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VIE DE SAINT HERMELAND, abbé

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25 Novembre. Saint HERMELAND, Abbé.

Né à Noyon, de parents très-distingués, il reçut une brillante éducation, montra une sagesse admirable et devint grand échanson du roi. Il remplit sa place à la satisfaction générale, et fut obligé par sa famille de fiancer la fille d'un grand de la cour.

Mais, quand tout lui riait dans le monde, il résolut de le fuir ; et, à force de prière et de persévérance, il obtint du monarque qui l'aimait la permission de se retirer au monastère de Fontenelle.

Doux et patient, prompt à obéir, assidu à l'oraison, charitable pour tous ses confrères, il parut à son pieux abbé Lambert digne du ministère des autels, et l'évêque diocésain l'éleva au sacerdoce.

Cependant, d'après l'éloge que Pasquaire, évêque de Nantes, fit de la vie religieuse, tous ses auditeurs demandèrent l'établissement d'une communauté, et Lambert chargea Hermeland de gouverner cette colonie.

Le nouveau supérieur la conduisit d'abord dans la cathédrale de Nantes, pour invoquer le secours des apôtres, et l'établit bientôt après dans d'Indre. Il y bâtit un monastère et une église en l'honneur de saint Pierre, et une autre dont saint Paul fut patron. L'évêque vint les consacrer et mena Hermeland à la cour de Childebert III, qu'il détermina à prendre la nouvelle fondation sous sa protection royale.

L'asile ouvert à la vertu et à la science se remplit d'hommes pieux et d'élèves que leurs parents mettaient à l'abri de la corruption du siècle.

Tous les carêmes, Hermeland se retirait avec quelques religieux dans l'île d'Indrette, pour s'y préparer, par un surcroît de mortification et de prières, à célébrer plus saintement la fête de Pâques. Il y avait trouvé une église et un oratoire dédié à saint Martin : il y en érigea un en l'honneur de saint Aignan. Il établit même au loin plusieurs maisons religieuses dépendantes de celle d'Indre. Il savait reprendre avec tant de prudence, qu'il ramenait aisément le coupable au devoir. ll eut la consolation d'adoucir l'humeur tyrannique d'Agathée, comte de Nantes.

Parvenu à un âge fort avancé, il se démit de son abbaye et se retira dans l'oratoire de saint Léger, martyr. Il l'avait bâti à ce dessein à la porte du couvent.

Son successeur, élu par les religieux, négligea de pourvoir à leurs besoins, pour s'occuper d'affaires inutiles ; se mit à construire un palais, pour remplacer une modeste demeure qu'il dédaignait.

Celui qui avait eu le courage de reprendre un seigneur puissant et cruel, n'épargna pas un remplaçant orgueilleux; mais celui-ci continua de tourmenter les frères par des privations excessives ; les fit battre rudement, et ordonna de retrancher le peu de nourriture qu'on fournissait au saint et à quatre religieux qui l'avaient suivi.

Les victimes se plaignaient quelquefois de celui qui devait être leur père et qui devenait leur bourreau. Notre vénérable vieillard leur prêchait la patience et leur en donnait l'exemple.

Un mal violent, qui parut un châtiment du ciel, les délivra du barbare. Ils avaient quelque peine à lui accorder les derniers honneurs, vu qu'ils ne trouvaient rien d'édifiant dans sa vie et dans sa mort. Hermeland les contraignit d'exercer cette œuvre de miséricorde.

Craignant une nouvelle erreur dans le choix d'un abbé, les religieux obtinrent du saint qu'il le désignât lui-même. Il se rendit à leur prière, et nomma le sage Donat, qui, suivant toujours les conseils d'un si bon guide, gouverna jusqu'à la mort, à la satisfaction de tous.

Du fond de sa retraite, Hermeland ne cessait d'être utile aux hommes, par ses prières, par des guérisons miraculeuses, par d'excellents avis donnés à la communauté, surtout à l'approche de sa mort. S'étant communié lui-même, il expira sans douleur, entouré de ses frères et recommandant son âme à Dieu, le vingt-cinq Mars 720.

(M. de Garaby).

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