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Referendum sur le changement du nom "Côtes-du-Nord" |
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LA GENESE DE CETTE MOTION
Il convient de remonter en 1953 où, lors d'une Assemblée hôtelière à Perros-Guirec, M. Pierre Olivaux, délégué hôtelier des Côtes-du-Nord au C.E.L.I.B., encouragé par un certain nombre de ses confrères, avait été invité à recueillir l'avis des personnalités qualifiées du département appartenant à toutes les professions, activités et milieux sociaux, en vue d'un referendum permettant de connaître l'opinion publique.
C'est ainsi qu'une enquête fut déclenchée et comportait les interrogations suivantes :
l° - Approuvez-vous l'idée de changer le nom du département ?
2° - Dans l'affirmative, quel nom aurait votre préférence ?
3° - Quel moyen éventuellement préconisez-vous pour réaliser ce changement ?
A titre purement documentaire, le questionnaire proposait les appellations suivantes :
Côte DEmeraude Côte d'Armor Côte dArvor ...Haute Bretagne Penthièvre .Rance et Trégor .Rance et Trieux .Ajoncs d'Or.
Il était ajouté au texte que la liste restait ouverte et que l'on accueillerait avec reconnaissance toutes suggestions à ce sujet.
LA POSITION DE L'UNION DEPARTEMENTALE DES ESSIS
L'U.D.S.I. n'a pas eu besoin de faire sien le vu du Conseil municipal de Saint-Brieuc puisqu'il reconduisait fidèlement celui qui fut déposé, à la suite de l'action de M. Olivaux, après une délibération de l'Assemblée Générale de 1956.
A noter qu'il fut suggéré à l'époque de retenir de préférence le titre de « Côtes-d'Armor » pour ne pas modifier l'ordre numérique dans l'indicatif d'immatriculation des départements.
Une documentation très complète sur la question existe au Secrétariat de l'U.D.S.I. et dans ses Bulletins de liaison périodiques, les arguments qui militent en faveur du changement de nom du département ont souvent été avancés. Ils démontrent, d'une manière péremptoire, que le mot «Côtes-du-Nord » est antitouristique.
LE VU DE LA SOCIETE D'EMULATION DES COTES-DU-NORD
Sous le titre « Un avis autorisé sur le nom du département » , nous avons pu lire dans la presse que plusieurs membres de la Société d'Emulation des Côtes-du-Nord s'étaient émus du projet du Conseil municipal de Saint-Brieuc de substituer à la dénomination « Côtes-du-Nord » , celle de «Côtes-d'Armor ». Ses membres faisaient observer, en effet, qu'en breton « Ar Mor » signifie «La Mer » et que « Côtes d'Armor » représentait donc « Côtes de la Mer » ou « Côtes du Rivage » et constituait ainsi une tautologie contraire à la logique de la langue française et qui ne manquerait pas d'être critiquée par les lettrés français et étrangers qui honoreront le département de leur visite, la toponymie étant plus que jamais à l'ordre du jour.
D'autre part, « Ar Mor » s'oppose à «Ar Coat » et au moment où l'on s'efforce de développer le Tourisme dans cette région intérieure du département, il paraît regrettable d'employer un terme préjudiciable au but que l'on recherche.
Pour ces raisons, dans sa séance du 19 octobre 1959, la Société d'Emulation, à une importante majorité des membres présents, a émis le vu que le nom envisagé pour le département, si ce changement d'une dénomination ambiguë, mais consacrée par plus de cent cinquante ans d'Histoire et de recherches locales, s'avère vraiment nécessaire, soit reconsidéré.
Il estime souhaitable, pour sa part, qu'un nouveau qualificatif sans pléonasme, et ne risquant pas de nuire à une partie du département, tel que « Côtes-du-Norois » ou « Côtes-de-Granit », soit envisagé.
UNE ENQUETE DU JOURNAL « LE PETIT BLEU »
Le Petit Bleu avait ouvert en 1958, ses colonnes pour tenter de faire le point sur la question. Il est intéressant de noter quelques réponses qui lui parvinrent à cette époque :
« Pour nous, Bretons de vieille souche, écrivait un correspondant, passionnément attachés à l'élégance comme au caractère démocratique de nos traditions, « Côtes-du-Nord » nous sommes et « Côtes-du-Nord » nous désirons rester. Cette appellation, pour imparfaite qu'elle puisse paraître, a été choisie par nos Pères, en pleine jeunesse de la Nation, voici bientôt deux cents ans. C'est un titre qui en vaut bien un autre ; et il est assez étrange de voir le Tourisme breton, au moment même où il s'ingénie à instituer partout le pittoresque des particularismes (je n'en veux pour preuve que le nombre des « galettes et saucisses » qui fleurissent dans tout le pays gallo) ruiner la tradition la plus vraie pour obéir à des choix et des goûts d'opérette. »
« Persuadés que tout cela va plus loin qu'on ne pense, nous préférons aux prénoms à la mode : Jean, Jacques ou Marie, nos vieilles rues de la « Croix au Lait », des Bouchers », ou de la «Tour aux Chouettes», aux dénominations banales, nous préférons « Côtes-du-Nord » à « Côtes-d'Armor». Et c'est bien notre droit après tout, de crier que, si dans la décadence générale, le goût même vient à se perdre, il ne restera rien de nous. »
Par contre, un lecteur de Bringolo écrivait ce qui suit :
« Comme beaucoup de lecteurs de votre journal, je m'intéresse au nom de notre département. L'appellation « Côtes-du-Nord » n'est certes pas heureuse et donne une idée fausse et froide de notre situation. Je suis comme la plupart de vos correspondants, partisan de « Côtes d'Armor ». «D'Armor » et non « d'Arvor ». La Mer se traduit, en breton « Ar Mor » et non « Ar Vor », car « Mor » est un nom masculin. « Arvor » est un substantif, masculin lui aussi, au sens plus restreint, qui veut dire « bord de la mer ». « Côtes d'Arvor » constituerait en quelque sorte un pléonasme".
Ce lecteur de Bringolo continuait son exposé comme suit :
« Quant à l'inquiétude de votre correspondant du 17 mai, elle est facile à dissiper en disant «Côtes d'Armor » au pluriel, et non « Côte d'Armor » , le département garde ainsi sa place après la Côte d'Or et conserve le numéro 22. »
Un lecteur de Saint-Cast donnait aussi son opinion
« Je pense que la polémique courtoise qui s'est instaurée autour du nom du département est close et que maintenant, il ne reste plus aux Autorités responsables qu'à prendre la décision nécessaire. L'objection, très pertinente concernant « Côte d'Armor » ne m'a jamais échappée et, dès le premier jour où cette question fut soulevée, je fis remarquer que pour maintenir à notre département son rang administratif (22), il suffisait d'écrire le mot « Côtes » au pluriel. Nous laissons ainsi à la Côte-d'Or la priorité qu'elle possède sur les côtes, qu'elles soient du Nord, d'Armor ou d'Arvor ».
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