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VENTE DE L'ABBAYE DE BEAUPORT

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L'abbaye de Beauport, située sur la paroisse de Plouëzec au diocèse de Saint-Brieuc, fut fondée en 1202 par Alain, comte de Goëllo, fils du comte Henri et de Mathilde de Vendôme, en faveur des chanoines réguliers de l'Ordre de Prémontré. Le couvent fut saccagé, puis vendu pendant la grande Révolution. Une partie de ses bâtiments est propriété de la commune de Keriti (ou Kerity) ; l'autre partie, ruinée mais plus importante au point de vue archéologique, appartient à Mme la comtesse Poninska (ou Poninski) à partir de 1845. Le tout est classé parmi les monuments historiques. 

Voici quelques documents concernant l'acquisition au profit de Pierre Serel de ce domaine alors national.

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District de Pontrieux. - Département des Côtes-du-Nord.

Observations sur l'urgence de la vente de la ci-devant abaye de Beauport, et pétition de l'agent salpetrier de l'atelier établi dans cet amas de ruine, pour en obtenir la concession au prix de l'estimation, afin d'y établir des Nitrières artificielles et y fabriquer à son compte du salpêtre pour être versé à fur et mesure dans les manufactures nationales de la foudre Tirannicide.

Le Domaine Nationale de Beauport est situé sur le bord de la mer ; elle envahit à grand pas la meilleure partie du peu de terre labourable qui en dépend ; il faudra faire de grandes dépenses pour la conservation et la deffense de ce qui reste consistant en environ 8 journaux de terre labourable ; 3 à 4 prairies, une montagne aride nommée l'enclos parsemée de diverses espèces de bois blancs et surtout de pins et taillis avec une partie de lande sablonneuse inculte et sans culture, sans y comprendre la partie de terrein sous les ruines des édifices et de monceaux de pierres dont l'enlèvement surpasseroit en fraix la valeur totale de la terre.

Ce qui reste de couverture sur les édifices sont en majeure partie ruinée et pourrie et il y aura des dépenses considérables à faire pour réparer celles nécessaires aux établissements projettés et autres dont le local est susceptible. Le bois dont on vient de parler est indispensable à ces établissements pour alimenter les fourneaux etc. : s'il en étoit séparé et divisé ils ne pouroient avoir lieu puisqu'il seroit impossible de s'en procurer dans les environs et que pour s'assurer de cet objet précieux il est encore nécessaire qu'un seul propriétaire zélé économise cette petite ressource en bois en repeuplant et distri­buant les coupes de manière à suffire aux besoins des manufactures. Le peu de terre labourable servirait à procurer la subsistance et les besoins de la vie à ceux qui se dévoueroient aux paisibles travaux d'extraction du salpêtre et d'agriculture réunis et à former de nouveaux établissemens.

L'atelier établi à Beauport peut encore trouver pour deux à trois mois d'aliment en terre et platras de décombres salpétrés eu les extrayant à grands frais des diverses démolitions qui en contiennent comme il l'a fait jusqu'à présent. Les Nitrières artificielles et les préparations poussées au point dont elles sont susceptibles fourniroient en peu de tems les moyens de continuer les travaux.

Celui qui se propose de s'y dévouer a 7 enfants et une compagne qui les élève dans les principes des vertus républicaines.

Il a été et est encore l'agent de cet atelier dont on lui a confié la charge et la direction ; il désire d'en continuer les succès si on lui en procure les moyens. Il laisse à ses concitoyens dont on peut consulter le témoignage et aux authorités constituée du District à rendre compte de l'activité et de l'économie avec lesquels la fabrication du salpêtre a été surveillée et dirigée. Pour s'en convaincre il ne faut que comparer le prix auquel revient celui de Beauport à la République avec le prix commun de ceux du reste du Département.

Les Manufactures et les arts utiles ont besoin d'encouragement pour leur succès, plusieurs ne peuvent s'établir que par les secours d'un gouvernement bienfaisant et protecteur qui cherche à les étendre en contribuant au bonheur du peuple. Beauport est susceptible de plusieurs établissements utiles. Mais pour les entreprendre il faut avoir l'amour du bien public, des moyens et ne pas craindre des essais et des sacrifices. La Patrie ne manqueroit pas d'en être reconnaissante et les dignes représentants d'un peuple libre et industrieux contribueront à faciliter ses moyens proportionés à l'utilité que la République pourra en retirer. La concession ou vente, à des conditions avantageuses, des lieux propres à ces sortes d'établissements est un des premiers et meilleurs moyens de les encourager.

Je me résume d'après ces diverses circonstances à demander que les ruines et dépendances de la ci-devant abaye de Beauport dont les estimations partielles s'élèvent a 38406 l. me soyent cédés sur le pied de l'estimation afin d'y continuer la fabrication du salpétre, d'y établir des nitrières artificielles, une Tannerie etc., aux conditions d'en payer le prix dans vingt ans et en vingt payements égaux sans interest, de fournir à la République la Totalité du salpétre que j'y fabriquerai au prix qu'il sera jugé valoir tant par les circonstances que par sa qualité ainsi que de continuer d'instruire et ce gratuitement les élèves ou agens que les communes du District envoyent à l'atelier pour apprendre l'art d'extraire le salpètre lequel a déjà été enseigné à plus de trente et dont Partie sont en activité dans leurs communes.

Beauport le 5 vendemiaire l'an 3 de la République une et indivisible. Pierre Serel.

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Extrait des registres des Délibérations du Directoire du District de Pontrieux du 26 de Vendémiaire. L'an III de la République une et indivisible.

Séance publique tenue par les citoyens Gorec, vice-Président, Guyot, Paranthoën, présent le citoyen Pouhaër agent national.

Vu par nous administrateurs du District de Pontrieux les notes et observations de Pierre Seret sur l'urgence de la vente de l'édifice national de Beauport, des bois et terres qui en dépendent et sa soumission à en être concessionnaire au prix de l'estimation payables par portions égales sans intérest en vingt années, aux conditions — 1° d'y établir des nitrières artificielles et d'y continuer la fabrication du salpétre pour compte du Gouvernement et au prix qu'il sera déterminé. — 2° de continuer d'instruire gratuitement dans l'art d'extraire le salpétre des élèves ou agens des communes du District. — 3° d'y établir d'autres manufactures telles qu'une savonerle, une papeterie etc.

Considérant que les faits détaillés dans le Mémoire de Pierre Serel sont exacts, que le meilleur partis qu'il y ait à tirer de l'établissement de Beauport et de ses Dépendances, c'est de le concéder à des conditions avantageuses à quelque spéculateur qui consacrerait ses moyens et sa fortune à y faire des établissemens ;

Que plusieurs fois on a tenté sans succès la vente de Beauport, que l'éloignement des acquéreurs provient de l'état de dégradation des édifices immenses de cet établissement, des progrès de la mer dont les flots, après avoir détruit une digue qui couteroit plus de quarante mil livres à rétablir, commencent à envahir le Jardin et le terrain environnant et finiroit par tout absorber si on ne se hâte d'y apporter le plus prompt remède.

Que les conditions proposée par le citoyen Pierre Serel paroissent d'autant plus recevables qu'elles tendent à raviver l'industrie, à établir dans ce District des manufactures d'objets de première nécessité, à conserver un établissement considérable, à économiser les bois, à former des élèves pour les Arts et Métiers, à augmenter le commerce, à encourager l'agriculture, à multiplier les relations sociales et le goût des échanges qui sont la base la plus naturelle du commerce.

Que si l'on persistoit à vouloir vendre cet établissement il en résulteroit : — 1° Qu'on trouveroit des adjudicataires pour les terres et les bois, que les édifices resteroient invendus. — 2° Que pour tirer le meilleur partis de leurs acquisitions les adjudicataires disposeroient de suitte de tous les bois et enleveroient dans un clein d'oeil une ressource précieuse dans un païs de côtes ou les bois sont rares et fort chers. Il en résulteroit encore que la fabrication du salpétre qui s'y fait avec beaucoup de succès sous les ordres du citoyen Serel, cesseroit tout à coup par le défaut de combustible dont la consomation est énorme.

A toutes ces considérations d'économie publique dont le développement est recommandé à tous les citoyens dans la vue d'ameliorer l'agriculture, encourager l'industrie et raviver le commerce et les arts, on pouroit en ajouter quelques-unes qui sont particulières au citoyen Serel. C'est lui qui pour ainsi dire a créé dans ce District l'art d'extraire le salpêtre des entrailles de la terre. C'est lui qui a formé dans cet art les élèves de toutes les communes du District et après avoir vaincu avec une constance égale à l'importance de la matière les difficultés sans nombre qui sembloient rendre impraticable l'exécution des Procédés, après avoir triomphé des obstacles résultants des lieux, du défaut de matières et d'instrument, il est parvenu à former un atelier bien organisé et à fournir de très beau salpêtre au Gouvernement. Voilà les titres de Serel à la gratitude publique. Son zèle mérite des encouragemens, il est père de famille peu fortuné, la Nature l'a doué d'une intelligence vive, d'une émulation louable qui, dirigées avec discernement, peuvent tourner à l'avantage commun.

En conséquence le Directoire après avoir oui l'agent national est d'avis que l'établissement de Beauport avec toutes ses dépendances soyent concédés à Pierre Serel au prix de l'estimation payable en vingt années par portions égales sans interest aux conditions.

1° D'y continuer, pour être vendu exclusivement au Gouvernement, la fabrication du salpêtre, d'établir des nitrières artificielles, de continuer à instruire gratuitement dans cet art tous les élèves des communes du District.

2° D'y établir une savonerie, une papetrie et surtout une tannerie dont le local est susceptible. Le manque absolu d'établissement de cet espèce dans le District le met à la merci des autres pour cette denrée de première nécessité dont il est en ce moment absolument dépourvu ; il seroit donc désirable que cette dernière condition fut une des principales clauses de la concession.

3° Les bois seront coupés par emmenagements de manière à per­pétuer cette ressource précieuse sans laquelle les établissements projettés deviendroient impraticables.

4° De prendre toutes les mesures convenables pour prévenir l'envahissement de la mer dont les progrès font craindre la dissolution de tout ce bien national, si l'on n'y remedioit promptement.

5° Le concessionnaire sera obligé de commencer l'établissement des manufactures projettées dans un an à commencer du jour de la concession.

6° Au défaut de se conformer aux conditions prescrites dans le délai fixé, la concession sera regardée comme non avenue et le concessionnaire sera obligé à restituer les choses dans l'état ou il les aura reçue ou à en payer la valeur, au taut de l'estimation. Collationé au Regitre duement signé. G. LE GORREC, secrétaire.

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Nous administrateurs du Département des Côtes-du-Nord guidés par les mêmes motifs qui ont déterminé l'arresté sommes d'avis que la concession demandée par le citoyen Pierre Serel lui soit accordée au prix de l'estimation, à la charge de remplir les conditions qui sont imposées par le District, — parce qu'il payera le prix des objets aliénés dans les termes prescrite par la Loi pour l'aliénation des Domaines nationaux, néanmoins sans interests, et que si faute à lui de remplir les conditions auxquelles il se soumet, il se trouve dans le cas d'être évincé de son acquisition, il ne pourra repetter les payemens qu'il aura tait conformément à la Loi. Fait au Directoire du département des Côtes-du-Nord le 6 frimaire l'an 3 de la République une et indivisible. Signé. M. Le Mée, F. Prigent, Le Diner. F. Saulnier Hautière.

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District de Pontrieux. – Département des Côtes-du-Nord.

Demande en acquisition au prix de l'estimation de la ci-devant abaye de Beauport pour y faire divers établissements utils.

Pétition du citoyen Pierre Serel de Paimpol à la Convention Nationale.

Vous êtes les Pères du Peuple français. Il reconnoist à chaque instant vos sollicitudes continuelles pour son bonheur, et il vous invite dans toutes les circonstances à rester à votre poste pour le consolider. Vous avez promis encouragement et protection à l'Agriculture, au Commerce et aux Arts que la Tirannie foudroyée a voulu anéantir ; vous ne négligez aucuns des moyens de les réanimer et de les étendre. C'est dans cette confiance et d'après la garantie que vous en donnez chaque jour que je vous présente ma Pétition. Elle a pour but de former plusieurs établissements utils dans un lieu qui, après avoir été le Repaire d'une secte de fainéants, finiroit encore par devenir en majeure partie la proye des ravages de la mer si on n'y apportoit un prompt remède. Par cette raison et plusieurs autres ce domaine nationale, je veux dire le ci-devant abaye de Beauport et dépendances, ont restés jusqu'à présent invendues ; j'en demande la concession au prix de l'estimation afin de le garantir de l'incursion des vagues, afin aussi d'y établir des nitrières artificielles, y continuer la fabrication du salpêtre et y faire d'autres établissemens utils developpés dans le mémoire et les observations çi-jointes sur l'urgence de la vente de ce bien approuvés par un arrêté et une délibération circonstanciée du district de Pontrieux et du Département des Côtes-du-Nord dans lesquels est situé ce bien parfaitement connu de ces administrations.

Les travaux et les dépenses à faire pour arrêter les ravages de la mer et garantir les terreins qui en sont encore susceptibles sont immenses seront surement un des principaux motifs de rendre avantageuses les conditions de concession ; les réparations à faire aux parties d'édifices en état d'être conservés pour quelques-uns des établissements projettés et ceux à construire à neuf ne sont pas d'une moindre importance. Le Pétitionaire conoit une partie des avances qu'il aura à faire avant de pouvoir rien retirer du fruit de ses travaux et de ses sacrifices. Mais son zèle est sans borne et toute sa confiance dans les encouragements qu'un gouvernement protecteur de l'agriculture et des arts donnera pour indemniser des entreprises utiles et naissantes qui ne peuvent se soutenir et se perfectioner que par la Bienfaisance Nationale.

D'après ces diverses considérations et autres développées au mémoire et à l'arrêté des administrations ci-devant dénommées je me résume en demandant que les ruines de la ci-devant abaye de Beauport avec toutes ses dépendances me soyent concédés an prix de l'estimation, s'élevant suivant le procès-verbal ci-joint des experts nommés à cet effet à la somme de 38.406 l. payables aux termes de la loi pour l'aliénation des Domaines Nationaux, néanmoins sans intérest ou telles autres modifications qui seront jugées convenables vu les établissements et les dépenses à faire pour la conservation du local. Aux conditions 1° d'établir des nitrières artificielles d'après les meilleurs procédés connus et dont le local sera susceptible, dans une proportion à alimenter au moins 24 cuviers de lessivage de demie queue chaque, d'y continuer la fabrication du Salpêtre, et d'instruire gratuitement dans cet art les élèves des communes du District. 2° d'y établir une savonerie et surtout une tannerie, lequel dernier établissement manque absolument dans le District de Pontrieux. 3° de prendre toutes les mesures convenables pour prévenir l'envahissement de la mer dont les progrès font craindre la dissolution de la meilleure partie de ce bien national si on n'y remedie promptement, de commencer les dits établissement aussitôt que la concession aura eu lieu et que le local sera mis à ma disposition, 4° enfin qu'à défaut de se conformer aux susdittes conditions le concessionaire sera privé de la faveur ou encouragement lui accordé par la Bienfaisance Nationale pour l'exemption des interest lesquels dans ce cas de payer conformément à la loi. Fait à Paris le 17 frimaire l'an III de la République. Signé Pierre Serel.

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Paris, le 17 nivôse, l'an III de la République une et indivisible. Observations à joindre à celles qu'a déjà adressées Serel à la commission avec ses offres d'acquisition au prix de l'estimation de la ci-devant abaye de Beauport pour y faire divers établissements utils.

District de Pontrieux – Département des Côtes-du-Nord.

Pierre Serel, préposé à l'extraction du Salpêtre de l'édifice national de Beauport à la commission d'Agriculture et des Arts.

CITOYENS,

Dans les commencements du mois de Brumaire dernier j'eu l'honneur de vous adresser quelques observations avec celles contenues au mémoire sur lequel l'administration du district de Pontrieux avoit pris une délibération et un arrêté dont copie y étoit aussi jouinte relatifs à ma demande en concession au prix de l'estimation de la ci-devant abaye de Beauport pour y former divers Etablissemens utils. A peu près à la même époque l'agent national de ce district en adressa une copie à la Convention Nationale.

J'ai fait part à la commission des armes et poudres de quelques dispositions et précautions déjà prises pour la fabrication des nitrières artificielles en lui adressant des nottes indicatives sur l'existance de quelque mine de charbon, de pierre et autres dans la ci-devant Basse-Bretagne.        .

Quelque temps après je me suis décidé à faire le voyage de Paris dans l'espérance d'accélerer une decision que je ne pouvois trop connoître tant par les dispositions à prendre et à continuer en cas qu'elle m'eut été favorable, qu'afin aussi, dans celui contraire, de ne pas rester dans l'inaction et l'incertitude et pouvoir former d'autres spéculations pour m'occuper utilement. Je pensai que l'avis et l'approbation de l'administration du Département ne pouvoit qu'ajouter plus d'autanticité à l'utilité de la concession que je demandois et des établissements que je me proposois de faire. En conséquence à mon passage à Pontrieux je lui soumis l'examen de mon mémoire et de l'arrêté du District à la suite desquels il souscrivit aussi son avis et son adhésion d'une manière favorable.

A mon arrivée ici je les remis de nouveau sous les yeux de la Con­vention en y joignant une nouvelle Pétition. Elle en a ordonné le renvoi à son comité des Finances et domaines nationaux réunis qui de son côté a demandé de nouveaux renseignemens avant de déterminer son raport.

Vous avez aussi bien voulu vous occuper avec célérité de ma Pétition en demandant au District de nouvelles informations qu'il a du vous transmettre. Je vous prie, citoyens, de les communiquer au comité des Finances avec vos observations afin d'accelerer son raport et la décision qui doit fixer mes projets et mes opérations.

La protection réel et les encouragemens dont la Convention donne chaque jour aux Arts, au Comerce et à l'Agriculture me sont un sure garant de n'être pas longtemps tenus dans une incertitude dans laquelle il me serait très préjudiciable de rester.

Un particulier de Pontrieux receveur de ce District a fait, aussitôt qu'il a connu mon départ, une soumission pour faire mettre en vente une partie des dépendances de cette ci-devant abaye, et pour ainsi dire en même tems il a adressé des réclamations et des plaintes pour faire accelerer la suitte de sa soumission qu'il dit être pour un ami. Le comité des Finances en a aussi été munis et vous pouvez égallement en avoir eu connoissance.

Je n'entre point dans le détail des raisons particulières qui les ont dictées, elles sont assez caractérisées par la manière peu assurée avec laquelle il proclame son animosité. Les divers comités sçauront les apprécier ; et les arrêtés et avis des authorités constituées d'un district et d'un département et les attestations d'une municipalité présenteront surement aux législateurs plus d'autanticité que les prétentions d'un individus. Ils examineront avec impartialité ma demande et péseront dans leur sagesse l'encouragement que les arts et l'agriculture peuvent trouver dans l'ensemble de ce local et l'exemption du feu des enchères, avec les avances que les entrepreneurs seront obligé de faire pour sa conservation, pour en disputer et en arracher une bonne partie à l'incursion des vagues et pour la formation de divers établissemens avant de pouvoir en retirer aucun fruit. Je ne parle pas du nombre d'individus auxquels ces divers travaux pourront procurer des moyens de subsistance.

Les différens établissemens s'y multipliront à mesure que le commerce s'y ravivra et que les circonstances permetteront aux spéculateurs d'espérer pouvoir retirer une juste récompense de leurs pei­nes et de leurs sacrifices. Ce puissant motif réuni au bien général qui doit en résulter a toujours déterminé les entrepreneurs sous un Gouvernement protecteur de l'industrie, et la liberté dont cette dernière doit jouir de s'ettendre ou de se resserer suivant des circonstances impérieuses en sera toujours aussi le principal motif, l'éner­gie et le succès.

Tels sont, citoyens, les nouveaux détails que j'ai cru devoir encore vous adresser en vous priant de contribuer à accélérer une décision dont je vais attendre le résultat à mon domicile ; dans la crainte qu'il ne prolongea trop mon séjour en ce païs ou la réunion des connoissances et des artistes m'avoit en partie attiré, pour m'entourer de leurs lumières. Pierre Serel.

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