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Les Origines et le Passé de Brest.

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Ancien plan de Brest

 

** BREST ET SON PASSE **

Les origines de Brest sent demeurées obscures et l'étymologie du nom n'a jamais été bien fixée par les historiens. Certains l'ont attribué à un roi, Bristokus, qui régnait sur le pays en l'an 353 de notre ère ; d'autres y ont vu la contraction de deux mots bretons « Bec-Rest », (le bout du bois), car, en cette lointaine époque, les forêts couvraient toute la péninsule armoricaine.

LE CHÂTEAU.

Le château de Brest, récemment classé et de fondation gallo-romaine, fut certes le berceau de notre cité ; ses premières murailles furent construites vers la fin du IIIème siècle et le commencement du IVème.

C'était un camp fortifié, élevé à l'embouchure de la Penfeld sur un promontoire escarpé, long de 400 mètres et large de 230, baigné d'un côté par la mer, de l'autre par une rivière, dans une position admirable pour la défense.

Le château appartenait depuis le IXème siècle aux comtes de Léon, quand, en 1240, le comte Hervé V fut obligé, par suite de ses prodigalités, à le vendre pour cent livres de rente au duc de Bretagne Jean Ier.

L'histoire de Brest va maintenant se rattacher à celle de la Bretagne, car la citadelle sera l'objet de nombreuses convoitises.

A la mort du duc Jean III (1341), c'est la guerre de la Succession de Bretagne, la lutte des Maisons de Blois et de Montfort, derrière laquelle se manifeste la rivalité des deux couronnes de France et d'Angleterre.

Edouard III d'Angleterre, qui soutenait Jean de Montfort, s'empara du château de Brest (1341). Duguesclin tenta vainement de le reprendre (1373) et ce ne fut qu'en 1397 que le duc de Bretagne Jean IV put rentrer en possession de sa citadelle, « qui, selon Froissart, était la plus forte du monde ».

En 1489, Brest ouvrit ses portes à l'armée de Charles VIII et les Français s'y maintinrent, malgré les efforts de la duchesse Anne qui avait appelé la flotte anglaise à son secours. Lorsque le mariage de cette princesse avec Charles VIII (1491) eut uni la Bretagne à la France, Brest dut partager les grandeurs et misères françaises.

Le 30 juillet 1558, une flotte anglo-flamande de 140 voiles débarquait 7 500 hommes d'armes sur la plage des Blancs-Sablons, avec mission de prendre Brest. Mais, le même jour, le chevalier du Chastel réussissait à rassembler 9000 hommes, nobles ou paysans, tombait sur des groupes isolés et les forçait à se rembarquer en hâte.

HENRI IV DONNE A BREST LE TITRE DE « VILLE » (1593).

Pendant les guerres de la Ligue, Guy de Rieux, seigneur de Sourdéac, gouverneur de la ville et du château de Brest, fit triompher la cause royale et, pour récompenser les Brestois de leur fidélité, il leur octroya en cadeau de jour de l'an, le 31 décembre 1593, le droit de bourgeoisie.

« A l'instar de ceux de Bordeaux », Brest prend le titre de ville et a droit à l'élection d'un maire et de deux échevins.

BREST AU XVIIème SIÈCLE.

La ville — à cette lointaine époque — c'était le château, avec seulement quelques maisons blotties rue de la Rive, sur le bord de la Penfeld. Le Château avait sa petite église, érigée dès 1602.

Mais la bourgade va maintenant s'agrandir, surtout quand le cardinal de Richelieu, surintendant de la marine et grand amiral de France, décidera, en 1631, de créer le port de Brest.

En 1655, Brest connaît ses premiers remparts : une muraille d'environ trois mètres de hauteur partant du vallon de la Villeneuve (Grande-Rue) et rejoignant le château, du côté de la rade, après avoir traversé le grand jardin des Carmes, à trois cents mètres de l'esplanade de la forteresse.

L'enceinte renferme neuf rues, quatre cents feux, deux mille habitants. Du côté de Recouvrante, quelques ruelles aboutissent à la Penfeld.

LE TRACÉ DES RUES ET FORTIFICATIONS (1681-1694).

Quand Brest et Recouvrance se trouvèrent réunis par les lettres royales de juillet 1681, les deux cités, séparées par ce bras de mer sinueux qu'est la rivière de Penfeld, comptaient six mille habitants.

A cette époque, Vauban vint à Brest faire le tracé des remparts — que nous voyons encore aujourd'hui — et diriger les travaux des fortifications.

Dans le cercle de pierre qui entoure Brest, il ne pratiqua qu'une seule porte et ses ponts-levis : la porte de Landerneau, dans le haut de la Grande-Rue ; du côté de Recouvrance, la porte du Conquet.

Vauban revint à Brest en 1694, pour fixer le plan de la ville et donner leur nom aux rues que bien peu ont gardé.

Mais déjà, en dehors de la Grande-Rue qui, descendant directement au port de commerce et à l'arsenal, est partiellement bâtie et sera pendant cent cinquante ans l'artère la plus commerçante de la ville, des quartiers se sont élevés et plusieurs établissements ont été construits.

Le quartier des Sept-Saints, avec ses rues haute, basse, et ses escaliers, s'accrochait au coteau dominant la rivière, autour de son église, qui existait en 1506.

Dans le jardin du couvent des Pères Carmes, rue Traverse, le long du muretin de Julien Ozanne, on continuait d'édifier les bâtiments de l'hospice civil qui ont été détruits par bombardements, dans la nuit tragique du 15 mars 1941.

On bâtissait l'église Saint-Louis et, tout à côté, les Pères Jésuites faisaient construire un séminaire pour les aumôniers de la Marine royale.

L'architecte Bedoy, pour parer à la crise des logements qui déjà commençait à sévir, obtenait du roi l'achat d'un vaste terrain à Kéravel, pour y établir des venelles et y loger les ouvriers de l'arsenal.

LE PORT MILITAIRE AU XVIIème SIÈCLE.

Sous l'impulsion de Colbert, de Duquesne, de l'Intendant de Seuil, Brest, « la pensée de Richelieu, la main de Louis XIV » a dit Michelet, est devenu un port militaire de premier ordre.

On a fait appel à la main-d'œuvre de toute la Bretagne pour venir à Brest, bâtir des maisons, construire les fortifications et, dans l'arsenal, édifier tous les ateliers, magasins et bâtiments dont il a besoin.

De toute la France, arrivent des officiers, des ingénieurs, des écrivains et des chirurgiens ; matelots, charpentiers et calfats et aussi dessinateurs et sculpteurs, car, pour plaire au roi, pour montrer à l'Europe la magnificence du monarque, on s'attache à l'ornementation des navires.

Le soleil dardant ses rayons, Apollon sur son char fulgurant, armes parlantes de Louis XIV, brillent de tous leurs ors aux vastes tableaux des poupes. Tout un peuple de dieux et déesses, génies, nymphes, néréides, tritons, dauphins formait cortège à l'emblème qui rappelait le nom du navire.

Volutes, festons, rinceaux, torsades épousaient les contours des galeries soutenues par des cariatides énormes, et dont les étages superposés s'appelaient les jardins ; châteaux d'avant et d'arrière ressemblaient à des châsses gigantesques.

L'immensité de l'œuvre accomplie dans l'arsenal, en tant que constructions navales et armements, nous fut révélée, le 23 juin 1690, quand Tourville s'engagea dans le goulet avec son armée navale, pour aller battre les escadres anglo-hollandaises devant Béveziers.

C'était une armée de soixante-quinze vaisseaux, répartis en trois escadres.

En tête, s'échelonnaient, à longueur d'un demi-câble (98 mètres), les vingt-cinq vaisseaux du vice-amiral comte d'Estrées, montant le Grand, à flamme bleue et blanche, quatre-vingts canons, six cents hommes d'équipage, entouré de ses trois chefs de division, les chefs d'escadre : Jean Gabaret sur l'Intrépide, Pannetié, sur le Terrible et marquis de Rosmaduc, sur le Triomphant.

Puis venait le corps de bataille, à flamme blanche, avec le magnifique Soleil royal, à trois ponts, cent quatre canons et vingt-six vaisseaux, les plus puissants de l'armée navale.

A l'arrière-garde, forte de vingt-quatre bâtiments, la troisième escadre à flamme bleue, commandée par Châteaurenault, sur le Dauphin royal.

En tout, quatre mille cinq cents canons, vingt-huit mille soixante matelots et soldats prêts à soutenir la gloire des armes du roi.

BREST AU XVIIIème SIÈCLE.

Dans le cours du XVIIIème siècle, les bâtiments de l'arsenal se développent encore, grâce à un brestois, l'ingénieur Choquet de Lindu qui, pendant cinquante ans (1740-1790), dirigea les travaux du port.

Parmi ses principales œuvres, il faut citer : les quatre cales de construction à Bordenave, le magasin général, les ateliers en fer, la corderie, le parc aux boulets, les trois formes de Pontaniou, la caserne des marins et le bagne, son chef-d'œuvre.

Il construisit aussi le théâtre, qui comptait alors parmi « les plus beaux de France » et dons la façade a résisté aux incendies de 1866 et de 1919.

Le directeur des fortifications, d'Ajot, établit sur les falaises, le long de la rade, la magnifique promenade qui porte son nom.

La population augmente pendant tout le XVIIIème siècle.

En 1750, Brest proprement dit, qui occupe la rive gauche de la Penfeld, comprend une trentaine de rues et 9 300 habitants ; les plus peuplées sont celles conduisant au quai où se trouve le port marchand.

Recouvrante a vingt-trois rues et compte 10 700 habitants ; les plus peuplées sont la rue du Quai et les voies qui lui sont parallèles. L'espace compris à l'intérieur des fortifications est presque entièrement couvert de constructions.

Voici d'ailleurs un tableau de plusieurs recensements :

Population.
Année 1750 : Brest : 9 300 ; Recouvrance : 10 700 ; Population totale : 20 000.
Année 1770 : Brest : 11 800 ; Recouvrance : 10 200 ; Population totale : 22 000.
Année 1780 : Brest : 12 000 ; Recouvrance : 11 600 ; Population totale : 23 600.
Année 1790 : Brest : 14 400 ; Recouvrance : 12 600 ; Population totale : 27 000.

Comme on le voit, la population de Brest augmente entre 1750 et 1790 d'environ 7 000 habitants, dont 5 100 pour le côté de Brest et 1 900 seulement pour celui de Recouvrance.

Cette différence peut s'expliquer : Recouvrance, plus resserré dans ses fortifications, n'offrait guère plus d'espaces libres pour ses constructions ; Brest, au contraire, moins peuplé que Recouvrance et en même temps plus vaste, pouvait recevoir de nombreux habitants nouveaux.

BREST AU XIXème SIÈCLE.

Si l'accroissement de Brest s'arrête pendant la Révolution et l'Empire, il va reprendre avec la Restauration, dans un rythme accéléré.

Le recensement de 1830 donne 35 000 habitants et celui de 1856 accuse le chiffre énorme de 64 655 dont 19 323, pour le côté de Recouvrance.

Brest dut à la Restauration son hôpital maritime dont M. de Clermont-Tonnerre, ministre de la Marine, posa la première pierre le 6 octobre 1822 et qui fut un des plus beaux établissements hospitaliers de France.

Il lui dut aussi l'Ecole navale qui avait été bizarrement placée à Angoulême et qu'on installa dans la rade de Brest, sur le vaisseau l’Orion.

Mais c'est sous le second Empire que Brest sembla prêt à redevenir ce qu'il avait été autrefois : « la pensée de Richelieu, la main de Louis XIV ».

En 1856, Napoléon III accorde à la ville l'autorisation de jeter un pont sur la Penfeld, pour mieux unir les deux parties de la cité.

Et, en 1858, l'empereur et l'impératrice Eugénie viennent entreprendre un voyage en Normandie et en Bretagne. Leurs Majestés séjournèrent à Brest du 9 au 12 août. L'hôtel de la Préfecture maritime fut pendant quatre jours l'hôtel Impérial. La ville organisa des fêtes dont l'éclat n'a jamais été surpassé. Un bal magnifique fut donné le 10 août dans la Halle aux blés, qui avait été construite, il y a dix ans.

Napoléon III combla Brest de faveurs.

Dans l'arsenal, il prescrit : le creusement de trois nouvelles formes de radoub, l'agrandissement du bassin Tourville, la construction des ateliers des machines.

Puis il prend d'importantes décisions pour l'avenir et le développement de la cité : la prolongation de deux lignes de chemin de fer jusqu'à Brest, la création d'un port de commerce et l'annexion du faubourg de Lambézellec.

BREST AU XXème SIÈCLE.

Et nous arrivons à 1900.
1900 ! « la belle époque » ! On aimait la vie, le rire, la chanson. La dernière guerre était loin, la prochaine semblait plus loin encore.

Grands et petits cafés, cabarets et guinguettes, bals et cafés-concerts faisaient de bonnes affaires.

La rue était sans cesse en mouvement et partout, de la musique, de la joie...

Et les gens paisibles aimaient venir s'accouder au parapet du boulevard Thiers, d'où ils suivaient les évolutions des chaloupes et des vedettes venant de la rade et amenant au pont Gueydon les permissionnaires.

C'était alors le vrai visage maritime de Brest, avec ses cols bleus et ses pompons rouges qui se pressaient rue de Siam et rue de Paris, jusqu'aux hauteurs de Saint-Martin.

Puis ce fut la guerre de 1914-1918. Brest conserve son activité et son charme de grand port militaire.

Le 30 mai 1936, le Président de la République vint inaugurer la nouvelle Ecole navale, qui est vraiment digne de la marine française.

Ces bâtiments, élevés sur le plateau des Quatre-Pompes, présentent un ensemble architectural imposant : une esplanade longue de trois cents mètres, à quarante-cinq mètres au-dessus du niveau de la mer et une façade de deux cent quatre-vingts mètres de longueur, les deux tiers de celle du château de Versailles.

Puis vint 1939… l'occupation... L'année 1940 marqua le commencement des premiers bombardements de la cité.

(Louis Delourmel, 1946).

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