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VIE DE SAINT GUILLAUME FIRMAT, confesseur

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24 Avril. Saint GUILLAUME FIRMAT, Confesseur.

Il naquit à Tours au commencement de l'onzième siècle, reçut une éducation soignée et pratiqua les vertus qui rendent tous les âges vénérables. Chanoine de Saint-Venant, à la demande du chapitre, il rivalisa de régularité avec ses plus vertueux confrères.

Quelque temps après, la milice et l'art médical l'occupèrent, sans l'empêcher de remplir ses premières obligations. Ayant acquis d'immenses richesses, il eut la sagesse de les distribuer aux pauvres, du consentement de sa mère, avec laquelle il se retira dans un bois près Les-Hermites, à cinq lieues de Tours. A la mort de la pieuse veuve, fuyant des visites importunes, il se cacha dans la forêt de Concise. Des méchants chargèrent une courtisane de le corrompre ; elle implora l’hospitalité du saint ermite, qui lui donna à manger. Mais, dès qu'il vit le piége, le repoussant avec horreur, il se brûla le bras. Repentante, elle se prosterna. Les suborneurs qui de dehors voyaient ce qui se passait, s'élancent aux pieds du saint, se frappant la poitrine. L'homme de Dieu pria pour assurer leur retour, et les renvoya absous. Ils publièrent le beau trait de Firmat, qui, se dérobant aux admirateurs, partit pour Jérusalem. Des cachots et des supplices y répondaient à son envie du martvre, quand le Tout Puissant l'en délivra. Après avoir arrosé de larmes les traces du Sauveur, il revint par Rome, pour prier aux tombeaux des apôtres. On prétend qu'élu évêque à Constance, ne voulant pas recevoir l'investiture de l'empereur, il s'enfuit avant d'être sacré.

La providence, dirigeant ses pas, il vint jusqu'en Bretagne, et demeura quelque temps au territoire de Vitré. A Dourdain, il fit jaillir la fontaine qui porte son nom. Pour éviter les honneurs que lui attirait ce prodige, il se rendit seul à Gahard et ensuite à Savigné. Il établit dans ces deux endroits deux premières habitations, et bientôt il se fixa à Mantilli, menant une vie très-mortifiée avec Aubert, son serviteur, et distribuant aux indigents ce que lui donnaient ceux pour qui il chantait la messe. Son serviteur ayant été maltraité, le saint se retira avec lui dans une île du Rhône, et y revint d'un second voyage à Jérusalem.

La guerre et la famine affligeant Mantilli, depuis le départ du saint, pressé d'y revenir, il céda pour bannir les fléaux. Il y fit une foule de miracles, alla souvent prier à Mortain et mourut saintement, le 24 Avril, vers 1095.

On dit dans sa prose :
Mira refulget pietas tua, finis et caritas,
Dum quod agas vel facias, fit ut semper proficias :
AEgros sanas et languores, ignis restinguis ardores ;
Blandus captivos liberas, canctisque bona procuras.

(M. de Garaby).

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