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L'EGLISE DE BODILIS

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Non loin de Landivisiau, au nord de la vallée de l'Elorn, dans un paysage de pins et de garennes se dresse, importante, l'église de Bodilis, ancienne trêve de Plougar dont elle a supplanté rapidement l'Eglise paroissiale.

Le contraste entre la petitesse du bourg et l'ampleur du monument est frappant. M. Le Guennec donne étymologiquement la définition suivante de Bodilis : BOT-ILLS, Bouquet d'arbres. Pour Toscer (le Finistère pittoresque), Bodilis veut dire Bois de l'Eglise. Messieurs les chanoines Peyron et Abgrall citent dans leur opuscule sur Bodilis le texte suivant : d'après M. Le Guen (Le Guen - Bulletin de la Société Archéologique, Finistère, tome 15, page 141), un monastère fondé par Saint Paul au lieu encore appelé Mouster-Paul fut à l'origine de cette paroisse, ancienne trêve de Plougar, l'église dédiée à la Sainte Vierge se trouve citée en ces termes dans la notice du Père Cyril Le Pennec (Albert Le Grand, édition Kerdanet, page 506).

« Dans Plougar, dit le Père Cyril Le Pennec [Note : La notice du Père Le Pennec sur les Eglises dédiées à N.-D. dans le diocèse du Léon a été imprimée à Morlaix en 1647], se voit de bien loin l'église trêviale de Notre-Dame de Bodilis, placée sur une colline assez dominante, elle est magnifiquement construite et a été ces dernières années merveilleusement embellie selon la direction de nobles et vénérables personnes, Messire Claude de Kermenou, recteur de la susdite paroisse. Le concours et l'affluence du peuple qui la fréquente aux solennités de la Sainte Vierge est très remarquable et dénote que ce dévot lieu est parmi les Léonnais en singulière vénération et respect. » (Albert le Grand).

D'après le relevé d'archives fait par Frère Colomban des Ecoles chrétiennes de 1897 à 1900 [Note : M. le Chanoine Abgrall signale, lui, un relevé fait par l'abbé Rolland, aumonier des Frères de Quimper], relevé qui se trouve encore au presbytère de Bodilis, c'est le 28 Octobre 1429 que Jean V, Duc de Bretagne, porte édit daté de Rennes concernant l'octroi de la foire annuelle du village de Coal-Sabiec, près de Bodilis.

Le 10 Juin 1492, le Sieur Dourguy, Seigneur de Lamber, est autorisé à placer ses armes dans un vitrail de l'église trèviale de Bodilis, à condition d'entretenir ce vitrail et parce qu'il n'aura ni tombe, ni droit de tombe et ne fera aucune innovation dans ladite église.

Les textes qui précèdent permettent de déterminer certains points précis : existence d'une église antérieure à l'édifice actuel dont aucune partie ne semble remonter au delà de 1567, la richesse de cette Eglise trêviale bien située en un pays intensément religieux, tout près d'une foire importante et dont les pardons, qui se célèbrent à l'Ascension et au 15 Août, attiraient de nombreux fidèles. Pendant 250 ans, les dons, rentes et legs de toutes sortes [Note : D'après une pièce des archives du Conseil de Fabrique de 1640, l'Eglise tréviale de Bodilis possédait, à ce moment, une quantité considérable de rentes datant depuis un temps immémorial] vont permettre à un conseil de fabrique, singulièrement actif de construire, modifier et d'aggrandir sans cesse tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, Notre-Dame de Bodilis.

Nous allons essayer de dater rapidement les principales phases de cette construction.

La date portée par la quatrième poutre de la nef nous permet, d'affirmer qu'en 1567 celle-ci était terminée. Le chœur semble de la même époque. En 1570 le portail et le clocher sont construits. En 1574, construction de la première partie du collatéral sud. 1601 date le porche extérieur. En 1623, sur la requête de M. le Chanoine de Kérenguen, le chapitre de Léon accorde quelques parcelles du chef de Saint Pol et du bras de Saint Laurent pour être déposés dans les autels qui doivent être bénis dans l'Eglise de Bodilis.

1633, fondation de la Confrérie du Rosaire.

Les travaux continuent sans doute en 1653, car une barrique de vin est achetée à Landerneau, moyennant 60 livres. Elle sert à arroser la collation des braves gens qui dans le cours de l'année viennent faire des charrois pour l'église.

1657, édification du collatéral nord.

En 1659 on aggrandit le collatéral sud.

En 1665, pavage de l'église.

En 1670, réparations considérables. Christophe Grandet, architecte.

En 1674-1675, mise en place du rétable de Saint Joseph.

En 1677, signalons que 12 prêtres desservent l'église.

Le 10 Juin 1690, le Sire de Dourguy, Seigneur de Lamberre est autorisé à placer ses armoiries dans un vitrail de Bodilis.

En 1693, Texier construit le maître-autel.

En 1695, adjudication du rétable du maître-autel, obtenu le 22 Septembre par Guillaume Lerrel, sculpteur à Landivisiau. C'est à ce Lerrel (ou à ses frères) que nous devons la chaire de Saint-Thégonnec. Ce grand artiste appartenait à une famille célèbre, dont le renom fut considérable et les œuvres nombreuses dans le Léon.

En 1698, on verse un acompte de 400 livres à Lerrel.

En 1700, Bodilis paie une taxe de 18 livres 15 sols pour avoir le droit de porter ses armoiries sur ses bannières.

En 1701, l'Errel a exécuté inexactement le travail commandé. Emporté par son talent, il a augmenté considérablement et son œuvre et son prix, d'où un procès d'art. Tout s'arrangera d'ailleurs et le travail sera finalement accepté et payé.

1704, déplacement du jubé.

1705, dorure et peinture du maître-autel.

1708, achat de cloches.

1718. réparation de l'horloge.

1744, la chaire à prêcher, en bois des îles, est installée. Le travail est exécuté par François Lesquelen.

1773, pillage des archives. 2.400 livres Sont enlevés au trésor [Note : Il nous semble d'ailleurs que l'armoire-coffre qui avait contenu la somme est celle existant encore au 1er étage de la sacristie, qui porte encore des traces d'effraction].

1775, malgré cette perte le 14 Mai, achat d'une lampe en argent commandée à Landerneau sur le modèle de celle de Guiclan : coût : 1.030 livres. Les temps étant de plus en plus troublés, le 30 décembre, le sacristain est constitué gardien de la sacristie et devra y coucher du 1er Novembre au 30 Avril. Il recevra 3 livres pour sa bravoure.

1784, la grande cloche est mise dans son plomb.

En 1789, signe des temps ! Hervé Miossec reçoit 3 livres pour avoir effacé les armoiries en dehors et, en dedans de l'Eglise. La tourmente révolutionnaire s'accentue. En 1793, M. Mével, recteur, refuse de prêter serment et est obligé de s'enfuir. Cependant, malgré cela, en 1794 la couverture du temple de l'Etre suprême est refaite.

1815, la foudre tombe sur la tour et ébranle l'Eglise. Grosses réparations.

1836, le département accorde un secours pour achat du paratonnerre.

1843, réparations de la toiture et le pavage est refait en pierre de Locquirec.

1845, Michel Pondaven restaure deux autels.

1858, on achève les Fonts Baptismaux.

Depuis cette époque peu de modifications ni d'événements marquants. Signalons cependant le classement du monument le 19 Novembre 1910.

Une grande tempête, en Décembre 1950, a endommagé la croix et le paratonnerre.

Disons, pour terminer cette brève étude historique que Messieurs les Chanoines Abgrall et Peyron donnent comme Seigneurs de Bodilis :

« Dourguy, Seigneur de Lambezre ; de gueules à 6 besants d'or 3 3 et un annelet d'argent au premier canton (alias en abymé).

Lambezre, Seigneur du dit lieu en Bodilis, d'argent à 6 macles d'Azur, un écu de gueule en alyme.

De l'Estang, Seigneur du dit lieu Plougar, écartelé au 1 et 4 d'or à la coquille de gueules qui est de l'Estang, aux 2 et trois losangé d'argent et de sable qui est Rusquec.

Sarsfield, Seigneur de Creachcaribot, partie de gueules et d'argent, à la fleur de lys de l'un en l'autre alias chargé sur le haut, d'une étoile d'Azur au canton d'argent chargé d'une main dextre de carnation posé en pal : Devise : VIRTUS NON VERTITUR. Famille irlandaise naturalisée sous Louis XIV, vers 1700.

Sparler, Seigneur de l'Estang de gueules à l'Epée d'argent en bande garnie d'or la pointe en bas. Devise : AESTAS ET FRIGORIS EXPERS ».

Dans nos recherches nous n'avons retrouvé que les écussons du Sieur de L'Aunoy de L'Estang, façade du presbytère et ceux de L'Estang, seigneur de Plougar, à la clef de voûte de la chapelle de Notre-Dame de Bodilis. A l'extérieur, inversé, nous avons retrouvé le même écusson qui se trouve à l'angle de la chapelle sud.

Le monument actuel présente grossièrement la forme d'un rectangle, clocher, chevet du chœur faisant saillie, la sacristie étant accolée au côté nord de l'église [Note : Longueur dans l’œuvre, 31 m 35, largeur au faux transept, 20 mètres].

Le clocher porche date du 6 Octobre 1570 [Note : M. Couffon (Bulletin de la Société Histoire et Archéologie de Bretagne, tome 28-1948, page 36)]. Il est ouvert sur deux côtés seulement, le côté ouest ayant été bouché. La hauteur totale du clocher est de 38 m. environ, la tour faisant 23 m. 60.

Le prototype de ces clochers porches, extérieur au reste de l'édifice, est celui de Lochrist et Plounévez-Lochrist dont la partie inférieure remonte peut-être à la fin du 12ème siècle.

D'autres clochers présentent cette particularité dont Lambader, Lampaul-Guimiliau, Landivisiau, Plounéour-Ménez, Sizun, tous dans le Léon.

Dans le Morbihan : Saint-Jean-Brevelay, Guern, Pluméliau, Persquen, Malguénac, Séglien.

Nous n'en connaissons pas dans les Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor).

Nous nous permettons de citer ici, M. Couffon :

« Le clocher de Bodilis, que tous les archéologues bretons ont daté du 15ème siècle, fut fondé, d'après les inscriptions en lettres gothiques sculptées à sa base, le 6 Octobre 1570, La porte donnant sur la nef est ornée d'une belle guirlande de pampres agrémentée non seulement d'animaux variés, mais également près de sa base, d'un amusant marmouset contemporain de ceux des culs de lampe du porche de Landivisiau et certainement du même atelier. Il confirme ainsi pleinement la date de cette œuvre distinguée qui est, par conséquent, le dernier clocher de style gothique édifié en Léon ».

Ajoutons qu'au-dessus de cette porte une sirène, formant culot, supporte une statue mutilée : Saint Marc.

La croisée d'ogive du clocher a été détruite probablement lors de l'écroulement de la partie haute de la flèche, frappée par la foudre à plusieurs reprises. La destruction daterait du début du 18ème siècle. Cette croisée d'ogive était supportée aux angles de la tour, par des culots à personnages. Un bénitier gothique en kersanton à la droite de la porte d'entrée.

La tour possède une seule baie, étrésillonnée par des traverses horizontales, et flanquée de chaque côté de baies aveugles amorties par des arcadures en mîtres, l'encadrement de ces baies aveugles est formé de pilastres et non de colonnes, par contre l'ébrasement de la baie centrale, elle, est constituée de colonnettes, statue de la Sainte Appoline au contrefort sud-ouest.

Des contreforts obliques, aux angles extérieurs, droits aux angles intérieurs, contrebutent la tour [Note : Messieurs les Chanoines Abgrall et Peyron, dans leur étude sur Bodilis, déclarent à ce sujet qu'il y a quelques points de ressemblance entre Bodilis et Saint-Jean-du-Doigt, opinion très contestable, des différences considérables existant entre les deux monuments ; deux baies à la tour de Saint-Jean, une à Bodilis ; contreforts disposés en oblique à Bodilis et droits à Saint-Jean ; flèche importante, en pierre, à Bodilis, flèche de petite importance, en charpente, recouverte de plomb à Saint-Jean. La flèche de Saint-Jean a été foudroyée en Janvier 1924]. Une galerie ajourée court dans l'épaisseur de la tour et dessert l'escalier en vis, montant à la plate-forme. Cet escalier débutant à l'angle sud-est de la tour passe par l'angle sud-ouest et aboutit à la plate-forme par l'angle nord-ouest (notons que l'escalier du Kreisker passe également par 3 angles). Une balustrade gothique — flamboyante, court tout autour le plate-forme. Quatre gargouilles d'angles l'ornent. Au milieu de chaque face, une gargouille supplémentaire complète l'ensemble.

La flèche qui surmonte la tour est montée sur pendentifs. Les clochetons d'angle sont reliés à la flèche par des traverses horizontales, comme aux clochers de la cathédrale de Saint-Pol, le Kreisker, Lambader et Sizun. Ces clochetons sont carrés et amortis par des flèches, gables, et pinacles d'angle,

Les flèches des lucarnes médianes sont seulement simulées, elles sont complètement soudées à la flèche et ne s'en détachent pas. Les boudins de celles-ci sont dépourvus de crochets. Dans son aspect général la flèche de Bodilis, écourtée par la foudre, et mal reconstruite, manque d'élancement et d'élégance (écourtée de 3 m.) [Note : A l'origine le clocher, au total faisait 41 mètres].

 

LE PORCHE.
Le porche de Bodilis daté de 1601 est parmi les plus complets et les plus originaux des porches du Léon. Il est à remarquer que c'est le seul, avec ceux de Pleyben et de Saint-Thégonnec, dont les faces latérales soient ornées. Des colonnes ioniques reposent sur un stylobate supportant un entablement surmonté d'une attique et d'une frise (M. Couffon).

Nous remarquerons que cette frise, qui court sous le toit même, est d'un sujet différent pour chaque face. Le porche lui-même est d'une composition élégante et harmonieuse. Des contreforts d'angles obliques très importants à soubassements sculptés et ornés (têtes grimaçantes et démons) lui donnent un cachet particulier. Les entablements de ces contreforts supportent des niches surmontées de dais soutenus par des colonnes. Ces niches contiennent trois statues : notre Seigneur tenant la boule du monde, l'Annonciation, d'un côté l'ange Gabriel tenant un lys entouré d'une banderolle portant ces mots : « AVE GRACIA PLENA », en face la Vierge à genoux sur un coussin, Nous noterons à ses pieds un vase contenant un lys entouré d'une banderole avec cette inscription : « ECCE ANCILLA : DNI : FIAT : MIHI : SECVNDVM VERMVM : TVVM ».

Les niches des contreforts, répétées sur le même modèle en trois étages successifs, rejoignent l'entablement du porche. Les contreforts, eux-mêmes, se terminent par de faux lanternons. Accolées aux contreforts, deux belles colonnes corinthiennes cannelées (en Kersanton) supportent cet entablement. Notons que le soubassement de ces colonnes en granit du pays sont profondément sculptées. L'entablement du porche est lui-même orné. Une très belle clef d'arcade [Note : La date 1601 se trouve immédiatement au-dessus de la clé d'arcade] , ressemblant à celle de St-Houardon, de Landerneau, complète l'ensemble.

Des colonnes Philibert Delorme, également en Kersanton, flanquent l'entrée et supportent l'entablement et l'arcade. Au centre de la façade, surmontant le porche, une Vierge, tenant l'Enfant Jésus debout, sur un croissant lunaire. La niche, abritant la Vierge, est surmontée d'un dais important prolongé par deux dômes encastrès dans la façade. Un lanternon surmonte l'ensemble du fronton, il est étresillonné par deux traverses horizontales. Le lanternon, lui-même, est terminé par quatre consoles en forme d'S surmontées d'un vase mouluré. Notons que les rampants de ce porche sont ajourés. L'influence gothique a été complètement éliminée.

A l'intérieur, statue des douze apôtres portant, chacun une banderole avec un article du Credo. Chaque Apôtre est surmonté d'un dais à lanternon double surmonté d'une croix.

Le soubassement supportant la galerie des Apôtres est une des œuvre les plus vigoureuses et les plus pittoresques, de la Renaissance bretonne.

Des panneaux rectangulaires, séparés par des pilastres en saillie, délimitent un ensemble de figures grotesques et grimaçantes. Des volutes toutes dissemblables s'enroulent entre elles.

Les pilastres sont ornés de personnages étranges aux attitudes tourmentés. Nous nous permettrons encore une fois de citer M. Couffon [Note : M. Couffon (Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, tome 28, page 46)] : « A l'intérieur, sous les statues des Apôtres, court une frise beaucoup plus importante que celles des porches précédents et comportant, en fort relief, une série de cartouches séparées par d'étranges cariatides. Est-ce la simple fantaisie de l'artiste ou en a-t-il copié les divers motifs ? Il semble bien qu'il faille opter pour cette seconde hypothèse. L'une des cariatides, par exemple, représentant un homme et une femme à corps de serpent enlacés, attire tout particulièrement l'attention ; or, un motif identique décore précisément un modèle de l'architecture d'Androuet du Cerceau, traité que possédait certainement l'atelier de Kerjean. L'illustre architecte paraît lui-même avoir interprété là quelque statue antique l'Isis et de Sérapis, dont il a supprimé les coiffures emblêmes. Le musée de Berlin, entre autre, conserve un et groupe dont la tête du Dieu barbu, est semblable à celle de Bodilis ».

En-dessous de cette frise, entre deux rangs de moulures formant corniche, sont sculptées, profondément, des têtes simiesques et des ornements divers. Notons que la volute joue un grand rôle dans ces ornements.

Le portail en Kersanton fermant le porche, est daté de 1570, il comporte des archivoltes à crochet d'influence renaissance. Dans les voussures du pied droit de celui-ci nous trouvons sculpté Saint Yves et Saint Côme, Saint François d'Assises, Saint Damien et peut-être Saint-Miliau. D'autres personnages difficilement identifiables l'ornent. Décoration végétale et animale abondante. Notons, au bas des voussures, des animaux fantastiques dont quelques-uns à tête humaine, motif courant dans les églises du Léon de cette époque (ex. Lampaul, Landerneau, Landivisiau). Au centre du portail, statue de Notre-Seigneur bénissant tenant la boule du monde à la main. Cette statue repose sur un socle en forme de culot. Un dais la surmonte. La statue de Notre-Seigneur est flanquée d'anges superposés tenant des banderoles. Le même sujet se retrouve au porche de Landivisiau. Une des parties de la porte actuelle remonte à 1669 ; restaurée en 1906.

Le porche a été peint autrefois.

Si, à partir du clocher, nous faisons le tour du monument, nous constatons qu'entre le porche et le clocher se trouve une fenêtre gothique flamboyante ; à l'angle de celle-ci un ange tient une banderole. Notons, dès maintenant, qu'aucune des fenêtres de Bodilis ne possède ni trilobe, ni redent [Note : Voir à ce sujet N.-D. de Grâce, page 231, Congrès Archéologique de France à St-Brieuc 1948].

Au delà du porche, le premier contrefort que nous apercevons semble avoir été un contrefort d'angle, il est noyé dans la maçonnerie actuelle, Par suite, nous croyons pouvoir affirmer que la travée comprise entre ce contrefort et le porche, lui-même, serait postérieure au reste de la façade sud de l'édifice [Note : Hypothèse confirmée par l'examen des poutres des deux parties du collatéral sud].

Les deux fenêtres suivantes possèdent des rampants gothiques et sont bouchées dans leur partie inférieure.

La troisième fenêtre possède des rampants renaissance. Au haut du gable de cette troisième fenêtre : croix. Sur cette façade sud, une porte à arc surbaissé, surmontée d'un fronton triangulaire obtu et terminé par un vase entouré de volutes. Les colonnes de cette porte ont été brisées.

Entre les deuxième et troisième fenêtres, contrefort droit orné d'une grecque. Un contrefort oblique contrebutte la chapelle droite du chœur ; la fenêtre latérale de cette chapelle est à moitié aveugle [Note : Au-dessus de celle-ci se trouve, renversé, l'écusson des Sires de Lestang, Seigneurs de Plougar]. Les crochets des rampants sont gothiques, Une gargouille située au-dessous du toit, actuel ainsi qu'une reprise très nette de la maçonnerie nous indique ici que la toiture a été surélevée à une époque indéterminée.

Au chevet une fenêtre à fleurs de lys. Ce motif est chose rare dans le Léon et a été signalé en trois endroits seulement : Pleyber-Christ, Lanneuffret et Plougourvest (sacristie). En revanche, ce motif est courant en Cornouaille, dans le Morbihan et les Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor).

Le chevet du chœur, dont l'étroitesse est remarquable, est à trois pans. Les quatre contreforts d'angle qui le soutiennent sont terminés par des pinâcles achevés en boule (gargouilles à chaque angle). Une frise, comportant de nombreux médaillons, l'orne. Elle comporte de nombreuses figures, lunaires ou satiriques (femmes se tenant les seins).

La tour de Saint-Mathieu de Morlaix et l'abside de Pleyben présentent une frise de mêmes caractères.

Au haut des gables du chevet des niches à coquille vide, de type renaissance, sont aménagées. Les rampants du chevet, en revanche, sont ajourés (gothique) comme à Pleyben. Sous l'entablement supérieur se trouve une frise sculptée.

A chaque angle des chapelles nord : contreforts à deux entablements avec niches à coquille surmontées de lanternons inachevés. La première chapelle nord comporte des rampants renaissance et une fenêtre flamboyante.

 

SACRISTIE.
La sacristie, accolée à l'église, est de plan octogonal. Elle comporte un étage. Sa toiture en carène et sa tourelle d'escalier apparente lui donnent une rare élégance. Chaque angle de cette sacristie est orné de contreforts de même type que ceux des chapelles nord. Ils sont surmontés de lanternons renaissance à entablement prononcé. Ces contreforts sont terminés par des vases funéraires dénotant une époque tardive. Les contreforts sont décorés de niches à coquille et sous l'entablement des lanternons court une frise à modillons. L'entablement courant sous la toiture est également orné. Un boudin sculpté court tout autour de l'entablement. La façade nord-ouest porte deux fenêtres. A la fenêtre supérieure, inscription : I.R.I.Q. 1682. L'escalier en vis, menant, au premier étage, est ici apparent.

A l'angle de la sacristie et de l'église une porte aveugle, en plein cintre surmonté d'un fronton courbé, comporte des inscriptions illisibles. Le contrefort de la façade nord est droit et les fenêtres du collatéral nord sont sans intérêt.

Cette façade comporte en outre une porte à arc surbaissé flanquée de pilastres renaissance à chapitaux ioniques surmontés de cariatides. La porte, elle-même, comporte un fronton triangulaire daté de 1653. Dans le fronton un personnage tient sa barbe entre ses mains [Note : M Couffon (Bulletin d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, tome 28, 1948, page 70), porte « A Bodilis, sur le fronton triangulaire de l'une des portes septentrionale, deux femmes ont également leurs bras remplacés par des volutes. On trouve de curieux exemples de survivance de cette vogue des ornements en spirale sur la tourelle du clocher le Plogoff 1547, l'ossuaire de Sizun, la fontaine de St-Jaoua en Plouvien, sur les lucarnes du château de Colmarioen Gléguerec 1721, sur les contreforts de l'Eglise de Laniscat, 1751 »]. Notons, pour terminer, que les raccordements de la nef et du collatéral nord, construits à des époques différentes, sont visibles à environ 3 m. du clocher. En revanche, la plinthe moulurée se prolonge sur le contour de l'angle sud-ouest, contrefort oblique surmonté d'un lanternon décoré de niches à coquille.

Signalons, à toutes fins utiles, qu'un ossuaire a existé à l'angle sud-ouest du cimetière actuel. Il aurait été restauré en 1719 et détruit en 1825. Il nous a été impossible d'en déterminer le type ni de trouver la date, même approximative, de sa construction [Note : L'emplacement de cet ossuaire apparaît au premier plan cadastral de Bodilis, p. 281].

 

L’INTÉRIEUR.
L'intérieur de l'église de Bodilis présente, lui aussi un intérêt considérable, et, disons tout de suite, que ses sablières et ses autels comptent parmi les plus intéresants et le plus divers des églises de la renaissance bretonne.

La nef comporte cinq travées, la sixième formant le chœur. Le lambris est en berceau brisé et comporte 8 poutres sculptées, de toute beauté. Les pilliers de la nef sont ronds, sans chapiteaux. Les deux dernières arcades sont contrebuttées par le clocher. Les arcades sont en arc brisé. Au bas des piliers, bancs dont certains brisés au marteau, par un recteur, il y a une cinquantaine d'années. Le pilier supportant, la dernière arcade du collatéral sud-est à angles vifs et à quatre faces visibles. Ces piliers tant des collatéraux que de la nef contiennent de nombreux bénitiers. Un jubé a existé dans la nef en 1663 et déplacé en 1704, il a été détruit depuis.

Rappelons brièvement les différentes dates des constructions de l'édifice. Nef : terminée en 1567 ; collatéral sud, première partie, c'est-à-dire celle la plus rapprochée du faux transept : 1574 ; collatéral sud, deuxième partie : 1659 ; en enfin collatéral nord : 1657.

Etant donné l'importance de la sculpture sur bois dans cet édifice, nous croyons indispensable de donner une description aussi complète que possible des sablières et poutres.

En remontant du bas de la nef, sur notre gauche, nous trouvons une décoration variée de têtes et d'animaux fantastiques.

Deux personnages allongés tiennent un cartouche à la main. Ces sujets se répètent à la travée suivante. Une scène de labour avec chevaux et personnages pleins de vie et de truculence. Nous noterons ensuite une tête de personnage. Les ornementations végétales et tête grimaçante se succèdent dans la travée suivante : Notons au-dessus du chœur une scène du jugement dernier.

En partant du chœur, dans le sens opposé, motif solaire représentant vraisemblablement la consomption des mondes.

Les sablières du côté droit de l'église représentent également ces personnages que nous avons déjà remarqués, des animaux fantastiques et un chariot contenant des barils, traîné par trois chevaux. Nous noterons, de ce côté, un personnage allongé, tenant un cartouche, contenant le cœur, les pieds et les mains de Notre-Seigneur complètent l'ensemble.

Dans le collatéral sud, Notre-Seigneur, couronné d'épines puis cœur, mains et pieds tenus par des anges. Un calice soutenu par des anges vient ensuite. En face, se trouve une des sablières les plus remarquables de l'église, représentant des scènes d'ivresse et stigmatisant, celles-ci, Cette sablière est traitée avec truculence et c'est peut-être ici que nous retrouvons de plus près la veine médiévale, corbel représentant les évangélistes aux 4 angles. L'abélissement de l'homme se ravalant au rang de la bête, est ici frappante. Notons plusieurs petits personnages nus symbolisant, peut-être, la luxure.

Des sablières, d'une veine quelconque, ornent également la seconde partie de ce collatéral, Elles sont certainement de moins bonnes factures. [Note :  a) La Renaissance en France : Falustre, tome 3, page 38 : « Les sablières les plus remarquables par le nombre et la variété des sujets représentés, se voient à Bodilis, aux environs de Landivisiau. Malheureusement, toutes ne sont pas de la même date, les unes ont été exécutées en 1574 et les autres seulement en 1657. Nous ajouterons que les premières sont bien supérieures aux secondes qui, seules, en réalité, présentent un véritable intérêt ».
b) L'Art Breton, Waquel, tome 2, page 31 : « Sablières : A Bodilis on relève deux dates : 1564 et 1657. Des laboureurs creusent un sillon, dans un coin. En concurrence de part et d'autre d'un seul et même tonneau, un homme et une truie s'abreuvant ferme, proclament par leur attitude et leur bonne entente ce que comporte d'avilissant le vice de l'ivrognerie ». « Une telle iconographie est en vérité d'inspiration médiévale et néanmoins elle florit en plusieurs périodes d'épanouissement d'un art qui a rompu avec le Moyen Age. Rompu n'est-ce pas trop dire ? Ce ne sera jamais tout à fait vrai pour la Bretagne. Au 17ème siècle, quand elle a fait preuve dans son art, de plus d'originalité que jamais, son originalité viendra justement pour une très grande part de ce qu'elle se soumettra au goût contemporain sans renier néanmoins tout son passé »].

Le collatéral nord comporte également des sablières à décorations végétales, des têtes d'anges, des personnages allongés, ainsi que des sirènes complètent ici la décoration.

Poutres : Toutes les poutres de Bodilis sont ornées et engoulées. L'art atteint ici sa plénitude et nous pouvons dire, sans exagération, que nous nous trouvons en face d'un chef-d'œuvre. Il serait trop long de détailler chacune de ces poutres mais disons, tout de suite, que leur conception et, leur exécution (surtout celles de la nef) sont parfaites. L'ornementation en est surtout végétale. Certaines d'entre elles portent des inscriptions et des dates.

C'est ainsi que la quatrième poutre de la nef porte la date de 1567.

La poutre de la première partie du collatéral sud, porte l'inscription suivante « DOMVS — MEA DOMVS — ORAC....SE 1574 ».

Uns poutre de la deuxième partie de ce collatéral sud porte l'inscription suivante « DOMVS — MEA DOMVS — ORATIONIS 1659 ».
« MOY — GAL — CURE — AG MOY. AN Kergue — en — Recteur »
« CSE FABRIQUE ».

L'une des poutres du collatéral nord porte la date sans inscription de 1657.

La statuaire sur bois à Bodilis a dû être particulièrement fournie car, en plus des différents sujets que nous avons examinés, de nombreux corbels s'y trouvent. Plusieurs statues, provenant de Bodilis, mais ayant été remplacées à une date indéterminée, se trouvent dans les collections du château de Kerjean. Nous y trouvons, en particulier, un buveur au tonneau [Note : Ce buveur au tonneau devait accompagner la scène d'ivresse que nous trouvons aux sablières de Bodilis, Le même motif se retrouve à Lampaul-Guimiliau (même attitude et même position, à gauche de la deuxième fenêtre à partir du porche, sous un pinacle)], un ange à la colonne, un ange tenant l'échelle de la passion et une maternité aux seins apparents.

Notons, d'autre part, qu'à l'angle du collatéral nord et de la nef, nous trouvons un personnage important tenant une bourse et une ancre : Espérance, et un autre personnage tenant un glaive : la Justice.

Au-dessus de la porte d'entrée du portique à l'intérieur de l'église, une magnifique descente de croix groupe 9 personnages. Malheureusement, ce groupe a été surmonté à une époque postérieure d'un immense crucifix en bois disproportionné.

 

FONTS BAPTISMAUX.
C'est à l'intérieur de ce collatéral que nous trouvons les fonts baptismaux. Le baldaquin en kersanton est supporté par des colonnes doriques cannelées. Les fonts baptismaux sont décorés par des statues. Au-dessus, dominant l'ensemble, le Père Eternel tenant sur ses genoux son fils, ensuite Saint Pierre. Au-dessous, Saint Mathieu, Saint-Marc, Saint Grégoire, Saint Jean.

La chaire à prêcher est ornée de 5 panneaux, les 4 évangélistes et la Vierge.

Remarquons que, d'après la tradition, un grand nombre de statues, dont la plupart étaient en kersanton, ont été transportées de la paroisse de Bodilis à la paroisse de Plougar.

Les statues qui se trouvent actuellement sur le calvaire du cimetière de Plougar, proviendraient toutes de Bodilis (?).

Les Autels : L'église de Bodilis comprend cinq autels : le maître-autel, l'autel de Notre-Dame de Bodilis, l'autel du Lan ou de la Sainte Famille, l'autel du Rosaire et enfin l'autel de Saint Jean-Baptiste.

Le maître-autel, d'un développement considérable (il a aveuglé, comme dans beaucoup d'églises de cette époque, la fenêtre du chevet) est un chef-d'œuvre de Guillaume l'Errel [Note : Il a été doré postérieurement]. Le retable se dessine de part et d'autre du tabernacle en deux surfaces concaves.

Quatre panneaux de chaque côté. Notons que le tabernacle est, à deux étages. La porte du tabernacle supérieur représente le sacrifice d'Abraham. Isaac, assis sur le bûcher, attend la mort. Un ange retient, le bras d'Abraham. On y aperçoit un bélier entravé dans un buisson. Le tabernacle inférieur représente Notre-Seigneur avec les disciples d'Emaüs.

A gauche du tabernacle, le premier tableau. Notons que chaque tableau est, séparé du suivant par une colonne torse. Le premier tableau représente le pain des propositions. A la suite la Cène, un chœur d'évêques en adoration et un chœur de saintes femmes.

A droite, nous trouvons un tableau remarquable : la manne tombant dans le désert, à la suite l'agneau pascal, un chœur d'évêques et de rois en adoration, un chœur de moines à genoux.

Cet autel, d'une richesse inouïe, est complété par des statues, à partir de la gauche : Saint Michel, l'archange Raphaël, Saint Pierre, Saint Pol de Léon et une Vierge. Une ornementation abondante comprenant de nombreux motifs fleuris et des têtes d'anges complète l'ensemble. Notons également, les aigles aux ailes déployées et un moulage surmontant le maître-autel et représentant le Sacré-Cœur de Jésus.

L'autel de la Sainte Famille : Nous représente Jésus, Marie et Joseph surmontés du Saint-Esprit représenté sous forme de colombe aux ailes déployées. Au sommet de l'autel, le Père Eternel tenant le globe du monde dans ses mains.

Au-dessus de cette scène, un médaillon autrefois transparent représente la Sainte Famille fuyant en Egypte et passant près de Jérusalem. Notons que Saint Joseph porte un bâton. Le Saint-Esprit le suit. L'ornementation est complétée par des statues représentant : un évêque avec mitre et crosse, un saint prêtre avec ornements sacerdotaux, Saint Jacques, Saint Joachim, Sainte Anne et Sainte Marguerite. Cet autel est orné de colonnes torses, agrémentées de grappes de raisin dans lesquelles nous apercevons des oiseaux picorant, des escargots des serpents et des angelots.

L'autel de Notre-Dame de Bodilis se trouve au fond du bas côté gauche. Il semble avoir été honoré d'une vénération particulièrement, vive, car la chapelle où il se trouve est la seule de l'église sous croisée d'ogive. Un bel écusson orne la clef d'ogive. Un très bel enfeu aux fleurons gothiques s'y trouve.

Au-dessus : Occulus surmonté d'un Couronnement de la Vierge.

La statue de Notre-Dame de Bodilis aux caractéristiques médiévales est entourée de bas-reliefs représentant la Nativité, l'adoration des mages, la fuite en Egypte et le massacre des Saints Innocents. Des statues surmontent l'ensemble : Sainte Barbe, Sainte Elisabeth. Une petite statue d'un franciscain tenant un ciboire et une hostie a donné lieu à plusieurs interprétations. M. le chanoine Abgrall dans le Livre d'or des églises de Bretagne, page 27, nous dit qu'il s'agit probablement de Saint Antoine de Padoue, dans le miracle de la mule qui se prosterne devant le Saint Sacrement. Une statue absolument semblable se trouve dans l'église de La Roche-Maurice, d'autres à Kerbénéat, provenant de Notre-Dame des Anges de Landéda, puis à Lanneuffret et Plounéventer. En revanche, messieurs les Chanoines Peyron et Abgrall dans leur opuscule sur Bodilis, page 5, nous disent qu'il s'agit probablement de Saint Pascal Rabylon qui s'était fait remarquer par sa dévotion au Saint Sacrement et dont les franciscains protégèrent le culte dans les missions qu'ils prêchèrent.

A droite du Maître-autel, l'autel du Rosaire serait, d'après M. Waquet, le plus ancien de son type : 1662. Un grand motif représentant la Vierge tenant l'Enfant Jésus bénissant, entourée de trois anges. La Vierge donne le chapelet à Saint Dominique. En face : Sainte Brigitte. 15 médaillons entourent la Vierge et représentent les 15 mystères du Rosaire. En haut, Saint Joseph, portant l'Enfant Jésus. De part et d'autre de Saint Joseph, une Vierge à genoux et un ange en adoration, représentent l'Annonciation. Notons encore un petit Saint Jean avec serpent, émergeant d'un ciboire. En face, un saint docteur [Note : Au reste, les retables des Rosaires sont loin d'être les seuls du genre ni même les plus riches. Il suffit de citer, par exenple, le magnifique autel de Ste-Anne, dressé en 1682 contre le chevet du croisillon septentrional de Commana ; l'auteur en est inconnu mais connaissons celui des retables du Rosaire de Bodilis, 1662, et de Locronan, 1558 : Maurice Le Roux. « L'art Breton » Waquet, tome 2, page 77].

Le cinquième et dernier autel de Bodilis est celui de Saint Jean-Baptiste. Au-dessus de l'autel et au milieu, statue de celui-ci. Saint Joseph, Saint Eloi, à droite ; Sainte Clara. Un médaillon au-dessus de Saint Jean représente l'Enfant Jésus enseignant au temple. Nous noterons sur les panneaux : Saint Marc, Saint-Jean, puis Saint Pierre et Saint Mathieu. En haut de la colonne. entre le chœur et l'autel de Saint Jean, trois statuettes, couronnement de la Vierge, la Vierge les mains croisées. A droite, statue de Sainte Catherine d'Alexandrie.

Sacristie : La sacristie de Bodilis, dont l'entrée est à l'intérieur de l'église dans le collatéral nord, mériterait une étude spéciale, nous nous contenterons d'en faire une description rapide. La porte, mettant en communication l'église et la sacristie, est datée de 1680, elle est surmontée d'un entablement droit, le passage en est taillé en biais. Inscription au fronton : DIEBUS. 1680. MARIA. Au-dessus et, à gauche de cette porte une petite fenêtre carrée est surmontée de l'inscription : FRANÇOIS QUEMENER IAN, COULOIGNER F.

Le rez-de-chaussée de la sacristie présente un intérêt secondaire. Piscine intérieure. Un escalier en vis nous mène au premier étage formant salle d'archives. Une très belle cheminée s'y trouve. L'ornementation des têtes de poutres en est très riche, et des sablières sculptées de motifs divers courent autour de la salle. On remarque en particulier 4 statues. Anges tenant les instruments de la Passion.

Cet étage de la sacristie nous permet d'étudier la charpente du toit, charpente en carène d'une rare élégance. Celle salle d'archives malgré les objets qui l'encombrent nous donne un aperçu de la richesse du conseil de fabrique au 17ème siècle.

Cloches : Nous reprendrons ici l'étude faite par le Chanoine Peyron et par le Chanoine Abgrall, éditée à Quimper, et qui nous semble parfaite :
« 1708, achat d'une nouvelle cloche chez Soueff à Landerneau. Elle est placée au-dessus de la sacristie pour sonner la messe.

1718, refonte sur place de la deuxième cloche par Beurrie de la Rivière, fondeur à Brest, Cette cloche existe encore et porte celle inscription : JE M'APPELLE MARIE ET. SUIS. POVR. SON. SERVICE ET. POVR. CELUI. CES. TREVIEN. DE. BODILIS. LORS. RECTEUR. DE. PLOUGAR. NOBLE Mme RENE. DE. MOVCHERON. 1719. JOANNES. LE BEVRRIEE. DE. LA RIVIERE. JOANNES. FRANCISCVS, LE. BEVRRIEE. DE. LA. RIVIERE. ME. FEGERUNT.

Le 29 Juillet 1764, la grande cloche, ayant, été fondue, fut brisée et expédiée à Brest pour la refonte. Dès le 10 Septembre de la même année, elle était de nouveau bénite par le Recteur de Plougar.

Le Parrain était le haut et puissant Seigneur Jean-Marie, Gabriel, Paul, André de Launay, baron du St-Empire, Seigneur de l'Estang ; et la Marraine : haute et puissante Dame de Coatanscour, marquise de Coatanscour et de Kerjean.

Le 11 Octobre, le corps politique décida que désormais la grande cloche ne pourrait être sonnée que pour le service divin et les enterrements et services des gens mariés, la seconde étant réservée pour l'enterrement, des jeunes gens et des célibataires.

En plus de la cloche que nous avons signalé plus haut comme existant encore à Bodilis, il y en a deux autres portant les inscriptions suivantes : On lit sur la plus petite, fondue en 1836 : J'AI. ETE. NOMMEE. ANNE. MARIE. PARRAIN. M. CHRISTOPHE. GVENEGAN. ET. MARRAINE. MARIE. ANNE. LE. ROUX. M. M. ARZEL. RECTEUR. Jh. GVENEGAN. MAIRE. P. CORNILY. TRESORIER. MIEL. ALPHONSE. FONDEUR. A. BREST. On lit sur la plus grande cloche : JE ME NOMME MARIE JEANNE. FRANCOISE. AU. SERVICE. DE. ND. de BODILIS. PARRAIN. M. JEAN. MARIE. PINVIDIC. MARRAINE. MARIE. ANNE GVILLAVMA. M. M. J. CASTEL. RECTEUR. J. LE BRAS. MAIRE. J. COVLOGNER. TRESORIER. J. QVENTRIC. J. GVENEGAN. P. CORNILLY CONSEILLERS. DE. FABRIQUE. FONDUE. PAR. BRIENS. AVGVSTE. JVILLET 1862.

Jean LE GOAZIOU.

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