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LE BIENHEUREUX CASSIEN, martyr

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14 Janvier. Le Bienheureux CASSIEN, Martyr.

RUFFILIO VAZ LOPPEZ-NETTO, naquit à Nantes, le 14 Janvier 1607, de Jean Loppez-Netto et de Guyonne d'Almaras, originaires du Portugal, où leur famille tenait un rang distingué. Le grand commerce de Nantes les y avait attirés.

Ils menaient une vie exemplaire dont profitèrent leurs enfants. L'aîné de leurs fils fut médecin et mourut en odeur de sainteté à Saint-Brieuc. L'autre frère de notre bienheureux s'établit dans le comté nantais et y forma une maison considérée. Leurs trois sœurs refusèrent de brillants partis, pour n'être qu'à Dieu.

Les études du jeune élu furent dirigées par de pieux ecclésiastiques, au collège de Saint-Clément de Nantes. Dès l'âge de sept ans, il pratiquait la pénitence, pour se prémunir contre les passions. Ce qu'il retranchait de sa nourriture était pour les indigents. Il demeurait auprès des capucins, qui lui apprirent à faire oraison. Il se levait dès trois heures du matin pour y vaquer, réciter l'office de la Vierge et le Rosaire. Ses condisciples le respectaient tant, qu'ils n'osaient rien faire, ni rien dire de déplacé devant lui. A neuf ans, instruit du projet des missions chez les infidèles, il pria les capucins de le recevoir. Le gardien l'encouragea et lui dit de se perfectionner, en attendant son âge. Netto s'adonna de plus en plus à l'étude et à la piété : il sut unir aux plus beaux talents la plus parfaite modestie.

A quinze ans, il voulut suivre sa vocation ; ses parents l'éprouvèrent par un délai de deux ans. Il les passa à étudier la philosophie, la théologie, l'hébreu, sans négliger les devoirs de la religion. Il donnait plusieurs heures à l'oraison, fréquentait les sacrements, assistait à tous les sermons de l'Avent, du Carême, et en rapportait le sens à son professeur. Après ses deux années d'épreuve, il prit l'habit aux capucins d'Angers, avec le nom de Cassien.

Ses vertus firent de merveilleux progrès, pendant son noviciat. Il prononça ses vœux, à la fin de 1623.

Il reprit sa philosophie et sa théologie sous François de Tréguier, dont une foule d'élèves ont signalé leur zèle et leur foi dans les missions étrangères. Il profita si bien de ses leçons qu'en 1631, il montra ce qu'il pouvait pour le salut de ses frères. La peste désola Nantes. Cassien se dévoua pour soigner les pestiférés dans l'hopital placé hors ville. Pendant les deux années que sévit le fléau, il ne se coucha que pour prendre un court repos, interrompu par les cris des mourants auxquels il courait aussitôt. Atteint de la contagion, il ne cessa point son service. En sorte, dit son historien, qu'il eût été martyr de sa charité, s'il n'avait pas été destiné de Dieu à mourir pour la foi.

Ses études achevées en 1633, il obtint d'aller aux missions orientales et partit pour l'Égypte. Une tempête faillit rendre ce voyage funeste. Le fervent missionnaire profita d'un repos de quinze jours à Alexandrie, pour y prêcher trois fois. De là il se rendit au Caire et étudia l'Arabe.

Des Portugais venant d'Ethiopie gémissaient sur l'état déplorable de la religion dans ce pays. Cassier apprit l'éthiopien et pria la propagande de l'y envoyer. En attendant la réponse de Rome, il visita les saints lieux avec son confrère, le bienheureux Agathange. Ces deux pères vertueux parcoururent les demeures des Cophtes, qui les écoutèrent comme des anges envoyés du ciel.

Cependant Pierre Léon, luthérien, avait gagné l'archevêque d'Ethiopie, Ariminius. Les amis des deux religieux voulurent les retenir ; mais, l'autorisation étant arrivée au bout de trois ans, ils partirent, couvrant leur costume de celui des moines Cophtes. Le négociant vénitien Xanto leur fournit des provisions et un bateau pour les transporter par le Nil, jusqu'à ce qu'ils eussent rejoint un pacha qui allait à Souaguen. Ils l'atteignirent, après quinze jours de navigation, et furent un mois à traverser le désert de Cassir. Le catholique Constantin les accueillit charitablement à Souaguen. De là ils se rendirent avec une caravane à Saravi. Dans cette ville, ils furent arrêtes par les intrigues de Léon et du prélat qu'il avait séduit. Ils avaient passé trois jours en prison, sans boire ni manger, quand Monique, religieuse et sœur du gouverneur, les visita et leur fit donner des vivres. Ils ne prirent que du pain et de l'eau. Monique édifiée quitta le schisme.

On avait envoyé à la cour les lettres de recommandation que le patriarche d'Alexandrie et d'autres personnages distingués avaient données aux deux missionnaires. Après quarante jours passés en prison, ils furent appelés à comparaître devant le souverain. Le trajet fut d'un mois. On les força à le faire, dépouillés de tout ce qui les couvrait, étroitement liés et à pied, suivant le train des mulets auxquels ils étaient attachés, et n'ayant de repos qu'autant qu'on en donnait à ces animaux.

A Dombéa, on leur rendit leur costume de capucins, et on les présenta à Basilidas, qui, sans daigner les entendre, les condamna à être pendus. Les serviteurs de Dieu demandèrent à parler au prélat Ariminius devant le prince. Léon et l'évêque éloignaient cette entrevue. Cassien parlait parfaitement la langue du pays. Les catholiques affluèrent à la prison, et le bienheureux prononça un discours qui fit une grande impression. La cour en fut instruite, et les deux capucins furent mis dans un cachot jusqu'à l'instant de la conférence. Elle eut enfin lieu. Le monarque interrogea les pieux étrangers. Cassien répondit de la manière la plus franche et la plus satisfaisante. Ariminius s'emporta, fit brûler les lettres qui renfermaient l'éloge des deux missionnaires, et on fut d'avis de les chasser, avec défense de revenir. Rien ne fut décidé, et on les renvoya en prison.

Aussitôt Léon ameute le peuple, court dire au roi qu'il expose sa couronne, s'il ne force les deux capucins à entrer dans la secte dont ils ont pris l'habit, ou si, sur leur refus, il ne les fait périr. Cassien et son compagnon sont ramenés. Sommés de choisir entre l'apostasie et la mort, ils déclarent qu'ils ne trahiront point leur conscience. Le prince les condamne de nouveau au dernier supplice. Les deux victimes se prosternent, et, les mains au ciel, bénissent Dieu, qui daigne leur donner occasion de souffrir pour sa gloire. Cassien récite à haute voix le symbole de Nicée, insistant sur les articles opposés aux erreurs d'Eutichès et de Dioscore, ajoutant que c'était la seule doctrine qui pût mériter la vie éternelle.

Les bourreaux les conduisirent au lieu du supplice, et les pendirent aux arbres avec les cordes dont ces religieux se ceignaient. Le furieux Arminius accourut et ordonna, sous peine d'excommunication, aux schismatiques qui l'entouraient, de jeter au moins chacun une pierre aux patients. Les cruels lapidèrent les religieux. Ils revinrent même bientôt ; et, trouvant les deux cadavres détachés du gibet, ils les ensevelirent sous un monceau de pierres. Une seule personne fût touchée de la patience des martyrs et rentra dans le sein de l'Eglise. Dieu signala la sainteté de Cassien et d'Agathange, Pendant huit jours, un éclat merveilleux marqua le lieu arrosé de leur sang. Le prince en fut témoin et touché. Il ordonna de donner aux deux morts une sépulture décente. Un orage dissipa les schismatiques qui dégageaient les cadavres du monceau de pierres. Les catholiques saisirent ce moment pour prendre les saintes dépouilles et les inhumer, hors de la ville. (Voyez l'Abrégé de la vie et du martyre des pères Agathange, de Vendôme, et Cassien, de Nantes, par le père Emmanuel, de Bennes, 1756 ; et les vies des Saints et des Bienheureux des trois ordres de Saint-Francois par le père Fulgence Férot, 1779, troisieme volume).

(M. de Garaby).

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