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VIE DE SAINT AMAND, évêque de Maastricht |
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6 Février. Saint AMAND, Évêque de Maastricht.
Il naquit, le 7 Mai 594, à Herbauges , au pays nantais, de Serène, seigneur de l'endroit, et d'Amance, tous deux recommandables par leur piété.
Il quitta sa famille à dix-huit ans et se retira dans un monastère de l'île d'Oye, voisine de celle de Rhé. Il y fit de nouveaux progrès dans la science et dans la vertu. Depuis un an, Il y goûtait les douceurs de la retraite, quand son père le découvrit, le pressa de rentrer dans le monde le menaça, de le déshériter. Le saint répondit respectueusement qu'il avait Dieu pour son partage, et qu'il suppliait l'auteur de ses jours de le laisser s'attacher à Jésus-Christ. Ses vœux furent exaucés.
Quelque temps après, il visita le tombeau de saint Martin à Tours, et, admis dans le clergé de l'illustre église où il se trouvait, il se fit remarquer par la supériorité de son mérite et de sa vertu.
L'année suivante, il se retira à Bourges, où il vécut quinze ans dans une cellule, auprès de la cathédrale, sous la direction du saint évêque Austregesile. Il pratiqua ce que la pénitence a de plus austère, portant toujours le cilice et ne prenant pour nourriture que du pain d'orge et de l'eau.
Ensuite il fit le pélerinage de Rome;; et, à son retour, sauva miraculeusement le vaisseau qui le portait avec tout l'équipage.
Rentré dans sa patrie, en 627, et consacré évêque, l'année suivante, il ne fut attaché à aucun siège particulier. Sa fonction devait être de prêcher la foi aux infidèles. L'esclavage était encore en usage dans la France ; on y vendait beaucoup d'Anglo-Saxons. Amand en achetait de jeunes, le plus qu'il pouvait, les instruisait, leur administrait le baptême, les faisait étudier et les plaçait en diverses églises, en leur donnant la liberté. Il en agissait ainsi envers les captifs des autres nations. Plusieurs devinrent abbés, prêtres, évêques.
Le nouveau prélat porta la lumière de l'évangile dans la Flandre et chez les Slaves, dans la Carinthie et dans les provinces voisines du Danube. Il vint reprendre courageusement Dagobert Ier de ses désordres ; le monarque impénitent le bannit. Amand employa le temps de son exil à instruire les Gascons et les Navarrais des vérités de notre religion. Sa disgrâce ne fut pas de longue durée. Le souverain le rappela, se jeta à ses genoux pour lui demander pardon et le pria de baptiser le fils que le ciel venait de lui donner. Ce jeune prince fut saint Sigebert, qui mourut roi d'Austrasie.
Toujours dévoré de zèle pour le salut des âmes, le saint se chargea d'une mission dans le territoire de Gand. Les peuples qui l'habitaient, étaient si féroces qu'aucun ouvrier évangélique n'osait travailler à leur conversion.
L'intrépide Amand ne trouva d'abord que résistance à la grâce. On en vint jusqu'à le battre et le plonger dans le fleuve. Il continua ses prédications, espérant que l'heure des miséricordes sonnerait. Dieu, pour l'accélérer, favorisa son serviteur du don des miracles. Le bruit s'étant répandu qu'il avait ressuscité un mort, les barbares renoncèrent à leurs superstitions, renversèrent les temples de leurs idoles, et accoururent en foule pour recevoir l'instruction et le baptême. Le bon pasteur bâtit plusieurs églises, en 633, et fonda deux grands monastères à Gand, sous l'invocation de saint Pierre, Quelques années plus tard, il en fonda un autre à 3 lieues de Tournai.
Elu, malgré lui, évêque de Maastricht, en 647, il parcourut son diocèse, tout occupé du salut des peuples. Trois ans après son installation, voyant que plusieurs continuaient de mépriser la parole de Dieu, il se démit de son évêché en faveur de saint Remacle ; et, avec quelques disciples, il se retira dans l'île de Calloo. Un grand nombre de ses enfants spirituels dispersés désirant recevoir sa visite et ses instructions, le charitable Amand se mit en route pour les satisfaire. Rentré en France, il s'avança vers le midi et, apprenant que les montagnards des Pyrénées étaient encore idolâtres, il s'empressa d'aller dissiper leurs erreurs. Mais les trouvant rebelles à la grâce, il vint demander à Childéric un lieu pour bâtir un monastère. Il en avait déjà formé un autre à Lavaur. Le roi lui donna Nantz, dans le Rouergue. Le gouverneur d'Uzez, seigneur de cette terre, furieux de de la perdre, chargea des hommes de tuer le saint. Comme pour lui montrer le lieu désigné, ils le conduisirent sur une montagne afin de le massacrer : mais une obscurité subite et une violente tempête leur firent croire que Dieu allait les punir de leur cruel projet. Tombant aux pieds du saint qui avait déviné leur mission, ils le prièrent de les sauver. Le héros de la générosité obtint du ciel leur prompte délivrance du danger et termina son entreprise.
Après un séjour assez court dans son nouveau monastère, il parcourut divers diocèses de l'intérieur de la France, pour y annoncer la parole de vie, alla gouverner quatre ans son abbaye d'Elnon et continua ses travaux apostoliques, fondant des églises, des couvents, évangélisant tous les environs, dirigeant plusieurs fidèles dans les voies de la sainteté. Il mourut le 6 Février 684.
(M. de Garaby).
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