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VIE DE SAINT MÉRIADEC, évêque de Vannes |
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7 Juin. Saint MÉRIADEC, Evêque de Vannes.
Né dans l'Armorique en 628, il était de la famille de Conan Mériadec, premier roi de cette contrée. Ses parents, le voulant avancer, le firent instruire de bonne heure ; à la fin de ses études, ils l'envoyèrent à la cour du souverain de Bretagne. Ses belles qualités le firent aimer et estimer de tout le monde. La prière, l'audition de la messe, de la parole de Dieu, la fréquentation des sacrements et l'exactitude à remplir ses fonctions furent autant de bons exemples qu'il donna aux courtisans.
Cinq ans après, il partit, au grand regret du prince qui le récompensa libéralement de ses services. De retour chez son père, il refusa de brillants partis, et déclara qu'il voulait se consacrer à Dieu. Il triompha de la résistance des auteurs de ses jours et reçut les ordres, y compris le sacerdoce, de saint Hingueten, Evêque de Vannes. On lui donna tant de bénéfices, qu'il était l'ecclésiastique le plus riche du royaume ; mais il vivait très-frugalement de son patrimoine et distribuait tout le reste aux malheureux.
Pour ne s'occuper que de la grande affaire du salut, il résolut de quitter le monde, comme il avait fuit la cour et le mariage. Ses parents, le roi et les principaux seigneurs se liguèrent envain pour le retenir ; l'amour de Dieu l'emporta. Il se démit de tous ses bénéfices entre les mains de l'évêque, vendit ses biens dont il donna le prix aux pauvres, et se retira au château des Salles en Perret, d'autres disent dans une solitude de la paroisse de Stival, à mille pas du château de Pontivy. Il y fit bâtir une chapelle et tout auprès une cellule, où il se renferma avec un clerc qui le servait et lui répondait la messe. Il était simplement vêtu, il vivait très-sobrement, passant le temps à prier, à lire l'écriture sainte, à donner des conseils à ceux qui le consultaient sur les affaires du salut. Il se prosternait souvent le jour et la nuit pour adorer le Tout-Puissant. Sa sainteté était si connue de toute la Bretagne, qu'on venait de partout s'édifier auprès de lui. Il partageait avec les indigents le pain qui suffisait à peine à sa nourriture. Ses parents le visitèrent, les uns pour applaudir à sa détermination, les autres pour l'arracher à sa retraite. Un d'eux, seigneur de l'endroit, vint aussi et fit des offres au pieux solitaire. Il rejeta tout ce qu'on lui proposait pour lui-même, et sollicita pour le bien public la cessation des brigandages que des malfaiteurs multipliaient dans les environs. Son noble parent y trouvait des difficultés. Il s'en chargea, et par ses prières et ses représentations, il gagna ou éloigna les voleurs. En retour de ce service, il demanda trois foires pour favoriser le commerce du pays. Le seigneur du lieu les accorda avec l'approbation du roi, qui les fit annoncer dans tous ses états. La Bretagne donna mille bénédictions à l'auteur de ces deux bienfaits.
En 659, à la mort de saint Hingueten, le clergé et le peuple s'accordèrent à choisir Mériadec pour occuper le trône pontifical de Vannes, et députèrent quatre chanoines pour le lui annoncer. L'humble cénobite rejetait ce fardeau. Les commissaires qui avaient ordre de l'amener de gré ou de force, l'enlevèrent et le conduisirent à la ville épiscopale. Vaincu par les instances de toute la population, il fut consacré. Il ne changea rien à l'austérité de sa vie ; mais, rempli de plus en plus de charité pour tous les misérables, il montra qu'il n'avait accepté la houlette, qu'afin d'être le nourricier, le docteur, le consolateur, le père de son troupeau. Zélé pour le soulagement des maux du corps, il l'était encore plus pour sauver les âmes. Il se fit un devoir aussi essentiel de l'édification que de la sainteté. Muni du saint viatique, il mourut, le 6 Juin 666, en disant : Mon Dieu, je remets mon âme entre vos mains ?
(M. de Garaby).
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