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VIE DE SAINT BRIEUC, évêque |
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1er Mai. Saint BRIEUC, Evêque.
Il naquit, vers 409, d'une famille illustre de la Bretagne insulaire. Son père se nommait Cerpus, et sa mère, Eldrude. Il apprit auprès d'eux tout ce qu'en leur pays on pouvait enseigner à un jeune homme de sa qualité, et donna dès ses tendres années des marques d'une grande sainteté.
Il avait environ vingt ans à l'arrivée de saint Germain d'Auxerre dans la Grande-Bretagne, et devint un des principaux élèves du prélat, qui l'emmena en France et lui conféra le sacerdoce.
Brieuc, dirigé par cet excellent guide, fit d'étonnants progrès dans la sagesse et dans les sciences ecclésiastiques. Il était si charitable, qu'il ne pouvait renvoyer les pauvres sans les avoir secourus. Il leur donnait même ses vêtements et tout ce qui se trouvait à sa disposition.
Bientôt enflammé du désir de propager l’évangile, il projette avec un ami un voyage dans sa patrie, il s'embarque ; il atteint le rivage ardemment souhaité, et joyeux, il revoit le toit paternel.
Sa famille encore idôlatre, célébrait en grande réunion la fête de Janus, père des faux dieux. Envain Cerpus et Eldrude pressèrent leur fils de participer à la fête. Il leur répondit, avec une fermeté mêlée de respect, qu'un adorateur du vrai Dieu devait fuir et combattre le vice. Il s'expliqua avec tant d'énergie, il sut si bien fortifier ses instructions par ses exemples et ses miracles, qu'il convertit ses parents et une foule de concitoyens qui, touchés de la grâce, s'écrièrent : Son Dieu sera le seul que nous adorerons désormais ! Le saint fit élever plusieurs églises en divers cantons et appela des prêtres à les desservir.
Ce fut sans doute alors qu'il reçut la dignité épiscopale. Il donna des soins particuliers aux auteurs de ses jours, devenus ses enfants spirituels, et de leurs dons il fonda, dans une vaste solitude, un célèbre monastère où il assembla une multitude de disciples, dirigea très-saintement, leur faisant suivre la règle qu'il tenait de son maître. Dans une famine qui ravagea la contrée, grand nombre de personnes poussées par le besoin, vinrent à son couvent ; il les accueillit avec bienveillance et les nourrit des provisions de la communauté.
Vers 480, âgé d'environ soixante-dix ans, sur un avis qu'il reçut du ciel, le soir de la Pentecâte, d'aller répandre dans l'Armorique l'éclat de sa piété et de ses lumières, il se hâta de s'y rendre avec 268 religieux. Il débarqua dans un port léonnais, s'avança par terre jusqu'à la rivière de Jaudy dans le territoire de Tréguier, y convertit, dit-on, le comte Conan, bâtit par son secours et par celui des fidèles du pays un monastère à Landebaëron. Il le gouvernait, lorsque les Coriticiens vinrent le conjurer de retourner dans leur île, pour en bannir la peste. Il y alla, et par ses prières il triompha du fléau.
Revenu à Landebaëron, il vit qu'il gênait quelques imparfaits ; et, laissant pour abbé un de ses disciples, il partit avec 84 religieux et vint par mer chez Rigual, autrefois prince de Domnonée, dans la Grande-Bretagne, et alors souverain d'un canton de l'Armorique, près de l'embouchure du Gouet. Grâce aux libéralités de ce comte, qui le reconnut pour son parent et lui témoigna ainsi sa reconnaissance de ce qu'il lui devait sa guérison, d'abord il construisit un oratoire dans une vallée couverte de bois, près d'une agréable fontaine et non loin de la rivière qui se décharge dans le port du Légué ; ensuite, dans les bâtiments en bois que lui céda le généreux seigneur, avec sa terre du Rouvre et dépendances, il bâtit une église sous l'invocation de saint Etienne, premier martyr, et un monastère dont il eut la direction.
Une foule de personnes, converties par le zèle du pieux évêque, vinrent s'établir autour du nouveau couvent et formèrent la ville de Saint-Brieuc, érigée en évêché, en 844, par Nominoé.
Le saint y vécut de la manière la plus édifiante, répandant les lumières de la religion sur tous les peuples voisins.
Plus il avançait en âge, plus les exercices de la pénitence et du ministère augmentaient sa ferveur.
Son savoir, son expérience, sa bonté, ses miracles le mirent en si grande considération, qu'on venait à lui de partout, et que sur toutes choses, spécialement en celles du salut, on n'avait confiance qu'en lui.
Rigual, retiré à sa campagne d'Hillion, se voyant très-vieux et fort malade, voulut recevoir les derniers sacrements par le ministère de son vertueux parent. Brieuc, qui auparavant allait modestement à pied, fut forcé par son grand âge de se faire porter en charrette à la demeure du comte. Plusieurs de ses religieux le suivaient, chantant avec lui les louanges du Très-Haut. Par de pieuses exhortations, il aida le vieillard à mourir saintement. Il devait le suivre de près. Averti de sa fin par une fièvre légère, il rassembla ses enfants selon la grâce, leur prêcha l'union et l'observance de la règle, leur prescrivit un jeûne de six jours, reçut les derniers secours de l'Eglise en leur présence, les bénit et mourut en 502.
« Il eut entr'autres disciples, dans son couvent de la vallée double, saint Marcan et saint Sieu » (L'abbé MANET. Histoire de la Petite-Bretagne, t. 2). Les faiseurs de bourses l'avaient pris pour patron, parce qu'on le représente comme un des saints les plus renommés pour la charité envers les pauvres.
(M. de Garaby).
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