Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LA BIENHEUREUX PIERRE QUINTIN, RELIGIEUX

  Retour page d'accueil        Retour page "Bretagne-saints-bienheureux"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

22 Juin : Le Bienheureux PIERRE QUINTIN, Religieux.
Il reçut le jour, en 1559, dans la paroisse de Ploujean, d'Alain Quintin de Kerosar et de Perrine de Kermerhou. A six ans, il fut envoyé à l'école de M. Miorcec qui enseignait les enfants dans une chapelle de saint Nicolas, près de Morlaix. Quand Pierre eut appris les éléments des lettres sous ce prêtre vertueux, son père le pourvut d'un autre maître qu'il eut chez lui pour tous ses enfants. C'était l'abbé Lachiver, depuis évêque de Rennes où sa mémoire a été longtemps vénérée. Quelque temps après, ce digne précepteur mena à Paris le jeune de Kerosar avec son frère aîné. Les guerres civiles le firent rentrer dans sa famille. Il fut lieutenant d'une compagnie de gendarmes et s'acquitta de cette charge au grand soulagement du peuple ; il ne souffrait pas qu'on lui fit le moindre tort. Un jour, il entendit à Morlaix, un villageois se plaindre de ce que les soldats lui avaient pris le reste de son bien ; il lui donna aussitôt l'argent qu'il venait de gagner au jeu. Le lendemain, il se mit à lire les confessions de saint Augustin et y consacra ses soirées d'hiver. Il jeûna l'avent et le carême de 1593, malgré les fatigues de sa profession. Il ne prenait plaisir qu'à visiter les églises, surtout celles des Dominicains où il entendait la messe, se confessait et communiait souvent. A la fin de la guerre, il se défit de sa lieutenance et acheva ses études à Agen. C'est là qu'il connut Le Nobletz, gentilhomme léonais, qui le fortifia dans le mépris du monde et dans l'amour du prochain. Il déracina ce qui restait en lui de mauvaises habitudes, et joignit à la prière la résolution de s'abstenir désormais de vin. Il fit une confession générale, et, entré dans la congrégation de la Vierge, il en fut presque toujours préfet, à cause de sa ferveur ; il fit partie de la confrérie des pénitents bleus, dont il fut supérieur durant tout son séjour à Agen. Il y multiplia ses jeûnes et ses macérations. Il forma une association d'élèves, à la tête desquels il allait dans les campagnes, dimanches et fêtes, fortifier les catholiques dans la foi menacée par le calvinisme, visiter les malades, secourir les indigents. Il fut surtout secondé par M. Le Nobletz.

M. de Kerosar ayant donné tout ce qu'il avait et voyant dans les rues d'Agen des misérables mourir de faim, vu la cherté qui désolait la Guyenne, fit vendre son patrimoine, vint en prendre le prix à Morlaix, et courut le distribuer aux nécessiteux d'Agen. Son hôte, ignorant le noble usage de sa fortune, le signala à l'autorité comme dissipateur, et l'homme généreux fut contraint de révéler ses bienfaits.

Entré chez les jésuites, il fit son noviciat à Toulouse, se mortifiant au point qu'il ruina sa santé et fut envoyé respirer l'air natal. Il ne se rétablissait pas : ses supérieurs lui conseillèrent de vivre dans le siècle, suivant, autant que possible, les règles de leur fondateur et travaillant au salut du monde.

Il arriva vers la fin de 1600 à Morlaix. Comme il n'y avait encore aucun collége en Basse-Bretagne, il y ouvrit un cours de latin pour de nombreux élèves que sa renommée attira des diocèses de Léon, de Quimper et de Tréguier. L'abbé Louet, anglais, qui, délivré de prison par l'embassadeur de France à condition de s'exiler de la Grande-Bretagne, arriva à Morlaix, devint directeur de M. Quintin, l'aida à enseigner les lettres et lui apprit la théologie.

Après 10 ans de préparation, obéissant à son vertueux ami, Quintin reçut les ordres, pour se rendre plus utile ; distribua aux pauvres le dîner préparé par un parent pour fêter sa première messe, ainsi que l'argent reçu à l'offrande et pardonna à un convié, qui l'avait souffleté de dépit d'être privé du festin.

Le départ de Louet, élu archevêque de Cantorberi, força le bienheureux de renoncer à ses leçons. Désirant continuer ses fonctions apostoliques, commencées par les sermons dans les paroisses voisines de Morlaix et par le catéchisme dans l'église de saint Melaine, il reçut l'habit de saint Dominique, au couvent de Morlaix, le 30 Octobre 1602. Il y fut sévèrement châtié pour avoir essayé d'y ramener la régularité. Sa patience et sa vie exemplaire le firent nommer sous-prieur et maître des novices. Il attira M. Le Nobletz, pour en être secondé dans la réforme qu'il voulait établir; mais le pieux novice fut chassé et le père Quintin, partageant ses souffrances, fut condamné à une pénitence cruelle. Ces vertueux amis firent plusieurs missions ensemble : leur zèle et leur union opérèrent partout un grand bien.

Le père Quintin se signalait par les œuvres de la charité. Il ne voyait pas de temps mieux employé que celui qu'il mettait à visiter les malheureux, à subvenir à leurs besoins du corps et de l'âme. Quand il n'avait plus rien, il les recommandait dans ses prédications et quêtait pour eux. Il ne rencontrait jamais de petits enfants, sans les instruire affectueusement des principaux points de la religion et leur faire produire les actes des vertus théologales.

Il prêchait souvent sept fois le jour, se mettant à la portée des auditeurs et s'attachant à leur insinuer des vérités solides. Les évêques de Tréguier et de Rennes l'envoyaient disposer les peuples à la visite et au sacrement de confirmation. Quand il n'était pas en mission, sa vie ordinaire ne cessait pas d'être une mission continuelle : les dimanches et les fêtes, il prêchait, le matin dans les campagnes, et l'après-midi en ville. Les jours de carnaval, il détournait le peuple des vains spectacles et prêchait en pleine rue. L'ascendant de ses vertus faisait cesser les désordres, dès qu'il se montrait. Sur ses instances, l'autorité empêcha des commerçants anglais de violer les édits royaux, en tenant des assemblées pour le culte protestant à Morlaix.

Il passait à prier la meilleure partie du jour et de la nuit, lorsqu'il n'était pas occupé du prochain. Il allait adorer le saint-sacrement, dès qu'il arrivait dans une ville ou dans un bourg. Il était le premier à l'office et le dernier à sortir du chœur. Il était ardent serviteur de Marie et honorait spécialement saint Michel. Dès qu'il apercevait l'église de Ploujean où il avait reçu le baptême, il se prosternait, et priait son compagnon de l'aider à remercier Dieu de l'avoir fait chrétien.

Sa patience invincible fut éprouvée par les persécutions des méchants, et la dernière année de sa vie fut en proie à de violentes douleurs aux épaules et aux reins. Il les attribuait aux fatigues de sa carrière militaire, pour éloigner l'attention de ses travaux apostoliques et de ses macérations. En 1629, la maison de Morlaix, aussi édifiante qu'elle avait été relâchée quelques années auparavant, désigna le père Quintin, son prédicateur général, pour accompagner le prieur au chapitre de Rouen. Il continua avec plus de ferveur que jamais sa pratique de s'arrêter dans les carrefours et les places à instruire les enfants et les pauvres. Son exemple joint à ses paroles fit une salutaire impression dans cette grande ville. Dans l'assemblée régulière, il fut le défenseur ardent de la réforme, nonobstant les menaces qu'on lui fit même de la prison.

A son retour, il fut atteint à Vitré d'une fièvre qui le quitta au bout de dix jours ; mais elle revint avec une esquinancie qui lui ôta la parole. On lui administra l'extrême-onction et le saint viatique qu'il reçut à genoux et revêtu de l'habit religieux. Ce grand amateur de la croix, levant les yeux et les mains au ciel, expira doucement, le vendredi 22 Juin 1629, à 3 heures du soir.

(M. de Garaby).

 © Copyright - Tous droits réservés.