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VIE DE SAINT JUDUAL, roi d'Armorique |
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21 Octobre. Saint JUDUAL, Roi d'Armorique.
Judual ou Alain Ier naquit dans l'Armorique, vers 536, de Hoël II et de Rimo, fille de Malgo, roi de la Bretagne insulaire. Canao, bourreau de sa famille, fit assassiner Hoël dans une partie de chasse, en 547, et épousa sa veuve. La princesse eut l'imprudence d'avouer à l'usurpateur, que, dans un songe, elle avait vu son fils recevoir les hommages Bretons. Le fratricide répondit qu'il empêcherait le rève de se réaliser.
Averti par sa mèce, le fils de Hoël se réfugia dans le monastère de saint Léonor, son oncle. Bientôt, il s'embarqua pour chercher asile à la cour de France. Canao entra dans le cloître, lorsque son neveu quittait le rivage. L'abbé, pour toute réponse, montra le vaisseau qui s'éloignait.
Canao, maître des terres de Judual, gagna par ses présents Ultrogode, reine de France, et affecta d'être vassal de Childebert. Enhardi par leur protection, il tyrannisa les Armoricains. Les évêques de Bretagne s'assemblèrent au château de Rimbré, au pied de Méné-Bré, en Pédernec, et excommunièrent l'oppresseur. La vieille motte qui cache les ruines du château se nomme habitation de Comorre-le-Maudit.
Saint Samson alla trouver Childebert et obtint la délivrance de Judual. Dès que les Bretons connurent le retour de leur souverain, ils l'aidèrent à conquérir son héritage. Deux fois vaincu, Conao fut contraint de céder. Le vainqueur répara les maux dont son oncle avait accablé ses sujets. Clotaire, montant sur le trône de France, applaudit à ses efforts pour rendre ses peuples heureux. Conao en fut irrité, et seconda Cramne, nouvel Absalon. Le fils dénaturé porta le ravage sur les frontières de France. Clotaire accourut pour les défendre. Judual le joignit avec ses troupes, et dans une bataille livrée vers le mois de Novembre 560, entre Aleth et Châteauneuf, le héros armoricain décida la victoire, en immolant d'un coup de javelot le fléau de la Bretagne. Judual détermina son allié à se retirer sans commettre de pillage. Enrichi par Clotaire des dépouilles du vaincu, le prince étendit son empire de Dol à Saint-Pol-de-Léon inclusivement.
Il visita ses provinces pour y rétablir l'ordre ; il remit dans leurs possessions ses serviteurs dépouillés par Canao, fit des libéralités aux églises négligées ou ruinées par le tyran. Il accorda de grands biens à celle de Léon, le jour que saint Paul y ordonnait évêque Cétomérin, en présence de Judual, venu demander au saint, son parent, le secours de ses conseils et de ses prières. C'est à ce souverain généreux qu'on attribue le don des enclaves que Dol possédait en d'autres diocèses.
Judual seconda Guerech et les autres princes bretons dans leurs efforts pour la liberté de la Bretagne ; mais il n'eut point part aux infractions des traités. Docile aux avis de saint Samson, il mena une vie exemplaire, gouverna avec beaucoup de sagesse et de douceur.
En 559, il avait épousé une femme éclairée et vertueuse. Dom Maurice dit que ce fut sainte Azénore, fille d'Even, prince de Léon. Il en eut un grand nombre d'enfants, entre autres, Saint Deroch ou Budoc, évêque de Dol, dont cet auteur présente l'histoire dépouillée d'une partie du merveilleux que nous lui laissons.
Judual accueillit et traita généreusement une foule de Bretons insulaires qui fuyaient les Saxons. Il mourut saintement en 594.
Missirien lui donne le titre de saint dans sa nouvelle édition d'Albert Le Grand. Lubineau lui conserve.
Il est aussi invoqué comme tel dans les litanies de saint Vougay, citées par Mr de Kerdanet, édition d'Albert Le Grand, 1837.
Sancte Jugduale, ora pro nobis.
On donne son nom aux enfants qu'on baptise.
(M. de Garaby).
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