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L'ANCIENNE NOBLESSE PROTESTANTE DE BRETAGNE.

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Pour avoir une idée de l'importance des résultats obtenus en Bretagne par la propagande calviniste, le meilleur moyen est encore de dresser la liste des familles nobles qui embrassèrent l'hérésie, car il est impossible, à l'heure actuelle, de se rendre un compte exact des résultats de cette propagande dans le peuple et la petite bourgeoisie, les registres d'état-civil des protestants étant fort incomplets. Quant aux habitants des campagnes, c'est seulement dans les paraisses habitées par des gentilshommes protestants que la pratique du culte protestant leur fut possible.

Pour fixer par un exemple l'importance relative de ces conversions, il me suffira de citer le cas du Parlement de Bretagne. Au cours des années 1569 et 1570 seize conseillers furent atteints par les édits portés contre les protestants. C'étaient : Calon, Chateautro, Croc, Fumée, Garrault, Grasmenil, de Gravelle, Godelin, du Han, du Hardaz, Hay, Le Maître, Martines, Melot, Petau, Turpin. Dix autres : Anjorrant, Becdelièvre, Cappel, La Chapelle, du Val, Dessefort, Guéguen, Laurens, Le Limonier, Pinart, avaient été précédemment dénoncés, ou l'ont été dans la suite et, sauf pour Guéguen, la dénonciation était exacte [Note : Je dois communication de ces renseignements à l'obligeance de M. Saulnier, conseiller honoraire à la cour de Rennes, dont on connaît la compétence pour tout ce qui touche l'histoire du Parlement de Bretagne].

Or il ne faut pas croire, comme on le fait quelquefois, que ces magistrats appartinssent pour la plupart à des familles étrangères à la Bretagne. Sans doute c'est le cas d'Anjorrant (1581), de Cappel, (1566), de Dessefort (1556), de Fumée (1563), de Garrault (1557), de Gravelle (1555), de Martines (1563), de Petau (1554), de Turpin (1554), de du Val (1563) Le reste, plus de la moitié par conséquent, appartient à des familles bretonnes, Quelques-uns même que nous considérons comme des étrangers, Dessefort par exemple, appartiennent à des familles établies en Bretagne et y possédant des biens. Voici donc, par ordre alphabétique, les familles nobles de Bretagne qui, d'après les documents que j'ai eus sous les yeux, ont pendant un temps plus ou moins long professé le calvinisme.

ACIGNÉ.

Le chef de cette famille était alors Jean d'Acigné, fils de Jean V (qui mourut en 1540) et d'Anne de Montejean. Il avait épousé Jeanne du Plessis, dont il eut une fille, Judith (la future duchesse de Brissac). Il embrassa le protestantisme. Une église protestante se fonda sous sa protection dans l'une de ses seigneuries, à Châteaugiron. Ce fut dans son château du Couëdor [Note : Le protestantisme dans le pays de Chateaubriant par le marquis de Bellevue, page 9] près de Guer que se tint le synode de décembre 1562 ; quand il mourut en 1573, sa veuve se remaria à un protestant. Mais Jean d'Acigné était fort peu zélé pour la défense de sa religion. Il ne prit aucune part à la prise d'armes de 1562. Il est même possible qu'il soit mort catholique. En tous cas sa fille fut élevée dans cette religion, et, si l'église de Châteaugiron n'était pas déjà morte lors de son décès, elle ne lui survécut pas longtemps.

Son frère François d'Acigné, seigneur de Montejean, fut au contraire un calviniste ardent. Il avait épousé Anne de Montbourcher [Note : Les noms de famille en italique indiquent que ceux qui les portaient appartenaient à des familles protestantes]. Il fit la campagne de 1562-1563 avec Montgommeri et celle de 1568-1569 avec Andelot. Il fut tué à la bataille de Jarnac (1569). L'église protestante qui, sous ses auspices, s'était fondée à Combourg où il habitait, disparut avec lui.

APURIL ou AVRIL.

D'après des notes qui m'ont été communiquées par mon ami M. le comte de Laigue, les deux branches de la famille Apuril, celle de Lourmois ou L'Ormaye en Nivillac, et celle de Trégouet en Béganne auraient pour auteur commun Alain Apuril (sans doute celui qui fut anobli en 1547), lequel mourut vers 1550 après avoir épousé, 1° Hélène de Moayré, 2° Marthe de la Grée. Son fils aîné Jean, qui épousa successivement Marie de Bellebarbe et Anne Le Pennec, vivait encore en 1564.

Peut-être est-ce lui qui fut jusqu'en 1578 trésorier des Etats de Bretagne. C'est à son manoir de Lourmois en Niviliac que se tint en 1558 la première assemblée des protestants bretons. Il ne paraît pas avoir persévéré dans le protestantisme ; au moins le fils qu'il eut de Marie de Bellebarbe, Jean Apuril, conseiller au Parlement, puis premier président de la Chambre des Comptes, marié à. Jacquemine de la Bouexière, paraît avoir été catholique. Cependant sa sœur Jeanne épousa Marc Le Pennec. De plus, son cousin germain, Jean, seigneur de Trégouët en Béganne, fils de Simon (lequel avait épousé 1° Vincente de Bellebarbe, 2° Gillette Bérard), fut certainement protestant, et les deux filles qu'il eut de Jeanne de la Bouexière, Anne et Marguerite, épousèrent deux protestants, les frères de Forest.

AVAUGOUR.

Une branche de la famille de Bélouan, ayant hérité au XVème siècle d'une partie des biens de la famille d'Avaugour, en prit le nom qu'elle substitua au sien. Elle était représentée au milieu du XVIème siècle par deux frères, René et Guy, fils de Louis d'Avaugour, (seigneur de Kergrois en Remungol, de la Bordrière, de Saffré, de Frossay et de Vay,) et de Jeanne du Cellier, dame du Bois [NOTE : Ils furent les fondateurs de l'église de Frossay ; leurs châteaux du Bois en Carquefou, de Saffré en Saffré et de la Bardrière ont servi de lieu de réunions aux protestants].

René, seigneur de Saffré et de Frossay, figure dès 1561 dans les rangs des protestants. Il fit partie en 1569 à la Rochelle du conseil de la reine de Navarre et Mourut en 1583. Il épousa Renée de Plouer dont il eût une fille, Céleste, mariée à Jean de Lanloup, et deux fils, Louis et Charles.

Guy, frère de René, seigneur de Vay, parait dès 1561 aux côtés de son frère. Il fut chargé en 1577 d'aviser aux moyens de relever l'église de Vannes et figure en 1586 parmi les protestants bretons refugiés à la Rochelle. Il avait probablement pour sœur Catherine d'Avaugour qui épousa en 1573 le poitevin Guy des Nouhes, seigneur de la Tabarière en Chantonnay.

Le fils aîné de René, Charles, seigneur de Frossay et de Saffré, épousa Renée de la Chapelle, dont il eût un fils Samuel, marié à Françoise de la Lande, et une fille, Renée, dame de Vay, du Bois Rouault, de Tharon, de Limur et de Bougon, mariée à Gabriel de la Lande.

Louis, fils de René et frère de Charles, fit aux côtés de Guy de Laval les campagnes de 1583 et 1586 et épousa Renée Tiraud, dame de Peauld, dont il eût Louis, seigneur du Bois de Kergrois, chevalier de l'Ordre et gentilhomme ordinaire de la Chambre, qui épousa Anne des Cartes et semble être redevenu catholique, et Charles, qui paraît être resté protestant, car avant d'être conseiller d'État il fut colonel d'un régiment de cavalerie suédoise.

BEAUMANOIR.

Gilles de Beaumanoir, fils de Charles, seigneur du Besso, et d'Isabeau Busson, d'abord profonotaire apostolique, se fit protestant et se maria à Suzanne de Poix. Il mourut en 1572, laissant un fils, Samuel, seigneur de Gazon en Pocé, qui fut lui-même père de Marguerite, mariée à Philippe du Matz, seigneur de Montmartin.

Samuel épousa non pas une de Cayres, comme le dit la France Protestante, mais bien Marguerite d'Entragues, dont le frère utérin, Charles de Peyre, originaire du Languedoc, mourut en 1593.

BECDELIÈVRE.

Gilles Becdelièvre, fils d'Etienne, seigneur de Buris en Chavagne, et de Jeanne Dautye, d'abord juge criminel au Présidial de Rennes en 1557, puis conseiller au Parlement en 1571, fut certainement protestant, et c'est même dans sa maison de la Motte au Chancelier près de Rennes que fut célébrée la Cène le dimanche de la Pentecôte 1559. Il paraît être mort protestant, mais ni ses deux femmes, Jeanne Juhel et Jeanne Botherel, ni ses gendres, Gilles Julienne de Bourien, Jean de Quélen du Clos, Jean du Bouais de la Verderie et François Freslon de la Baudière (il ne laissa pas d'enfants mâles), ne paraissent avoir appartenu à des familles protestantes. Une de ses filles (Mme de la Baudière) avait cependant été élevée dans la religion protestante.

BESNÉ.

Pierre de Besné, seigneur de la Haie en Prinquiau, marié à Louise du Boisgueheneuc du Houlle, est sans doute le personnage considéré en 1584 comme étant avec MM. de Kergrois et de la Babinais un des trois principaux membres de l'église de Blain. Il n'avait pas la vocation du martyre, car nous voyons en 1588 Rachel, fille de Michel Tam, ancien de l'église de Nantes, exposer à l'assemblée des protestants bretons réfugiés à la Rochelle, que M. de la Haie de Besné, chez qui elle demeurait, l'avait forcée d'aller deux ou trois fois à la messe l'année précédente après la déroute des reîtres, Son fils Philippe de Besné, seigneur de la Bouexière, épousa en 1615 Françoise Quélo.

LE BLOY.

François le Bloy, d'abord lieutenant au Présidial de Nantes, puis président à la Chambre des Comptes, est dénoncé comme protestant en 1561 par les Nantais. Il n'eut qu'une fille, Madame de Marbœuf.

DU BOIS ou DU BOUAYS.

Deux branches de cette famille embrassèrent le protestantisme.

Le chef de la branche de Baulac était alors Jean du Bois, seigneur de Baulac en Goven et de Careil en Guérande, fils de Jean et de Françoise de Kermeno, marié à Alienor de Condest, dame de Condest en Nivillac et de Bissin en Guérande, fille de Jeanne de Tréguz et veuve de Jean du Couédro. Il figure dès 1558 parmi les chefs des protestants bretons. Il prit part avec Andelot à la prise d'armes de 1568 et se laissa surprendre en 1570 à Donzère. Sa terre de Careil fut érigée en châtellenie en 1.571.. Il mourut en 1590, disent les auteurs de la France protestante. Il laissait deux filles, Esther, dame de Careil, mariée à René Marchec de Montbarot, et Sarah, dame de Botevrec, mariée à David Chauvin de la Muce. D'après les auteurs de la France protestante, il aurait eu un fils tué en 1572 à la Saint-Barthélemy, mais ce fils ne figure sur aucune généalogie, et comme il a existé hors de Bretagne une famille de Baalac, dont un membre a été page de Henri IV en 1578, la victime de la Saint-Barthélemy pourrait fort bien appartenir à cette autre famille.

D'après les renseignements qu'a bien voulu me fournir le regretté chanoine Guillotin de Corson, Jean du Bois aurait eu deux frères, Tristan et Julien. Ce sont eux qui sont désignés dans les documents contemporains, sous le nom des terres qu'ils possédaient, Botevrec en Pluherlin et Bochelmer en Noyal-Muzillac. Botevrec est signalé pour la dernière fois dans une lettre d'Andelot à Martigues en 1563 comme député des huguenots de Rennes. Il n'est plus question de Bochelmer après 1560. Tous deux paraissent être morts sans enfants.

La branche de Mesneuf avait alors pour chef Julien du Bois, seigneur de Mesneuf en Bourgbarré, qui eut de sa première femme, Jeanne de Romillé, un fils, René, et de sa seconde femme, Jacqueline Crespin, un fils, Pierre. René épousa Catherine de la Roussardière, dont il eut une fille, Elisabeth, mariée en 1604 à René de Monthourcher. Pierre épousa Suzanne de la Roussardière, dont il eut une fille, Suzanne, mariée à un Le Maître de la Garlaie, et deux fils, Paul, marié à Henriette de Montbourcher, et René, seigneur de la Saugère, marié à Marguerite du Perrier, fille de Paul et de Marguerite Prampart. Paul du Bois eût un fils, René, Comte de Saint-Gilles, marié d'abord à Débora de L'Isle, puis à Henriette de la Chapelle, et qui était encore protestant en 1683.

DU BOISGUEHENEUC.

Pierre du Boisgueheneuc, fils de Jean et de Jeanne Meschinot, épousa successivement Jeanne du Boispean, Aliette Melliant et Françoise Derval, et paraît avoir embrassé le protestantisme dont faisait profession la famille de sa première femme. Des deux femmes de son fils Méry, Michelle d'Auvergne et Jeanne de Corval, la seconde au moins appartenait à une famille protestante, Le fils de Méry, Olivier, épousa successivement Anne de Lané et Hélène de Callan, toutes deux de familles saintongeoises, et ses descendants persévérèrent dans l'hérésie, comme le prouvent les mariages de son fils René avec Catherine Bidé, de son petit-fils Olivier avec Marguerite Le Maître et de la fille de ces derniers, Léa, avec Jean du Boispéan.

DU BOISPÉAN.

Adrien du Boispéan, fils de René, seigneur du Boispéan en Fercé, et de Perrine Bonnier de la Gaudinaye, figure sur les registres protestants dès 1579. Il épousa Radegonde Thorel. Son fils Jean épousa Marie Bonnier de Lorgerais, dont il eut deux fils, Isaac marié à Renée Picot, et Jean marié à Clémence du Quigeré, et une fille, Esther, mariée à Jean Grimaudet. Isaac eut deux fils, Jean, marié en 1680 à Léa du Boisgueheneuc et Isaac, marié à Marie Picot ; Marie du Boispéan (Mme Le Mesnager du Plessis), dont le cadavre fut privé de la sépulture chrétienne, parce qu'à son lit de mort elle avait refusé les sacrements (1703), appartenait à la même famille.

BUINART.

Jean Buinart, seigneur de la Villevoisin en Augan, fils de David et d'une Jonchet, figura de bonne heure dans les rangs des protestants et devint capitaine de Malestroit qu'il défendit en 1591 contre les Ligueurs. Il épousa Jeanne Canno ou de Cannot, dont il eut probablement Jean, seigneur de la Villevoisin, marié en 1626 à Debora de la Vieuville ; et Paul, seigneur du Lobo, marié en 1.633 à Marie Chupin, dont les descendants étaient encore protestants en 1685. Marie Buinart, qui épousa en 1662 René de Madaillan, d'une famille originaire de l'Agenois, était probablement fille de Jean.

CACÉ.

Dans l'armée protestante commandée par Andelot qui fut battue en 1568 à Saint-Mathurin-sur-Loire figurait un capitaine d'infanterie que les historiens appellent Cassé dit Bouchaut. Ce personnage qui fut tué dans cette bataille était probablement breton, car il avait pour lieutenant et pour enseigne de sa compagnie deux gentilshommes du pays de Rennes, Escouflart des Milleries et Gougeon de la Rivière d'Artois. Il appartenait probablement à la famille de Cacé en Saint-Gilles et fut sans doute le dernir mâle de sa famille, car ses biens passèrent à sa soeur ou à sa fille, Anne, mariée à Jean Godelin.

CALON.

François Calon, président au Parlement de Bretagne, fut dénoncé comme protestant en 1569 et mourut cette même année. Il appartenait à une famille de la région Guérandaise et ne paraît pas avoir laissé de postérité masculine.

CANCOËT.

Jean de Cancoët, fils de Vincent, seigneur de la Roche Gestin en Cancoët (lequel avait épousé Anne du Verger, puis Gillette du Boisjagu), fut poursuivi comme protestant avec son beau-frère Charles Ferré en 1556. Il avait épousé Isabeau de Tehillac, fille, d'après les uns, de Jacques et de Françoise de la Lande, et d'après les autres, de Jacques et de Christine du Houx. Il n'en est pas autrement question. Sa veuve se remaria à Guillaume Lemoine, seigneur de la Roche, et résida tantôt au manoir de Bodel en Caro, tantôt à celui de Canquemar en Saint-Gravé.

DE LA CELLE.

Raoul de la Celle, seigneur de la Sécardaye en Mézières, vassal de la famille protestante de Montbourcher, figure en 1568 dans les rangs de l'armée protestante commandée par Andelot, mais il ne tarda pas à revenir au catholicisme.

CHALLOT.

Etienne Challot, seigneur du Boschet en Bourg-des-Comptes, fils de Jean et de Blanche Le Maître de la Garlaie, mit son château à la disposition des protestants qui y tinrent des assemblées et mourut en 1591, laissant une fille, Suzanne, mariée à Aufray de Lescouet [Note : Crevain signale le Plessies-Bardoul en Pléchâtel comme ayant été en 1563 un lieu de réunion des protestants. Je me demande s'il ne s'agit pas plutôt de la Cour Bardoul en Messac qui appartenait eu XVIème siècle à la famille Challot].

CHAMBALLAN.

Plusieurs membres de cette famille, dont le château de Chamballan s'élevait dans la paroisse de Rougé, embrassèrent le protestantisme. Je citerai par exemple François pensionnaire du Roi et chevalier de l'Ordre dès 1571, Claude, mort en 1582, Paul, marié en 1607 à Esther de la Chapelle, et Marguerite, mariée en 1640 à Henri de la Chapelle.

DE LA CHAPELLE.

Cette famille, qui possédait les terres seigneuriales de Fougeray et de Sion, ainsi que celle de la Roche-Giffard en Saint-Sulpice-des-Landes, fut une de celles qui contribuèrent puissamment à propager l'hérésie. René de la Chapelle, fils de Mathurin et de Catherine Thierry, marié à Renée Thierry fille de François, seigneur de la Prévalaye, et de Marguerite d'Acigné, fut le fondateur de l'église de Sion. C'est pendant qu'il était le tuteur de son neveu M. de la Prévalaye que les calvinistes se réunirent dans ce dernier manoir. Il mourut en 1577, laissant un fils, Louis, mort en 1595, après avoir épousé Marguerite Tillon de la maison de la Touche-Moreau, dont il eut deux filles, Mesdames d’Avaugour et de Chamballan, et un fils Samuel. Ce dernier épousa Françoise Marchec de Montbaroc et persévéra dans le protestantisme, ainsi que son fils Henri, marié à Marguerite de Chamballan, et son petit-fils Henri, marié à Marguerite de la Lande.

M. de Courcy considère comme appartenant à la même famille Pierre de la Chapelle, conseiller au Parlement, qui fut dénoncé comme protestant en 1561, et dont l'office fut supprimé en 1570.

DU CHASTELLIER.

Deux branches de cette famille ont embrassé le protestantisme, car on trouve, dans les registres protestants de Vitré, Thomas, écuyer, seigneur de Montour demeurant à la Goupillère en Louvigné du Désert où il mourut en 1621 ; et César, écuyer, seigneur de la Costardière, marié à Judith Melot dont il eût Renée, mariée en 1620 au château de Villavran en Louvigné-du, Désert à Anceau de Soucelles.

CHATEAUBRIAND.

Christophe de Châteaubriand, seigneur de Beaufort en Plerguer et du Plessis-Bertrand en Saint-Coulomb, fils de François et d'Anne de Tréal, embrassa sans doute le protestantisme lorsque, veuf de Jeanne de Sévigné, il épousa Charlotte de Montgommeri, fille du célèbre capitaine protestant. Il fut tué à la bataille de Jarnac (1569) sans laisser d'enfants. Sa veuve se remaria à Daniel de la Touche, seigneur de la Ravardière.

CHATEAUTRO.

Louis de Chateautro, conseiller au Parlement, fut dénoncé comme protestant en 1561 et son office fut supprimé en 1570.

CHAURAIS ou CHAVRAIS.

Différents membres de cette famille sont signalés comme protestants : en 1562 un membre de la Chambre des Comptes, où l'on peut voit Martin, qui figure sur les listes de cette compagnie en 1549 et 1557, ou Pierre, qui figure avec le même titre en 1555 ; Christophe, maître d'hôtel de Henri de Rohan en 1570, et Philippe, écuyer seigneur de Cherperrine, mort en 1594.

CHAUVIN.

Bonaventure Chauvin, fils de Pierre et de Catherine Eder, seigneur de Ponthus en Petit-Mars et de la Muce en Ligné, fut un des personnages les plus importants du parti protestant. D'après les auteurs de la France protestante, il aurait été en 1572 capitaine de Nuaillé, qu'il aurait évacué pour se replier sur la Rochelle et il aurait été tué en défendant cette place, après avoir déjoué un complot ourdi pour livrer la ville aux catholiques. En réalité il mourut en 1591 à Vitré dont il était sous-gouverneur, après avoir présidé la Noblesse aux États de 1590. Sa sœur Catherine avait épousé Jean du Matz de Montmartin. Lui-même épousa Françoise Pantin de la Hamelière, dont il eût une fille, Madame du Hardaz, et trois fils, le premier tué à la défense de Brouage en 1577, le second mort de maladie à Vendôme en revenant du siège de Paris en 1590 et le troisième mort de maladie au siège de Crozon en 1594. Ce dernier, David, avait épousé successivement Philippote Gouyon de la Moussaye et Sarah du Bois de Baulac. Il eût de son second mariage un fils, David, l'un des membres les plus remuants du parti protestant au XVIIème siècle, marié à Anne de la Noue, dont il eut une fille, la marquise de Vérac, et un fils, César, marié à Ursuline de Champagne de la Suze, qui lui donna un fils, Olivier, banni en Angleterre en 1685 pour n'avoir pas voulu abjurer le protestantisme, et une fille, Mme Gouyon de Marcé.

CHEVALERIE.

Cette famille angevine, anoblie en 1546, se fixa en Bretagne par le mariage de Georges Chevalerie avec Jeanne Le Moyne. Tous ses enfants se marièrent dans le pays de Vitré, quelques-uns dans la noblesse, la plupart dans la bourgeoisie. Ainsi René épousa Guillemette de la Massonnais, Amaury Catherine Ravenel, Georges Renée Le Moyne, Gilles Guillemette Ravenel, Perrine Jean Hay, Gillette Jean de Marcillé, et Jeanne, Julien Godart, Christophe de Gennes et Philippe le Militaire. Les descendants ont persévéré pendant plusieurs générations dans le protestantisme.

CHEVERUE.

M. de Cheverue est en 1561 un des principaux protestants nantais, d'après une lettre du sénéchal de Nantes.

CORSIN.

Crevain signale en 1583 des réunions de protestants au manoir de la Fresnaie en Bain. Elles avaient lieu probablement chez Jacques Corsin, seigneur du Chesne Blanc et de la Fresnaie, marié à Jeanne Couldebouc. Une de ses parentes, Françoise Corsin, peut-être sa tante, était la mère de Zacharie Croc.

COUAISNON.

Plusieurs membres de cette famille figurent dans les rangs protestants : Tristan fut tué à la bataille de Moncontour (1569), Julien mourut sans enfants, laissant le château de Brémanfany en Mondevert à sa sœur Jeanne, mariée en 1563 à un gentilhomme normand, du Vauborel, enfin André, sénéchal de Vitré, fils de César et de Jeanne du Pont-Bellanger, épousa Jeanne de Trélan, dont il eut une fille, Esther, mariée à Chistophe Le Noir, et deux fils, Jean, seigneur de Trélan, sénéchal de Vitré, marié d'abord à Rachel Chevalerie, puis à la catholique Andrine de Gennes, et André, seigneur des Landes et de L'Orgerie, marié en 1590 à Esther Le Moyne.

CROC.

Zacharie Croc, fils de Jean et de Françoise Corsin, fut reçu conseiller au Parlement en 1568, bien qu'il eût été dénoncé comme ayant tenu un prêche à son château de la Robinais en Bain. Il fut de nouveau dénoncé et son office supprimé en 1570, mais ce ne fut là qu'une suppression théorique, car il en jouit paisiblement jusqu'à la cession qu'il en fit à son successeur. Il avait épousé Gillette de Taillefer.

DOUDART.

François Doudart, fils de Guillaume et de Françoise Dardon, marié à Gillette Loret, était probablement encore catholique, car son fils Maurice paraît avoir été le seul de ses enfants qui se soit fait protestant. Peut-être y fut-il amené en épousant Marie Ravenel. En tous cas ses enfants persévèrent dans l'hérésie. Cependant comme nous trouvons à la fin du XVIème siècle Françoise Doudart mariée à Jean de Gennes, il est possible que ce soit au contraire les autres enfants de François Doudart qui redevinrent catholiques.

ESCOUFLART.
Deux membres de cette famille sont signalés par les historiens du protestantisme : le seigneur de Mesmenier en Vezin est un de ceux contre lesquels les émeutiers de Rennes s'acharnent avec le plus de violence en 1560, et le seigneur de Millerie ou des Milleries en Melesse figure comme lieutenant de la compagnie de Cacé dans l'armée protestante commandée en 1568 par Andelot. Or d'après les notes qu'a bien voulu me communiquer le regretté chanoine Guillotin de Corson, ces deux terres appartenaient à la fin du XVIème siècle à Jacques Escouflart, mort vers 1607, laissant pour héritier son cousin Jean Escouflart, seigneur de Gaillon en Toussaints de Rennes, fils de Jean Escouflart et de Jacquette Aulnette, et la terre des Milleries appartenait dès 1492 à Georges Escouflart, marié à Guillemette de Bourgneuf, mort avant 1546 et fils de Jean Escouflart et de Jeanne Lefebvre.

DE L'ESPINAY.

Pierre de l'Espinay, fils de Guillaume et de Marie du Chaffaut, seigneur de Malarit en Plessé épousa à Blain par contrat du 23 juin 1563, en présence du ministre protestant Philippe de Saint-Hilaire, Eletmore du Perreau, fille de Louis, grand veneur et grand maître des Eaux et Forêts, seigneur de Trémar en Plessé, et de Jacqueline de Romerswald. Ce qui est curieux, c'est qu'en même temps il faisait publier par le vicaire de Plessé les bans de son mariage. Le 30 avril 1568 parut un arrêt ordonnant la saisie de ses biens ; lui-même fut arrêté et ne fut élargi que par arrêt du 24 avril 1570 ; le 14 mai il s'empressait de faire dresser procès-verbal du pillage de sa maison du Chaffault en Bouguenais, que ses coreligionnaires avaient mise à sac en novembre 1568.

L'examen des alliances de ses enfants nous montre combien il était malaisé aux protestants de se marier en Bretagne.

Deux seulement, Samuel, seigneur de Monceaux en Saint-Philibert de Grandlieu, et sa sœur Anne épousent, le premier Suzanne des Roussières, la seconde Gabriel du Bois, seigneur du Plessis en la Couyère, frère de René, seigneur de Mesneuf. Les autres se marient en Anjou, Isaac à Esther du Plessis, puis à Anne de la Vaizouzière, Judith à Pierre de Portebise, Jacqueline à Jean du Baïf, puis à François Louet du Perray. A la génération suivante nous trouvons le même mélange. Les enfants de Samuel se marient, les uns hors de Bretagne, comme Samuel, qui épouse Antoinette Jousseaume puis Françoise de la Touche, Jacob qui épouse Anne Tinguy, et Olympe, femme de Jean-Baptiste Buor de la Lande et de Pierre le Court des Houllières ; une seule se maria en Bretagne, Madeleine, femme d'Antoine Goyon de Coullandres. Il en est de même des enfants d'Isaac : son fils Isaac épouse une Angevine, Catherine Le Breton, et sa fille Anne épouse un Breton, Claude Gouyon de Touraude.

FERRÉ.
Charles Ferré, fils de Bertrand, seigneur de la Garaye en Taden et de la Ville-ès-Blanc en Sévignac, et de Perronnelle de Guémadeuc avait épousé en février 1548 Bonaventure de Téhillac, fille de Jacques et de Christine du Houx. J'ai raconté plus haut comment il fut en 1555 et 1556 comme protestant l'objet de poursuites judiciaires et comment ce fut dans une maison qu'il possédait à Nantes que La Renaudie réunit en 1560 les conjurés qui se proposaient d'enlever la cour à Amboise. Dès lors il n'en est plus question.

FORSANZ.

Jacques Forsanz, seigneur de Gardisseul, fils de Jacques et de Marie Gicquel, épousa Jeanne du Bouilli. Il eut trois fils : Samuel, marié en 1604 à Jeanne Poullen, Isaac, marié en 1608 à Jeanne Robinar, et Maurille, qui épousa successivement Jeanne Massuel, Renée de la Villéon et Marie des Landes. Le fils de Maurille, appelé Maurille comme son père, épousa Marie Romelin.

GODELIN.

Jean Godelin, conseiller au Parlement, vit son office supprimé en 1570 ; il avait épousé Anne de Cacé. Sa fille Suzanne, femme de Roch Pinson, paraît avoir été catholique.

GOUGEON.

Dans l'armée protestante commandée par Andelot en 1568 figure, comme enseigne de la compagnie de Cacé, un personnage appelé La Rivière d'Artois. C'est probablement Jacques Gougeon, seigneur d'Artois et le la Rivière en Mordelles, fils de Grilles et de Renée du Châtaignier, marié à Claude Bonnier de la Cocquerie, dont il eut un fils Isaac. A la mort de celui-ci Artois passa à son oncle Georges, époux de Catherine de Poix, qui ne paraît pas avoir été protestant.

GOULAINE.

Jean de Goulaine, fils de Jean, seigneur de l'Audouinière en Vieillevigne, et de Hélène du Chaffaut, épousa 1° Barbé de la Lande, dont il n'eut pas d'enfants ; 2° Françoise Gattinara ou Gattinaire, dame de la Preuille près de Clisson. Il embrassa certainement le protestantisme, et c'est lui ou son fils aîné qu'il faut recontrer dans le sieur de Laudonnière qui avoue en 1588 à l'assemblée des protestants bretons réfugiés à la Rochelle avoir été à la messe sans abjurer. Les cinq fils qu'il eut de son second mariage paraissent s'être tous mariés en Poitou, Elie, seigneur de Laudouinière avec Olympe Garreau, Enoch, seigneur du Mortier Garnier, avec Marie Amiaud, Pierre, seigneur de la Paclais, avec Anne Giraud, Jean seigneur du Barbin avec une du Plantis, et René, seigneur des Mesliers, avec Jeanne Menaud. Quant aux trois fils d'Enoch, Gabriel épousa Louise Le Maitre de la Garlaie, David épousa Suzanne de la Lande de Saint-Etienne, et René épousa Louise de la Forêt.

Jean de Goulaine était probablement frère du célèbre capitaine protestant chargé par l'amiral Coligny de la colonisation de la Floride, et que les historiens appellent simplement René de Laudonnière. D'après M. Vaurigaud, ce serait lui qu'il faudrait reconnaître dans le capitaine Goulaine qui fut tué fort âgé en 1569 au combat du Pas de S. Sorlin, où il commandait les protestants de Marennes.

Un autre Goulaine, que la généalogie de sa famille appelle Jean et que les auteurs de la France Protestante appellent Jacques, fut tué dans les rangs des protestants à la bataille de Jarnac (1569), il était le fils de Christophe de Goulaine, seigneur de Goulaine, et de Claude de Montejean. Son frère Claude et sa sœur Jeanne, femme de Maurice de Kerman, paraissent être restés catholiques, mais je serais bien tenté de voir un protestant dans un autre frère, Baudoin, d'abord abbé de S. Gildas, puis marié deux fois à Antoinette Girand et à Claude des Haies et tué dans une rencontre en 1574. D'un premier mariage avec Renée Aménard, Christophe de Goulaine avait eu trois filles. Renée, femme de Mathurin de Montrelais et Marquise, femme de Renand de la Touche, paraissent êtres restées catholiques, mais la troisième, Louise, femme de Guy d'Espinay, fut peut-être protestante, si c'est chez elle et non chez sa fille que Françoise Tournemine fit célébrer la Cène en 1576 à Rennes à l'hôtel du Boisdulier.

Les auteurs de la France Protestante citent parmi les protestants faits prisonniers à Jarnac (1569) le jeune Goulaine, écuyer de la Rochefoucauld, qui appartenait évidemment à la même famille, mais que je ne puis identifier.

GOURET.

François Gouret, seigneur de la Cour-Mortier, châtelain de Blain, figure parmi les premiers protestants de cette région. Il avait épousé Marie Feillardin dont il eût un fils, Guillaume, alloué de Blain, qui devint seigneur du Plessis en Saint-Dolay par son mariage avec Jeanne du Plessis et joua sous ce nom un rôle important dans le parti protestant. Son fils Isaac épousa Geneviève Verdu et sa postérité persévéra dans le protestantisme.

GOUYON.

Charles Gouyon, seigneur de la Moussaye, avait déjà des sympathies pour le protestantisme, lorsque son mariage avec Claude du Chastel, nièce et pupille de François d'Acigné, acheva de décider sa conversion. Il resta fidèle à sa nouvelle religion lorsqu'après la mort de sa première femme il se remaria à Anne de la Noue, et ses enfants firent eux aussi souche de protestants. Son père Amauri, tout en restant catholique, était en relations étroites avec les réformés. Il assistait par exemple en 1563 au château de Blain au mariage de Pierre de l'Espinay.

GRASMENIL.

Jean du Grasmenil, conseiller au Parlement, vit son office supprimé en 1570, mais malgré cette mesure théorique conserva en fait son office, étant sans doute revenu, comme plusieurs de ses collègues, à la pratique du catholicisme.

GUÉGUEN.

Jean Guéguen, conseiller au Parlement, fut dénoncé comme protestant en 1569, mais l'enquête semble lui avoir été favorable, car il resta en fonctions jusqu'en 1596. II n'en faut pas conclure cependant qu'il n'ait pas à un certain moment pratiqué le protestantisme, mais simplement qu'il n'y persévéra pas.

DU HAN.

René du Han, seigneur de la Mettrie en Roz-Landrieux et de Launay en Montreuil-le-Gast, fils de Jean et de Jamette Bruslon, était conseiller au Parlement. Il fut dénoncé comme protestant et son office supprimé en 1570.

Il abjura peut-être le protestantisme, car il conserva son office dont hérita après lui son fils Eustache. Il avait épousé successivement Marguerite Thierry du Berty et Françoise de la Bintinaye.

DU HARDAZ.

Robert du Hardaz, conseiller au Parlement, fut dénoncé comme protestant et son office supprimé en 1570. C'est à son château de Couescon en Messac que se réunissaient les protestants en 1563. Il était fils de Raoul et d'Isabeau Giffart et avait épousé Jeanne Piron. Jacques, son fils, épousa Claude, fille de Bonaventure Chauvin, et fut député en 1588 avec le ministre Fleuri par les Bretons réfugiés à la Rochelle pour les représenter à l'assemblée de Sainte-Foy. Il avait deux sœurs Jeanne mariée à Jacques Gouicquet, et Suzanne mariée à David de Rays. Il eüt un fils, Samuel, marié à Perronnelle Gillot, dont Charles marié à Marie de Mésanger et père de Marie Claude mariée à Julien Mouraud.

HAY.

Jean Hay, seigneur du Plessis et des Nétumières, était conseiller au Parlement, il avait épousé en premières noces Perrine Chevalerie. En 1570 son office fut supprimé comme ceux des autres conseillers protestants. Mais il ne tarda pas à redevenir catholique, ce qui lui permit de conserver sa charge. Sa première femme étant morte il se remaria avec une catholique, Gillette de Bourgon, et fit élever dans le catholicisme les enfants qu'il avait eus de sa première femme et qu'il avait fait baptiser par le ministre protestant.

DE KERGARIOU.

Jean de Kergariou, fils du seigneur de Kerahel en Locquirec, mourut à Vitré en 1582 dans la religion protestante.

DE LA LANDE.

Une branche de cette famille qui, ayant hérité des Machecoul, porte quelquefois ce dernier nom au lieu du sien, embrassa le protestantisme, sans doute en la personne de Jean, fils de Jean et de Françoise Chasteigner, car il se maria dans une famille protestante en épousant Bonaventure d' Avaugour, de la maison de Kergrois, et ses deux sœurs entrèrent dans des familles protestantes, Renée en épousant Gilles Buor, seigneur du Plessis de la Gaisne et Barbe en épousant Jean de Goulaine, seigneur de l'Audouinière. C'est probablement lui qui commandait lors de la prise d'armes de 1574 avec son fils cadet et son gendre un important corps d'armée de protestants poitevins. Ses domaines, groupés principalement autour de son château de Vieillevigne, où il établit une église protestante, se trouvaient en effet dans cette région des marches communes de Bretagne et de Poitou qui appartenait à la fois aux deux provinces. C'est également lui, sans doute, qui assista en 1575 à la Rochelle au mariage de René de Rohan et de Catherine de Partenay. Outre le titre de seigneur de Vieillevigne, il portait encore ceux de seigneur de Saint-Philibert de Grandlieu, de Saint-Etienne de Mer-Morte, de l'île de Bouin, de Bougon en Bouguenais et de Touvois. Il eût trois fils et une fille ; l'aîné, Jean, paraît être mort jeune après avoir épousé Jeanne de Henleix ; le second, Gilles, seigneur de Saint-Etienne près de Roche-Servière, combattit aux côtés de son père dans les rangs de l'armée protestante en 1574, fut gouverneur de Talmont, épousa Perrette Barbastre et mourut entre 1613 et 1615 ; le troisième, Placidas, seigneur de Touvois, épousa Marguerite Barbastre et mourut entre 1577 et 1579 ; enfin sa fille, Renée, épousa Giron de Bessay, qui figure aux côtés de son beau-père dans les rangs de l'armée protestante en 1574.

Les deux branches de Vieillevigne et de Saint-Etienne persévérèrent dans le protestantisme jusqu'à la fin. René, fils de Jean et de Jeanne de Henleix [Note : Jeanne de Henleix se remaria à Gilles de la Lande, qui paraît avoir été catholique], chevalier de l'Ordre, épousa le 3 avril 1596 Louise de Talensac, dame de la Roche-Servière et mourut en 1604. Il avait un frère, Josias, dont on ne sait rien, et une sœur, Marguerite, dame de la Lardrère en Remouillé, de Chésine en Saint-Martin de Chantenay, de Lesbaupin en Vertou, et du Breuil de Faux, mariée à Jean Chasteignier, seigneur de la Grolière. Sa fille Françoise épousa 1° Samuel (appelé quelquefois Daniel) d'Avaugour, 2° François de la Béraudière, gentilhomme de la chambre, marquis de l'Isle du Douhet et du Plessis-Rideau. Son fils Gabriel épousa Renée d'Avaugour et fut fait prisonnier en 1622 avec les gentilshommes protestants qui défendaient l'île de Ré. Il assista aux Etats de Bretagne dans l'ordre de la noblesse en 1614 et 1638 et mourut en 1660 laissant cinq filles : 1° Marguerite, mariée à Henri de la Chapelle, marquis de la Roche-Giffart ; 2° Louise, mariée à Jacques-Antoine de Crux, seigneur de Courboyer ; 3° Henriette, mariée à Jacques le Clerc, seigneur de Juigné ; 4° Antoinette, mariée à Charles de Chandieu marquis de Chappes ; 5° Anne, mariée à Louis de Montgommeri, seigneur de Ducé.

Isaac, seigneur de Saint-Etienne, fils de Gilles et de Perrette Barbastre , épousa Marie (et non Marthe) Chabot et mourut en 1621 ou 1622, laissant deux filles : 1° Anne, mariée à Charles Chasteigner, seigneur de la Grollière ; 2° Judith, mariée 1° à Charles de Bessay, seigneur des Granges près de Talmont, 2° à Denis du Janel, seigneur du Bois Rouault, maître d'hôtel et gentilhomme de la Chambre. Anne et Judith assistent en 1632 au mariage protestant de Jacob de L'Espinay et d'Anne Tinguy.

LAURENS.

Guillaume Laurens, seigneur de Launay, conseiller au Parlement, fils de Pierre et de Françoise de la Chesnaye, fut dénoncé comme protestant et son office supprimé en 1570. Il avait épousé Marie de Pouez, dont il eût une fille, Jeanne, dame du Branday en Brains, mariée 1° à Pierre de Sévigné, 2° à Charles du Bec, seigneur de Bouri.

LE LIMONNIER.

Jean le Limonnier, seigneur des Haries en Dompierre-du-Chemin, conseiller au Parlement en 1581, fut obligé comme protestant de résigner son office en 1585 ou 1586. Il avait épousé Renée Le Moyne.

LOISEL.

François Loisel, fils de François et de Claude de Montauban, était seigneur de Brie, où on signale des réunions de protestants. Après avoir perdu sa première femme, Marguerite de Chevigné, il épousa Jacqueline Crespin, dont il eût un fils, Isaac. Peut-être mourut-il catholique. En tous cas, son fils, qui fut président à mortier au Parlement de Bretagne et qui épousa en 1588 Catherine Faucon, mourut catholique en 1634.

LE MAITRE.

Jacques Le Maitre, seigneur de la Garlais près de Derval, conseiller au Parlement, fut dénoncé comme protestant et son office supprimé en 1570. Guillaume, probablement son fils, défendit Blain contre les Ligueurs en 1591, et fut fait chevalier de l'ordre en 1598. Il avait épousé Madeleine de Cresolles.

LISCOUET.

Yves de Liscouët, fils de Charles, seigneur du Liscouët et de Françoise de la Bouexière, se fit protestant en épousant Philippe de Maridor, fille d'Olivier et d'Anne Goujon de Matignon, dont il eut un fils, Benjamin, marié à Anne de Coétrieu.

MALESTROIT.

Crevain signale, parmi les protestants qui assistèrent aux États de 1559, le seigneur de Pontcallec (en Berné). C'était sans doute Louis de Malestroit, fils de Louis et de Marguerite de Rohan-Guémené, et son adhésion au protestantisme s'explique probablement par ce fait que sa tante Marie avait épousé un Montbourcher, que la généalogie des Malestroit appelle Jean et la généalogie des Montbourcher Antoine. Louis de Malestroit épousa une Lopriac et mourut sans enfants. Sa sœur Anne, qui hérita de ses biens, avait épousé un angevin, René Papin de la Tevinière (appelé David par la généalogie des Malestroit). Il est probable que c'est elle qui en juin 1586 exprimait à l'assemblée des protestants bretons réfugiés à la Rochelle son regret d'avoir par faiblesse assisté à la messe. D'après M. de Courcy elle n'aurait eu qu'une fille, Marie, mariée à Charles de Guer ; d'après la généalogie des Malestroit, Marie aurait été sa petite-fille, la fille de son fils Jean.

MARCHEC.

René Marchec, seigneur de Montbarot en Saint-Aubin de Rennes, gouverneur de Rennes et chevalier de l'Ordre, fut un des chefs du parti protestant. Il était fils de Pierre et de Béatrix d'Acigné. Il épousa Esther du Bois de Baulac, et sa fille Françoise épousa Samuel de la Chapelle, seigneur de la Roche-Giffart.

MARCILLÉ.

Jean de Marcillé, seigneur d'Argentré et de Launay, fils de Morin et d'Artuse de Poix, épousa en 1559 Gillette Chevallerie et embrassa lui-même le protestantisme. Son fils Jérôme épousa Gillette de Chasteigner et son petit-fils Joachim épousa Jeanne de la Bernardaye.

DU MATZ.

Deux branches de cette famille embrassèrent le protestantisme.

La branche du Brossay en Saint-Gravé était alors représentée par les deux fils de Jacques du Matz et de Jeanne du Boisbrassu, Christophe, qui figure en 1568 dans l'armée protestante commandée par Andelot, et qui mourut sans laisser d'enfants de son mariage avec Anne Garnier de la Barillère, et Nicolas, marié à Jeanne Michel, dont il eût trois fils, Jacob, Isaac et Jean, chevalier de l'Ordre, marié d'abord à Françoise d'Erbilliers, puis à Gillette de Fontenelle.

La branche de Montmartin en Saint-Germain du Pinel était alors représentée par Jean, célèbre capitaine protestant, fils de Gilles du Matz et d'Anne de Québriac. Il épousa Catherine Chauvin de la Muce et leurs enfants persévérèrent dans l'hérésie.

MAURE.

Cette famille fut une des premières familles protestantes de Bretagne, car le 10 mai 1559 un ministre protestant baptisait à la Rigaudière (en Le Theil) la fille de Claude de Maure et de Françoise de Pompadour, et la marraine était la sœur de Claude, Jeanne, fille de François de Maure et d'Hélène de Rohan, mariée à Jean du Quélenec. Cette fille paraît d'ailleurs être rentrée de bonne heure dans la religion catholique. En tous cas elle épousa un catholique.

MELOT.

Gilles Melot, conseiller au Parlement, marié à Françoise Le Limonnier, fut dénoncé comme protestant et son office supprimé en 1570. Quoique cette famille me paraisse avoir été bourgeoise, je lui ai donné place ici pour compléter la liste des membres protestants du Parlement. Il appartenait probablement à la même famille que le médecin Raoul Melot, emprisonné à Rennes à la suite des émeutes de 1560, et que Judith Melot, mariée à César du Chastelier, dont une fille fut baptisée en 1593 par le ministre protestant de Vitré.

MONTBOURCHER.

Antoine de Montbourcher, seigneur du Plessis (probablement en Vern), échanson du roi, fils de René de Montbourcher et de Béatrix de la Duchais, est probablement le seigneur du Plessis Bordage qui au combat de S. Mathurin (1568) portait l'enseigne de la compagnie de François d'Acigné. Il épousa Marie de Malestroit, dame de l'Argentaie, dont il eût Claude, seigneur de l'Argentaie, et Jeanne mariée 1° à Guy de Landujan, 2° à Marc de Rosmadec. Il avait un frère aîné, Renaud, gouverneur de Rennes et lieutenant-général en Bretagne, qui avait épousé Raoulette Thierry ; c'est cette dernière et non sa belle-fille, Jeanne de Malestroit, qui me paraît avoir été en 1559 une des premières protectrices des protestants. Renaud de Montbourcher et Raoulette Thierry eurent quatre enfants : deux filles, Françoise, femme de Claude du Bois de Pacé, et Claude, femme de Robert du Bois le Houx, et deux fils qui furent tous deux protestants : François seigneur du Bordage en Ercé, et René seigneur de Chasné en Chasné. Ce dernier épousa Julienne de la Maignanne, dame du dit lieu en Andouillé, dont il eût deux enfants, Jacob marié à Olive Yvette du Bois, et Jacques, seigneur de Beaulieu, marié à Renée Renouard. Ses petits enfants étaient redevenus catholiques. François seigneur du Bordage épousa 1° Jeanne de Malestroit, 2° Bonaventure de Bélouan ; il eût entr'autres enfants deux filles, Jeanne, femme de Claude de Vay, et Anne, mariée 1° à François d'Acigné, 2° à Julien Tournemine ; et un fils marié à sa cousine Françoise de Montbourcher. Le fils de ces derniers, René VI de Montbourcher, épousa Elisabeth du Bois de Mesneuf. Il avait deux sœurs, Guyonne, mariée à Sébastien-René de Cahideuc, et Suzanne, mariée 1° à Charles de Champlais, 2° à René de Franquetot, il eut cinq filles, Mmes de S. Germain, de Miffant, de Montgommeri, du Bouays et de l'Isle, et un fils, René VII, marié à Marthe Durcot, dont le fils, René VIII, marié à Elisabeth Gouyon de la Moussaye, n'abjura le protestantisme qu'en 1686.

DE LA MOTTE.

Anceau de la Motte, marié à Charlotte Le Long, habita le Dreneuc en Fégréac, qui appartenait à son beau-frère Jean Le Long, et figure en 1563 avec sa femme comme seigneur et dame du Dreneuc parmi les protestants de Blain. Plus tard, il alla s'établir à la Gaudinelaie en Saint-Malo de Phily qui lui venait de sa femme et qui figure parmi les lieux de réunion des protestants. Il eût probablement pour fils Abel, marié à Marguerite du Tertre et celui-ci fut père de Julien, qui épousa successivement Madeleine Ravenel en 1651 et Rachel Legge en 1656.

DE LA NOUE.

François, fils de François et de Bonaventure l'Épervier, fut un des plus célèbres capitaines calvinistes. Il épousa Madeleine de Téligny, et sa postérité persévera dans le protestantisme.

PARIS.

Le château de Rosanbonnet en Nozay est signalé par Crevain comme un des lieux de réunion des protestants du XVIème siècle. Il appartenait, dit M. le marquis de Bellevue, à Mathurin Pâris. Il s'agit sans doute du personnage de ce nom, fils de Mathurin, seigneur du Châtenay, et de Isabeau Jubier, marié à Anne du Fresche, dont la sœur Jacquemine épousa en 1562 Adrien Le Maître, seigneur de l'Orme, et qui paraît être le père de Louis Pâris, seigneur de la Haye, marié en 1597 à Marguerite Bidé.

LE PENNEC.

Crevain cite le seigneur d'Auvergnac comme ayant été parrain en 1571 du protestant Daniel Tournemine. Il s'agit sans doute de Tristan le Pennec, seigneur de l'Auvergnac en Guérande, marié à Jacquette de la Muce ; mais sa fille Marie, femme de François de Kermeno, paraît être redevenue catholique. Tristan avait un cousin germain, Marc, seigneur de Boisjolan en Saint-Nazaire, fils de Claude et de Françoise Eder. Il épousa. Jeanne Avril, dont il eût un fils, Gédéon, lequel aurait pour curateur en 1571 le protestant Bonaventure Chauvin de la Muce. Il prit part en 1594 à la défense de la Bretesche, la principale forteresse du baron protestant de la Roche-Bernard. Une des filles qu'il eût de Françoise de Drézeuc, fille de Bonaventure, seigneur de Lesnerac en Escoublac, porte le nom très caractéristique de Judith. De ce que plusieurs de ses enfants ont été inscrits pendant la Ligue sur les registres de baptême de l'église catholique, il ne faut pas conclure qu'il fût dès ce moment redevenu catholique et surtout qu'il n'ait jamais été protestant, car, en temps de trouble, les protestants, privés de leurs pasteurs, étaient bien obligés, pour faire constater la naissance de leurs enfants, de s'adresser aux prêtres catholiques. En tous cas, si Gédéon Le Pennec n'est pas mort catholique, ce qui est possible, mais ce qui n'est pas certain, ses fils, Gabriel, qui épousa Lucrèce Menardeau, et Jacques, qui épousa Renée Martin, paraissent avoir été catholiques.

PINART.

Jean Pinart, seigneur de Kerglas, conseiller au Parlement, était sans doute protestant, puisqu'en 1564 les protestants de Rennes demandaient l'autorisation de se réunir dans la maison qu'il possédait au bourg de Saint-Grégoire.

LE PORC.

Jacques Le Porc, seigneur de Larchapt en Romagné, fils de, François Le Porc et de Marthe de la Porte, est signalé dans une lettre de 1563 (lisez 1562) comme un des chefs des protestants. Il épousa 1° Claude de la Noue, 2° Louise de Maillé. Son château de Saint-Mars-la-Jaille était habité en 1570 par la duchesse de Roannais, sans doute Claude de Baune, femme de Claude Gouffier, et servait de lieu de réunion aux protestants. Il en fut de même de son château du Plessis-Casson, en Casson.

QUELENEC.

C'est probablement par le mariage de Jean du Quelenec avec Jeanne de Maure que l'hérésie pénétra dans cette famille. J'ai noté la présense de Jeanne de Maure à un baptême protestant en 1559. Son fils Charles du Quelenec assiste à la même cérémonie. Il épousa Catherine l'Archevêque et périt en 1572 à la Saint-Barthélémy. C'est sans doute le seigneur de Ponts-en-Bretagne, signalé par les historiens comme un des prisonniers de Jarnac (1569). Il ne laissait pas d'enfants. Sa sœur aînée épousa Jacques de Beaumanoir, seigneur du Besso. Sa sœur cadette Marie épousa successivement MM. d'Entragues et de Peyre.

ROCAZ.

Jean Rocaz, seigneur du Haut-Verger, figure vers 1565 parmi les protestants de la Roche-Bernard ; il appartenait à une famille de Nozay anoblie en 1445.

DE LA ROCHÈRE.

Jean de la Rochère, seigneur des Mesnils en Bréal, épousa successivement Suzanne Chevalerie et Judith de Grénédan.

ROHAN.

Ce fut Isabeau d'Albret, veuve de René de Rohan, qui se convertit au protestantisme et fit élever dans cette religion ses trois fils ; l'aîné, Henri, épousa Françoise Tournemine, qui n'était peut-être pas protestante à ce moment, mais qui le devint certainement après son mariage. Il mourut sans enfants, ainsi que son frère Jean, qui avait épousé Diane de Barbançon. Ce dernier, qui portait le nom de seigneur de Frontenay et possédait la belle terre de ce nom, située en Poitou et en Saintonge, joua un grand rôle dans la prise d'armes de 1562 : il signe le traité d'association des chefs protestants le 4 avril, lorsque le 19 juin Condé se met en marche avec ses trois régiments de fantassins composés chacun de onze enseignes, Jean de Rohan commande un de ces trois régiments. Il faut dire d'ailleurs que d'après Brantôme, les 5000 hommes qui composaient ce régiment étaient des Dauphinois. Le 29 juin, Jean de Rohan assiste à la conférence de Talsy, le 18 août, il est décrété de prise de corps par un arrêt du Parlement de Paris ; au mois de décembre il assiste au siège de Paris, ayant ses campements à Arcueil, dont il brûle le village le 10 décembre au matin avant de partir ; le 19 il assiste à la bataille de Dreux.

Ce fut le troisième frère, René de Rohan, qui hérita de ses deux aînés. Il épousa Catherine l'Archevêque qui, après sa mort, se retira au Parc de Mouchamps (près les Herbiers) où elle éleva ses enfants dans le plus pur calvinisme.

Autour des Rohan nous voyons figurer de nombreux gentilshommes protestants, mais ils ne sont pas les seuls, et à côté d'eux on trouve également des catholiques. Lors de son mariage en 1566, Henri de Rohan après de lui le protestant Gilles de Beaumanoir et les catholiques Jean le Bouteiller et François de Coëtlogon, seigneur de Kerveno ; en 1571 le palitage des biens des Rohan est fait par trois gentilshommes protestants, René d'Avaugour, François de Montbourcher et Bonaventure Chauvin, et par un catholique, M. du Cambout.

DES ROUSSIÈRES.

En 1559, le manoir de la Motte au Chancelier près de Rennes, où se réunissaient les protestants, était habité, pendant l'emprisonnement de son propriétaire Gilles Becdelièvre, par M. des Roussières, que Crevain dit être d'auprès de Nantes. C'était peut-être Jean, fils de Jean des Roussières, lieutenant de Nantes et d'une L'Espinay, marié à Jeanne Malaisé, ou l'un de ses enfants, Jean, marié à une Chamballan dont il eût une fille du nom de Judith ; Jean, seigneur de Laubinières, marié à Bonaventure Louer, dont la fille Suzanne, dame de Briord en Port-Saint-Père, épousa en 1585 Samuel de l'Espinay ; ou Julien, seigneur de Salut, marié à Anne Durban, dont la fille Françoise épousa Charles de la Chapelle, seigneur de Buron.

SÉVIGNÉ.

Pierre de Sévigné, fils de Joachim et de Marie du Quelénec, mourut catholique en 1571, ayant été grièvement blessé deux-ans auparavant à la bataille de Moncontour, mais, soit sous l'influence de sa femme Jeanne Laurens, soit sous celle de son cousin germain Charles du Quelénec, il inclina un moment vers le protestantisme, et mit en 1562 son château du Buron en Vigneux à la disposition des protestants pour y tenir leurs assemblées. En tous cas sa fille Marie fut catholique et épousa un catholique ardent, son cousin Joachim de Sévigné.

DE TEHILLAC.

Cette famille, qui a joué un grand rôle dans la propagation du protestantisme, dut sans doute l'ardeur de ses convictions protestantes à la situation de ses domaines près de la Roche-Bernard, ainsi qu'aux liens qui l'unissait à la maison des Monfort-Laval, seigneurs de Vitré, dont Jean de Tehillac avait été maître d'hôtel en 1528. En effet sur les dix enfants de son fils Jacques, lequel avait épousé Christine du Houx, deux filles, Isabeau et Bonaventure, épousèrent deux protestants, Jean de Cancoët et Charles Ferré, et deux fils figurent dans les rangs des protestants, Guillaume, seigneur de la Roche, comme capitaine de Blain en 1563, et Nicolas, seigneur de Beaumont en Redon, comme capitaine de la Bretesche vers 1567. La troisième fille, Peronnelle, épousa : 1.° Jean de Chateautro, d'une famille qui a fourni des recrues aù protestantisme, 2° Gilles Gouyon, seigneur de Pont normand et de Canzo, capitaine de Josselin et familier des Rohan ; et le troisième fils René épousa Louise d'Espinay, dame du Boisdulier. Or les protestants de Rennes se réunissaient en 1576 dans l'hôtel du Boisdulier, où demeurait alors Françoise Tournemine, veuve de Henri de Rohan, mais qui appartenait à Mme de Tehillac ou à sa mère Louise de Goulaine.

Guillaume de Tehillac eût, de son mariage avec Isabeau Cybouault de Trégaret, deux filles, protestantes l'une et l'autre, Isabeau, dame du Casso en Pontchâteau, femme d'Élie de Talguern, seigneur du Plessis Cabenot, et Suzanne, dame de la Borgnière en Fougeray, femme de Gilles Thourail ou Thomail [Note : Crevain cite en effet, parmi les protestantes les plus zélées de Bretagne, Mlle du Plessis-Cabenot, sa sœur et ses trois filles].

Nicolas eût, de son mariage avec Jeanne du Loquet une fille, Judith, mariée à Georges de Johannès ou Jouannesse, seigneur du Chêne, et un fils, Jacques, marié à Renée Maubec, dame de Maupas et de la Tronchaie en Carentoir. Quelques-uns de leurs enfants redevinrent catholiques, mais d'autres restèrent protestants, par exemple le fils aîné, Georges, marié à Louise Aubert, dont la fille Françoise épousa un du Hardaz.

Quant aux enfants de René et de Louise d'Espinay, Gabriel marié à Marie de Sévigné, Jean marié à Françoise de Bourgneuf, Pierre marié à Julienne de France et Jeanne mariée à François de Coëtloggn, je n'ai trouvé aucun document qui ait pu me renseigner sur leur religion.

TOURNEMINE.

Sur les six enfants de Raoul Tournemine, seigneur de la Guerche, trois au moins ont figuré parmi les tenants plus ou moins zélés du protestantisme. C'est d'abord sa fille Françoise, mariée à René de Bintin, seigneur de Bazouges-sous-Hédé, qui, après la mort de son mari, conserva, sans doute comme douaire, le château de la Corbonnais en Saint-Léonard, où les protestants se réunissaient en 1560. C'est ensuite son fils Julien, seigneur Montmoréal ou de Montmoreau, qui épousa successivement Anne de Montbourcher et Marguerite de Coligny. C'est enfin son autre fils Pierre, seigneur de Campsillon en Piriac, marié d'abord à la catholique Renée de Rieux, de la branche d'Assérac, et en secondes noces en août 1559 à Marie de Kermarec, dont les enfants portent les noms bibliques de Samuel, Gédéon, Daniel, Isaac, Abraham, Esther : ce fut un des rares protestants qui, après la Saint-Barthélemy, préférant l'exil à une abjuration apparente, se réfugièrent à Jersey à la fin de 1572 pour n'en revenir qu'à la fin de 1575. Parmi ses enfants l'aîné François épousa d'abord en 1584, d'après Crevain, une protestante, Catherine du Verger de Saint-Denac, puis se remaria à Odette Goulart et, d'après Moréri, mourut catholique ; un autre, Paul, épousa 1° Jeanne de Pierre-buffière, 2° Esther Arnaud, et paraît être resté protestant.

Julien et Pierre avaient un frère aîné, René, seigneur de la Guerche, marié à Françoise Hingant, qui ne paraît pas avoir été protestant ; mais sa fille Françoise paraît l'être devenue en épousant Henri de Rohan, et son fils, qui devint lieutenant-général en Bretagne, montra toujours , quoique catholique, une grande bienveillance pour les huguenots.

TRELAN.

Nicolas de Trélan, seigneur de Lermenier, et sa femme Jacquine de Follenay, figurent en 1569 comme protestants sur les registres de Vitré. Leur fille Jeanne épousa André de Couasnon.

VASSAULT.

François Vassault, fils de Pierre et de Marguerite Le Boulonnois, est sans doute le personnage que Crevain appelle M. de Martimont et qui d'après lui aurait été à Paris en 1560 demander un pasteur pour la Roche-Bernard. Il serait mort en 1577 et aurait été enterré à Ferel sur les terres de M. de Trégus, mais les habitants d'Herbignac auraient déterré son cadavre et l'auraient jeté dans la Vilaine. D'après l'arrêt de maintenue rendu lors de la réformation de 1668 il se serait marié deux fois, à Jeanne Brouet en 1539, puis à Isabeau Thébault, son fils François, sans doute celui que Crevain qualifie de sénéchal de la Roche-Bernard, se maria également deux fois, à Gillette Aubert en 1587 et à Suzanne Greslier, et son petit-fils Benjamin épousa Catherine du Tertre [Note : Il y a probablement une erreur sur le nom du père de Benjamin dans la copie de l'arrêt de maintenue, car les registres protestants de Vitré marquent en 1597 la naissance de ce Benjamin, qu'ils disent fils de Philippe Vassault, sieur de Martimont].

DE LA VIEUVILLE.

Briant de la Vieuville, seigneur de la Vieuville, en le Chastellier, fils de César et de Guillemette Cornillau, épousa Jeanne Douassaix, dont il eût un fils, César, lequel était certainement protestant et épousa en 1602 Judith de la Muce. Sa fille Debora épousa successivement Jean Buinard en 1626 et André Legeay en 1636. Son fils Philippe épousa Françoise Legeay, dont il eut un fils, Jean, marié à Elisabeth de Montgommery, et une fille, Marie, mariée d'abord à Henri du Fossé, puis à François Aubert, seigneur d'Estinguant.

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En ajoutant les DE BAUD, dont un membre, Jean, seigneur de la Vigne en Languidic, fut un des chefs de la surprise de Concarneau en 1576, et les LOPRIAC dont un membre, seigneur de Kermassonet en Kervignac, fut l'auxiliaire de Jean de Baud, et dont une fille épousa Louis de Malestroit, nous arrivons ainsi à un total de 77 familles nobles [Note : Seule la noblesse des Melot est douteuse] qui pendant un temps plus ou moins long ont professé le calvinisme [Note : Le calvinisme des Guéguen est très probable, mais non certain]. Or je n'ai compté ni les familles où les femmes seules ont adhéré à l'hérésie, comme Renée de Rieux et sa sœur Claude, femme de François de Coligny, Claude du Chastel, femme de Charles Gouyon, Raoulette Thierry [Note : Du fait que les protestants se réunissaient à la Prévalaye en 1559, on ne peut conclure que le seigneur du lieu, Julien Thierry, fils de François et de Marguerite d'Acigné, ait été protestant, car il avait pour tuteur le calviniste René de la Chapelle qui a fort bien pu mettre ce manoir à la disposition de ses coreligionnaires. Le mariage de Julien Thierry avec Esther du Bouchet est cependant de nature à jeter quelques doutes dans l'esprit], veuve de Renaud de Montbourcher, Anne de Trégus, belle-mère de Jean du Bois de Baulac ; ni les familles qui ont été anoblies postérieurement à leur conversion au protestantisme, comme les Amproux et les Bonnier ; ni les familles étrangères à la Bretagne devenues protestantes avant de s'y établir, comme les Farcy, les Legge et les Moucheron ; ni les familles dont les prétentions à la noblesse n'ont pas été reconnues lors de la réformation de 1668, comme les Cheux et les l'Esperonnière. Je n'ai même pas voulu citer un certain nombre de familles nobles dont l'identité ou le protestantisme ne me paraissait pas démontré [Note : Ainsi celui que les historiens protestants appellent M. de Trégus et dont ils font l'oncle de Sarah du Bois de Baulac est sans doute un Condest, frère d'Aliénor de Condest (Mme du Bois de Baulac) et fils d'Anne de Trégus. La France protestante fait figurer parmi les calvinistes bretons Jacques Budes, seigneur du Hirel, marié en 1561 à Béatrix de Romillé. Cela est possible, mais il ne faudrait pas le conclure uniquement de la mention par Crevain du mariage de M. du Hirel avec Mlle de Cadouzan comme étant le premier mariage protestant célébré à la Roche-Bernard, car il s'agit ici du Hirel en Saint-Dolay, et Jacques Budes était seigneur du Hirel en Plédran. Le prénom d'Isaac porté par un Romelin, seigneur des Loges, paraît bien être un indice de protestantisme lorsqu'on sait par ailleurs que la fille qu'il eût de Catherine Budes, Marie, épousa un Forsanz, d'une famille dont certains membres étaient protestants. De même le prénom d'Isaac porté par un Lescouët, qui appartient par sa mère Suzanne Challot à une famille protestante, et dont la femme Judith Chahu porte également un prénom biblique. Il est vrai que je n'oserais attacher la même signification au prénom de Judith porté par une Champion, femme de Damien Martel, ou par une Thévin, femme de François Champion. Les registres protestants de Vitré mentionnent en 1593 le mariage de Nicolas du Vau, écuyer, seigneur de la Pichonnière, du diocèse de Nantes, avec Suzanne Luziau (de Ligné). Il est possible que cette famille fut éteinte lors de la réformation de 1668, mais il est possible que Nicolas du Vau ait pris sans aucun droit la qualité d'écuyer] mais ce que j'en ai dit suffira sans doute à prouver que la noblesse bretonne fut sérieusement atteinte par la propagande Calviniste.

(Vte Ch. de Calan).

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