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AVAILLES-SUR-SEICHE |
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La commune
d'Availles-sur-Seiche ( |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE d'AVAILLES-SUR-SEICHE
Availles-sur-Seiche vient soit du latin "aqua" (eau), soit du gaulois "aballo" (pomme).
La paroisse d'Availles-sur-Seiche est mentionnée en 1174, lors d'une réunion d'ecclésiastiques présidée par l'évêque de Rennes, à Rannée, sous le nom latin d'Avaleia.
Nous ne savons rien des commencements de cette paroisse, mentionnée dès 1174, et dont les registres baptismaux remontent à 1491. L'année suivante, François de Broons, seigneur du Blancmouton, pannetier de la reine-duchesse Anne de Bretagne, acheta le 14 février 1495, d'avec Pierre de Villeblanche, seigneur de Martigné-Ferchaud, le manoir et la seigneurie de Fourneaux, « avec les prééminences, droit d'enfeu et de sépulture en l'église parrochiale d'Availles, sous la seigneurie de la Guerche, de laquelle lesdites choses sont tenues » (Du Paz, généalogie de Bretagne, 409). Ainsi, au XVème siècle, le seigneur de la Guerche était seigneur supérieur, et celui de Fourneaux seigneur fondateur de l'église d'Availles, et il en fut ainsi jusqu'à l'époque de la Révolution. Notons que le Registre des réformations en 1513, dit que François de Broons acheta Fourneaux d'Olivier Thomelin.
La cure d'Availles était alternativement présentée par le Pape et par l'évêque. En 1790, ses revenus consistaient en un presbytère, jardin et pourpris estimés 145 livres de rente, — en dîmes affermées 2 300 livres, — et en une petite retenue de paille évaluée 16 livres ; total : 2 461 livres. Mais il y avait des charges : la pension du vicaire, 350 livres ; les décimes, 244 livres ; les réparations et entretien du chanceau et du presbytère, 150 livres, etc. Bref, le recteur d'alors, Jean-Baptiste Buretz, déclara ne jouir que de 1 941 livres, et encore devait-il sur cette somme payer 800 livres de pension à son prédécesseur, qui n'avait résigné qu'à cette condition (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 29). Au XVIIème siècle est fondé l'hôpital Saint-Joseph (Pouillé de Rennes).
La paroisse d'Availles-sur-Seiche dépendait autrefois de la Châtellenie du Désert et de l’ancien évêché de Rennes.
On encontre les appellations suivantes : ecclesia de Avaleia (en 1174), Availlia, Availleia (au XVème siècle), ecclesia de Availlis (en 1516).
Note : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse d'Availles-sur-Seiche : Geffroy, "Gaufridus presbyter de Avaleia" (vers 1174), Etienne Guesdon (1494-1503), Robert Cholet (décédé en 1513), Olivier de la Jonyère (vers 1601), Jean Lucas (1622-1630), Pierre Jouyn (décédé vers 1671), André Babin (vers 1671 et décédé en 1692, inhumé dans l'église), Hippolyte de la Perche (en 1693), Eugène-Joseph Cheverier (1694-1705), Gilles des Hayers (en 1705), René de Saint-Pern (résigna vers 1718), Gilles du Boisbéranger (1718-1760), François-Guy Sonnet de Chef-du-Bois (1760-1771), Jean-Baptiste Buretz (1771-1792), Julien-Olivier Guihot (1803-1814), François Mollié (1814-1822), Pierre-Hyacinthe Hautbois (1822-1825), Joseph-Jean Maudet (1825-1848), Jean Orhant (1849-1875), Jean Lemarié (à partir de 1876), .....
Voir
"
Le
cahier de doléances d'Availles (aujourd'hui Availles-sur-Seiche) en 1789
".
PATRIMOINE d'AVAILLES-SUR-SEICHE
l'église
Saint-Pierre (XVI-XVIII-XIXème siècle). Elle est dédiée à saint Pierre
et se compose d'une nef terminée par un chevet droit. Cette construction
semble appartenir aux derniers siècles, mais les quatre chapelles qui se
trouvent, deux de chaque côté, au haut de la nef, sont d'architecture
ogivale flamboyante et leurs pignons aigus rappellent le XVIème siècle. Le
clocher fut reconstruit en 1779. Le recteur d'Availles était alors le seul
grand décimateur de la paroisse (Archives départementales
d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 29). Dans le choeur se trouve l'enfeu des seigneurs
de Fourneaux, et sur le maître-autel, — grand retable sculpté, — sont
deux écussons portant, l'un : d'azur au griffon d'or, qui est Croc,
et l'autre : parti au 1er de gueules, à la croix d'or frettée, qui
doit être de Broons défiguré par la peinture (nota : les sires de Broons,
seigneurs de Fourneaux, portaient : d'azur à la croix d'argent frettée
de gueules) ; au 2ème d'azur, au griffon d'or. A la base de cet
autel on lit l'inscription suivante : Anno Domini 1642 die decima
novembris posuit me Petrus Jouyn rector, nomine suo et Francisci-Renati de
Broon domini de Fourneau. Sur l'un des piliers du haut de la nef est une
autre inscription gravée sur cuivre, relatant la fondation, en 1655, de la
confrérie du Saint-Sacrement, faite par le même recteur Pierre Jouyn, qui
fonda à cette intention une messe solennelle tous les jeudis, pour laquelle
il assura 52 livres de rente. Le clocher a été reconstruit en 1779. Le retable du maître-autel
date de 1642 : il est sculpté des armes des de Croc et des de Broons,
seigneurs de Fourneaux de 1496 au milieu du XVIIème siècle ;
la
chapelle Saint-Joseph (1866-1867). Cette chapelle a été construite en 1867
par M. l'abbé Beaudais, vicaire à Availles, près d'un carrefour
de chemins appelé la Croix-Couverte, où l'on disait qu'était jadis un
petit oratoire. Bâtie dans le style du XIIIème siècle, au bord de la
route de Cuillé, entourée extérieurement de fleurs et décorée
intérieurement avec beaucoup de goût, cette chapelle est fort fréquentée
et l'on y dit la messe de temps en temps (Pouillé de Rennes) ;
le
château de Fourneaux (XV-XVIème siècle). Une tourelle octogonale est
située à l'intérieur d'un bâtiment en équerre. Le château possède à l'extrémité du logis une chapelle
privative, dédiée à saint Fiacre, où l’on trouve les armes de Bernard Grout, seigneur de Fourneaux
et de Mathurine Geffrard qu’il avait épousé en 1662. Une cloche de cette
chapelle, fondue en 1538, existe au musée de Vitré ; elle porte cette
inscription, relevée par M. l'abbé Pâris-Jallobert : Je fu faicte l'an
M Vcc XXXVIII por Olivier de Brons sr de Fourniaulx. Prenez en gré le don
de nostre soeur Jehanne de Brons. Il est vraisemblable que la chapelle
de Fourneaux fut construite une quarantaine d'années plus tôt, à la fin
du XVème siècle, par François de Broons, acquéreur de Fourneaux en 1495
; on voit encore le portrait de ce seigneur, dit-on, dans la verrière du
sanctuaire. Jean de Broons, abbé de Saint-Aubin-des-Bois, et Olivier de
Broons, abbé de Saint-Melaine (décédé en 1501), étaient d'ailleurs parents du seigneur de
Fourneaux ; le premier d'entre eux fit même, le 26 mars 1500, son testament
à Fourneaux, où il mourut ; peut-être fut-ce pour lui que l'on
construisit cette chapelle. Mathurine Geffrard, veuve de Bernard Grout de la
Corderie, seigneur de Fourneaux, fonda cinq messes et deux catéchismes en
Avent et Carême, chaque semaine, dans la chapelle de son manoir de
Fourneaux, et la dota d'une rente de 300 livres assise sur la métairie de
la Tizière, en Availles. Cette fondation est du 31 mai 1714. La chapelle de
Fourneaux est une jolie construction gothique, ancienne, mais bien restaurée
; elle continue d'être desservie à la fin du XIXème siècle (Pouillé de
Rennes). Une grande fenêtre flamboyante à meneaux occupe le chevet et
renferme les débris d'une verrière du XVIème siècle représentant la
Passion. Le château possédait autrefois un colombier. Erigée en châtellenie en 1518, la
seigneurie de Fourneaux qui relevait de la seigneurie de La Guerche jouissait
d'un droit de haute justice et de quintaine. Le château appartient au
début du XVème siècle à Tiphaine Du Guesclin, dame du Plessis-Bertrand,
et passe par succession aux de Chateaubriand, seigneurs de Beaufort qui l’ont
en 1427, aux de Villeblanche, seigneurs de Martigné-Ferchaud. Il devient
ensuite successivement la propriété des familles Broons (en 1496), Grout,
seigneurs de la Corderie (vers 1652), Rhuys d'Ambito (en 1763), Chauvel,
seigneurs de Teillay (vers 1770) ;
la
maison de retraite (XVIIIème siècle), édifiée en 1699 par Mathurine
Geffrard de la Motte, veuve de Bernard Grout de la Corderie, seigneur de
Fourneaux (du milieu du XVIIème siècle à 1763) afin d'accueillir les
pauvres et les malades de la paroisse d'Availles-sur-Seiche. L'hospice est
devenu en 1977 une maison de retraite. Elle est longtemps dirigée par les
religieuses de la Congrégation Notre-Dame-des-Chênes ;
Nota : En 1699, Mathurine Geffrard, dame d'Availles et de Moutiers, veuve de Bernard Grout de la Corderie, seigneur de Fourneaux, fonda pour les pauvres malades des paroisses d'Availles et de Moutiers un hôpital établi dans le bourg d'Availles. Ce pieux établissement fut confirmé par des lettres patentes de Louis XIV, datées de janvier 1703 et enregistrées au Parlement de Bretagne par arrêt du 14 octobre suivant. Ces lettres royales nous apprennent que les paroissiens d'Availles et de Moutiers avaient contribué eux-mêmes à l'érection de leur hôpital : ainsi, ils avaient acheté « de leurs charités » l'emplacement de l'hospice dès 1696, et ils avaient même commencé la construction des bâtiments. Mais Mme Grout de la Corderie leur était venue grandement en aide en leur promettant, le 28 septembre 1702, une somme de 2600 livres, s'ils obtenaient l'autorisation du roi. Elle mérita ainsi d'être appelée la fondatrice du nouvel hôpital, dont elle avait d'ailleurs peut-être eu la première idée (Archives du Parlement de Bretagne). François-Pierre Grout de Moutiers, fils de la fondatrice, et Séraphique Baude, sa femme, augmentèrent les revenus de l'hôpital d'Availles. En 1762, Mgr des Nos, évêque de Rennes, unit à cet établissement une chapellenie dite du Bourg-d'Availles, desservie dans l'église collégiale de la Guerche. Quoique le duc de Villeroy, seigneur de la Guerche et présentateur de cette chapellenie, eût donné son consentement, aussi bien que Jean-Baptiste Chamu, chanoine du Saint-Sépulcre, titulaire du bénéfice, les chanoines de la Guerche protestèrent contre cette annexion ; mais ce fut en vain : des lettres patentes de Louis XV confirmèrent « le décret épiscopal d'union de la chapellenie, fondée sur la métairie dite du Bourg-d'Availles, à l'hôpital Saint-Joseph d'Availles », et ces lettres furent enregistrées le 21 avril 1763. L'hôpital d'Availles était administré en 1764 par les recteurs d'Availles et de Moutiers ; le seigneur de Fourneaux (alors Jacques de Rhuis-Ambito, auquel Bernard Grout de Princé venait de vendre Fourneaux) prenait seulement le titre de seigneur fondateur. La maison était tenue par des demoiselles laïques (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 H, 20). Cet établissement, qui fleurit encore, est maintenant entre les mains des Soeurs de la Providence de Ruillé. Il paraît qu'on n'y construisit jamais de chapelle, à cause de la proximité de l'église. Il est néanmoins depuis fort longtemps placé sous le patronage de saint Joseph. On conserve à l'hôpital d'Availles un tableau (XVIIIème siècle) très intéressant : il représente un Christ, et au-dessous du calvaire deux femmes soignant un malade. Au haut de cette scène sont les armoiries suivantes, surmontées d'une couronne de comte : écartelé : aux 1er et 4ème de sable à trois têtes de léopard d'or ; aux 2ème et 3ème d'argent à trois fusées rangées et accolées de gueules, qui est Grout ; losangé d'argent et de gueules, qui est Geffrard. — A côté est cette inscription : Mathurine Geffrard de la Motte, dame de la Corderie, dame des paroisses d'Availles et de Moutiers, fondatrice de l'hôpital d'Availles. 1699 (Pouillé de Rennes).
les moulins
à vent de la Morandière, de Beauvais, et les moulins à eau de La Rochelle et du Château-Fourneau ;
A signaler aussi :
l'ancienne
chapelle Saint-Pierre. A côté de l'église paroissiale se trouvait naguère
une chapelle dédiée également à saint Pierre, mais qui n'existe plus.
Elle était très antique et avoisinait une motte féodale aujourd'hui rasée,
au pied de laquelle on jouait jadis à la soule le jour Saint-Pierre ; il y
avait alors une grande assemblée dans le bourg autour de la chapelle, et
les derniers mariés de la paroisse devaient fournir la soule ;
l'ancien
manoir de la Grandinaye. Propriété de la famille Godelin en 1427 ;
l'ancien
manoir de la Godinière. Propriété de la famille Rouxel en 1427, et de la
famille Bouessel en 1513 ;
l'ancien
manoir du Grand-Ossé. Propriété de la famille Quéleneuc en 1513 ;
les
anciens manoirs de la Grande et de la Petite-Lizerie. Propriété de la
famille de Beaufort en 1427 ;
l'ancien
manoir de Beauvais ;
l'ancien
manoir du Plantis. Propriété de Jean de Bretagne en 1427, puis de
Coëtquen, seigneurs de la Roberie en 1513 ;
ANCIENNE NOBLESSE d'AVAILLES-SUR-SEICHE
La châtellenie du Désert : On appelait le Désert une moitié de l'ancien évêché de Rennes formant un archidiaconé de même nom ; ce vaste territoire renfermait les cantons actuels presqu'entiers de Rennes (Nord-Est, Nord-Ouest et Sud-Ouest), Mordelles, Hédé, Saint-Aubin-d'Aubigné, Châteaugiron, Janzé, Bain, Le Sel, La Guerche et Retiers. La châtellenie du Désert, moins étendue que l'archidiaconé, se composait néanmoins d'une foule de fiefs s'étendant en un très grand nombre de paroisses faisant à peu près toutes partie de l'archidiaconé du Désert. La seigneurie du Désert appartint à l'origine aux barons de Châteaubriant, qui la donnèrent parfois en apanage à leurs puînés. C'est ainsi qu'au commencement du XIVème siècle Amaury de Châteaubriant, second fils du baron Geoffroy VI, eut en partage la terre du Désert ; quoique ce seigneur se fût marié deux fois, d'abord avec Eustaice de la Haye, puis avec Amice de la Motte, il décéda sans postérité le 14 avril 1343 et fut inhumé en l'église de Béré près Châteaubriant, où il avait fondé une chapellenie ; le Désert revint alors au baron .Geoffroy VIII de Châteaubriant. La fille unique de ce dernier, Louise, baronne de Châteaubriant, par son testament du 26 octobre 1383, donna à son mari Guy XII, comte de Laval, « toute la terre du Désert, à la tenir sa vie durant » (Du Paz, Histoire généalogique de Bretagne, 20 et 23). Rentré dans la seigneurie de Châteaubriant à la mort de Guy XII, le Désert appartenait en 1456 à Françoise de Dinan, baronne de Châteaubriant, qui en rendit alors aveu au duc ; cette dame, femme de Guy XIV, comte de Laval, laissa là châtellenie du Désert à son fils, François de Laval, baron de Châteaubriant ; le fils de ce dernier, Jean de Laval, également baron de Châteaubriant, en hérita en 1503. Jean de Laval, ayant perdu l'unique enfant qu'il avait eu de sa femme Françoise de Foix, dispersa de tout côté son immense fortune, vendant ou donnant de son vivant la plupart de ses nombreuses seigneuries. De la châtellenie du Désert, il fit deux parts dont il vendit l'une, en 1541, à Jacques de Montgommery et Claude de la Bouexière, seigneur et dame de Bourgbarré, l'autre, en 1542, à Guy XVII et Claude de Foix, comte et comtesse de Laval. Mais chacune de ces portions du Désert fut bientôt après divisée à son tour : de l'acquisition faite par Jacques de Montgommery naquirent les seigneuries du Désert-à-Bourgbarré que conservèrent les seigneurs de Bourgbarré, — Désert-à-Janzé qu'acquit le seigneur de Brie, — du Désert-à-Laillé acheté par le seigneur de Saint-Jean de Laillé, — du Désert-à-Chantepie échu au seigneur des Loges, — et du Désert-à-Saint-Grégoire apportée par Jacqueline de la Bouexière à son mari, le seigneur du Plessix-Beaucé. La partie du Désert achetée par le comte de Laval, baron de Vitré, ne fut guère moins divisée : dès 1553, nous voyons la maison noble de la Rivière-du-Désert — seul logis seigneurial connu de la châtellenie — entre les mains de Jean de Marigné ; en 1563, Guyonne, comtesse de Laval, vend la moitié de la seigneurie du Désert à François de Coligny, seigneur d'Andelot, qui achète en 1568 l'autre moitié de la même châtellenie d'avec le seigneur de Brémanfany. Il semble toutefois qu'après cette double acquisition de François de Coligny la châtellenie du Désert demeura à peu près (nota : nous disons à peu prés, car en 1624 le duc de la Trémoille vendit encore le fief du Désert-à-Visseiche au seigneur de la Montagne) telle qu'il l'achetait entre les mains des barons de Vitré qui la conservèrent jusqu'à la Révolution. Comme cette portion des fiefs du Désert avait sa juridiction exercée à Domalain, on la nommait dans les derniers siècles le Désert-à-Domalain ou simplement le Désert, les autres fiefs de la primitive châtellenie se trouvant englobés dans des seigneuries de noms divers.
Voici d'abord brièvement en quoi consistait la châtellenie entière du Désert : comme domaine proche, le manoir de la Rivière-du-Désert en Visseiche, avec ses « logix, douves, fossez, boais et garennes », — deux moulins à blé et à drap sur la rivière de Seiche, — un moulin à vent en Janzé, — et un four banal à Saint-Grégoire ; comme seigneurie, de nombreux fiefs groupés en sept grands bailliages, appelés : Domalain, Visseiche, Janzé, Saint-Grégoire, Venèfles, Etrelles et Chantepie ; ces fiefs s'étendaient en trente paroisses : Domalain, Availles, Visseiche, Gennes, Saint-Germain-du-Pinel, Retiers, Brielles, Le Pertre, Vergeal, Moutiers, Princé, Janzé, Saint-Erblon, Chancé, Sainte-Colombe, Bourgbarré, Châteaubourg, Laillé, Brie, Bain, Bourg-des-Comptes, Nouvoitou, Bais, Saint-Grégoire, Venèfles, Etrelles, Moulins, Cornuz, Amanlis et Chantepie. Le sergent féodé de la châtellenie était le possesseur de la maison noble de Villèscoz en Visseiche. Le seigneur du Désert jouissait d'un droit de bouteillage à Janzé et d'un droit de trépas à la Franceulle ; il avait de très nombreuses mouvances nobles et les prééminences dans beaucoup d'églises (Aveux du Désert en 1456 et 1503).
Mais au XVIIème siècle la châtellenie du Désert n'avait plus de juridiction qu'en douze paroisses : Domalain, Availles, Moutiers, Bais, Visseiche, Moulins, Chancé, Saint-Germain-du-Pinel, Gennes, Brielles, Le Pertre et Vergeal. L'auditoire où s'exerçait sa haute justice, ses prisons, ceps et collier pour les malfaiteurs étaient au bourg de Domalain, et la seigneurie n'avait plus de domaine proche. Le fief du Désert renfermait tout le bourg de Domalain, y compris l'église, dont le seigneur du Désert était fondateur et supérieur, y ayant toutes les prééminences « comme enfeu prohibitif et banc au chanceau, écussons tant en bosse qu'en peinture aux lieux les plus honorifiques, etc. ». Le seigneur du Désert avait un droit de pêche dans la Seiche et le droit de quintaine exercé comme suit : « A Domalain, les hommes et sujets qui sont nouveaux mariés et couchent la première nuit de leurs noces en ladite paroisse (doivent se trouver) le dimanche de la Trinité audit bourg incontinent après la grand'messe parochiale, et, en présence du seigneur du Désert ou de ses officiers, qui doibvent fournir l'escu, les gaules, roquet et cheval, monter chacun à leur rang sur ledit cheval et courir avec la gaule à la main contre l'escu placé audit bourg ; et s'ils ne frappent l'escu et ne rompent leurs gaules ils doibvent 8 boisseaux d'avoine, mesure de Vitré, et s'ils rompent leurs gaules ne doibvent que 4 boisseaux, et s'ils refusent de courir doibvent l'amende de 3 livres, oultre les 8 boisseaux d'avoine » (Aveux du Désert en 1682 et 1712).
La seigneurie de Fourneaux : On ignore les origines de la seigneurie de Fourneaux en la paroisse d'Availles ; au commencement du XVème siècle elle appartenait à Tiphaine du Guesclin, dame du Plessix-Bertrand, qui mourut en 1417. Cette dame légua Fourneaux à son cousin Briand de Châteaubriant, sire de Beaufort, possesseur, en 1427, des domaines nobles de Fourneaux, le Val, le Verger, la Lizerie et la Tourbranerie, tous situés en Availles.
Combien de temps les sires de Beaufort possédèrent-ils Fourneaux ? Nous n'en savons rien ; mais à la fin de ce même XVème siècle, si l'on en croit le P. du Paz, cette seigneurie était aux mains de Pierre de Villeblanche, seigneur de Martigné-Ferchaud, et ce dernier la vendit, le 14 février 1496, à François de Broons, premier panetier de la reine-duchesse Anne de Bretagne (nota : Du Paz, Histoire généalogique de Bretagne — Mais il faut remarquer que les Registres de la réformation de la noblesse en 1513 disent formellement que François de Broons avait acheté Fourneaux d'avec Olivier Thomelin ; or, ce dernier devait être fils d'autre Olivier Thomelin vivant en 1440 et mari de Jeanne de Châteaubriant, fille de Briand de Châteaubriant, sire de Beaufort et seigneur de Fourneaux).
François
de Broons, seigneur de Fourneaux, capitaine de Morlaix en 1513 et décédé le 5
février 1537, avait épousé : - 1° en mars 1492, Miramonde de Barasouyn, morte
à Fourneaux le 27 novembre 1502 ; - 2° Françoise Le Vasseur, dame de la Roë.
Il eut de ses deux femmes plusieurs enfants, en partie baptisés à Availles de
1498 à 1513. Les aînés d'entre eux, François et Sébastien de Broons, durent
mourir jeunes, et la seigneurie de Fourneaux passa au troisième fils, Olivier
de Broons, né en 1499. Celui-ci se fit prêtre et semble avoir laissé son
demi-frère, Jean de Broons, jouir avec lui de sa seigneurie. En 1541, en effet,
nous voyons paraître aux montres des nobles « Olivier de Broons, seigneur
de Fourneaulx, prestre (qui) se présente en robe longue et présente pour luy
et Jehan de Broons, son frère, un homme à cheval très bien monté et armé,
et a déclaré yceluy Olivier de Broons qu'il tenoit en revenu noble, luy et
sondit frère, environ de 300 à 400 livres ; et a Jehan Poupon pour ledit
seigneur de Fourneaulx faict le serment » (Ms de Missirien - Bibliothèque
de Rennes). Mais Olivier de Broons mourut le 28 juillet 1545 et son frère Jean demeura seul
seigneur de Fourneaux. Jean de Broons épousa, en 1541, Claude de Bernezay, dame d'Aligné en Anjou, et fut
chevalier de l'Ordre du roi et gentilhomme de la fauconnerie de Sa Majesté. Il
ne laissa qu'un fils, Claude de Broons ; seigneur de Fourneaux, marié de son
vivant, en 1561, à Françoise Le Verrier, riche héritière de Normandie.
Celui-ci, grand fauconnier de France, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi
et chevalier de son Ordre, « fut toujours fidèle serviteur de son roy et
fut député ambassadeur vers la royne d'Angleterre » (Du Paz, Histoire généalogique
de Bretagne, 410) fait prisonnier par les ligueurs en 1595, il paya une grande
rançon pour recouvrer la liberté. Il mourut à Aligné le 25 février 1610,
mais son corps fut rapporté en Bretagne et inhumé le 25 mars en l'église d'Availles.
Selon
M. de Courcy (Nobiliaire de Bretagne, III, 444), ce fut en 1518 que le roi François
Ier érigea en faveur de François de Broons la seigneurie de Fourneaux en châtellenie.
Le manoir de Fourneaux, habité à la fin du XIXème siècle par ses propriétaires, M. et Mme Desmazières de Séchelles, est une intéressante construction des XVème et XVIème siècles. On y remarque surtout la tourelle octogone se trouvant à l'angle intérieur d'un bâtiment en forme d'équerre et la jolie porte principale, avec accolade et ornementations de style ogival fleuri. A l'extrémité du logis, et reliée à lui par une tribune, se trouve la chapelle, dédiée à saint Fiacre. C'est un sanctuaire très soigné qui a dû être construit par un des abbés de la famille de Broons (nota: outre Olivier de Broons, prêtre et seigneur de Fourneaux en 1541, on connaît Bertrand de Broons, abbé de Saint-Jacut (décédé en 1471), — Olivier de Broons, abbé de Saint-Melaine (décédé en 1501), — et Jean de Broons, abbé de Saint-Aubin-des-Bois, qui fit en 1500 son testament à Fourneaux même et y finit ses jours). Une grande fenêtre à meneaux flamboyants occupe le chevet et renferme les débris d'une ancienne verrière représentant la Passion de Notre-Seigneur. L'on y retrouve peints les donateurs, François de Broons et l'une de ses femmes ; on reconnaît très bien son écusson : d'azur à la croix d'argent frettée de gueules, qui est de Broons, mais celui de sa compagne a plus souffert du temps. Cette chapelle renferme aussi un autel de la renaissance très curieux avec bas-relief et statues de marbre blanc, et dans plusieurs endroits les armoiries des Grout écartelées de celles des Geffrard. Enfin, le musée de Vitré possède une cloche provenant de cette chapelle et portant l'inscription suivante : Je fus faicte l'an M Vcc XXXVIII pour Olivier de Brons sr de Fourniaulx, prenez en gré le don de nostre seur Jehenne de Brons (abbé Guillotin de Corson).
Lors de la Réformation faite en 1427, dans l'évêché de Rennes, par les commissaires Jean de Beauce et Jean Baude, plusieurs nobles sont mentionnés à Availles-sur-Seiche :
le
sire de Beaufort, sr. des domaines nobles de Fourneaux, du Vergier (Verger),
du Val, de la Lizerie et de la Toustraxerie (Coudrasserie) ;
Robert
de Queneleuc (Quéleneuc), sr. du manoir du Grant Auxé (Grand-Ossé) ;
Jean
Bretaigne (Bretagne), sr. du Planteis (Plantis) ;
Jean
Godelin, sr. du domaine de la Grandinaye ;
Jeanne
Rouxel, dame du manoir de la Godinière.
La
montre des gentilshommes de l'évêché de Rennes, de 1541, mentionne à
Availle les nobles suivants :
" Ollivier de Broon seigneur de
Fourneaulx prestre se présente en robe longue. Et présente pour il et Jehan de
Broon son frère ung homme à cheval très bien monté et armé. Et a déclaré celuy
Ollivier de Broon qu'il tenait en revenu noble il et sondict frère environ de
troys à quatre cens livres de revenu noble par chaincun an. Et a Jehan Poupon
pour ledict seigneur de Fourneaulx faict le serment. " (B. de Pleguen, E. Becdelièvre, et G.
Sèvegrand).
(à compléter)
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