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VIE DE SAINT MODERAN II, évêque de Rennes |
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22 Octobre. Saint MODERAN II, Evêque de Rennes.
Il naquit dans le diocèse de Rennes, vers 650. Le comte de Tornacis, son père, s'était couvert de gloire dans les combats, et était ambassadeur du roi Alain II. Il fit élever son fils d'une manière digne de son rang, d'abord par un précepteur dans sa maison, ensuite dans les établissements publics. Moran, Modéran ou Médéran, fit de grands progrès et devint fort habile. A la fin de ses études, il rentra dans sa famille. Le comte voulut le présenter à la cour, espérant l'avoir pour successeur dans ses dignités comme dans sa fortune. Mais Modéran déclara que son dessein était de se vouer entièrement au service de Dieu.
Voyant qu'il persistait dans sa résolution, ses parents le menèrent à l'évêque de Rennes. Le prélat lui conféra les ordres mineurs et lui donna l'habit clérical. Le pieux abbé eut le bonheur de détourner son père de prendre une épouse indigne de lui, et du vivant de la première. Il montra tant de science, de zèle, de charité, qu'à la mort d'Agathée, en 703, il fut appelé à réparer les scandales qu'avait donnés cet homme à la fois comte et évêque de Rennes et de Nantes. Tous les suffrages lui firent accepter l'évêché de Rennes et le pouvoir temporel dont son prédécesseur avait abusé. Il gouverna avec beaucoup de prudence et de talent ; il fut admis dans le conseil privé du roi, qu'il servit fidèlement. Il visitait souvent son diocèse ; il prêchait avec onction ; il montrait une affection spéciale aux religieux de Saint-Melaine, rétablis par Salomon II, et pratiquait celles de leurs règles qui étaient compatibles avec sa charge pastorale. Il employait les revenus de son évêché et de son riche patrimoine à soulager les malheureux, à orner sa cathédrale, dont il continua les bâtiments longtemps interrompus. Ses ouailles se promettaient un siècle d'or sous un si bon pasteur. Mais elles le perdirent bientôt.
Voulant visiter la capitale du monde chrétien, il partit accompagné de quelques domestiques et pleuré de tous ses diocésains. Il passa par Reims et pria sur le tombeau de saint Remi. Le trésorier Bernard lui donna une partie de l'étole, du cilice et du suaire de l'apôtre de la France.
Modéran laissa des morceaux de ces précieuses dépouilles au couvent de Berceto, aujourd'hui petite ville à neuf lieues de Parme. Luitprand, roi des Lombards depuis 712, touché des miracles opérés par les reliques de saint Remi, et des vertus de Modéran, lui donna le couvent avec ses dépendances.
Le saint évêque satisfit sa dévotion, revint dans son diocèse par Reims, et fit à saint Remi la même donation qu'il avait reçue de Luitprand.
Rentré à Rennes en 720, il résigna son évêché en faveur d'Auriscand, son grand-vicaire, qu'il fit sacrer à Saint-Pierre de Rennes, vendit tous ses biens, en distribua le prix aux pauvres, et alla prendre le gouvernement du monastère qui lui avait été donné. Il l'accrut, le peupla d'une foule de religieux qui vinrent s'unir à lui et à ceux qu'il avait emmenés de Bretagne.
Il fut l'apôtre de tous les peuples voisins, et Dieu autorisa ses prédications par de nombreux miracles. Il mourut saintement dans sa retraite, le 22 Octobre 730.
(M. de Garaby).
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