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L'EGLISE DE BRAINS

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Dans le courant de 1903, en remuant des terrains pour élargir le chemin de grande communication qui contourne l'église de Brains, canton de Bouaye, en ce département, on mit à découvert, entre la sacristie actuelle et le chemin, sur un emplacement jadis occupé par l'ancienne église, les ossements de deux corps placés de l'Est à l'Ouest, l'un d'un vieillard sans doute dont les maxillaires ne possédaient qu'une dent, l'autre d'un adolescent de 15 à 16 ans dont le râtelier était intact. En l'absence du curé, l'abbé Olivier, les cantonniers interrogés déclarèrent, à son retour, avoir transporté ces ossements au cimetière. On ne trouva près d'eux aucune indication concernant leur personnalité ; mais, par l'endroit même où ils reposaient, c'est-à-dire près de l'ancien autel, il est permis de supposer qu'ils appartenaient à la famille de Cornulier qui, ainsi qui'on le verra ci-après, avait dans le chœur une sépulture privilégiée. Nous devons reconnaître que rien, dans la généalogie de Cornulier, ne justifie celle hypothèse, si ce n'est le privilège confirmé par un arrêt de Parlement.

Eglise de Brains (Bretagne).

Jean de Cornulier, chevalier, chef de la branche de Lucinière, né a Nantes le 15 avril 1574, Grand Maistre Enquesteur et Général Réformateur des Eaux, Bois et Forests au département de Bretagne, épousa en cette ville, le 24 septembre 1603, Marguerite Le Lou, de la famille Le Lou de la Billais, dont il eut au moins quatorze enfants.

Son fils, Pierre de Cornulier, Sgr de Lorière, du Pesle, du Branday, de la Grande Haye et de la Moricière, dans les paroisses de Brains, Saint-Léger et Port-Saint-Père, né le 5 octobre 1619, hérita des charges de son père. Marié à Françoise-Josèphe du Plessier, fille de René-Louis Sgr de Genonville, en Vüe, il reçut de son beau-père, à valoir sur la dot de sa femme, un vaste terrain vague nommé « Papolin » situé en la paroisse de Brains, qu'il avait lui-même afféagé du Roi en 1640. Pierre de Cornulier s'appliqua à en former une terre qu'il nomma Lorière. Il y bâtit un manoir et y ajouta, par acquet, les anciennes terres et seigneuries du Pesles et dépendances.

Par suite de l'intérêt qu'inspire toujours ce que l'on a créé, il préféra le nom de Lorière aux autres, quoique le Pesle fut une haute Justice et eût un domaine fort étendu, tandis que Lorière n'avait pas de juridiction. C'est sous cette dénomination de « M. de Lorière » qu'il fut généralement connu et elle s'établit si bien qu'elle prévalut encore dans sa postérité durant deux générations après lui, en sorte que le nom de Lucinière qui souvent, seul, aurait servi à désigner le chef de sa branche, ne fut réellement repris que par son arrière-petit-fils, cette terre étant plus importante, plus décorée et plus ancienne dans la famille.

Ces explications préliminaires données, nous citons ci-après le nom des personnes de la descendance de Pierre de Cornulier et de Marguerite Le Lou qui, d'après M. Ernest de Cornulier-Lucinière, l'auteur distingué du dictionnaire des terres et juridictions de l'ancien comté nantais et de la Généalogie de la famille de Cornulier, furent enterrées dans l'église de Brains.

Françoise-Josèphe du Plessier, femme de Pierre de Cornulier, dénommée ci-dessus, mourut à Lorière le 22 avril 1680 et fut inhumée sous le banc seigneurial de la famille de Cornulier, du côté de l'Evangile, dans le chœur de l'église de Brains dont elle était devenue la Fondatrice et la Prééminencière en la rebâtissant, privilège dans lequel ses descendants furent maintenus par un arrêt du Parlement de Bretagne du 21 avril 1752. Son mari et elle avaient aussi fondé, en 1756, une chapelle avec un bénéfice à leur manoir de Lorière.

Un de leurs nombreux enfants, Jean-Baptiste de Cornulier, Sgr du Pesles, etc., habitait ordinairement sa maison du Pesles. Il épousa en premières noces, à Nantes, le 16 mars 1683, Louise Raguideau, fille d'un Président à la Chambre des Comptes de Bretagne, qui, six ans plus tard, mourut, le 26 novembre 1689 et fut inhumée dans le chœur de l'église de Brains. Est-ce ce même Jean-Baptiste de Cornulier, et les prénoms comme les dates portent à le croire, qui, de 1685 à 1708, posséda l'importante châtellenie de Jasson et Malnoë s'étendant dans les paroisses de Brains, le Pellerin et Cheix ?

Une autre fille de Pierre de Cornulier et de Françoise du Plessier nommée Françoise-Elisabeth dame de Lorière, née à Nantes le 30 novembre 1650, mourut, sans alliance, à Lorière le 2 octobre 1727 et fut enterrée dans le chœur de l'église de Brains, sous le banc seigneurial de la famille de Cornulier. Elle vivait retirée à Lorière, ne s'occupant que de bonnes œuvres et longtemps sa mémoire est restée en bénédiction dans le pays où on la considérait comme une sainte. Elle ne quitta, qu'une fois sa retraite ; ce fut pour aller voir à Paris, quand elle entra définitivement aux Carmélites, Mme de la Vallière, sa parente, qui, en son enfance, avait été son amie.

Lorsque, vers 1875, l'abbé Lescaudron entreprit la reconstruction de l'église de Brains, grâce aux 30.000 fr. donnés à cette intention par une demoiselle Türquety, on retrouva dans le chœur les restes des personnes ci-dessus mentionnées qui, les travaux achevés, furent réintégrés dans le transept Est de l'église nouvelle en avant et à toucher la porte du confessionnal.

L'Amiral de Cornulier-Lucinière, maire de Nantes en 1874, informé de ce qui avait été fait à l'égard de ces restes par le curé Lescaudron, bien que n'ayant plus aucun intérêt dans le pays, offrit le vitrail du milieu du transept Est au bas duquel se voient les armes du chef de la branche, Jean de Cornulier-Lucinière et celles de sa femme Marguerite Le Lou : Cantonné aux 1 et 4, d'azur au rencontre du cerf d'or sommé d'une moucheture d'hermine d'argent qui est de Cornulier — aux 2 et 3 : d'argent à deux fasces de gueules chargées de 5 étoiles d'or, ancien blason des Le Lou de la Biliais, d'après le comte René de Saint-Pern, petit-fils par alliance de M. Ernest de Cornulier et petit-neveu de l'Amiral.

Dans le nouveau chœur, à l'Ouest, autre vitrail orné d'armoiries d'alliance : de gueules au chef d'or chargé de 3 croisettes au pied fiché d'azur, qui est Binet de Jasson, d'azur au dextrochère armé d'or qui est de Cadoudal.

25 ans plus tard, en 1.900, l'église de Brains fut complètement achevée par l'édification de son clocher, avec le large concours de M. Pierre de la Championnière, propriétaire de la terre patrimoniale du Plessis voisine du bourg. Il a, en outre, fait don à la paroisse d'une horloge et de la plus grosse des quatre cloches qui a reçu le nom de Suzanne en souvenir de son aïeul Pierre-Suzanne Lucas de la Championnière, auteur des « Mémoires sur la guerre de Vendée » à laquelle, pendant près de trois ans, il prit une part des plus actives. Le donateur, son petit-fils, en a été le parrain et son arrière petite-fille Fanny la marraine.

En 1789, Antoine-Alexandre Méchin, né à Bodin le 13 janvier 1746, était, depuis déjà sept ans, curé de Brains. Secrétaire de l'assemblée électorale, il y fut, le 15 septembre, élu député du clergé à l'assemblée nationale, et alla y siéger. Ayant été inscrit au nombre des prêtres qui avaient prêté le serment le 3 janvier 1791, il rétracta son serment dans le sens de celui de l'évêque de Clermont. Puis, il revint sur cette déclaration et, le 13 février suivant, il adressait de Paris une lettre d'envoi au département de la Loire-Inférieure avec un certificat de sa prestation de serment du 3 janvier signé : Méchin, député de Nantes et curé de Brains. Il avait conservé sa cure et revint l’administrer à la fin de 1791. Très mal accueilli par ses paroissiens, il se retira à Machecoul. D'après différents auteurs, M. Kerviller entre autres, il y aurait été massacré, dans une rue de cette ville, le 11 mars 1793, en même temps qu'un M. Maupassant. Mais M. A. Lallié, dont les recherches sont si précises, de même que la famille de l'ancien curé de Brains, près de laquelle il s'est renseigné, n'ont pu découvrir l'exactitude de cette assertion. A en croire, la tradition, il ne se serait éloigné de Brains qu'à la suite d'une promenade forcée, en chémise, autour de son église, sous les yeux de la population mécontente.

(A. de Veillechèze).

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