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LE PARDON DE BERHET

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La Roche-Derrien possède dans sa campagne une petite chapelle dédiée à Notre-Dame de Pitié ; elle fut construite, dit-on, en mémoire de la bataille de 1347 et l'on montre à côté un if portant encore le nom d'If de Charles de Blois et rappelant l'endroit où ce pieux et valeureux prince fut fait prisonnier. Ce modeste sanctuaire demeure l'objet d'assez nombreux pèlerinages.

A quelques lieues au sud de la Roche-Derrien s'élève dominant tous les alentours la chapelle de Notre-Dame de Confort en la paroisse de Berhet. C'est un lieu célèbre de dévotion. Comme l'indique son nom ce sanctuaire appelle à lui les malheureux qui viennent y chercher quelque consolation ; ce que rappelle d'ailleurs l'inscription gravée près de l'autel : Pour tous vos maux en ce lieu aurez confort.

L'église ou chapelle Notre-Dame de Confort à Berhet (Bretagne).

Commencée en 1523 par Jean du Perrier, seigneur de Coatconian en Berhet, et terminée en 1537, la chapelle de Confort fut consacrée en septembre 1549. C'est un édifice rectangulaire dont le chevet renferme une merveilleuse rose de style flamboyant. Les autres fenêtres semblent former au nord de grosses larmes contournées dans leur tympan, tandis qu'au midi elles présentent des fleurs de lys ; nous verrons à l'instant l'explication de cette originale ornementation.

Un grand luxe de décoration distingue cette chapelle : porche, contreforts, frises extérieures et intérieures, tout est couvert de sculptures que nous regrettons de ne pouvoir décrire. Entre choses singulières on remarque sur l'une de ces frises une femme d'un orgueilleux embonpoint, pieds et poings liés, tournant sur elle-même ; quand elle se présente au retour ce n'est plus qu'un maigre squelette. On veut y voir l'image de la transformation qui, selon quelques vieux Bretons à l'esprit chagrin, attendait la Bretagne après son union à la France, et c'est pourquoi les larmes correspondent aux fleurs de lys dans le tympan des fenêtres.

L'autel couvert du blason des sires du Perrier est orné d'un retable sculpté de la renaissance. Au-dessus de ce retable un groupe en haut relief représente l'Annonciation de la plus singulière façon : Marie, à genoux sur un prie-Dieu, a les traits et le costume de la duchesse Anne de Bretagne ; devant elle l'ange Gabriel porte le manteau royal, la robe, les cheveux longs et bouclés du roi de France Charles VIII et, chose incroyable mais parfaitement exacte, au lieu du lys symbolique, il présente à la Vierge... une quenouille. C'est toujours la même allusion malveillante à l'union de la Bretagne à la France. Et comme si on avait craint de n'être pas compris, au-dessous de ces figures brille un écusson aux armes du roi de France.

Il est bien regrettable qu'on ait fait disparaître de cette jolie chapelle le jubé, qui séparait jadis le chœur de la nef, et la Roue-Sainte, symbole de l'instabilité des choses humaines. C'était une roue dont le cercle extérieur se trouvait garni de clochettes ; on la mettait en mouvement pendant certaines parties de la messe, et les pèlerins aimaient à la faire tourner quand ils visitaient le sanctuaire ; représentation de la vie agitée de l'homme, elle portait ailleurs le nom de Roue de fortune et plusieurs autres chapelles de Basse-Bretagne en possèdent encore.

Dès le XVIème siècle le pardon de Notre-Dame de Confort se célébrait le dernier dimanche de septembre.

Les souverains Pontifes lui ont accordé de nombreuses indulgences. Aussi ce pardon, sans offrir de particularités bien saillantes, attire-t-il néanmoins une grande affluence de pèlerins. Tant d'âmes en ce monde ont besoin d'être consolées et soutenues par Celle qui reconforte les affligés.

(Abbé Guillotin de Corson, 1902).

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