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VIE DE SAINT HOARNEAU ou SAINT HUVARNION, ou HARVIAN, ou HERVIAN |
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5 Décembre. Saint HOARNEAU.
« Saint Hoarneau était père de saint Hervé » (Grégoire de Rostrenen, Dictionnaire français-celtique).
Huvarnion ou Hoarneau, qu'on appelle aussi Harvian et Hervian, d'où vient le nom de Hervé, naquit dans la Grande-Bretagne, à la fin du cinquième siècle. Ses parents riches et vertueux lui donnèrent une excellente éducation, qui développa ses grandes dispositions. Réunissant de vastes connaissances, parlant bien plusieurs langues, parfait musicien, poéte distingué, et surtout modèle de sagesse, il fut la gloire de sa famille et les délices de la société.
En 515, Childebert Ier monta sur le trône de France, et parut si généreux protecteur des sciences, des lettres et des arts, qu'il attira bientôt à sa cour tous les beaux talents, non-seulement du royaume, mais encore des états voisins. Le savant et sage Anglais fut des mieux accueillis. Le prince, qui aimait la poésie et la musique, l'attacha de suite à sa maison et lui donna de gros appointements. Le jeune étranger ne se laissa jamais entraîner par le torrent de la corruption des cités et des cours. Pénétré de la crainte du roi des rois, il ne perdait pas un instant. Il consacrait aux exercices religieux le temps que ne demandaient pas ses fonctions. Il fréquentait les églises et les sacrements; il s'adonnait à l'oraison, il distribuait des secours aux malheureux, et gardait la continence avec un soin particulier.
Ses vertus, ses bienfaits charmaient tout le monde. Le prince était ravi de voir un homme d'un si rare mérite et désirait le conserver. Mais le juste soupirait après la retraite. Ayant passé quatre ans auprès de Childebert, il sollicita vivement la permission de regagner sa patrie. Mille fois refusé, il obtint enfin la grâce qu'un ambitieux regarderait comme un malheur.
Le roi le combla de présents, et l'envoya dans la Basse-Bretagne, avec des lettres de recommandation pour le prince Judual. Il le priait de faire bon accueil à l'illustre voyageur, et de lui fournir les moyens de passer en Angleterre. Le souverain de l'Armorique reçut honorablement un personnage si digne d'amour et d'estime. Il le logea dans son palais et l'y traita avec distinction. Connaissant le prix du trésor qu'il possédait, il souhaita le retenir pour l'édification de son peuple. Le ciel exauça un si louable désir. Trois fois Hervian fut averti en songe d'épouser une vierge armoricaine que l'ange lui nomma. La jeune fille eut elle-même un avertissement divin, pour la déterminer à l'accepter pour époux. Judual, à qui Hervian raconta sa vision, en fut enchanté, et le conduisit à la fontaine où l'envoyé de Dieu avait dit que se trouverait la sage Rivanonne. Elle leur apprit que son père était mort et qu'elle demeurait chez son frère Rigour. Le prince rentra avec Hervian, manda Rigour et sa sœur. L'alliance fut acceptée, et bientôt le mariage fut célébré sous les auspices du souverain.
Les nouveaux époux allèrent demeurer au manoir de Lanrioull, dans la commune de Plouzévédé, chez Rigour, leur frère.
Un an après, Rivanonne mit au jour un enfant aveugle, qui reçut sur les fonts du baptême le nom de Huvarné ou Hervé, que portait déjà son père. Les époux heureux se sanctifiaient, rivalisant d'ardeur à servir Dieu et le prochain, et à bien élever leur enfant.
Cinq ans après la naissance de son fils, qui fut aussi un saint, Hervian couronna une vie pure et pleine de bonnes oeuvres par une mort édifiante, vers 526.
(M. de Garaby).
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