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VIE DE SAINT SALOMON II, roi d'Armorique |
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4 Octobre. Saint SALOMON II, roi d'Armorique.
D'après René Benoît, auteur de la vie de saint Josse, tous les enfants de Hoël III sont au nombre des saints. Le Baud ne range parmi les saints que six de ces princes et deux de leurs sœurs. Dans les deux cas, Salomon doit être reconnu saint ; dans le premier évidemment et aussi dans le second, puisqu'on le confond avec saint Glasran ou Gozel.
Salomon II, surnommé le Sage, naquit vers 590, de Hoël III, roi de la Petite-Bretagne, et de Pritelle. Son père voulait l'avoir pour successeur, soit qu'il le trouvât plus propre à faire le bonheur de ses sujets, soit que Salomon fût l'aîné de ses fils ; car les auteurs varient sur les noms et l'ordre de naissance des vingt-deux enfants du monarque.
Salomon monta sur le trône vers 612 ; il était né avec les dispositions pacifiques qui font la félicité des peuples.
Après deux ans de troubles, suscités probablement par des ambitieux qui brouillaient les frères pour en tirer parti, Judicaël se retira dans le monastère de Gaël, et laissa Salomon paisible possesseur de la couronne. Le nouveau roi tint le sceptre d'une main ferme. D'Argentré dit, en parlant de lui : « Il fut vaillant, et néanmoins de religion, de grande bonté, de bonne vie, et vécut en paix, n'ayant aucune guerre avec les rois de France ».
Le Baud assure que les légendes anglaises le regardent comme ayant mené une vie très-sainte.
Il était tellement reconnu pour modèle de bravoure, de sagesse, et de tout ce qu'on désire dans un souverain, qu'on envoyait de jeunes princes se former auprès de lui. Ainsi Edvin, fils d'Edelbert, roi des Northumbriens, et Cadualon, fils de Caduan, roi des Bretons de l'île, élevés ensemble dès leur enfance, vinrent à la cour de Salomon, et eurent part à ses exploits au commencement de son règne, vers 615. Rentrés dans leur pays à la mort de leurs pères, ils leur succédèrent. Mais, après deux ans de bonne intelligence, ils se brouillèrent. Edvin défit et chassa Cadualon, qui se réfugia chez Salomon, vers 627. Le monarque armoricain l'accueillit avec bonté, le garda quelques années, après lesquelles il lui donna généreusement un secours de dix mille hommes. A la tête de ces braves, l'illustre fugitif défit Peanda, roi des Merciens, qui depuis, le servit dans la guerre contre Edvin. Toujours à l'aide des héros bretons, Cadualon tua son ennemi en bataille rangée, en 633, et par là reconquit l'héritage de ses pères.
Salomon était resté tranquille au sein de ses états, tout occupé d'y faire fleurir les sciences, les lettres et la vertu. Il fonda plusieurs abbayes, où elles furent recueillies, enseignées et mises en pratique. Il mourut sans postérité, après un règne heureux de vingt ans, vers 632.
Son corps fut inhumé dans l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes. Ce monastère fameux avait été incendié en 593 ; il le rebâtit en 612 et le dota richement, pour une cinquantaine de religieux.
(M. de Garaby).
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