Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue chez les Balazéens

BALAZE

  Retour page d'accueil        Retour Canton de Vitré  

La commune de Balazé (pucenoire.gif (870 octets) Belezeg) fait partie du canton de Vitré. Balazé dépend de l'arrondissement de Rennes, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

ETYMOLOGIE et HISTOIRE de BALAZE

Balazé vient, semble-t-il, de Ballatius (nom gallo-romain).

L'église de Balazé appartient au commencement du XIIème siècle aux chanoines de la collégiale de Notre-Dame de Vitré. Mais lorsqu'en 1116 Marbode, évêque de Rennes, souhaite supprimer cette collégiale et donne Notre-Dame de Vitré à l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes, Balazé suit le sort de Notre-Dame et devient ainsi la propriété des Bénédictins de Saint-Melaine. Le seigneur de Vitré approuve ce changement et assure solennellement aux moines la possession de l'église de Balazé et de la partie du bourg qui en dépend, « ecclesia de Balaze cum sua parte burgi » (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 531, 630). En 1170 Etienne, évêque de Rennes, en 1185 le pape Luce III, et en 1213 Pierre, autre évêque de Rennes, confirment successivement l'abbé de Saint-Melaine dans la jouissance de l'église de Balazé (Cartulaire de l'Abbaye de Saint-Melaine).

Ville de Balazé (Bretagne).

Par suite de cette donation, les religieux de Notre-Dame de Vitré lèvent les deux tiers des dîmes de la paroisse de Balazé, recueillent les prémices et les oblations faites à l'église, et construisent au bourg une grange pour ramasser leurs dîmes. Mais ils perdent peu à peu leur influence dans cette paroisse, où ils ne possèdent presque plus rien au XVIIIème siècle. Ils ont même à lutter parfois avec l'évêque de Rennes pour conserver leur droit de présentation au bénéfice de la cure de Balazé, droit provenant de la donation qu'on leur avait faite de l'église paroissiale (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 18 H, 15). 

Ville de Balazé (Bretagne).

Un grand nombre de recteurs de Balazé furent en même temps doyens de Vitré. Cependant rien ne prouve que cette dignité décanale fût unie à la rectorerie de Balazé ; deux choses semblent même contraires à ce sentiment : la présentation ordinaire du bénéfice de Balazé par l'abbé de Saint-Melaine, — et la certitude que plusieurs doyens de Vitré ne furent point recteurs de Balazé. En 1790, le recteur de Balazé jouit des deux tiers des grosses et menues dîmes, — des dîmes novales, — du presbytère, avec un jardin et un petit pré ; le tout estimé par René Le Marié, recteur d'alors, valoir 4 500 livres de rente. A la même époque, la fabrique jouit de 182 livres 16 sols de rente (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 28).

Ecole de Balazé (Bretagne).

Le Châtelet succède au XVIIème siècle à la Bouëxière comme seigneurie de la paroisse. La famille de La Bouëxière fut, semble-t-il, la première seigneurie connue de la paroisse. Elle disposait du droit de haute justice et appartenait en 1200 à Olivier, chevalier, seigneur de la Bouëxière et de Balazé et vers le milieu du XVIème siècle à Jean de la Bouëxière, qui fut échanson du roi Henri II. Le Châtelet est à la famille Sévigné en 1355, puis passe à la famille Bourgon et Hay (par le mariage de Gillette de Bourgon avec Jean Hay des Nétumières). Le Châtelet est érigé en marquisat en 1682.

On rencontre les appellations suivantes : Ecclesia de Balazé (en 1116), Balazeum (en 1500), Balazé (depuis 1594)..

Ecole de Balazé (Bretagne).

Note 1 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Balazé : Guillaume Hardy (au XIIIème siècle), Raoul Darrement (au début du XIVème siècle), André Hellis (en 1319), Pierre d'Espinay (en 1349), Pierre Allain (1567-1581), Julien Moreau (en 1591), Georges Le Faucheur (en 1592), Jean Belin (1626-1641, fit bâtir la chapelle Sainte-Anne dans son église paroissiale), Mathias Allou (1641-1663), Jean Gandon (1664-1691), N... Le Perdriel (1691-1692), Jean Bourgonnière (1692-1693), Guillaume du Bouëxic (1695-1713, inhumé dans la chapelle Sainte-Barbe), Charles-René de Tanouarn du Plessix-Bardoul (1713-1727), Maxime-Gaëtan Floccard (1727-1742), Julien-Augustin Fournier (1742-1786), René Le Marié (1786-1789), Joseph Jounot (1803-1842), N.... Tostivint (1842-1844), Hyacinthe Delhomme (1844-1847), Pierre Druel (1847-1857), Fortuné Hanry (1857-1867), Jean-Marie Brohan (1867-1880), Jean-Marie Lemonnier (à partir de 1880), ....

Note 2 : liste non exhaustive des maires de Balazé : André Monnerie (1795-1796), Jean André Roquefeuil (1796-1797), Julien Moreau (1797-1818), André Buffet (1818-1827), Jean-Baptiste Gallon (1827-1830), Joseph Bellier (1835-1848), François René Mehaignerie (1848-1865), Auguste Hervagault (1865-1870), François Bellier (1870-1871), François René Mehaignerie (1871-1877), Raymond Hay des Nétumières (1878-1882), Alexis François Méhaignerie, fils de François René (1882-1901), Alexis François Méhaignerie, fils du précédent (1901-1945), Alexis Méhaignerie, fils du précédent (1945-1976) [Note : Pierre Méhaignerie (fils de Alexis, maire de 1945-1976), né à Balazé en 1939, fut député-maire de Vitré et ancien ministre], Paul Méhaignerie (1976-2008), Louis Foucher (2008-2009), Maryanick Méhaignerie, fille de Paul (2009-2020), Stéphane Douabin (2020-...), etc ....

Voir   Ville de Balazé (Bretagne) " Cahier de doléances de Balazé en 1789 ".

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

PATRIMOINE de BALAZE

l'église Saint-Martin (XV-XVI-XVII-XIX-XXème siècle). Dédié à saint Martin, évêque de Tours, cet édifice appartient en général au XVIème siècle ; on y voit quelques débris de verrières du XVIIème siècle, représentant saint Jean, saint Barthélemy, etc. — La chapelle de la Sainte-Vierge, ouvrant dans le chanceau, du côté de l'évangile, était celle des seigneurs de la Bouëxière. On y voit encore les vestiges d'un tombeau-arcade et trois pierres tombales où sont sculptées des épées et des écussons frettés. — La chapelle Saint-Jean, située au Sud, était vraisemblablement celle des seigneurs du Chastelet, car on y trouve un curieux autel portant leurs armoiries ; cet autel repose sur un massif triangulaire et sur deux colonnettes isolées ornées chacune d'un écusson ; à droite : parti au 1er de sable, au lion morné d'argent, qui est Hay ; au 2ème de ...... à une croix ancrée ; à gauche : parti au 1er de Hay, au 2ème de gueules à trois écussons d'or chargés chacun d'une bande d'azur, qui est de Bourgon. Ces armes nous donnent la date de cet autel, construit par Jean Hay et Gillette de Bourgon, sa femme, vivant dans la seconde moitié du XVIème siècle, seigneur et dame du Chastelet (Notes ms. de M. l'abbé Pâris-Jallobert). — Enfin, la chapelle Sainte-Anne fut construite au XVIIème siècle par Jean Belin, recteur de Balazé, comme le témoigne l'inscription suivante, que l'on y voit encore : Par la pieuse libéralité de Missire Jean Belin, recteur de Ballazé, ceste chapelle a esté faicte en septembre, l'an 1634. - Seigneur, il a basti ce membre à vostre église, - Si vous rendez aux cieux ce qu'on fait en ces lieux, - Grand Dieu, vous le ferez, pour sa sainte entreprise, - Membre de celle-là qui vous possède aux cieux (Notes ms. de M. l'abbé Pâris-Jallobert). Il y avait jadis dans cette église la confrérie du Saint-Sacrement, mentionnée en 1650 et ayant 68 livres de rente en 1790, et la confrérie de Sainte-Barbe, ayant à la même époque 49 livres de rente. Les fonts baptismaux, cuve en marbre des siècles derniers, sont ornés des écussons des marquis Hay du Chastelet. A noter que les marquis du Chastelet avaient jadis leurs enfeu, bancs et écussons dans le sanctuaire de Balazé, devant le maître-autel. Mais la partie la plus intéressante et la seule monumentale de l'église est la tour qui est un édifice fort élégant, dans le style ogival fleuri. La base, ornée d'un portail à voussures et d'une jolie rose, est flanquée de deux tourelles à flèches aiguës. La tour elle-même, de forme carrée, est ajourée de grandes baies flamboyantes et se termine par une flèche de pierre richement découpée à jour. A la base de cette flèche principale s'élancent de petits clochetons posés en encorbellement et d'une rare élégance. Le tout est d'un charmant aspect et fait honneur l'architecte, M. Gelly, et au recteur, M. Brohan, qui ont construit ce monument. La tour et la flèche datent de 1874-1878. L’église est reconstruite au XIXème siècle et restaurée au XXème siècle. Le porche date du XV-XVIème siècle. L’autel armorié date du XVIème siècle. Le retable du maître-autel date du XXème siècle. Un autre retable, situé dans la chapelle Sud du choeur, date de 1638. Les fonts baptismaux datent de 1878. On trouvait dans l'ancienne église les armes des seigneurs du Châtelet et de la Bouëxière (ou Bouexière) ;

Eglise de Balazé (Bretagne).

la chapelle Saint-Joseph (1875-1876), située dans le cimetière. La croix est l'oeuvre d'Yves Hernot ;

le château de Châtelet (XVII-XIXème siècle). Le 28 octobre 1668, Paul Hay, seigneur du Chastelet et du Vaufleury, et Geneviève Bonneau, sa femme, demeurant à leur manoir du Chastelet, fondèrent deux messes en la chapelle de ce manoir. Ils assurèrent 160 livres de rente au chapelain, qui desservirait en même temps leurs deux chapelles du Chastelet et du Vaufleury. En 1773, Françoise de Larlan, veuve de Paul Hay des Nétumières, marquis du Chastelet, présenta à l'évêque Joseph de la Noë, prêtre, pour desservir ces deux chapellenies en place de Georges 0llivier, qui venait de mourir. La chapelle du Chastelet fut reconstruite vers la même époque telle qu'elle est présentement, et elle fut bénite solennellement le 23 juillet 1781 (Pouillé de Rennes). Le Châtelet est érigé en marquisat en 1682. Il possédait un droit de haute justice et relevait de la baronnie de Vitré. Propriété successive des familles Rabaud ou Rabault (en 1248), Sévigné (vers 1355), Guémadeuc, seigneurs de Trévécor (en 1584), Hay, seigneurs des Nétumières, de Baud, seigneurs de Saint-Frique, Coccault, sieurs de Chevigné (en 1726), de Volvire (en 1727), Hay, seigneurs des Nétumières (en 1752 et 1789) ;

Château du Châtelet à Balazé (Bretagne).

l'ancien presbytère (1769-XIXème siècle) ;

les moulins à eau de Basse-Roche, de Quincampoix, du Feu ;

A signaler aussi :

l'ancien manoir de la Basse-Bouëxière (XVIème siècle). Il possédait une fuie et une chapelle fondée en 1646. Les seigneurs de la Bouëxière fondèrent une messe par semaine dans la chapelle qui occupait un des pavillons de leur manoir. Vers 1715 cette chapellenie était à la présentation du sieur de la Martinière. Le manoir avait un droit de haute justice. Il est pillé en 1589 par le capitaine royaliste René de Grézille, seigneur de la Tremblaye. Propriété successive des familles la Bouëxière (en 1200 et 1553), Hays, seigneurs de Couëllan (en 1595), Malherbe (au XVIIème siècle et en 1789) ;

l'ancien manoir de Lantézière. Il était à la famille Berthois en 1647 et en 1656, puis à la famille Ernault en 1753 ;

l'ancien manoir de la Hairie ;

l'ancien manoir de la Haynault. Il était aux seigneurs de la Corbinaye en 1553 et en 1681. La réformation de la noblesse de Bretagne faite en 1513 indique qu'en 1427 Pierre de la Corbinaye, fils aîné et héritier de Guillaume de la Corbinaye, écuyer, possédait alors les terres nobles de la Corbinaye et de la Haynault dans la paroisse de Balazé ;

l'ancien manoir du Roueil. Il était à la famille Sévigné, seigneurs du Châtelet en 1436 et resta aux mains des seigneurs du Châtelet jusqu’en 1789 ;

l'ancien manoir de la Gillotière ;

l'ancien manoir de la Roulerie. Propriété de la famille Hudré, seigneurs de Mauxé (avant 1553), puis de la famille le Fort (en 1553) ;

l'ancien manoir de la Barre ;

l'ancien manoir de Vaufleury. La chapelle Saint-Michel alias Saint-Eutrope du Vaufleury fut fondée par les seigneurs du Vaufleury, près du manoir de ce nom, appartenant en 1427 à Jean Cochon, et plus tard aux Hay du Chastelet. Il en est fait mention dès 1534, et une cloche y fut bénite le 7 mars 1675. Elle était fondée de deux messes par semaine et valait 420 livres de rente en 1711-1723. Le marquis du Chastelet, qui présentait le chapelain aux XVIIème et XVIIIème siècles, y nomma en 1712 Georges 0llivier en place de Jean Ménage, décédé (Pouillé de Rennes). Vaufleury possédait un droit de haute justice. Propriété successive des familles Chochon (en 1427), Paynel (en 1433), Vassé (au XVIème siècle), Hay, seigneurs du Châtelet (au XVIIème siècle) ;

l'ancien manoir de la Berrue. Il possédait un droit de haute justice. Propriété successive des familles Berrue (en 1250), Ivette (vers 1417), Beaumanoir (vers 1433), Malestroit (en 1553), Pan, Glé, seigneurs de la Costardaye (vers 1566), la Beaume le Blanc, marquis de la Vallière (vers 1663), Pontevès, marquis de Tournon (en 1707), Courte, sieurs de la Bougatrière (en 1726), Foucquer, sieurs de Kersalio (en 1767), Courte, sieurs de la Bougatrière (en 1785), Burot (en 1789) ;

l'ancien manoir de la Bourmenaye. Propriété de la famille Aubigné en 1427 et en 1435, puis de la famille Paynel, seigneurs du Vaufleury en 1553 ;

l'ancien manoir de la Bassetière. Propriété successive des familles Clavier (en 1670), Jeusse (en 1698), Duperron (à la fin du XVIIIème siècle) ;

l'ancien manoir et l'ancienne chapelle de la Contrie. La chapelle, dédiée à Notre-Dame et Saint-Joseph, datait de 1763. Propriété de la famille Gennes en 1664. Joseph Nouail, sieur de la Contrie, recteur d'Argentré, bâtit cette chapelle, qui fut bénite le 1er décembre 1763. Le recteur de Balazé y bénit lui-même une cloche que nommèrent le recteur d'Argentré et Marie-Barbe Nouail, sa soeur (Registres de l'état civil de Balazé) ;

l'ancienne chapelle Saint-Laurent des Rougerayes. Cette chapelle, fort ancienne, fut bénite de nouveau le 26 mars 1676, parce qu'on reconstruisit son autel à cette époque : la cérémonie fut faite solennellement par le recteur de Balazé, en présence de ses paroissiens, venus en procession à cet effet ;

l'ancienne chapelle de la Corbinaye, mentionnée dans le Pouillé ms. de Rennes (1711-1723) ;

l'ancien manoir des Courtils ;

l'ancien manoir de Launay ;

l'ancien manoir de la Mercerie ;

l'ancien manoir de Cheveigné. Propriété de la famille Cheveigné en 1427 ;

l'ancien manoir de la Bougrie ;

l'ancien manoir de la Basse-Roche. Propriété de la famille la Bouëxière en 1553, puis des seigneurs des Nétumières en 1579 ;

Ville de Balazé (Bretagne).

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

ANCIENNE NOBLESSE de BALAZE

Le marquisat du Châtelet : Les premiers possesseurs connus de la terre seigneuriale du Châtelet, en Balazé, sont les Rabaud qui ont laissé leur nom à la Rabaudière, en Domagné. Pierre Rabaud prit part à la croisade de 1248, et Guillaume Rabaud, chevalier, servait en 1352 sous le maréchal de Nesle avec un écuyer et deux archers. On reconnaît encore aujourd'hui à l'intérieur de l'église paroissiale de Balazé, sculptées sur les tirants des voûtes lambrissées, les armes de ce dernier seigneur du Châtelet : de gueules à trois poignards d'argent posés en bande, la pointe en bas (nota : L'ancienne chapelle seigneuriale placée près du chanceau de l'église de Balazé, du côté de l'évangile renferme aussi trois pierres tombales portant cet écusson des Rabaud, seigneurs du Châtelet). Guillaume Rabaud, seigneur du Châtelet, Brielles et les Vandel, eut de Mahaud Le Vayer une fille nommée Agaice Rabaud ; cette dernière épousa, par contrat daté de la Pentecôte 1355, Guy de Sévigné, seigneur dudit lieu, et lui apporta les manoir, terre et seigneurie du Châtelet. La famille de Sévigné ayant possédé le Châtelet pendant près de deux cent cinquante ans, il n'est pas hors de propos, croyons-nous, de reproduire ici une lettre de la célèbre marquise, Marie de Rabutin, au sujet de la vieille noblesse de son mari, Henri de Sévigné. Mme de Sévigné écrivait donc, le 6 décembre 1668, à son cousin le comte de Bussy-Rabutin : « Voici un autre article sur quoi je veux que vous me contentiez, s'il vous reste un brin d'amitié pour moi. Je sais que vous avez mis au bas du portrait que vous avez de moi que j'ai été mariée à un gentilhomme breton honoré des alliances de Vassé et de Rabutin (nota : Henri de Sévigné, époux de Marie de Rabutin, était fils de Marguerite de Vassé, fille de Lancelot de Vassé et de Françoise de Gondy, soeur du cardinal de Retz). Cela n'est pas juste, mon cher cousin. Je suis depuis peu si bien instruite de la maison de Sévigné que j'aurais sur ma conscience de vous laisser dans cette erreur. Il a fallu montrer notre noblesse en Bretagne et ceux qui en ont le plus ont pris plaisir à se servir de cette occasion pour étaler leur marchandise. Voici la nôtre : Quatorze contrats de mariage de père en fils ; trois cent cinquante ans de chevalerie ; les pères quelquefois considérables dans les guerres de Bretagne et bien marqués dans l'histoire ; quelquefois retirés chez eux comme des Bretons ; quelquefois de grands biens, quelquefois de médiocres ; mais toujours de bonnes et grandes alliances. Celles de trois cent cinquante ans, au bout desquels on ne voit que des noms de baptême, sont du Quelnec, Montmorency, Baraton et Châteaugiron. Ces noms sont grands. Ces femmes avaient pour maris des Rohan et des Clisson. Depuis ces quatre, ce sont des Guesclin, des Coëtquen, des Rosmadec, des Clindon, des Sévigné de leur même maison ; des du Bellay, des Rieux, des Bodégat, des Plessix-Ireul et d'autres qui ne me reviennent pas présentement, jusqu'à Vassé et jusqu'à Rabutin. Tout cela est vrai, il faut m'en croire... Je vous conjure donc, mon cousin, si vous me voulez obliger de changer votre écriteau et si vous n'y voulez point mettre de bien, n'y mettez point de rabaissement » (Lettres de Mme Sévigné, éd. Montmerqué, I, 531). Le nouveau seigneur du Châtelet au milieu du XIVème siècle, Guy II de Sévigné, était, en effet, le petit-fils de Guillaume Ier de Sévigné, croisé avec Pierre Rabaud en 1248, et sa maison remontait à Gabillard de Sévigné vivant en 1190. Comme ses ancêtres il possédait près de Rennes, en la paroisse de Cesson, la terre seigneuriale de Sévigné dont il portait le nom. Guy II, seigneur de Sévigné et du Châtelet, signa en 1379 l'acte d'association de la noblesse bretonne ; il eut pour successeur son fils Guillaume II de Sévigné, qui épousa en juin 1384 Marguerite de Châteaugiron, fille de Patry, sire de Châteaugiron et grand chambellan de Bretagne. Son sceau présente un écu écartelé d'argent et de sable soutenu par deux griffons (Archives d'Ille-et-Vilaine, E, féodalité – Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne). On retrouve sculptées, en l'église de Balazé, ces armoiries des sires de Sévigné avec celles de quelques-unes de leurs alliances, notamment les blasons de Tréal et de Mathefelon. Guillaume III, seigneur de Sévigné et du Châtelet, s'unit par contrat du 10 mars 1410 à Anne de Mathefelon, dame des Rochers, en Saint-Martin de Vitré. Leur fils Guillaume IV de Sévigné épousa, par contrat du 25 février 1427, Isabeau de Malestroit. Chambellan du duc Jean V, ce seigneur obtint de ce prince l'érection en bannière de sa terre de Sévigné par lettres patentes de novembre 1440 ; il mourut au mois de juin 1443 laissant sous la tutelle de sa veuve son fils encore jeune. Ce dernier nommé Guillaume V de Sévigné s'unit, par contrat du 10 juillet 1462, avec Jacquette de Montmorency (Archives d'Ille-et-Vilaine, E, féodalité). Ce fut lui qui le 28 mai 1467 fit, en qualité de seigneur de Sévigné, l'office de maître d'hôtel à la réception solennelle d'Hélène de Laval, dame de Derval en sa ville de Châteaugiron. Il fut aussi chambellan du duc de Bretagne et vit son château de Sévigné ruiné par la guerre civile vers 1484. Guy III, fils du précédent et comme lui seigneur du Châtelet, épousa vers 1490 Gillette de Tréal, dame de Bodégat, et mourut vers 1521 ; il habitait son manoir des Rochers. Leur fils Christophe de Sévigné se maria, par contrat du 24 mai 1519, avec Renée Baranton, fille du seigneur de la Roche-Baranton. Il en eut Claude et Joachim de Sévigné ; le premier mourut vers 1544 sans postérité ; le second avait épousé par contrat du 18 juin 1534 Marie du Quellenec, fille du vicomte du Faou (Archives d'Ille-et-Vilaine, E, féodalité). Ce Joachim de Sévigné, héritier de son frère, devint seigneur de Sévigné et du Châtelet et rendit aveu pour cette dernière terre au baron de Vitré le 20 février 1553 ; il eut pour fils Pierre de Sévigné, marié par contrat du 6 mai 1562 à Jeanne Laurens, dame du Branday. Ce dernier était mort en 1583 laissant des enfants mineurs dont était tuteur Charles de Sévigné, seigneur des Rochers et du Châtelet, probablement leur oncle. Celui-ci avait eu de son union avec Anne de Trévégat une fille, Suzanne de Sévigné, qui épousa, le 27 mai 1584, Georges du Guémadeuc, seigneur de Trévécar. Mme du Guémadeuc eut en dot la seigneurie du Châtelet qu'elle vendit quelque temps après. Ce fut Jean Hay, seigneur des Nétumières, en Erbrée. qui devint acquéreur du Châtelet. Dans l'église de Balazé, sur un curieux autel de granit, sont sculptées les armoiries de ce seigneur : de sable au lion morné d'argent, et celles de sa seconde femme, Gillette de Bourgon : de gueules à trois écussons d'or chargés chacun d'une bande d'azur. Le troisième de ses fils, Daniel Hay, marié en 1589 à Gillette du Pellineuc, eut en partage la terre seigneuriale du Châtelet. Il mourut à Nantes, pendant la tenue des Etats de Bretagne, le 24 août 1626 ; son corps fut apporté en l'église de Balazé et inhumé le 2 septembre « au devant du grand autel, tout au milieu, proche la dernière marche » (Registre paroissial de Balazé). Il laissait deux fils, l'un et l'autre devenus membres de l'Académie française : Paul Hay, seigneur du Châtelet, et Daniel Hay, abbé de Chambon, près de Poitiers. Le premier, d'abord conseiller, puis avocat général au Parlement de Bretagne, devint en 1623 maître des requêtes de l'hôtel du roi ; veuf de Marguerite de Renouard, qu'il avait épousée vers 1618, il se remaria vers 1623 avec Magdeleine Danguechinne. Il mourut à Paris d'une fièvre quarte, le 5 avril 1636, à l'âge de quarante-trois ans. Paul Hay, seigneur du Châtelet, fils aîné du précédent et issu de son premier mariage, fut aussi, lui, maître des requêtes et se fit également un certain nom dans le monde des lettres ; il écrivit, entre autres ouvrages, une Histoire de Bertrand du Guesclin in-folio. Paul Hay avait épousé Geneviève Bonneau, mais il ne laissa point d'enfants en mourant en 1670 ; le 11 décembre de cette année là, son coeur fut déposé au chanceau de l'église de Balazé, dont il était, comme ses ancêtres, « seigneur fondateur ». Jean Hay, frère cadet de Paul, lui succéda dans la seigneurie du Châtelet et obtint son érection en marquisat. Il épousa Elisabeth Carré et mourut au Châtelet le 14 mai 1706 ; il fut inhumé dans le choeur de l'église de Balazé « du costé de l'évangile ». Sa veuve décéda elle-même le 14 mars 1716, âgée de 80 ans, et fut inhumée le lendemain dans la même église. Le premier marquis du Châtelet avait eu deux enfants : un fils Charles-Paul Hay, mort encore jeune sans postérité, et une fille, Magdeleine Hay, qui épousa Henri de Baud, seigneur de Saint­Frique. Ces derniers, semble-t-il, vendirent le marquisat du Châtelet qui appartenait en 1726 à Joseph Coccault, seigneur de Chévigny, en Anjou ; celui-ci fonda à cette époque une école à Balazé, léguant par testament 400 livres de rente aux deux soeurs de la charité chargées de la tenir et de secourir les pauvres de la paroisse. Mais l'année suivante le marquisat du Châtelet advint « par retrait lignager » à Philippe-Auguste de Volvire (fils de Joseph de Volvire et de Magdeleine de Baud et arrière-petit-fils de Jean Hay, marquis du Châtelet), comte du Bois-de-la-Roche, en Néant, et lieutenant général des armées du roi, qui avait épousé Marie-Henriette Le Mallier de Chassonville. Toutefois, à la mort de ce seigneur, décédé en 1751 au Bois-de-la-Roche, la famille Hay rentra en possession du Châtelet que possédait en 1752 Paul-Charles Hay, baron de Nétumières. Ce nouveau marquis du Châtelet avait épousé en 1735 Marie-Françoise-Rose de Larlan de Kercadio, comtesse de Rochefort. Il en eut Marie-Paul Hay, baron de Nétumières, et marquis du Châtelet, député des Etats de Bretagne auprès du roi Louis XVI, qui s'unit en 1779 à Emilie-Olympe Hay de Bonteville sa parente. Ce furent les derniers seigneurs du Châtelet dont ils conservèrent la terre au moment de la Révolution, en ne prenant point part à l'émigration ; leur petit-fils M. Raymond Hay, comte des Nétumières, habite encore au XIXème siècle le château du Châtelet.

La seigneurie du Châtelet, relevant de la baronnie de Vitré, fut érigée en marquisat par Louis XIV en faveur de Jean Hay, par lettres patentes datées de janvier 1682 enregistrées l'année suivante au Parlement de Bretagne. Il y est dit que le roi agit ainsi « en considération de la longue suite de services rendus à lui et à l'Etat tant par son très cher et bien aimé Jean Hay, chevalier, sieur du Chastelet, cy-devant capitaine d'infanterie dans son régiment royal, pendant plusieurs campagnes où il s'est trouvé en des occasions très importantes et a même commandé ledit régiment au siège de Montmedy où il fit paroistre sa valeur, que par ses prédécesseurs, notamment Paul Hay son père, en la charge de conseiller aux conseils du roi et maistre des requestes de son hostel, où il a longtemps servi à l'imitation de ses ancêtres qui ont depuis plusieurs siècles rempli des charges considérables dans la robe et dans l'épée » (Archives du château de Châtelet). Le nouveau marquisat fut composé des trois seigneuries du Châtelet, de la Bouexière et du Vaufleury, toutes trois sises en Balazé, relevant également de la baronnie de Vitré et décorées chacune d'une haute justice. Le roi les unit en une seule juridiction seigneuriale, haute, moyenne et basse, ayant « fourches patibulaires à quatre piliers », exercée au bourg de Balazé, et comprenant d'assez nombreux fiefs qui s'étendaient dans une demi-douzaine de paroisse, savoir : Balazé, Montautour, Montreuil-sur­Pérousse, Notre-Dame de Vitré (rue Baudrairie), Saint-Martin de Vitré (faubourg Saint-Martin), Taillis et Saint-M'hervé (Archives d'Ille-et-Vilaine, C 1818). Le roi autorisa aussi le seigneur du Châtelet à construire des halles au bourg de Balazé et à tenir un marché « le mercredy de chaque semaine » et deux foires par an, l'une le 26 juin et l'autre le 12 novembre. Le marquis du Châtelet jouissait de « droits honorifiques ès églises de Balazé et de Saint-Martin de Vitré » (nota : si l'on en croit Ogée, la seigneurie de la paroisse de Balazé était à l'origine attachée à la Bouexière. Cette terre est décorée d'un vieux manoir ayant remplacé au moyen âge une villa gallo-romaine, comme le prouvent son nom, et sa position au bord d'une voie romaine ; des cercueils antiques y ont été d'ailleurs découverts de nos jours. Mais la seigneurie seule, et non pas le manoir de la Bouexière fit partie du marquisat du Châtelet). En la première il avait sa chapelle prohibitive près du chanceau du côté de l'évangile avec enfeu et banc à queue ; dans la seconde on signalait en 1656 le blason des Rabaud, sires du Châtelet qu'un mémoire du temps lit toutefois ainsi : d'argent à trois épées de sable posées en bande. Il avait aussi le droit de présenter les trois chapelles du Châtelet, du Vaufleury et de Saint-Laurent en Balazé, ainsi que la chapelle du Saint-Sacrement ou de la Cherche dans la cathédrale de Rennes (nota : cette chapelle, qui renfermait les tombeaux de la famille Brillet, avait été fondée par les seigneurs du Vaufleury). Avant d'être érigée en marquisat la seigneurie du Châtelet était déjà considérable, surtout au XVème siècle. A cette époque, en effet, elle comprenait d'importants fiefs en Brielles qui formèrent plus tard une seigneurie du Châtelet détachée de celle de Balazé. En 1436 son domaine proche comprenait, outre le manoir du Châtelet, Launay, la Ballerie, le Roueil, l'Etang, Clarcherèse, la Marre, la Billonnière, la Ferrière et Baillé en Balazé et Vitré, la métairie de la Guenefle en Vergeal et les moulins de Guincampoix, d' Hamelin et de la Planche — « une tour sise en la cloison de la ville de Vitré » et plusieurs maisons en cette ville — et une pièce de terre en vigne en Saint-Hélier de Rennes (Archives d'Ille-et-Vilaine, fonds de Vitré). Au moment de l'érection du Châtelet en marquisat, son domaine proche ne se composait plus que de ce qui suit : le château du Châtelet avec sa chapelle, sa fuie, ses rabines, bois, étang, etc. — l'ancien manoir du Vaufleury avec également sa chapelle et sa fuie — les métairies du Châtelet, de Launay, de l'Etang, de la Ballerie, du Roueil, du Vaufleury et des Bourmenayes — le moulin de Quincampoix et du Vaufleury avec leurs étangs, etc. (Déclaration de la baronnie de Vitré en 1681).

Le château actuel du Châtelet offre peu de parties bien anciennes : c'est un corps de logis flanqué à l'ouest d'un grand pavillon et à l'est de deux tourelles ; au centre est un vaste perron surmonté d'un entablement à colonnes avec les écussons de la famille Hay des Nétumières. Au bord des douves creusées devant le logis sont deux pavillons détachés et de forme octogone : l'un d'eux renferme la chapelle fondée de messes, le 28 octobre 1668, par Paul Hay et Geneviève Bonneau, seigneur et dame du Châtelet. Un parc moderne avec de vastes gazons et quelques allées sous bois entourent le château et achèvent de faire du Châtelet une fort belle résidence (abbé Guillotin de Corson).

(à compléter)

© Copyright - Tous droits réservés.