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VIE DE SAINT GUENAEL, abbé |
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3 Novembre. Saint GUENAEL, Abbé.
Il naquit à Quimper-Corentin, en 454, du comte Rimelin et de la noble Lectice. Cette pieuse mère lui enseigna la religion ; un précepteur le forma aux sciences et aux lettres dans lesquelles il fit de grands progrès.
A sept ans, il fut mis sous la direction de Saint Guénolé, à Landévennec. Après y avoir passé trois ans comme pensionnaire, il prit l'habit religieux en présence de saint Salomon Ier et de sa cour. Il n'avait que dix ans, et déjà il était un modèle de sagesse. Jamais on ne le trouvait oisif ; il passait même les nuits à prier ou à lire l'Ecriture. Son humilité paraissait en toutes ses paroles, en toutes ses actions. Il supportait patiemment les infirmités du prochain. Il conserva soigneusement sa chasteté ; et, pour s'y maintenir, il chérissait la mortification ; il jeûnait presque continuellement ; endurait le froid et le chaud, restant également vêtu dans toutes les saisons. Dans les temps les plus rigoureux de l'hiver, tous les soirs, lorsque les autres religieux s'étaient retirés dans leurs cellules, il allait à l'étang du bas du jardin du monastère, se dépouillait, s'y plongeait jusqu'aux aisselles, et, en cet état, récitait les sept psaumes de la pénitence, pour les bienfaiteurs du couvent.
En 504, saint Guénolé mourant le désigna pour son successeur. Le choix fut unanimement applaudi ; mais Guenaël n'accepta que sur la promesse qu'on lui fit de lui rendre la liberté au bout de sept ans.
Il remplit sa charge avec une exactitude et un devoûment admirables. Le terme expiré, tant afin de suivre son goût pour la retraite qu'afin d'épargner un crime aux Frisons, qui mettaient tout à feu et à sang dans l'Armorique, il passa en Angleterre avec douze religieux. Il désirait apprendre des disciples de saint Patrice la perfection de la vie monastique, qu'il pratiquait sans le savoir. L'éclat de ses vertus et de ses miracles le rendit bientôt célèbre. Il prêcha l'Evangile sur les côtes et pénétra dans l'Irlande. Il eut la consolation de convertir bien des âmes encore esclaves des superstitions payennes, une infinité de mauvais chrétiens, et de rétablir la régularité dans plusieurs monastères.
En 513, Hoël Ier chassa les Frisons de l'Armorique. Guenaël y rentra. Il apportait de précieuses reliques, avec un grand nombre de livres, et était accompagné de cinquante religieux, qui n'avaient pas voulu le quitter. Il débarqua dans l'île de Groix, fut reçu en triomphe à Landévennec, y passa trois ans, donnant l'exemple de l'humilité et de l'obéissance. Ensuite, il se retira dans une autre partie de la Cornouaille continentale, et y bâtit un monastère, qu'il gouverna très-saintement pendant quelques années.
Le roi Hoël Ier voulut vainement le fixer près de lui. Le saint, résolu de se disposer à la mort dans la retraite, se retira dans le pays de Vannes, avec deux confrères ; il y construisit un oratoire et trois cellules. Il se prépara au passage de l'éternité par la pratique continuelle de l'oraison. Comme sa dernière heure approchait, il assembla ses disciples, les exhorta à persevérer dans l'observance des règles, célébra le saint sacrifice en leur présence ; et, en les bénissant, il rendit son âme à Dieu, le 3 Novembre 518.
Albert Le-Grand dit qu'il fut inhumé à Landévennec ; le Propre de Vannes assure que, d'après une tradition perpétuelle, son corps fut apporté dans cette ville et enterré à la sortie du chœur, du côté de l'épître. Baillet prétend que c'est le tombeau d'un autre saint du même nom.
(M. de Garaby).
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