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VIE DU BIENHEUREUX CHARLES DE CHATILLON

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29 Septembre. Le Bienheureux CHARLES DE CHATILLON, Comte de Blois.

Il naquit, en 1319, du comte Gui de Châtillon et de Marguerite, sœur de Philippe de Valois. Il apprit de Jacques de Heuclin les sciences et le chemin du ciel. Dès qu'il sut lire, il récitait tous les jours les heures de Notre-Dame, l'office de la Croix, etc. A douze ans, il jeûnait plusieurs fois par semaine, entendait les meses célebrées dans la chapelle du château, servait vingt-cinq pauvres que nourrissait son père, et vivait si religieusement, que son frère aîné, Louis, ne le nommait que l'ermite.

En 1338, il épousa Jeanne, enfant unique de Gui de Penthièvre, frère cadet de Jean le Bon, duc de Bretagne. Les conditions du mariage furent que Charles succéderait à Jean III, qui n'avait point de postérité. La plupart des seigneurs reconnurent le jeune époux pour héritier présomptif de leur souverain.

Le duc mourut le 30 Avril 1341. Jean de Montfort, son second et dernier frère, prétendit à la couronne, se disant plus près d'un degré que sa nièce. La cour des pairs reconnut la validité des titres de Charles de Blois. Cet arrêt ne finit point la guerre. Elle dura un quart de siècle. On y livra en Bretagne 1500 combats, 200 assauts : elle coûta plus de 200,000 hommes. La France appuyait Charles, et l'Angleterre son compétiteur, qui s'était emparé des trésors du feu duc. Montfort fut pris à Nantes et renfermé à Paris ; mais sa valeureuse épouse présenta son fils, âgé de trois ans, et ranima les esprits abattus. Une flotte anglaise arriva à son secours, quand elle allait rendre Hennebon à son ennemi. Bientôt Charles avec 36 vaisseaux attaqua une flotte anglaise de 46 voiles ; la nuit et un orage les séparèrent. Charles, étant à Nantes, s'occupa d'améliorer le sort des habitants. Une ordonnance supprima les droits de payages qui se percevaient sur chaque muid de marchandise, en entrant en ville ou passant les ponts. Quatorze nobles bretons trahirent le héros ; le roi de France les fit décapiter. Une trêve de 3 ans, signée à Malestroit, en 1343, fut violée par Montfort, échappé de sa prison. Il mourut de chagrin et de fatigues, en 1345.

En 1346, trois fois pris et trois fois dégagé, ayant reçu 18 blessures, Charles fut obligé de se rendre au sanglant combat de La Boche-Derrien ; il fut trois ans détenu dans la tour de Londres. Ce fut alors qu'il composa une vie de saint Yves. C'était une prose qu'on chanta dans toute la Bretagne. La guerre fut continuée par deux héroïnes, la comtesse de Blois et la comtesse de Montfort. Charles obtint sa liberté moyennant une rançon de 350 mille écus. Les armées étaient en présence, dans les landes d'Evran, quand, à l'instance des prélats et des seigneurs, Blois et le jeune Montfort consentirent au partage du duché, et le traité fut signé en 1364.

Mais la comtesse de Blois détermina son mari à envoyer sa rétractation et la lutte recommença. La bataille de Brech, près d'Auray, livrée le 29 Septembre 1364, fut décisive. Les deux partis y préludèrent par la prière. Charles entendit la messe, se confessa et communia avant l'attaque. La mêlée fut horrible. En vain Duguesclin, dévoué au comte de Blois, multipliait les prodiges de valeur. L'épais bataillon, où le prince combattait, fut enfoncé, et déjà ce vertueux héros était prisonnier, quand un Anglais lui plongea sa dague dans la gorge. Il expira en implorant l'éternel. La bataille avait duré 7 heures et le prince y avait perdu 5000 hommes. « Telle fut la fin de Charles de Blois, prince affable et pieux, brave jusqu'à la témérité, humble dans tous les états de sa vie, charitable envers les pauvres, dur envers lui-même, jusqu'à porter habituellement un cilice et coucher sur la terre nue, ne supportant jamais à sa cour une parole qui pût blesser la pudeur. Pour tout dire en un mot, cet homme extraordinaire a mérité par sa valeur héroïque un rang distingué parmi les plus grands capitaines, et par l'éminence de ses vertus une place à côté de saint Louis » (L'abbé BROUSTER. Histoire de Bretagne, adoptée en 1833 par monseigneur Le Groing- La Romagère, Evêque de Saint-Brieuc).

La confiance aux mérites de Charles lui fit décerner un culte en Bretagne, avant même l'autorisation du saint siège. Des religieux distribuaient des médailles qui portaient son image, le célébraient dans les chaires. Urbain V, par ses lettres du 14 Septembre 1368 aux prélats de Bretagne, dit qu'il apprend avec peine qu'on le peint comme un martyr et un saint, et défend ce culte sous peine de censure. Benoit XIV note comme prohibé le culte de Charles de Blois. Cette prohibition paraît venir de ce qu'on avait agi sans la participation du saint siége, et qu'il trouvait téméraire de donner comme martyr un homme mort pour la défense de sa cause personnelle et pour des droits contestés. L'évêque de Blois, monseigneur de Caumartin, ne prenait pas cette défense à la rigueur ou même la croyait révoquée, puisqu'en 1731, il introduisit dans le bréviaire de son diocèse l'office de Charles, au 20 Juin. Cet office y est encore célébré ; mais l'évêque actuel a décidé qu'il serait retranché de la nouvelle édition.

Aux détails sur les procédures commencées pour la canonisation de Charles de Châtillon, Albert Le Grand ajoute : « Soit que les oppositions de Jean le Conquérant aient eu lieu, ou pour quelqu'autre empêchement, il ne fut pas passé outre, et demeura l'affaire en ces termes, quoiqu'en disent quelques-uns ».

« Quelques auteurs assurent que Charles fut mis au rang des saints par Grégoire Xl. La chapelle de l'ancien château de Coatlez en Tréflez, à deux lieues de Lesneven, est dédiée à Charles de Blois, sous le nom de sant Bléas » (De KERDANET, notes de la nouvelle édition des Vies des Saints de Bretagne, d'Albert le Grand 1837).

Ce savant annotateur montre que tous les souverains de l'Europe descendent de Charles de Blois.

(M. de Garaby).

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