour "Histoire de Bretagne" 

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Organisations et Désignations successives DES ARMEES FRANÇAISES DE L'OUEST pendant les guerres de la Révolution (1793-1802).

Quand la Révolution française se radicalisa, celle-ci fut rapidement menacée par des ennemis extérieurs et intérieurs. Cet état de guerre permanente, extérieure et intérieure, mena à plusieurs réformes des armées existantes en 1791. L’armée des côtes de Brest, par exemple, est une armée française de la Révolution formée le 1er avril 1793, de la division de l'armée des Côtes en armée des côtes de Brest et armée des côtes de Cherbourg. L’armée des côtes de Brest est chargée de la lutte contre les Chouans et de protéger les côtes bretonnes contre un éventuel débarquement anglais. L'armée des côtes de Cherbourg, issue en 1793 de la division de l'armée des Côtes, est chargée de la défense des côtes de la Manche contre la menace britannique.

Les armées françaises de l'Ouest durant la Révolution.

Un certain nombre d'armées ont été formées sur le territoire des départements de l'Ouest durant les guerres civiles de la Révolution. Les personnes qui étudient cette période de l'histoire de notre pays éprouvent parfois des difficultés pour les désigner par leurs noms véritables, et commettent des erreurs qui seraient évitées si à leur portée se trouvail un aide mémoire capable de les renseigner et de leur épargner un temps précieux.
Le présent travail a été fait dans ce but. Nous pensons qu'il peut aussi faciliter les recherches des historiens locaux.

TABLE DES DIVISIONS MILITAIRES & DES ARMÉES

I
1° 12ème Division militaire, 1793.
2° 13ème Division militaire, 1793.
3° 14ème Division militaire, 1793.
4° 15ème Division militaire, 1793.

II
1° — Armée des Côtes, 1793.
2° — Armée de Réserve, 1793.
3° — Armée des Côtes de Brest, 1793-1794-1795-1796.
4° — Armée des Côtes de Cherbourg, 1793-1794-1795-1796.
5° — Armée des Côtes de La Rochelle, 1793.
6° — Armée de l'Ouest, 1793-1794-1795-1796.
7° — Armée des Côtes de l'Océan, 1796.
8° — Armée française en Irlande, 1796-1797.
9° — Armée d'Angleterre, 1797-1798-1799-1800.
10° — Armée de l'Ouest, 1800-1801-1802.

III
Expéditions d'Irlande et de Saint-Domingue 1798 et 1801.

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

I.

A la date du 1er janvier 1793, les départements maritimes compris entre l'embouchure de la Gironde et l'embouchure de la Somme, n'entrent dans la composition d'aucune armée [Note : Il en était ainsi de quelques autres divisions de l'intérieur]. Cette partie de la France, où déjà pourtant se sont produites de sanglantes insurrections, a conservé l'ancienne organisation divisionnaire territoriale, à savoir :

1°. — 12ème DIVISION.
Général de Verteuil (Marc-Antoine)
Départements : Loire-Inférieure, Vendée, Deux-Sèvres, Charente-Infériéure.
Quartier général : La Rochelle.
2°. — 13ème DIVISION.
Général de Chevigné (Augustin-René-Christophe).
Départements : Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), Finistère, Morbihan, Ille-et-Vilaine.
Quartier général : Rennes.
3°. — 14ème DIVISION.
Général de Crussol d'Amboise (Anne-Emmanuel-François-Georges).
Départements : Eure, Calvados, Manche, Orne.
Quartier général : Valognes.
4°. — 15ème DIVISION.
Général de La Morlière (Alexis Magallon)
Départements: Somme, Seine-Inférieure.
Quartier général : Rouen.

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

II.

ARMÉES.

1°. — ARMÉE DES COTES.
DU 31 JANVIER 1793 AU 30 AVRIL SUIVANT.

La première en date, formée dans l'Ouest, est l'armée des Côtes. Elle est créée, par ordre du Conseil exécutif, à la date du 31 janvier 1793. Son arrondissement comprend les côtes de la Manche et celles de la Loire. Son chef est le général de La Bourdonnaye.
Un arrêté du Conseil exécutif en date du 1er mars 1793 donné plus d'étendue à l'armée des Côtes ; elle comprend alors les côtes de l'Océan et de la Manche, depuis l'embouchure de la Gironde jusqu'à celle de la Somme (12ème, 13ème, 14ème et 15ème divisions militaires). La Bourdonnaye commande toujours [Note : Il convient de dire que la défense des côtes de la Manche menacées par les Anglais nécessite dans l'armée des Côtes un commandement séparé, confié par arrêté du 29 mars 1793 au général Félix de Wimpffen].

2°. — ARMÉE DE RÉSERVE.
DU 1er MARS 1793 AU 30 AVRIL SUIVANT.

Le même arrêté change le nom de l'armée de l'Intérieur, comprenant comme territoire Paris et ses environs, en celui d'armée de réserve, général Berruyer. Dès lors, elle englobe les 17ème, 18ème, 19ème, 21ème et 22ème divisions militaires. Berruyer continue à commander jusqu'au 28 avril, et Leigonyer, les 29 et 30, par intérim.
Un décret du 30 avril 1793 modifie l'assiette de la plus grande partie des armées françaises. Dans l'Ouest, les armées des côtes et de réserve disparaissent pour faire place, d'une part, aux armées des Côtes de Brest et des Côtes de Cherbourg, et d'autre part, à l'armée des Côtes de La Rochelle.

3°. — ARMÉE DES COTES DE BREST.
DU 30 AVRIL 1793 AU 8 JANVIER 1796.

Emplacement : sur les côtes et dans les places, depuis l'embouchure de la Loire jusqu'à Saint-Malo inclusivement. Un décret dut 11 vendémiaire an II (2 octobre 1793) en distrait le département de la Loire-Inférieure [Note : « Le décret 11 vendémiaire an II qui distrait de l'armée dès Côtes de Brest le département de la Loire-Inférieure, enlève par le fait à cette armée toutes les forces actives réunies dans ce département, et la nouvelle armée confiée à Rossignol ne se compose plus que des garnisons de l'ancienne » (G. Clerget)].
Elle a pour chef le général de Canclaux, qui avait succédé au général de La Bourdonnaye, à la tête de l'armée des Côtes, depuis le 15 avril 1793.

Généraux en chef :
Général de Canclaux [Note : « Pendant un voyage que fait à Saumur, du 31 août au 4 septembre, le général de Canclaux, l'armée dés Côtes de Brest passe momentanément aux ordres du général E. de Grouchy. « La garnison de Mayence rentrant en France par capitulation est dirigée au commencement d'août sur les départements de l'Ouest. Les 6, 7 et 8 septembre elle se réunit à Nantes à l'armée des Côtes de Brest aux ordres du général de Cauclaux, mais conserve la dénomination d'armée de Mayenne qu'elle avait reçue en route et continue à former un corps séparé dans l'armée des Côtes de Brest. Le général Aubert-Dubayet la commande en chef, mais subordonnément au général de Canclaux qui, outre le commandement en chef de l'armée des Côtes de Brest, a le commandement supérieur des deux armées réunies » (C. Clerget)], du 1er mai 1793 au 5 octobre 1793.
Général Rossignol, du 6 octobre 1793 au 6 mai 1794.
Général Moulin, du 7 mai 1794 au 10 octobre 1794.
Adjudant général Rivaud (par intérim), du 11 octobre 1794 au 23 octobre 1794.
Général A. Dumas, du 24 octobre 1794 au 9 novembre 1794.
Général Hoche, du 10 novembre 1794 au 9 septembre 1795.
Général Rey (provisoirement), du 10 septembre 1795 au 23 décembre 1795.
Général d'Hédouville, du 24 décembre 1795 au 8 janvier 1796.

Sous le commandement de Rossignol, on trouve à deux reprises différentes, en 1793, plusieurs armées momentanément réunies, à savoir :

Du 14 novembre au 2 décembre : armée de l'Ouest et armée des Côtes de Brest réunies.

Du 2 au 4 décembre : armée de l'Ouest, armée des Côtes de Brest et armées des Côtes de Cherbourg, réunies sur la rive droite de la Loire.

« Les trois armées réunies momentanément sous le commandement du général Rossignol, et désignées abusivement par la dénomination d’armée de Rennes, arrivées à Angers le 5 décembre 1793, se divisent sur un ordre du Comité de salut public qui donnait provisoirement le commandement de l’armée de l'Ouest au général Marceau ; Rossignol retourne à Rennes avec l’armée des Côtes de Brest et Marceau se met, avec l’armée de l’Ouest, renforcée de la division des Côtes de Cherbourg, à la poursuite de l'armée catholique » [Note : « Tableaux des armées françaises pour servir au classement des Archives du dépôt de la guerre de 1792 à 1801 », par C. Clerget, chef d'escadron d'état-major].

En 1794, une colonne mobile, dite armée réunie contre les Chouans, opère dans l'arrondissement de l'armée des Côtes de Brest : créée le 7 mai 1794 [Note : A l'arrivée du général Moulin], elle est dissoute le 26 août suivant. Elle fut dirigée par le général Vachot.

« Le général Vachot prétend un instant être indépendant et donne aux 18.000 hommes mis à sa disposition le nom d'armée contre les Chouans ; mais il reçoit l'ordre de rendre compte au général Moulin, auquel il est subordonné » (C. Clerget).

Par arrêté du 24 floréal an II (13 mai 1794), l'arrondissement de l'armée des Côtes de Brest était fixé comme suit :

Sur les côtes et dans les places depuis l'embouchure de la Loire jusqu'à Saint-Malo inclusivement, y compris la partie du département de Maine-et-Loire située sur la rive droite de la Loire.

En prenant le commandement en chef de l'armee des Côtes de Brest, Hoche conservait, le 10 novembre 1794, celui de l'armée des Côtes de Cherbourg. A partir du 1er mai 1795, il n'a plus que le commandement de la première.

En 1795, deux modifications successives sont apportées à l'arrondissement de l'armée de Hoche. La nouvelle repartition est ainsi donnée :

1° Décret, du 1er floréal an III (20 avril 1795) : « Les départements d'Ille-et-Vilaine, des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), du Finistère, du Morbihan, et les parties de ceux de la Loire-Inférieure et de Maine-et-Loire situées sur la rive droite de la Loire » [Note : Définition plus précise que celle du 24 floréal précédent, dans ce sens qu'elle ne laissait aucun doute sur le commandement de la partie du département d'Ille-et-Vilaine baignée par la Manche].

2° Arrété du 1er prairial an III (20 mai 1795) : « Le Morbihan, le Finistère, les Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), l'Ille-et-Vilaine, la Manche et la partie de la Loire-Inférieure située sur la rive droite de cette rivière » [Note : Se reporter à l'armée des Côtes de Cherbourg au sujet de la nouvelle répartition apportée au territoire de ces deux armées par l'arrêté du 20 mai 1795].

A la formation de l'armée des Côtes de l'Océan au moyen des diverses armées des côtes, celle des Côtes de Brest disparut le 26 décembre 1795, mais l'arrêté du Directoire exécutif portant cette date (c'est-à-dire celle du 5 nivôse an IV) ne fut mis à exécution en Bretagne que le 8 janvier 1796. 

4°. ARMÉE DES COTES DE CHERBOURG.
DU 30 AVRIL 1793 AU 8 JANVIER 1796.

Cette armée fut créée, comme il a déjà été dit, en vertu du décret du 30 avril 1793, et formée de la droite de l'armée des Côtes. L'armée dite de l'Eure [Note : Général Sépher. Voir ci-après] ou de pacification y sera incorporée le 3 août 1793.
Au début, son arrondissement fut fixé comme suit : « Sur les côtes et dans les places depuis Saint-Malo exclusivement jusqu'à l'Authie ».

Généraux en chef :

Général F. de Wimpffen, du 1er mai au 2 août 1793.
Général Sépher, du 26 juillet 1793 au 1er décembre 1793.
Général Beaufort (par intérim), du 2 décembre 1793 au 5 janvier 1794.
Général Vialle, du 2 janvier 1794 au 30 août 1794.
Général Hoche, du 1er septembre 1794 au 30 avril 1795 [Note : Avec l'armée des Côtes de Brest, à partir du 10 novembre 1794].
Général Aubert-Dubayet, du 1er mai 1795 au 11 novembre 1795 [Note : Armée des Côtes de Cherbourg seule].
Général Bonnaud (provisoirement), du 12 novembre 1795 au 8 janvier 1796.

Vers le milieu de juillet 1793, le général de brigade Sépher reçut d'abord, mais subordonnément au général Félix de Wimpffen, le commandement de quelques troupes rassemblées à Mantes, sous le nom d'armée de l'Eure ou de pacification, troupes destinées à apaiser les troubles suscités par les fédéralistes dans les départements de l'Eure et du Calvados.

Le Mouvement fédéraliste est provoqué par les Girondins et le général en chef embrasse leur cause.

« Mais le général Wimpffen ayant ouvertement pris parti pour les fédéralistes et étant parvenu à égarer une partie de ses troupes [Note : « L'opinion d'une Partie de ses troupes », a voulu dire l'auteur cité], Sépher est nommé, le 22 juillet 1793, général en chef de l'armée des Côtes de Cherbourg et se fait reconnaître comme tel le 26, au camp d'Evreux, où il avait conduit l'armée dite de pacification ; le lendemain, il marche sur Lisieux que Wimpflen occupait avec 2.500 insurgés ; la commune se soumet à son approche et Wimpffen se retire sur Caen, ou, abandonné des troupes mieux éclairées, il est obligé de prendre la fuite le 2 août. Sépher entre le soir même dans cette ville, et le lendemain, toute l'armée des Cotes de Cherbourg, dans laquelle (celle dite de pacification est fondue, lui obéit sans contestation ». (C. Clerget).

A l'approche de l'armée catholique de Vendée, qui venait de franchir la Loire et s'avançait vers les côtes dela Manche, les deux divisions actives dont se composait l'armée des Côtes de Cherbourg furent rassemblées, l'une dans le département de la Manche et l'autre dans le département du Calvados. Elles prirent à tort, au commencement de novembre 1793, la première, les noms d'armée de la Manche et armée de Granville, la seconde celui d'armée du Calvados.

Du 2 décembre 1793 au 26 janvier 1794, le général de Tilly eut, subordonnément au général Rossignol, chef de l'armée des Côtes de Brest (2-5 décembre), au général Marceau, chef de l'armée de l'Ouest (5-25 décembre) et au général Turreau, successeur de Marceau (25 décembre 1793 au 26 janvier 1794), le commandement de la partie active mise à la disposition de ces généraux en chef successifs, sous le nom de division détachée des Côtes de Cherbourg.

« Le 1er décembre, l'armée des Côtes de Cherbourg rejoint à Rennes les armées de l'Ouest et des Côtes de Brest, réunies sous le Commandement du général Rossignol ; le général Sépher est suspendu à son arrivée ; l'armée qu'il amenait, mise à la disposition du général Rossignol, est commandée subordonnément par le général de division Tilly et considérée comme une simple division de renfort » (C. Clerget).

En vue d'assurer la défense des côtes de la Manche dont cette mesure éloignait l'armée des Côtés de Cherbourg, 5.000 hommes de nouvelle levée reçurent l'ordre de camper près de Mortain ; le commandement en chef en fut confié à l'adjudant-général Beaufort qui, élevé peu de temps après au grade de général de division, prit le titre de général commandant par intérim l'armée des Côtes de Cherbourg.

Le général Vialle, nommé officiellement à cet emploi, arrive à Caen le 1er janvier 1794, mais le général Beaufort, occupé à poursuivre les Chouans, n'a connaissance de l'entrée en fonction de son supérieur que le 5 janvier.

Partie de Nantes le 14 janvier, la division aux ordres du général de Tilly, détachée à l'armée de l'Ouest, arriva à Caen le 26 et rentra dans l'armée des Côtes de Cherbourg après une absence de cinquante-six jours.

Un arrêté en date du 24 floréal an II (13 mai 1794) ajouta à l'arrondissement de l'armée des Côtes de Cherbourg le département de la Sarthe.

A partir du 10 novembre 1794, les armées des côtes de Cherbourg et de Brest n'ont qu'un seul et même chef : Hoche. Par décret du 20 avril 1795, l'arrondissement de l'armée des côtes de Cherbourg est formé des départements de la Seine- Inférieure, de l'Eure, de la Sarthe, de la Mayenne, de l’Orne, du Calvados et de la Manche.

Désigné pour remplacer Hoche, à la tête de l'armée des côtes de Cherbourg seulement, Aubert-Dubayet arrive à Alençon le 29 avril, reçoit le commandement le 30, et, à partir du 1er mai, son prédécesseur ne signe plus que : « L. Hoche, général en chef de l'armée des côtes de Brest ». L'armée n'est cependant prévenue de ce changement que le 10 mai.

Un arrêté du 20 mai 1795 (1er prairial an III) fixe ainsi l'arrondissement de l'armée du général Aubert-Dubayet : « Sur la rive droite de la Loire depuis le département d'Indre-et-Loire jusqu'à Ingrande et sur les départements de la Mayenne, de la Sarthe et du Calvados. Les départements de l'Eure et de la Seine-Inférieure en sont distraits pour faciliter l'arrivage des subsistances à Paris ».

Le 24 thermidor suivant (11 août 1795), par nouvel arrêté du Comité de salut public, le département de la Manche, que le précédent venait d'enlever à l'armée des côtes de Cherbourg, lui revient.

Cette armée est dissoute par arrêté du 8 fructidor an IV (25 août 1796), mis en application le 22 septembre de la même année (voir armée des côtes de l'Océan). Aubert-Dubayet devint alors ministre de la Guerre et, pendant toute la durée de ses fonctions, ce général ne cessa de faire le nécessaire pour favoriser les vues de son ami Hoche, en vue de la pacification de l'Ouest.

5°. — ARMÉE DES COTES DE LA ROCHELLE.
DU 30 AVRIL AU 5 OCTOBRE 1793.

Nous savons que l'armée de réserve occupait la rive droite de la Loire depuis Ingrande jusqu'à la mer, ainsi que la rive gauche et les côtes entre ce fleuve et la Gironde.

Nous ajouterons ici qu'elle était chargée de réprimer les troubles de la rive gauche, à partir du 25 mars :
En conséquénce elle s'était rassemblée à Orléans et divisée bientôt en deux corps principaux : l'un aux ordres immédiats du général Berruyer, commandant en chef, s'appuyait à la Loire près de Nantes ; l'autre commandé par son premier divisionnaire, le général Beaufranchet d'Ayat, subordonnément à Berruyer, agissait dans la Vendée. Le corps de Dayat [Note : C'est ainsi qu'on désigne communément le général Beaufranchet d'Ayat], à cause de sa position, mais bien à tort, reçut le nom d'armée de la Vendée ; cette dénomination a été aussi donnée quelquefois, mais toujours abusivement, à toute l’armée de réserve.

Par décret du 30 avril, l’armée de réserve devient armée des côtes de la Rochelle.

Son arrondissement est fixé « sur les côtes et dans les places depuis l'embouchure de la Gironde jusqu'à l'embouchure de la Loire et sur la rive droite de cette rivière depuis Ingrande ».
De ce côté, on le voit, rien n'était changé que le nom de l'armée.

Généraux en chef :

Général Leigonyer (par intérim), du 1er mai 1793 au 27 mai 1793.
Général de Biron, du 28 mai 1793 au 16 juillet 1793 [Note : Après le départ de Biron jusqu'à l’arrivée de Rossignol, le commandement est exercé par les chefs des divisions de droite (La Barolière) et de gauche (Chalbos)].
Général Rossignol, du 31 juillet 1793 au 24 août 1793.
Général Santerre (provisoirement), du 25 août 1793 au 30 août 1793.
Général Rossignol, du 31 août 1793 au 5 octobre 1793.

Dès l'application du décret, des représentants du peuple suivent les opérations de cette armée toujours divisée en deux corps, celui de droite commandé immédiatement par Leigonyer, celui de gauche subordonnément par Beaufranchet d'Ayat.
« La présence de ces membres de la Convention nationale, au nombre de deux à chacun des corps de l'armée des côtes de La Rochelle, contribue, dit M. C. Clerget, à les faire considérer comme indépendants et à leur faire donner à tort la qualification d'armée, à laquelle on ajoute, pour les distinguer, tantôt le nom du général commandant, tantôt celui de la ville où se trouve le quartier général. Ainsi celui de droite est appelé armée de Leigonyer, d'Angers, de Saumur, de Chinon, de Tours, et celui de gauche, armée Dayat, de la Vendée, de Niort, de Fontenay ».

Quelquefois la dénomination d'armée est donnée à de simples détachements.

6°. — ARMÉE DE L'OUEST. [Note : Il y eut deux armées ainsi nommées : 1°) celle de 1793 à 1796 ; 2°) celle de 1800 ; aucune ne porta le nom d'armée des côtes de l'Ouest, du moins officiellement].
DU 6 OCTOBRE 1793 AU 6 JANVIER 1796.

Par décret du 2 octobre 1793, mis à exécution le 6, l'armée des côtes de La Rochelle reçoit le nom d'armée de l'Ouest et pour chef le général Léchelle. Le décret fut suivi de la fameuse proclamation commençant ainsi : « Soldats de la liberté, il faut que les brigands de la Vendée soient exterminés avant la fin du mois d'octobre, le salut de la patrie l'exige... ».

Il est à observer que le général Kléber commandait la division de Mayence et de Nantes par intérim du 6 au 8 octobre, et que le général Chalbos exerça celui de la division des côtes de La Rochelle, également par intérim, et subordonnément au général Léchelle, du 9 au 17 octobre, Cette situation, qui de prime abord paraît assez compliquée, est ainsi expliquée par M. C. Clerget.

« A la réception du décret du 11 vendémiaire an II (2 octobre 1793) portant création de l'armée de l'Ouest, les généraux Rossignol, Canclaux et Aubert-Dubayet, cessent toutes fonctions Léchelle, nommé général en chef, se trouvant à l'armée des côtes de La Rochelle, prend aussitôt le commandement de cette partie de l'armée de l'Ouest ; le général de brigade Kléber, requis par les Représentants, commande par intérim l'autre partie, dite division de Mayence et de Nantes. Le général Léchelle laisse, le 8 au soir, avec ses instructions, le commandement de la division des côtes de La Rochelle au général Chalbos, arrive le 9 à la division de Mayence et de Nantes et opère, le 17, sa jonction avec le général Chalbos ».

Généraux en chef :

Général Léchelle, du. 6 octobre 1793 au 27 octobre 1793.
Général Chalbos (provisoirement), du 28 octobre 1793 au 13 novembre 1793.
Général Rossignol, du 14 novembre 1793 au 4 décembre 1793 [Note : Les deux armées de l'Ouest et des côtes de Brest réunies (14 novembre — 4 décembre) et les trois armées — celle des côtes de Cherbourg en plus des deux précédentes — réunies sur la rive droite de la Loire (2-4 décembre)].
Général Marceau (par intérim), du 5 décembre 1793 au 25 décembre 1793 [Note : Avec la division détachée de l'armée des côtes de Cherbourg (général de Tilly)].
Général Turreau, du 26 décembre 1793 au 17 mai 1794 [Note : Jusqu'au 11 janvier 1794 avec la division détachée de l'armée des côtes de Cherbourg].
Général Vimeux (provisoirement), du 18 mai 1794 au 6 septembre 1794.
Général Alexandre Dumas, du 7 septembre 1794 au 23 octobre 1794.
Général de Canclaux, du 24 octobre 1794 au 6 septembre 1795.
Général de Grouchy (par intérim), du 7 septembre 1795 au 10 septembre 1795.
Général Hoche, du 11 septembre 1795 au 17 décembre 1795.
Général Willot (per intérim), du 18 décembre 1795 au 6 janvier 1796.

A la création de l'armée de l'Ouest, voici comment fut fixée l'étendue de son arrondissement par l'arrêté du 2 octobre 1793, mis à exécution le 6 octobre : « sur les côtes et dans les places depuis l'embouchure de la Gironde jusqu'à l’embouchure de la Loire et sur la rive droite de cette rivière depuis Ingrande et dans le département de la Loire-Inférieure ».

« Le 18 octobre, dit M. C. Clerget, après la victoire de Cholet, l'armée de l'Ouest, sous les ordres du général Léchelle, passe sur la rive droite de la Loire, à la suite de l'armée catholique commandée par La Rochejaquelein ; les garnisons disséminées sur l'arrondissement de l'armée, séparées en quatre divisions dites de Nantes, de Luçon, de Niort et de La Rochelle, divisions commandées par des généraux de brigade, restent seules opposées à la Vendée et à Charette retiré dans l'île de Noirmoutier ».

Turreau qui commandait l'armée des Pyrénées-Orientales fut nommé général en chef de celle de l'Ouest par arrêté du Comité de salut public en date du 28 novembre 1793. Il n'arriva à Angers que le 15 décembre et prit le lendemain le titre de général en chef de l'armée de l'Ouest ; cependant il ne devait rejoindre la partie active de cette armée que le 26 et reçut alors, et seulement, le commandement du général Marceau.

En 1794 une modification est apportée par l'arrêté du 13 mai (24 floréal an II) à l'arrondissement de l'armée de l'Ouest : le département de la Sarthe passe à l’armée des côtes de Cherbourg et la partie nord du département de Maine-et-Loire à l'armée des côtes de Brest.

Des trois armées de la région ouest, le Directoire n'en forme qu'une seule sous les ordres de Hoche. L'arrêté est du 5 nivôse an IV (26 décembre 1795), mais il ne fut mis à exécution que quelques jours plus tard. Ecoutons à ce sujet M. C. Clerget.

« Le général Hoche arrive à Angers le 5 [Note : Savary donne une lettre de Hoche datée d'Angers le 3 janvier 1796] janvier 1796, se saisit immédiatement du commandement des trois armées, notifie aux généraux qui les commandent l'arrêté du 5 nivôse an IV. Mais cet arrêté n'est reçu et exécuté que le 6 janvier à l'armée de l'Ouest et seulement le 8 aux armées des côtes de Brest et de Cherbourg. La nouvelle armée reçut le nom d'armée des côtes de l'Océan ».

L'état de siège fut mis successivement dans les grandes communes de tous les départements insurgés, en commençant par Angers (8 janvier 1796).

7°. — ARMÉE DES COTES DE L'OCÉAN.
DU 26 DÉCEMBRE 1795 AU 22 SEPTEMBRE 1796.

Cette armée, Créée par arrêté du Directoire en date du 5 nivôse an IV (26 décembre 1796), mis à exécution du 6 au 8 janvier, fut formée de la réunion des trois armées des côtes de Brest, des côtes de Cherbourg et de l'Ouest.

Du jour de sa création à celui où elle fut dissoute, c'est-à-dire pendant l'espace de prés de dix mois, elle n'eut qu'un seul chef : Hoche.

Son arrondissement englobait les départements qui constituaient les 12ème, 13ème, 14ème et 22ème divisions militaires.

D'Angers, le 3 août, suivant l’historien Savary, le général Hoche annonce aux troupes qui composent les trois armées sus-désignées, que ces armées viennent d'être réunies sous son commandement avec le titre d'armée des côtes de l'Océan, dont le quartier général est établi à Angers.

« L'armée des côtes de l'Océan sera partagée en trois grandes divisions : l'armée de l'Ouest, telle qu'elle est, formera la division du sud ; celle des côtes de Cherbourg, la division de l'est ; et l'armée des côtes de Brest, celle de l'Ouest. Chacune des grandes divisions sera commandée par un officier général, lequel conservera la subdivision actuelle. Les quartiers généraux seront établis à Montaigu pour la division du sud ; à Rennes et à Alençon pour les autres ».

Dans les premiers jours d'avril, le quartier général de Hoche passa d'Angers à Rennes.

Du 10 juillet à la mi-août, le général en chef donne des ordres de Paris par l'intermédiaire de son chef d'état-major général (d'Hédouville).

L'armée des côtes de l'Océan est dissoute le 1er vendémiaire an V (22 septembre 1796), par arrêté du 8 fructidor an IV (25 août 1796). A sa suppression, le général Hoche conserve la surveillance des quatre divisions militaires (12ème, 13ème, 14ème et 22ème), qui formaient un arrondissement, et le commandement supérieur de 54.000 hommes cantonnés dans ces divisions. 19.000 hommes sont destinés à une expédition en Irlande et se rassemblent aux environs de Brest.

8°. — ARMÉE FRANÇAISE EN IRLANDE.
DU 1er NOVEMBRE 1796 AU 9 FÉVRIER 1797.

Un arrêté du 2 thermidor an IV (20 juillet 1796) avait créé cette armée, ordinairement désignée sous le nom d'armé d'Irlande. Elle ne fut organisée en réalité que le 11 brumaire an V (1er novembre 1796) à Brest.

Généraux en chef :

Général Hoche, du 1er novembre 1796 au 23 décembre 1796.
Général de Grouchy (par intérim), du 24 décembre 1796 au 18 janvier 1797.
Général Hoche, du 19 janvier 1797 au 9 février 1797.

Arrondissements successifs de l'armée française en Irlande : à sa formation : « Brest et les environs ». — Appareille le 15 décembre 1796 (24 brumaire an V) pour la baie de Bantry et rentre à Brest le 1er janvier 1797 (12 nivôse an V), — 1er janvier 1797 : en rade, Brest ; — depuis le 10 janvier 1797 : Brest, et dans la 13ème division militaire.

M. C. Clergit dit : « Le général Hoche, nommé au commandement en chef de l'armée destinée à opérer une révolution en Irlande, par arrêté du 2 thermidor an IV (20 juillet 1796), conserve cependant le titre de général en chef de l'armée des côtes de l'Océan jusqu'à la suppression de cette dernière armée (22 septembre 1796). Le but de l'expédition devant rester secret, il prend ensuite le titre de général en chef ou de commandant dans les 12ème, 13ème, 14ème et 22ème divisions militaires, mais surveille principalement les préparatifs qui se font à Brest.

Enfin le 1er novembre (11 brumaire an V), il réunit près de Brest les troupes mises à sa disposition et compose son état-major. Ces troupes commencent de ce jour à former une armée distincte, sous la dénomination d'armée expéditionnaire ou d'armée française, dénomination que l’on complète le jour où l'armée sort de Brest (15 décembre 1796-24 brumaire an V) par les mots en Irlande ».

Séparée de son chef par un coup de vent et parvenue dans la baie de Bantry le 24 décembre 1796, cette armée passe par intérim aux ordres du général de Grouchy.

Après quelques préparatifs de débarquement, ce général la ramène à Brest le 12 nivôse an V (1er janvier 1797).

Le vaisseau portant Hoche a été refoulé par les tempêtes sur les côtes de la Rochelle, où le général en chef de l'armée française en Irlande dut débarquer le 13 janvier 1797 et de la se rendre à Paris.

M. C. Clerget dit : « Après que l'ordre du jour du 19 janvier 1797 eut annoncé à l'armée la rentrée en France du général en chef Hoche, le général de Grouchy ne prend plus le titre de commandant provisoirement de l'armée d'Irlande ; le général Hoche qui de l'île de Ré, où il était débarqué le 13, s'était rendu immédiatement à Paris, ne rejoint cependant pas l'armée, mais lui, donne des ordres de Paris, par l'intermédiaire de son chef d'état-major Chérin ».

Le général Hoche est nommé le 24 janvier 1797 au commandement en chef de l'armée de Sambre-et-Meuse, et l'arrêté qui décide que l'armée d'Irlande rejoindra l'armée de Sambre- et-Meuse est du 11 pluviôse an V (30 janvier 1797), mais l'état-maior ne cesse son service que le 10 février, et les troupes réparties ensuite dans la 13ème division militaire ne sont mises en marche, par les soins du général d'Hédouville, que le 19 février.

9°. — ARMÉE D'ANGLETERRE.
DU 26 OCTOBRE 1797 AU 46 JANVIER 1800.

L'armée dite d'Angleterre est créée par arrêté du 5 brumaire an VI (26 octobre 1797). Un second arrêté du 3 nivôse an Vl (23 décembre 1797) fixe ainsi l'étendue de son arrondissement.

« Une zone de 10 lieues de large tout le long des côtes, de Brest à Ostende, en comprenant une partie des 13ème, 14ème, 15ème, 16ème et 24ème divisions militaires ».

Généraux en chef :

Général Bonaparte, à partir du 26 octobre 1797 jusqu'au 12 avril 1798.
Général Desaix, provisoirement, en attendant l'arrivée du général Bonaparte.
Général Kilmaine, du 27 mars 1798 au 7 octobre 1798 [Note : Provisoirement, du 27 mars au 19 mai 1798, date du départ de l'armée d'Orient commandée par Bonaparte].
Général Moulin (par intérim), du 8 octobre 1798 au 1er novembre 1798.
Général Kilmaine, du 2 novembre 1798 au 2 janvier 1799.
Général Moulin (provisoirement), du 2 janvier 1799 au 22 juin 1799.
Général Dembarrère (par intérim), du 23 juin 1799 au 19 juillet 1799.
Général Michaud (provisoirement), du 20 juillet 1799 au 14 novembre 1799.
Général d'Hédouville, du 15 novembre 1799 au 16 janvier 1800. (Voir plus loin : Armée de l'Ouest).

A la fin de décembre 1797, l'armée d'Angleterre n'était pas réunie, mais 40.000 hommes tirés de l'armée d'Italie et 10.000 pris dans l'armée du Rhin et de Mayence avaient l'ordre de se concentrer sur son arrondissement. Les généraux Bonaparte et Desaix qui commandent et organisent cette armée conservent leur quartier général à Paris. Cette situation dura jusqu'au printemps 1798.

Lui-même, le successeur de Desaix, Kilmaine résida à Paris, tant que dura son commandement provisoire et au début de ses pouvoirs réels (du 17 mars au 11 juin 1798).

Un arrêté du 23 nivôse an VI (12 janvier 1798) a ajouté à l'arrondissement de l'armée d'Angleterre les 1ère et 24ème divisions militaires, c'est-à-dire les départements du Nord et de l'Aisne d'une part, et une partie du territoire de nos conquêtes en Belgique et Hollande d'autre part.

« Le général Kilmaine, appelé au commandement en chef des expéditions dirigées contre l'Irlande, quitte Rouen où le quartier général était organisé, et arrive à Paris le 8 octobre 1798. Il y conserve le titre de général en chef de l'armée d'Angleterre, armée que le général Moulin commande en son absence : l'expédition avec laquelle il devait partir ayant été contremandée, Kilmaine revient au commencement de novembre à Rouen, et reprend le commandement de l'armée d'Angleterre ». (C. Clerget).

Le 30 octobre 1798, la 24ème division militaire est distraite de l'arrondissement par arrêté. Le 25 décembre, l'armée d'Angleterre est réduite aux 12ème, 13ème, 14ème et 22ème divisions militaires ; elle venait de perdre, outre la 24ème division, les 1ère, 15ème et 16ème et de gagner la 12ème. En un mot elle occupait l'Ouest ; c'était alors l'ancienne armée de Hoche dite des côtes de l'Océan.

« L'arrêté du 5 nivôse an VII, (25 décembre), en modifiant l'arrondissement de l'armée d'Angleterre, transporte son quartier général de Rouen à Rennes. Cette armée depuis lors a pour mission de comprimer l'insurrection qui commençait à renaître dans les départements de l'Ouest et de surveiller les côtés. Les troupes qui en font partie ne sont pas organisées, comme celles des autres armées, en divisions actives, mais restent aux ordres immédiats des généraux commandant les quatre divisions territoriales comprises entre la Seine et la Gironde, et forment quatre corps séparés, agissant chacun dans l'enceinte de la division qui lui est affectée. Le général en chef résidant à Rennes est chargé de donner de l'ensemble aux opérations. Le général Kilmaine, malade à Rouen, envoie le 30 décembre l'arrêté du Directoire au général Moulin à Rennes, avec ordre de prendre provisoirement le commandement de l'armée ; mais le quartier général ne quitte Rouen que le 2 janvier 1799, et le commandement du général Kilmaine ne cesse réellement qu'à cette époque ». (C. Clerget).

Par arrêté du 29 thermidor an VII (16 août 1799), l'armée d'Angleterre, qui était divisée comme il vient d'être dit en commmandement territoriaux, est, à l'instar des autres armées, organisée en divisions actives, sans avoir égard à la démarcation des divisions militaires composant son arrondissement. Cette modification importante fut apportée sous les commandement provisoire du général Michaud.

Le général d'Hédouville, nommé au commandement en chef de l'armée d'Angleterre, arrive à Angers le 8 novembre 1799 (17 brumaire, an VIII) et commence à donner des ordres dans l'arrondissement de l'armée ; mais il ne rejoint le quartier général à Rennes et ne reçoit le commandement du general Michaud que vers le 15.

Brune remplace d'Hédouville le 17 janvier 1800 et l'armée d'Angleterre devient armée de l'Ouest par un arrêté antérieur de quelques jours.

10°. — ARMÉE DE L'OUEST.
DU 14 JANVIER 1800 AU 21 MAI 1802.
L'armée d'Angleterre prend la dénomination d'armée de l'Ouest par arrêté du 24 nivôse an VIII (14 janvier 1800) mis à exécution le 27 nivôse (17 janvier 1800).

A la date du 1er février 1800 (12 pluviôse), par arrêté des consuls, la 14ème division militaire est distraite de l'armée de l'Ouest, dont l'arrondissement est réduit aux 12ème, 13ème et 22ème divisions militaires.

Généraux en chef :

Général Brune, du 17 janvier 1800 au 26 avril 1800.
Général d'Hédouville (provisoirement), du 27 avril 1800 au 2 mai 1800.
Général Bernadotte, du 3 mai 1800 au 10 octobre 1800.
Général de Tilly (par intérim), du 11 octobre 1800 au 4 mai 1801.
Général Bernadotte, du 5 mai 1801 au 13 novembre 1801.
Général Delaborde (par intérim), du 14 novembre 1801 au 20 mai 1802.

Par ordre du premier consul en date 23 germinal (13 avril 1800), cinq corps d'observation destinés à se porter en cas de débarquement sur les points menacés par les Anglais, se rassemblent à Rennes, à Saint-Lô, à Lille, à Eyndhoven et à Liège.

« Ces corps, dit M. G. Clerget, prennent la denomination de « camps volants », ne forment pas des commandements particuliers, mais restent aux ordres du général commandant l'armée ou la division dans l'arrondissement de laquelle ils sont placés ».

En congé à Paris, le général en chef Bernadotte conserve ce titre et correspond en cette qualité avec le ministre et le général de Tilly ; celui-ci correspond de son côté directement avec le ministre et avec le général en chef titulaire Bernadotte.

Par arrété du 21 thermidor an IX (9 août 1801), exécutoire à partir du 1er vendémiaire an X (23 septembre 1801), les 12ème et 22ème divisions militaires rentrent dans le régime de l'administration militaire de l'intérieur, et l'arrondissement de l'armée de l'Ouest est réduit à la 13ème division militaire, jusqu'à l'époque de sa suppression en vertu d'un arrêté du 23 germinal an X (13 avril 1802), mis à exécution le 21 mai 1802 (1er prairial an X).

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

III.

EXPEDITIONS D'IRLANDE ET DE SAINT-DOMINGUE (1798-1801).

Sous la dénomination de « Deuxième expédition d'Irlande, » on comprend plusieurs petites expéditions isolées qui s'organisent pendant les mois d'août, septembre et octobre 1798 (frudtidor an VI et vendémiaire an VII) dans les ports de La Rochelle, de Brest et au Texel.

Ces expéditions furent commandées par les généraux Humbert, Hardy, par l'adjudant général Cortez, par le chef de bataillon Michel, et par le général Kilmaine.

Le commandement de la division navale de Rochefort fat confié au chef de division Savary. Sur cette division s'embarqueront le général Humbert et les adjudants généraux Fontaine et Sarrazin avec 1150 officiers et soldats et trois pièces de campagne. Le 6 août, la division Savary appareilla de la rade de l'île d'Aix.

La division de Brest, retardée par une foule de circonstances, mit enfin à la voile le 16 septembre : elle était composée d'un vaisseau de ligne, huit frégates et un aviso, et portait environ trois mille hommes de troupes de débarquement, commandés par les généraux Hardy et Mesnage, un train considérable d'artillerie, des objets du génie et quelques troupes de ces deux armes, commandées par le chef de bataillon Pernety et le capitaine Kirgener. On avait choisi pour commander les forces navales le chef de division Bompard. Le 12 octobre, cette division fut attaquée par l'escadre anglaise de sir John Warren, battue et dispersée, et Bompard pris, sur son, vaisseau Le Hoche.

Le général Humbert, débarqué le 5 fructidor an VI (22 août), dans la baie de Killala, donne aux troupes sous ses ordres, auxquelles s'étaient réunis 1.500 Irlandais-Unis, le nom d'armée d'Irlande, mais à tort ; le général Humbert n'était que général de brigade, et si ces expéditions isolées eussent réussi, c'était le général Kilmaine qui devait en prendre le commandement supérieur et leur donner de l'ensemble.

xxxxxx

L'armée de Saint-Domingue se rassemble pendant les mois d'octobre, novembre et décembre 1801 (vendémiaire, brumaire et frimaire an X) dans les ports de Brest., Toulon, Cadix, Lorient et Rochefort, met à la voile du 14 décembre 1801 au 9 janvier 1802 (23 frimaire au 19 nivôse an X), et débarque à Saint-Domingue du 3 au 17 février 1802 (14 au 28 pluviôse an X).

Le premier Consul confie le commandement à son frère, le général Leclerc (Emmanuel), surnommé « le Bonaparte blond ». Il porta le titre de capitaine général de Saint-Domingue du 3 février au 1er novembre 1802, date de sa mort dans la colonie.

La principale flotte, celle de Brest, commandée- par le vice-amiral Villaret de Joyeuse — qui montait l'Océan, de 120 canons — était composée de dix vaisseaux français, de cinq vaisseaux espagnols aux ordres de l'amiral Gravina ; et de neuf frégates ou corvettes : elle portait sept mille hommes de débarquement ; un vaisseau et deux frégates, armés à Lorient, devaient en faire partie, et avaient à bord douze cents hommes.

Le 14 décembre 1801, la flotte de Brest, ainsi que les escadres de Lorient et de Rochefort, mit à la voile.

L'armée de Saint-Domingue est réduite, le 28 novembre 1863, par le feu, la maladie et les privations, à un faible détachement retiré sur la partie espagnole. La perte de la colonie était prochaine.

xxxxxx

En France, à partir du 1er juin 1802, date de la suppression de l'armée du Midi, la République, en paix avec toutes les puissances, ne conserve plus d'armée organisée pour la défense du territoire. Ce fut pour une durée de quelques mois.
(L. GROSJEAN).

 © Copyright - Tous droits réservés.