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ORIGINE DU NOM DE NOTRE DEPARTEMENT

Les décrets des 15 janvier, 16 et 26 février 1790 constituèrent le département des Côtes-du-Nord. Palasne de Champeaux, le député de Saint-Brieuc à la Constituante, éprouva quelque fierté quand, après avoir conquis pour sa ville natale le titre de chef-lieu, il contempla, sur la carte nouvelle de la France administrative, cette ellipse échancrée sur le côté, à qui la mer, dans les caprices de sa ligne sinueuse, forme au nord une ceinture de moire grise ou d'azur scintillant (A. de la Villerabel). 

L'opération de découpage à laquelle se livrèrent les députés de la Constituante ne fut pas du goût de tous. Ils eurent pour principale excuse l'importance d'un travail qu'il leur fallait accomplir rapidement. 

LES PREMIERES DOLEANCES

Dès 1862, M. Gaultier du Mottay, conseiller général, notait dans son ouvrage « Côtes-du-Nord » : « Cette dénomination qui aurait tout aussi bien pu appartenir à des départements voisins dérive moins de l'aspect topographique de notre région que d'un réel embarras. Cette appellation est défectueuse car elle se rapporterait plutôt aux montagnes et falaises qui bordent en partie le Nord de la France qu'à celles qui terminent la Bretagne, dans la même direction. Les départements de la Seine-Inférieure, du Pas-de-Calais, ont une étendue de côtes plus importante sur la Manche et auraient mieux mérité cette appellation. » 

En 1914, dans la préface de Ma Bretagne, de la Rance au Douron par A. Desportes, professeur au Collège des Cordeliers à Dinan, Mgr A. du Bois de la Villerabel, alors vicaire général de l'Evêché de Saint-Brieuc, s'élevait contre le nom de baptême de notre département :  

« Le nom des Côtes-du-Nord ne nous apprend rien, écrivait-il. Le département offre pourtant une belle étendue de côtes, mais le Finistère en présente un plus large développement, et la Manche mériterait avec autant de raison le titre qui nous échut en partage. » 

Et le distingué écrivain qui déplorait le titre malencontreux de notre département d'ajouter : 

« Nous vivons dans l'extrême ouest de la France, mais nous sommes les Côtes-du-Nord. Ne demandons pas aux fiévreux réformateurs de 1790 des raisons profondes qu'ils nous exposeraient fort mal pour ce motif qu'ils n'eurent pas le loisir de réfléchir. » 

La mission du Comité de Constitution de l'Assemblée Constituante était cependant de préparer un projet de loi divisant le territoire tout en respectant « les localités, les frontières des provinces, et jusqu'aux répugnances et aux habitudes morales des habitants ». 

Ajoutons tout de suite à sa décharge qu'il n'avait pas à connaître des problèmes qui nous préoccupent aujourd'hui et que le Tourisme ne figurait pas à l'époque parmi les activités maîtresses de la Nation.

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