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L'EGLISE NOTRE-DAME DE BODILIS |
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Si l'église Notre-Dame de Bodilis ne possède pas l'un de ces ensembles d'annexes qui ont fait la célébrité de Guimiliau, Lampaul, Saint-Thégonnec et Pleyben, elle est cependant l'un des édifices les plus importants du pays de Léon. Sa sacristie monumentale et son riche mobilier ajoutent encore à son intérêt [Note : Les notices publiées jusqu'ici sur l'église de Bodilis ont utilisé un relevé des archives paroissiales dressé à la fin du XIXème siècle par Frère Columban des Écoles chrétiennes suivant les uns, par l'abbé Rolland, aumônier des Frères de Quimper, suivant les autres. Or, ce relevé est fort incomplet ; et il est curieux que les différents auteurs, devant les lacunes qu'ils rencontraient, ne se soient pas reportés aux originaux conservés actuellement à l'étage de la sacristie, sous la charpente. En particulier, les comptes de la construction de la sacristie, par l'architecte bien connu Christophe Kerandel, existent au complet, ainsi que le marché du retable de saint Joseph exécuté par le sculpteur landernéen Maurice Le Roux, actes non mentionnés dans l'extrait fait au XIXème siècle. Le détail des travaux importants exécutés au XVIIème siècle est également indispensable pour identifier et discriminer des campagnes très rapprochées].
Historique. — L'on ne sait rien des origines de cette église, ancienne chapelle, puis trêve de Plougar avant de devenir église paroissiale après le Concordat. A la fin du XVème siècle et au début du XVIème siècle, c'était un lieu de pèlerinage très fréquenté et les donations y affluaient. En 1533, un accord intervint entre François de Tournemine, seigneur de Coetmeur, et l'évêque de Léon au sujet du droit de visite ; c'est donc vraisemblablement là la date de son érection en église tréviale.
Dans le troisième quart du XVIème siècle, en 1564, débuta la construction de l'édifice que nous voyons actuellement ; mais, à peine était-il achevé, que l'on commença à l'agrandir en élevant en 1574 sur son flanc sud une vaste chapelle. Quelques années plus tard, en 1583, les tréviens, désirant construire, comme leurs voisins de Landivisiau, un porche monumental, firent à ce sujet accord avec René de Kergorlay, seigneur de Crechgaribot et du Plessix, dont les armes timbraient le porche à démolir ; le nouveau fut terminé en 1601 (Archives du Finistère, 23 G 1 à G 3).
Les dons continuaient à affluer, et notamment, par testament du 15 janvier 1616, François du Bourg légua six livres tournois pour l'embellissement du service divin et, le 14 septembre 1623, le chapitre de Léon accorda quelques reliques pour être déposées dans les nouveaux autels qui devaient être bénis.
Au milieu du XVIIème siècle, l'on agrandit considérablement l'église. L'on abattit toute la longère nord et l'on augmenta de ce côté l'édifice d'un double bas-côté ; les dates de 1653 sur l'une des portes et de 1657 sur l'une des poutres confirment l'ampleur des travaux. L'on augmenta également l'église au sud en prolongeant en 1659 la chapelle de 1574 jusqu'au porche. Le Père Cyrille Le Pennec, carme de Saint-Pol-de-Léon, écrivait en 1647 que, si l'église fut ainsi « merveilleusement embellye selon la direction du recteur, noble et vénérable Claude de Kermenou », c'est en raison de l'affluence du peuple qui la fréquentait aux solennités de la sainte Vierge, « ce dévot lieu étant parmis les Léonais en singulière vénération et respect » [Note : L'opuscule du Père Cyrille Le Pennec, imprimé à Morlaix en 1647, a été incorporé par Miorcec de Kerdanet, qui possédait l'un des très rares exemplaires, dans son édition de la Vie des saints de la Bretagne-Armorique de Frère Albert le Grand. Cette édition fut, publiée à Brest en 1837 chez P. Anner et fils, 54, rue Royal].
En 1663, l'on reconstruisit le quatrième pilier du côté de l'épître, auquel était fixé le jubé, pilier qu'il fallut d'ailleurs reconstruire en 1670, « après perquisition de son assise » (Archives paroissiales, comptes de 1663 et 1670). En cette dernière année, Christophe Kerandel, maître architecte, fit divers travaux à l'église, et notamment, aidé de Jean Le Roy, dit La Pierre, son compagnon, et de Pierre Vilart, modifia le pignon de la grande chapelle sud éclairant le jubé. Une porte y fut alors percée, assez malencontreusement d'ailleurs, et les fenestrages refaits (Archives paroissiales, comptes de 1670).
En 1677, ce maître architecte soumettait aux tréviens le dessin de la sacristie monumentale, que ceux-ci lui avaient demandée, et se rendait à Trefmaouezan pour choisir la carrière d'où l'on tirerait la pierre nécessaire. Les travaux de maçonnerie commencèrent en 1679 et furent terminés en 1684, époque où l'on acheta en Cornouaille le bois destiné à la charpente, dont l'exécution fut confiée à Alain L'Horleach, charpentier. La couverture fut exécutée en 1686, par Noël Le Batet et son compagnon ; puis, en 1687, l'édifice fut plombé par Guillaume Le Roux, de Kerfeunteniou, la vitrerie posée par Gelin, vitrier de Lesneven, et, enfin, la croix mise en place par François Le Rest, maréchal, qui terminait ainsi les travaux de l'église actuelle.
Depuis, le clocher fut restauré en 1714 sous le rectorat de messire René de Moucheron, recteur de Plougar, et plusieurs réparations opérées, dont celle, assez peu soignée, de la chapelle Saint-jean-Baptiste.
Plan. — Primitivement, l'église comportait une nef de six travées avec bas-côtés, précédée d'un clocher-porche et terminée par un chœur à chevet polygonal.
Au droit de la cinquième travée, il y avait deux ailes formant faux transept. Au nord, en effet, les corbelets supportant le long des grandes arcades la sablière de l'ancien bas-côté n'existent que dans les quatre premières travées. Ainsi que nous venons de l'indiquer, ce plan fut profondément modifié par les adjonctions de la fin du XVIème s, et du XVIIème siècle, qui lui donnèrent un aspect irrégulier.
Intérieur. — L'église est du type à nef obscure. Les deux voussures des grandes arcades et de celles séparant les chapelles sud sont bien moulurées et pénètrent directement dans les colonnes lisses leur servant de supports. Celles-ci, comme dans beaucoup d'églises bretonnes, ont leurs bases circulaires reposant sur un haut socle également circulaire servant de banc ; les deux premières au nord de la nef ont un diamètre supérieur à celui des autres (0m66 contre 0m58). Il est à remarquer qu'en bas de l'église, la première arcade, probablement à la suite d'une erreur d'implantation, retombe sur une colonne engagée dans le pignon ouest, présentant un décrochement tout à fait insolite. Également, la grande arcade de la cinquième travée du côté de l'épître a sa voussure ne correspondant plus au départ de la colonne refaite en 1670. Dans le bas-côté nord, rebâti au XVIIème siècle, les différentes chapelles ne sont pas séparées par des arcades, mais par des architraves reposant sur des colonnes.
Une seule porte est décorée intérieurement, celle donnant accès à la sacristie. De type classique très simple, les deux pilastres qui l'encadrent portent un entablement sur lequel se lit l'inscription : « IESU-1680-MARIA » ; sa porte en bois est celle d'origine. Par suite de la construction antérieure du porche, une partie de sa décoration extérieure apparaît dans la chapelle adjacente à l'est.
A l'exception de la petite chapelle nord s'ouvrant sur le chœur du côté de l'évangile, qui est voûtée sur croisée d'ogives, tant la nef que les bas-côtés sont couverts par un lambris apparent avec entraits et sablières. Les sablières du XVIème siècle, ainsi que les têtes des blochets, sont très finement sculptées. On retrouve notamment sur les premières une scène de labourage semblable à celle de Sainte-Marie du Menez-Hom, une scène d'ivrognerie également visible à Saint-Thomas de Landerneau, et divers éléments décoratifs Renaissance à rapprocher de ceux de l'ossuaire de Pencran. Parmi les têtes de blochets, mentionnons une belle statue de la Madeleine, ainsi qu'un ange abritant, le groupe de la Visitation. Il semble que ces sablières aient été sculptées par les artistes qui travaillèrent à la décoration de la chapelle de Kerjean. Les sablières et entraits du XVIIème siècle, également très décorés, ne portent pas de scènes figurées, mais des palmettes et autres motifs décoratifs. Plusieurs des entraits sont datés et ainsi d'un grand secours pour l'étude du monument. Dans le bas-côté sud, l’un porte : « DOMUS MEA DOMUS ORACION 1574 » ; celui de la chapelle neuve : « DOMUS. MEA. DOMUS. ORATIONIS. 1659. M. IAN. KERGUELEN RECTUR-M. Y. GAL. CURE. A. G. C. B. FABRIQUES. ». Dans le bas-côté nord, l'un porte la date de 1657.
Mentionnons, enfin, parmi les sculptures d'attache, deux angelots se tenant par la main et formant cul-de-lampe, ainsi qu'un bénitier Renaissance sur le second pilier sud et un grotesque au départ de l'ancien jubé encastré dans le quatrième pilier.
Extérieur. — Comme celui de Lambader en Plouvorn, le clocher-porche avait sa base ouverte sur ses quatre faces par quatre arcades brisées avec accolades décorées de choux frisés et amorties par un fleuron. Lors de la restauration de 1714, l'arcade ouest dormant sur la route a été bouchée, ainsi que l'indique l'inscription : « V(enerable) et D(iscret) M(ess)I(re) R. DE MOUCHERON. R(ecteur) DE PLOUGAR 1714 ». Au-dessus des arcades, comme à Saint-Jean-du-Doigt, les couloirs joignant les escaliers intérieurs sont ajourés. Enfin, l'étage du beffroi et la flèche cantonnée de quatre clochetons qui le surmonte sont nettement de caractère normand. Si ce clocher est moins directement inspiré du Creisker que celui de Lambader, il n'en demeure pas moins dans la ligne du grand édifice sanpaolitain et de Notre-Dame-du-Mur.
Sur le contrefort sud-ouest, une inscription en caractères gothiques, malheureusement extrêmement usée, permet de lire encore : « Le VIème jour d'octobre m VcLxx fust (commencée ceste tour?) ». La porte Est donnant accès à l'église a ses voussures décorées de pampres et, au bas du piédroit gauche, l'on voit un petit marmouset très semblable à ceux du porche de Landivisiau (1554-1559) et montrant l'identité de l'atelier.
Sur le rampant sud du pignon ouest, un angelot tient une banderole malheureusement fruste ; il en est de même de celle tenue par un autre angelot formant le sommier du gable de la fenêtre voisine et coupant curieusement le pinacle.
Le porche qui fait suite, construit de 1586 à 1601, est, au contraire, entièrement classique. C'est, avec ceux de Saint-Thégonnec et de Pleyben, le seul qui ait ses parois latérales extérieures sculptées. Ici, des colonnes ioniques posées sur un stylobate supportent un entablement surmonté d'un attique et d'une frise. L'arcade extérieure du porche a sa voussure interne reposant sur deux de ces colonnes cannelées et baguées, imaginées par Philibert Delorme, et sa clef est décorée d'une magnifique feuille d'acanthe. Deux colonnes extérieures supportent l'entablement portant la date de 1601, au-dessus duquel s'élève le gable décoré d'une niche qui abrite, sous un dais un peu lourd, une statue en kersanton de vierge mère. Les contreforts d'angle, un peu massifs, abritent les deux statues, également en kersanton, d'un groupe de l'Annonciation et un Sauveur du monde.
A l'intérieur, voûté sur arcs ogives avec liernes, court, sous les statues des apôtres, une frise comportant en fort relief une série de cartouches séparés de cariatides empruntées aux ouvrages de Du Cerceau, Le l'autre et Dorigny.
La porte unique donnant accès à l'église est celle du porche primitif. En kersanton, elle porte la date de 1570, est naturellement inspirée de celle de Landivisiau, et due, sans nul doute, au même atelier landernéen. Comme dans cette dernière, son archivolte, amortie par un galon plat en accolade, est décorée de statuettes de saints, mais d'un canon supérieur à celui du modèle. La porte en bois, datée de 1669, fut exécutée par Christophe Le Merdy, maître menuisier ; elle a été restaurée en 1906.
Les pignons des trois chapelles qui font suite, avec leurs grands gables, sont de conception encore toute gothique, comme d'ailleurs les remplages des fenêtres, mais avec des contreforts classiques, ainsi que la porte édifiée en 1671 dans la chapelle de 1574. Il est extrêmement regrettable que les fenêtres n'aient pas été percées dans l'axe des pignons.
A l'extrémité du bas-côté sud, la chapelle Saint-Jean-Baptiste a été réparée sans grand soin, ainsi que le montrent les armes, encastrées à l'envers, des de Lestang : « Écartelé aux I et IV : d'or à la coquille de gueules (de Lestang), aux II et III : losangé d'argent et de sable (du Rusquec) ».
Vient ensuite le chevet, du type à noues multiples, créé par l'architecte morlaisien Philippe Beaumanoir. Sur le contrefort sud-est, un angelot tient une banderole sur laquelle est inscrite la date de 1564, même date qu'à Pleyben, dont l'abside offre d'ailleurs, avec celle de Bodilis, une grande ressemblance. Dans les deux édifices, les trois rampants des gables, décorés de crochets et amortis par un fleuron gothique, sont ajourés de mouchettes, et, au-dessous de l'appui des fenêtres, court une frise de rosaces ornées de mascarons empruntés à la tour de Saint-Mathieu de Morlaix, commencée en 1548 par Yves Croazec.
Toute la longère nord a été refaite, ainsi que nous l'avons mentionné, au milieu du XVIIème siècle. Ses contreforts classiques sont décorés de niches à fronton circulaire, imitées de celles de Lanhouarneau, et deux portes de style également classique y donnaient accès. Celle voisine de la sacristie, en plein cintre avec entablement et fronton courbe, a été obstruée dans la suite ; elle porte l'inscription : « F. MADEC. I. PENGUILLY. L (ors). F.(abriques) ». L'autre porte, percée près du clocher, est en anse de panier avec fronton triangulaire. Elle porte la date de 1653 et a ses pilastres amortis par deux personnages dont les bras sont remplacés par des spirales.
Sur ce bas-côté s'ouvre la sacristie, du type à deux étages et de plan rectangulaire avec chevet à trois pans. Sensiblement contemporaine de celle de Lampaul-Guimiliau, elle offre avec cette dernière une grande similitude. Toutefois, la plus grande richesse de sa corniche, sa toiture en forme de carène renversée, et le fait que la séparation de ses deux étages ne soit pas soulignée par un cordon saillant, mais seulement par des niches sur ses contreforts, lui donne une plus grande élégance qu'à Lampaul. C'est là un édifice qui fait le plus grand honneur au bon architecte léonard Christophe Kerandel, qui construisit quelques années plus tard la sacristie de la Martyre (1697-1699). Elle porte à l'intérieur l'inscription : « F. HIR. A. HERGOUARCH. FABRIQUES 1681 », et à l'extérieur les dates de 1682 et de 1686, avec les noms et initiales de diverses fabriques.
Mobilier. — Il est fort important et comprend cinq retables, une chaire, des fonts baptismaux et diverses statues.
Retable du maître-autel. — Le retable du maître-autel, les chaises des célébrants, et, en fait, toute la décoration du chœur, furent adjugés, le 8 juillet 1695, moyennant 2.676 livres, à Guillaume Lerrel, maître sculpteur à Landivisiau [Note : Abbé Antoine Favé, Un procès d'art à Bodilis, dans Mémoires de la Société archéologique du Finistère, t. XXVII, 1900, p. 255-272], qui avait exécuté en 1683 avec son père, François, la chaire de Saint-Thégonnec et venait de terminer avec le sculpteur morlaisien Alain Castel le baptistère de Roscoff.
Le retable comprend deux parties : l'une, au-dessus de l'autel, comprend un pavillon central couvert d'un dôme surmonté du Christ de la Résurrection et décoré de quatre panneaux ; sur la porte du tabernacle, le Sacrifice d' Abraham et au-dessous les pèlerins d'Emmaüs, à droite la Manne, à gauche David recevant les pains de proposition. Deux panneaux en ailes représentent respectivement la Manducation de l'agneau pascal et la Cène. Deux autres panneaux se développent de chaque côté sous les appuis des fenêtres latérales, représentant, à gauche, la sainte Vierge et les ecclésiastiques ; à droite, saint Jean-Baptiste et les laïques.
Surmontant ce premier retable, un second comprend quatre colonnes supportant un entablement et encadrant, au centre, un taldeau assez étroit et sur les ailes deux niches abritant les statues de saint Pierre et de saint Paul. Entre les fenêtres latérales et les chapelles adjacentes au chœur, deux niches renferment les statues de saint Paul-Aurélien, patron du diocèse, et de l'ange gardien. Le retable fut mis en place en 1699 et sa réception prononcée le 7 avril 1701 par Nicolas Renard, chef de l'atelier de sculpture du port de Brest, qui critiqua à juste titre les grandes statues laissant fort désirer comme proportions et comme drapés. Par contre, la sculpture des guirlandes de fleurs, des statuettes du Christ et des anges, ainsi que de plusieurs des panneaux, confirment la maîtrise de l'artiste. Marché pour le tableau fut passé avec Dujardin, de Nantes, et les peinture et dorure furent confiées à Clérant et Fourguelen, respectivement de Saint-Pol-de-Léon et Landerneau, par marché du 30 juillet 1705.
Autels latéraux. — Les retables des deux chapelles contiguës au chœur et dédiées à la sainte Vierge et à saint Jean-Baptiste sont certainenant dus à un même artiste. Chacun comprend une niche central, accostée de quatre panneaux sculptés et dont la corniche supporte au centre un petit tableau, et sur les ailes deux niches abritant des statues. Ces deux œuvres, dont on ignore le nom du sculpteur, furent vraisemblablement exécutées vers 1623. Les statues de la sainte Vierge et de saint Jean-Baptiste sont d'excellente facture.
Le retable du Rosaire fut exécuté en 1669 par le sculpteur landernéen Maurice Leroux, qui avait sculpté en 1664 le retable du Rosaire de Crozon et en 1668 celui de Locronan, d'ailleurs assez faible ; le tableau actuel est signé d'Yves Quintin. Le retable de l'autel Saint-Joseph lui faisant pendant fut commandé également à Maurice Leroux en 1674 pour le prix de 650 livres (Archives paroissiales, comptes de 1674), la peinture coûta 685 livres.
Ainsi que dans beaucoup d'autels léonards, la sculpture des ornements est, dans ces deux derniers retables, très supérieure à celle des figures.
Chaire. — En bois des îles, elle fut exécutée en 1744 par François de Lesquelen.
Fonts. — Les fonts baptismaux, dont la cuve en marbre a un couvercle de cuivre, sont surmontés d'un lourd dais hexagonal de style classique en pierre. Six colonnes portent un entablement coiffé d'un dôme amorti lui-même par un double lanternon, où est perceptible l'influence de Berven. L'entablement est creusé de douze niches séparées par des pilastres cannelés et renfermant, ainsi que les ouvertures du lanternon, quelques statues disparates du XVIème siècle : sainte Trinité, les évangélistes et les docteurs d'Occident.
Divers. — Parmi les autres objets mobiliers, mentionnons une Descente de croix du milieu du XVIème siècle de facture populaire, une statue de l'homme de douleur du XVIIème siècle et un ange porte-lutrin du XVIIème siècle, nettement inspiré du Bernin [Note : Rappelons, par exemple, l'ange si remarquable, sculpté en 1669 par le grand artiste pour l'église S. Andrea delle Fratte à Rome].
De la riche orfèvrerie mentionnée dans les comptes, il ne subsiste malheureusement rien.
BIBLIOGRAPHIE. - Abbé Abgrall, Bodilis. Livre d'or des églises de Bretagne, 11ème livraison, août 1897, Rennes, Édition d'art. — Chanoines Peyron et Abgrall, Bodilis, dans Bulletin de la Commission diocésaine d'architecture et d'archéologie du diocèse de Quimper et Léon, année 1903, p. 176-192. — R. Couffon, L'architecture classique au pays de Léon, dans Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, t. XXVIII, 1948, p. 23-101. -- J. Le Goaziou, Bodilis, dans Bulletin de la Société d'études artistiques, littéraires et scientifiques du Finistère, 20ème année, 1950, p. 3-17.
(René Couffon).
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