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22 Juin. St HERVÉ, Exorciste ; St HARCHIAN et St URFOL, Religieux ; Ste CHRISTINE, Religieuse.

L'anglais Harvian, musicien et poète, après quatre ans de séjour à la cour de Childebert, vint en Bretagne pour repasser dans son pays. Mais arrivé dans l'Armorique, il obtint la main de la léonnaise Rivanone, sœur de Rigour, chez lequel ils restèrent au manoir de Lanrioull, dans la paroisse de Plouzévédé, et y donnèrent la vie à Hervé, qui naquit aveugle.

Cinq ans après, Harvian y mourut en réputation de sainteté. Rivanone, très-sensible à cette perte, éleva soigneusement son fils à Quéran, partie de la commune de Tréflaouénan. Hervé savait à sept ans sa religion, le psautier et les hymnes communes du bréviaire.

Désireux de s'instruire de plus en plus et de se sanctifier, il se fit conduire à l'école du vénérable moine saint Harchian. Il y demeura sept ans et surpassa ses condisciples. Sa mère s'était retirée dans une solitude avec de pieuses compagnes, et y sanctifiait le reste de ses jours. A la fin de ses études, notre saint, qui avait pour guide Guiharan, alla trouver son oncle maternel, saint Urfol. Cet homme distingué par ses lumières et par sa piété, habitait un petit monastère dans l'archidiaconé d'Ach. Il avertit son neveu que sa mère était malade ; mais, vu l'infirmité du jeune homme, il alla d'abord la voir et vint le prendre pour le lui mener, comme elle le désirait. La visite fut attendrissante. La bonne mère bénit son enfant et le recommanda à son frère.

Hervé resta dans l'ermitage de son oncle avec quelques autres religieux, tandis que le saint faisait un voyage dans la paroisse de la forêt.

Cependant, averti que sa mère était mourante, il la fit veiller, envoyant les autres moines deux à deux lui donner des soins et prier dans sa cellule. Il la visita, lui fit administrer le saint viatique et lui rendit les derniers devoirs. Elle fut enterrée dans l'oratoire qui est devenu l'église de Lanhouarneau, et des prodiges illustrèrent sa tombe.

Hervé resta dans cet oratoire priant jour et nuit pour elle. Il ouvrit une école et instruisit les enfants qui de toutes part venaient à lui. Il vivait avec d'autres moines dans une grande perfection. Fuyant l'admiration qu'excitaient ses miracles, il passa avec tous ses confrères dans la seconde retraite d'Urfol, au canton de Plouzévédé. Il répara l'oratoire du saint et accommoda de pierres son sépulcre, que des prodiges rendirent glorieux.

Il se présenta à saint Houardon, évêque de Saint-Pol ; et, ordonné exorciste, il emmena ses religieux du côté de Landerneau. Il bâtit une église et un monastère. Innoco donna le terrain et le saint fit une quête dans la Cornouaille, pour aider à la construction des édifices. Il y coula ses dernières années dans les exercices de la piété la plus fervente et se trouva, dit-on, avec les évêques assemblés sur le Mené-Bré, en Pédernec, pour excommunier le cruel Comor. Hervé, attaqué d'une forte maladie, fut absous, béni, communié, muni de l'extrême-onction par son évêque, et mourut le 22 Juin vers 566.

Sainte Christine, nièce de Rivanone et dont la mort seule l'avait séparée, vint soigner son vertueux parent et mourut au pied du lit du saint, presque en même temps que lui. Elle l'avait prié d'obtenir de Dieu, qu'elle ne restât point après lui sur la terre. Les trois abbés saint Conogan, saint Maian et saint Mormède étaient aux funérailles du saint exorciste.

(M. de Garaby).

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