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25 Juillet, Le Bienheureux Jean SORETH.

Il naquit à Caen, en 1420 ; entra chez les carmes à seize ans, et reçut le grade de docteur en 1441. Il devint, en 1451, provincial de France et commissaire général dans la Basse-Allemagne. Son mérite le fit bientôt élever à la dignité de prieur général. Il gouverna son ordre avec beaucoup de prudence et de capacité.

Il demeura longtemps en Bretagne, où il établit les carmélites. Faisant la visite des couvents de son ordre, en cette province, il vint à Nantes, lorsque la bienheureuse Françoise d'Amboise examinait en quel ordre elle se consacrerait à Dieu. Le vénérable religieux lui parla de la vie régulière et sainte des filles de son Ordre, qui édifiaient le pays de Liège, et lui promit de lui envoyer quelques-unes de ces ferventes cénobites, pour lesquelles la pieuse duchesse bâtirait un monastère. En 1458, elle acheta à cet effet une terre qui joignait l'église des carmes de Bondon. En 1459, le pape Pie II autorisa la fondation pour les carmélites du Liégeois. Neuf de ces religieuses arrivèrent et furent logées au château de l'Hermine, en attendant que leur monastère des trois Maries fût achevé. Quand tout se trouva prêt, le P. Soreth les installa solennellement.

A la fin de Septembre 1466, la duchesse se renferma avec elles ; et, quand furent terminées les affaires qui pouvaient lui donner de la distraction, elle se jeta aux pieds du P. Soreth et le conjura de l'admettre parmi les religieuses. Le vertueux général accorda sa demande. Le 25 Mars 1469, devant un immense concours, en présence de l'évêque et du chapitre de Vannes, il fit une éloquente prédication sur la félicité éternelle et sur la vanité du monde, et donna l'habit religieux à l'auguste postulante et aux quatre vierges qui l'accompagnaient. Un an après, à pareil jour, il fit une touchante exhortation aux assistants et reçut les vœux de la bienheureuse. Dans la suite, il l'obligea d'accepter la supériorité.

L'excellent général fut, par autorité du pape, continué vingt ans dans sa charge, et travailla avec succès à la réforme de son ordre en France, en Allemagne et en Flandre. Il refusa constamment l'évêché et le cardinalat que Calixte III voulut lui donner. Il composa plusieurs ouvrages ; les principaux sont des commentaires sur le maître des sentences ; des commentaires sur les règles de son institut. Il mourut saintement au couvent de son ordre, dans la ville d'Angers, le 25 Juillet 1481. Des ennemis de la réforme venaient de lui servir, à Nantes, des mûres empoisonnées, qui hâtèrent sa fin.

Ce grand serviteur de Dieu, très-célèbre par ses miracles avant et après sa mort, est honoré et invoqué comme bienheureux. Depuis un temps immémorial, on lui reconnaît ce titre à Rome et partout. Sa vie, avec cette qualification que lui donnent aussi les écrivains de son ordre, a été imprimée.

(M. de Garaby).

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