Retour page d'accueil        Retour page "Bretagne-saints-bienheureux"  

16 Avril. Saint PATERNE, Evêque de Léon.

Vers le milieu du quatrième siècle, Paterne naquit dans l'Armorique de parents distingués. Il se retira de bonne heure dans la solitude, afin d'y mener une vie toute recueillie en Dieu. Mais ses vertus jetèrent un tel éclat, qu'on accourut en foule à son désert, pour y chercher la sagesse.

En 398, Conan, roi de la Petite-Bretagne, fit quelques changements dans la forme du diocèse de Vannes, et Paterne fut appelé à le gouverner.

Le pieux évêque, sans rien retrancher des austérités du solitaire, augmenta encore la ferveur de ses prières et montra une tendre charité pour les indigents et pour les étrangers qui lui demandaient l'hospitalité. Il délivrait les possédés; il guérissait les malades ; et, par ses prodiges bienfaisants, il mettait la religion en honneur. Mais, si le ciel avait en lui un ministre fidèle, l'enfer avait aussi ses ardents pourvoyeurs. Furieux de l'ascendant salutaire de la sainteté de Paterne, ils le persécutaient en toute occasion. Longtemps, le sage prélat opposa la douceur à leur rage. Enfin, voyant que sa présence ne faisait que les aigrir, il voulut rendre la paix à son église, en regagnant son cher ermitage.

Rendu à sa douce retraite, il oublia, dans la méditation des vérités éternelles, l'ingratitude et l'injustice des hommes, ou n'y pensa qu'afin d'invoquer la miséricorde divine pour eux. Là, usé par les rigueurs de la pénitence et âgé de 90 ans, il rendit paisiblement son âme à son Créateur, en 448.

Le corps du saint fut inhumé dans le lieu où il était mort. Les miracles opérés à son tombeau signalèrent son pouvoir. Les Vannetais, affligés trois ans d'une continuelle sécheresse, sentirent qu'ils avaient éloigné leur protecteur auprès du Tout-Puissant. Ils obtinrent ses dépouilles mortelles ; dès leur entrée à Vannes, une pluie abondante fit cesser le fléau. De là vient le pieux usage d’invoquer saint Paterne dans les temps de sécheresse.

Il y a deux autres saints du même nom, évêques de Vannes. Saint Paterne II se distingua tellement par son mérite, qu'il fut sacré évêque de Vannes, au concile tenu dans cette ville par saint Perpétue, assisté des évêques de la province. Il imita les vertus de saint Paterne Ier, son maître, et fut comme lui en butte aux persécutions des méchants qu'il souffrit avec patience. Il mourut vers la fin du cinquième siècle.

Le troisième saint Paterne naquit dans l'Armorique, de Petran, qui, pour ne plus s'occuper que de sa perfection, quitta sa femme et son fils pour se faire religieux en Irlande. Paterne adolescent rejoignit son père, devint supérieur des religieux du pays qu'il édifia, fonda le célèbre monastère de Lan-Patern-Vaur. On croit que, rentré dans sa patrie, il devint évêque de Vannes.

(M. de Garaby).

 © Copyright - Tous droits réservés.