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25 Juin. Saint GONHARD et ses Compagnons, Martyrs.

Gonhard né dans la partie de l'Anjou que Charles-le-Chauve céda depuis aux Bretons, fut destiné par ses parents au service de l'Eglise, et devint chanoine de la collégiale de Saint-Pierre d'Angers.

Vers 836, cédant aux instances des Nantais, il accepta leur siége épiscopal, que la mort de Trutgare laissait vacant.

Peu de temps après, Renaud, comte de Nantes, fut tué par Lambert II. Le vainqueur prit possession du gouvernement de cette ville ; et, pour gagner l'affection des citoyens, il congédia une grande partie de ses troupes. Les habitants, qui n'avaient pour lui qu'une soumission extérieure, le forcèrent à fuir honteusement.

L'ambitieux se vengea. Il s'unit aux Normands et leur fit espérer un immense butin. Les ennemis de la religion et de l'humanité s'embarquent sur soixante-sept longs vaisseaux, et Lambert les guide. Remontant la Loire, ils arrivent devant Nantes, s'annoncent en qualité de commerçants et sont reçus comme des amis.

C'était le 24 Juin 843, jour de la solennité de saint Jean-Baptiste. On suivait encore l'usage de se rendre à l'Eglise mère dans ces grandes fêtes. La basilique était remplie d'une foule de personnes de différents endroits. Là se trouvaient aussi les religieux d'Indre ; et, Gonhard, à la tête de son clergé, célébrait les saints mystères. Lorsqu'il avertissait d'élever les cœurs au ciel, les perfides étrangers s'élancèrent dans le temple par les portes enfoncées, par les fenêtres escaladées et l'égorgèrent sur l'autel du saint martyr Féréol. Les clercs qui assistaient à l'office, les laïques qui tombèrent sous la main des barbares, subirent le même sort. Sans distinction de sexe ni d'âge, tous furent immolés. Cependant, le reste des ennemis parcourait la ville le fer à la main ; mais Dieu ne leur donna de pouvoir que sur les corps. Il remplit les fidèles d'un courage invincible pour mourir en confessant son nom. Cette résignation leur valut le titre glorieux de martyrs. Le nom du chef de cette foule de saints a toujours été cher à son Eglise. Elle en fait la fête, ainsi que de ses généreux compagnons, le 25 Juin, le lendemain de leur naissance au ciel, pour ne pas faire concourir cette cérémonie avec la naissance temporelle de saint Jean-Baptiste.

Créteil, près de Paris, vénère saint Agoard et ses compagnons, martyrs. Usuard, qui met leur fête au 24 Juin, leur associe d'innombrables fidèles de l'un et de l'autre sexe. Ces circonstances autorisent à croire qu'on ne tarda pas à porter en ce lieu les reliques de saint Gonhard et de ceux qui partagèrent son martyre.

Saint Guin, archidiacre, probablement de Nantes, a fourni des renseignements sur le sac de Nantes, à l'auteur de la translation du corps de saint Martin de Vertou.

(M. de Garaby).

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