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Le Pape Clément VI (1342-1352)

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Le pape Clément VI à Avignon (1342-1352).

Quand la nouvelle de la mort de Benoît XII, advenue le 25 avril 1342, lui parvint, Philippe VI dépêcha son fils aîné à Avignon avec mission, suivant certains chroniqueurs, de soutenir la candidature de Pierre Roger, archevêque de Rouen. Le duc de Normandie arriva trop tard pour exécuter son mandat. Les cardinaux, entrés en conclave le 3 mai, avaient donné unanimement leurs suffrage à Pierre Roger ; l'élection, comme l'écrivaient à Édouard II Annibal de Ceccano et Raimond de Farges, avait eu lieu le mardi 7 mai, « par la seule inspiration divine » (RYMER, Foedera, t. II, part. 2, p. 123).

Le choix du Sacré Collège était excellent à bien des égards. L'archevêque de Rouen [Note : Voici les diverses étapes de la carrière de Clément VI. Né en 1291, au château de Maumont (Corrèze), de Guillaume Roger, seigneur de Rosières, et de Guillemette de Mestre, il entra en 1301 au monastère bénédictin de la Chaise-Dieu et y fit profession. Par faveur spéciale Jean XXII lui conféra la maîtrise et la licence en théologie le 23 mai 1323. Mentionné comme prieur de Saint-Pantaléon (Corrèze) en 1321, il devint prieur de Savigny au diocèse de Lyon, prieur de Saint-Baudil au diocèse de Nîmes (24 avril 1324), abbé de Fécamp (23 juin 1326), évêque d'Arras (3 décembre 1328), archevêque de Sens (24 novembre 1329), archevêque de Rouen (14 décembre 1330), cardinal-prêtre du titre des SS.-Nérée-et-Achillée (18 décembre 1338). — DENIFLE et CHATELAIN, Chartularium universitatis Parisiensis, t. II, Paris, 1891, p. 272] s'était acquis une réputation méritée d'habile théologien et passait pour l'un des premiers orateurs de son temps. En 1329, à l'assemblée de Vincennes, il avait défendu avec éloquence la juridiction ecclésiastique violemment attaquée par Pierre de Cugnières ci produit sur Philippe VI une impression heureuse autant que vive. Bien vu du roi qui lui avait confié les sceaux du royaume et d'Édouard III dont, par naissance, il était le sujet, le prélat semblait être l'homme nécessaire pour empêcher la France et l'Angleterre de se faire une guerre désastreuse.

Cependant d'autres raisons avaient guidé le choix des cardinaux. Las du gouvernement rigide, austère, impérieux le Benoît XII, ils avaient considéré les qualités contraires qui distinguèrent Pierre Roger : son aménité, sa douceur, la souplesse de son tempérament, ses manières de grand seigneur. Ils attendaient de lui un régime très clément, du laisser-aller et des largesses.

Les clercs pauvres en quête de bénéfices, chassés de la cour d'Avignon sous' le dernier pontificat, virent renaître leurs espoirs. Vers la Pentecôte, ils furent invités à présenter des suppliques dans les deux mois. Comme bien on pense, l'appel fut vite entendu. Un flot de solliciteurs — cent mille d'après un témoin oculaire, le chroniqueur Pierre de Hérenthals (BALUZE, Vitae..., t. I, nouv. éd., p. 276, 298) — se déversa sur Avignon. Afin de leur distribuer abondamment des grâces expectatives, Clément VI dut exercer d'une manière abusive le droit de réserve sur les bénéfices, au grand dommage des collateurs ordinaires. Les évêques furent réduits à solliciter l'autorisation de conférer des bénéfices dans leurs propres diocèses. Tel l'évêque de Genève qui « ne peut plus conférer un seul bénéfice à cause du grand nombre de ceux qui se présentent munis d'expectatives apostoliques » (GRAEFF, Clément VI et la province de Vienne, dans Bulletin de l'Académie delphinale, série V, t. II, 1908, p. 100). Symptôme significatif, le pape avoue, en la circonstance, que lui-même est débordé de demandes ; il s'excuse et n'accorde à l'évêque qu'une permission restreinte. La répétition de semblables procédés engendra bientôt dans l'Église un malaise caractérisé par l'amoindrissement du pouvoir épiscopal et l'énervement de la discipline ecclésiastique. Elle montra aussi combien s'était accrue la centralisation de l'Église. Clément VI, en 1344, proclamait qu «'au pontife romain revenait la pleine disposition de toutes les églises, dignités, offices et bénéfices ecclésiastiques » (RINALDI, ad annum 1344, § 55). La conclusion s'imposait aux gens désireux de faire carrière. Puisque tout dépendait de la volonté souveraine du pape, le plus sûr moyen d'acquérir des charges dans l'Église était de chercher fortune à la cour d'Avignon et de capter la faveur de protecteurs puissants.

Habitué à vivre en grand seigneur, Clément VI avait pris pour règle de conduite cette maxime d'un empereur que « personne ne doit se retirer mécontent de la présence du prince » et cette autre qu' « un pontife doit faire le bonheur de ses sujets » (BALUZE, op. cit., p. 275). Lui reprochait-on ses libéralités, il répondait : « Mes prédécesseurs n'ont pas su être papes » (BALUZE, op. cit., p. 298). Ces principes le conduisirent à des extrémités dangereuses, et tout d'abord au gaspillage du trésor amassé par le parcimonieux Benoît XII. L'achèvement du palais pontifical, la reconstruction de l'abbaye de la Chaise-Dieu [Note : Elle coûta environ 30 000 florins ; cf. FAUCON, Documents, p. 4], l'achat d'Avignon en 1348 [Note : Il fut stipulé au prix de 80 000 florins ; cf. CHRISTOPHE, Histoire, t. II, p. 467-471], l'entretien d'une cour luxueuse, des prêts considérables consentis aux rois de France et à des seigneurs du Midi [Note : Du 26 novembre 1345 à la fin de février 1350, 592 000 florins et 5 000 écus furent avancés au roi de France (FAUCON, dans B. E. C., t. XL, 1879, p. 571). Le comte de Comminges emprunta 32 000 florins (A. CLERGEAC, dans Revue de Gascogne, t. V, 1905, p. 308)] épuisèrent les finances du Saint-Siège. Par une coïncidence malheureuse, le déficit se produisait à un moment où la révolte des Bolonais, les agissements de Bernabo Visconti et le soulèvement des États de l'Église nécessitaient une intervention vigourense en Italie. Afin de réparer le désastre, Clément pressura le clergé de France, déjà éprouvé par les malheurs de la guerre de Cent Ans. Le produit des impôts levés dans la chrétienté ne suffit pas à rétablir l'équilibre du budget pontifical. Jamais, de son vivant, le gouffre du déficit créé par l'imprévoyance de Clément VI ne fut comblé. L'avenir même demeura grevé de lourdes charges. Après lui Innocent VI, Urbain V et Grégoire XI gémiront de la mauvaise situation financière dont ils auront hérité. Ils prendront des mesures fiscales qui leur aliéneront l'esprit les peuples, mais que leur détresse rendra nécessaires. La responsabilité en remonte presque tout entière au prodigue pontife.

Les contemporains, en dehors de quelques membres du clergé, ne blâmaient guère son faste. On paraît avoir beaucoup admiré un pape si généreux. Sa cour était la plus policée de l'Europe, le rendez-vous de la meilleure noblesse, égayée par des fêtes, des bals ou des tournois. Les plus beaux esprits de l'époque s'y pressaient. On y rencontrait des peintres d'Italie ou d'Allemagne, des sculpteurs et des architectes français, des poètes, des lettrés, des physiciens, des médecins, des astronomes. En 1344, une commission de savants se réunit en vue de tenter une réforme du calendrier julien. Jean des Murs et Firmin de Beauval, dit d’Amiens, étaient venus à Avignon. On discuta longtemps ; on rédigea des mémoires ; on s'occupa surtout du Nombre d’or. Quoique la commission se soit séparée sans avoir trouvé les moyens pratiques de remédier aux erreurs du calendrier, l'initiative qui l'avait réunie était des plus méritoires (E. DÉPREZ, Une tentative).

Les fêtes, dont sa cour était le théâtre, ne rendirent point Clément VI oublieux de ses devoirs de pontife. Il présidait volontiers les cérémonies religieuses, prêchait à son peuple et prononçait des discours dans les circonstances mémorables. Sa charité éclata à l'occasion de la terrible peste qui dépeupla l'Europe en 1348 et 1349. Le mal était venu de la Chine par trois voies différentes : par l'Inde, la mer Caspienne et l'Asie Mineure ; par la Boukharie, la Tartarie et Constantinople ; par Bagdad, l'Arabie, l'Égypte et l'Afrique. Introduit en Italie par des vaisseaux qui avaient relâché dans les îles de l'Archipel, il dévasta Florence, traversa les Alpes, s'abattit sur la France, gagna la Belgique, la Hollande, l'Angleterre, le Danemark, la Suède et la Norvège, et jusqu'à l'Islande et le Groënland. On estime à environ quarante millions le nombre d'existences fauchées par l'horrible épidémie.

Avignon pâtit cruellement de la peste. Nous avons sur cette crise les souvenirs de Guy de Chauliac, médecin au service de Clément VI. La maladie ravagea la ville durant sept mois et y présenta successivement deux formes bien caractérisées. La première consistait en une fièvre continue, accompagnée de crachements de sang. « On en mouroit dans trois jours ». Elle régna principalement dans les deux premiers mois et se montra particulièrement contagieuse. L'autre forme de peste, qui lui succéda, causait aussi la fièvre, mais avec des « apostèmes et carboncles ès parties externes, principalement aux aisselles et aines ; et on en mouroit dans cinq jours » (E. NICAISE, La grande chirurgie, p. 170). Le 27 avril 1348, Louis Sanctus de Beeringen, le tendre ami de Pétrarque, écrit à ses correspondants de Bruges que plus de la moitié de la population d'Avignon a péri et que plus de sept mille maisons sont closes. Dans le cimetière acheté par le pape, du 14 mars au 27 avril, onze mille cadavres ont trouvé la sépulture. Au total, depuis le 25 janvier, la mort a frappé soixante-deux mille habitants (DE SMET, Recueil des chroniques de Flandre, t. III, p. 14-18). En concordance avec Louis Sanctus, Guy de Chauliac décrit les misérables conditions dans lesquelles trépassent les Avignonnais. « Les gens mouroient sans serviteurs et estoyent ensevelis sans prestres. Le père ne visitoit pas son fils, ne le fils son père. La charité estoit morte et l'espérance abattue » (NICAISE, op. cit., p. 170). La peur avait affolé la population, tant la contagion était redoutable. Boccace n'a-t-il pas dit : « On était atteint en touchant les malades, mais il n'était même pas nécessaire de les toucher. Le danger était le même quand on se trouvait à portée de leurs paroles ou encore quand on jetait les yeux sur eux » (Décaméron, l. I).

Resté à Avignon, Clément VI répandit les bienfaits autour de lui. Il gagea des médecins qui donnèrent leurs soins aux malades. Des charretiers et des fossoyeurs à sa solde transportaient et ensevelissaient les morts. Des mesures sévères de police empêchèrent la contagion de se répandre davantage. Des indulgences spéciales encouragèrent prêtres et fidèles à se dévouer au service des pestiférés (BALUZE, op. cit., p. 251, 284). Le pape institua une messe spéciale pour obtenir la cessation du fléau (J. VIARD, La messe...).

Frappé de terreur, l'esprit public ne tarda pas à s'égarer : il imputa la peste aux maléfices des juifs et les accusa, comme en 1321, d'avoir empoisonné les sources et les rivières où les chrétiens puisaient de l'eau. Une odieuse persécution sévit contre eux. Par milliers, à Strasbourg, à Mayence, à Spire, à Worms, à Oppenheim..., la fureur populaire les livra au bûcher. Clément VI s'émut. Il prit les Juifs sous sa protection et prononça l'excommunication contre quiconque les molesterait (4 juillet et 26 septembre 1348) (RINALDI, ad annum 1348, § 33). Bien plus, il accueillit avec bonté dans ses États ceux qui fuyaient devant la persécution [Note : L. BARDINET, La condition civile des Juifs du Comtat-Venaissin pendant le séjour des papes d'Avignon (1309-1376), dans Revue historique, t. XII, 1880, p. 18-23].

Afin de fléchir la colère divine, des bandes d'illuminés se formèrent en Souabe et prétendirent amener la cessation de la peste par des flagellations qui devaient durer trente-trois jours et demi. Au bout de ce temps, l'âme était censée lavée de ses souillures et remise en possession de l'innocence baptismale. Le mouvement populaire, développé par une dévotion mal éclairée, prit une rapide extension à partir du mois de juin 1349. L'Allemagne fut parcourue par des bandes de flagellants. Dépouillés de leurs vêtements jusqu'à la ceinture, ces énergumènes, à tour de rôle, se prosternaient la face contre terre et étendaient les bras en croix, tandis que leurs compagnons tournaient autour d'eux en cercle. A un signal donné, armés de fouets dont les lanières étaient munies de quatre pointes de fer, ils se lacéraient le corps jusqu'au sang. Après quoi, tous se prosternaient sur le sol en forme de croix, prononçant des prières étranges, éclatant en sanglots et suppliant la miséricorde divine de se répandre sur l'univers. A un nouveau signal, la flagellation recommençait.

Peu dangereux au début, ces fanatiques devinrent par la suite un péril public. Leur zèle aveugle les entraîna à piller et à persécuter les Juifs, à menacer les propriétés ecclésiastiques, à s'émanciper de l'autorité de l'Église, à mépriser les moyens ordinaires de salut. Quand ils se présentèrent à Avignon, Clément VI, effrayé du mouvement révolutionnaire qu'ils suscitaient, les condamna solennellement et ordonna aux évêques et aux princes de dissoudre les associations existantes et d'incarcérer les récalcitrants (20 octobre 1349) (RINALDI, ad annum 1349, § 18-22). Les flagellants se dispersèrent pour la plupart et se réconcilièrent avec l'Église ; ceux qui persistèrent dans leurs errements périrent sur le bûcher ou languirent dans les cachots.

Sur le terrain politique Clément VI montra des capacités de premier ordre. La guerre de Cent Ans avait obligé Benoît XII d'abandonner le beau rêve longtemps caressé par Jean XXII de lancer la Royauté française à la conquête de l'Orient. Clément n'essaya pas de le reprendre, mais ne renonça pas pour cela à la croisade. Il conçut un plan hardi. Il se décida à former entre les Latins d'Orient et les Vénitiens une ligue navale contre les corsaires turcs qui infestaient l'Archipel. Il profiterait ensuite de la faiblesse des Grecs et des Arméniens pour les amener à rechercher l'alliance de la ligue latine et à abandonner le schisme. La première partie de ce vaste plan reçut un commencement d'exécution. Après de laborieuses négociations au cours desquelles Clément VI fit preuve de patience et d'habileté, une ligue fut conclue entre la papauté, les Vénitiens, le roi de Chypre et les Hospitaliers. La prise de Smyrne (28 octobre 1344) et la victoire d'Imbros (1347) purgèrent l'Arhipel des corsaires turcs. Les tentatives d'union avec les schismatiques furent à la veille de s'accomplir. Si Clément rie réalisa pas entièrement son programme, la faute en incombe à la rivalité de Gênes et de Venise ainsi qu'à l'incapacité et à l'irrésolution du dauphin de Vienne (J. GAY, Le pape Clément VI).

Les hautes qualités de diplomate que Clément VI avait déployées en Orient ne parurent pas moins en Occident. Par ses soins, la guerre entre la France et l'Angleterre fut maintes fois suspendue. La brouille qui avait si longtemps désuni la papauté et l'Empire cessa peu après la mort de Louis de Bavière.

Le jeudi 6 décembre 1352, le pape s'éteignit à Avignon. Depuis de longues années il souffrait de la gravelle. Tourefois sa mort fut occasionnée par la rupture d'une tumeur interne. Sa fin n'est donc point due à une maladie honteuse, suite d'une vie dissolue que Matteo Villani, Matthias de Neuenburg et le moine de Melsa [Note : MATTEO VILLANI, Istorie Fiorentine, l. II, c. IV. — BOEHMER, Fontes, t. IV, p. 227 ; Chronique de Melsa, t. III, p. 89] l'accusent gratuitement d’avoir menée.

Il subsiste cependant contre Clément VI un témoignage quelque peu embarrassant, celui de Pétrarque. « Je parle, dit-il, de choses vues, et non pas entendues » (Épître XIV, sans titre, dans Opera omnia, éd. de Bâle, 1581, p. 723). Il fait tenir au pape les propos les plus lascifs, qui ne laisseraient subsister aucun doute sur ses amours illicites, s'ils avaient été réellement tenus. Ad. Bartoli et après lui P. Piur ont naguère extrait de nombreux passages des œuvres de Pétrarque, qui constituent un réquisitoire accablant contre la vertu de Clément VI [Note : Storia della letterature italiana, t. VII, Florence, 1884, p. 85-112. — P. PIUR, Petrarchas Buch ohne Namen und die paepstliche Kurie, Halle, 1925]. En 1905, M. Douët écrivait à l'aide des mêmes textes un roman historique, Au temps de Pétrarque, où il dépeignait les mœurs relâchées du Souverain pontife et les vices du camérier.

Si affirmatif que soit Pétrarque, il n'est pas qualifié pour censurer la conduite du pape. Ses accusations doivent être considérées comme injustes et invraisemblables. Son animosité avérée contre les papes d'Avignon fournit à l'historien un motif sérieux de douter de la vérité de ses anecdotes graveleuses. Il haïssait en Clément VI le personnage qui avait su donner un lustre incomparable à la papauté avignonnaise. Sa haine l'aveugla au point de ne plus pouvoir juger sainement les chefs de l'Église. « Nul ne le croira, a-t-on dit [Note : R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. III, Paris, 1916, p. 494], sauf ceux qu'abuse la haine de la papauté ».

La conduite de Pétrarque semble, d'ailleurs, incompatible avec les sentiments qu'il exprime au sujet des papes d'Avignon. Comment a-t-il recherché leurs faveurs, s'il les méprisait ? Pourquoi séjourna-t-il à une cour dont les mœurs lui causaient de l'horreur ? Il eût dû logiquement la fuir.

Pétrarque semble avoir pris plaisir à fournir des armes contre lui-même. De Clément VI qu'il vilipende, il a écrit : Clemens VI, egregius nunc Romulei gregis pastor, tam potentis et invictae memoriae traditur ut quidquid vel semel legerit oblivisci, etiam si cupiat, non possit... (De rebus memorabilibus. l. II, c. I). Un tel langage a de quoi surprendre. Si vraiment Clément VI se livra à l'impudicité, comme le prétend le poète florentin, il n'a pu être « un pasteur d'élite ».

 

BIBLIOGRAPHIE — SOURCES.

BALUZE, Vitae…. — Les recueils de lettres du pape publiées par DÉPREZ, GRAEFF, GRANGE, CALMET et ALME. — E. DÉPREZ, Les funérailles de Clément VI et d’Innocent VI d’après les comptes de la Cour pontificale, dans Mélanges, t XX, 1900, p. 235-250 ; La guerre de Cent Ans à la mort de Benoît XII. L’intervention des cardinaux avant le conclave et du pape Clément VI avant son couronnement (25 avril-19 mai 1342), dans Revue historique, t. LXXXIII, 1903, p. 58-76. — M FAUCON, Prêts faist aux rois de France par Clément VI, Innocent VI et le comte de Beaufort, dans B.E.C., t. XI, 1879, p. 570-578 ; Notice sur la construcction de l´église de la Chaise-Dieu, Paris, 1904. — E. GOELLER, Inventarium instrumentorum Cameræ apostolicae. Verzeichniss der Schuldurkunden des paepstlichen Kammerarchivs aus der Zeit Urbans V, dans Roemische Quartalschrift, t. XXIII, 1909, p. 65-109 (prêts au roi de France et à un grand nombre de personnages de moindre importance).
Sur les sermons et discours de Clément VI, voir : G. MOLLAT, L’œuvre oratoire de Clément VI, dans Archives d’histoire doctrinale et littéraire du Moyen Age, t. III, 1928, p. 239-274 ; PH. SCHMITZ, Les sermons et discours inédits de Clément VI, dans Revue bénédictine, t. XLI, 1929, p. 15-34 ; U. D’ALENCON, Panégyrique inédit de S. Francois d’Assise, par le pape Clément VI, Paris, 1911, publié d’après le ms. 240 de la bibliothéque Ste-Geneviève à Paris, — H. LAURENT, Pierre Roger et S. Thomas d’Aquin, dans Revue thomiste, nouv. sér., t. XIV, 1931, p. 157-173, texte des sermons sur S. Thomas d’Aquin. — P. SCHMITZ, Un sermon inconnu de Pierre Roger (Clément VI) : Le carême selon S. Benoît, dans Revue bénédictine, t. XLIV, 1932, p. 71-74.
Les sources relatives à la peste de 1348-1349 ont été répertoirées par A. MOLINIER, Les sources de l’histoire de France, t. IV, n. 3236-3238, et dans Histoire littéraire de la France, t. XXXVII, 1938, p. 325-390. — F. GRAT, Le registre paroissial de Givry (1334-1357) et la peste noire en Bourgogne, dans B.E.C,. t. C, 1939, p. 293-308 (statisque des décès survenus durant la peste). — J. VIARD, La messe pour la peste, ibid., t. LXI, 1900, p. 334-338. — Pour Avignon, voir surtout E. NICAISE, La grande chirurgie de Guy de Chauliac, Paris, 1890, p. 467-473 ; DE SMET, Recueil des chroniques de Flandre, t. III, Bruxelles, 1856, p. 334-338.

(G. Mollat).

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