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2 Décembre. Saint Tadec, Martyr.

Il naquit en Basse-Bretagne, à la fin du 5ème siècle, et jeune encore, il entra dans un monastère de la Cornouaille. Il avait été édifiant dans le siècle, il parut parfait dans le cloître, et on le choisit pour gouverner l'abbaye.

Son mérite était si bien reconnu, que les autres supérieurs aimaient à lui donner des marques de déférence.

Les directeurs des maisons religieuses de la Cornouaille Armoricaine avaient le bon usage de s'assembler, pour conférer sur le bien qu'il y aurait à faire. Tadec était l'âme de ces conseils et un des plus soigneux d'en exécuter les résolutions. Cette union nécessaire en tous temps, l'était surtout à l'époque où le christianisme se répandait dans nos contrées, sur les ruines de l'idolatrie qui comptait encore de nombreux zélateurs. Le seigneur du Faou, à la tête des payens de ces parages, fondit sur un couvent voisin de sa demeure, et où il savait que tous les supérieurs des religieux de Cornouaille étaient réunis. Il dispersa la foule des fidèles, enfonça la porte de l'église et immola à l'autel saint Tadec, qui, en présence de la communauté et des autres chefs des enfants de Dieu, célébrait l'auguste sacrifice. Le saint abbé fut frappé de mort, lorsqu'il disait : A nous aussi pécheurs ? Il expira, en priant pour son meurtrier.

Les moines furent massacrés dans le chœur. Couvert du sang d'un martyr, le persécuteur poursuivit saint Judule, qui regagnait l'abbaye de Landevenec, et lui coupa la tête à coups d'épée. Ce saint mourut, comme son frère, dans la charité la plus héroïque. Leurs prières furent exaucées et procurèrent la conversion de leur bourreau. Après le massacre, il fut possédé et si furieux que ses serviteurs se virent contraints de le lier. Un dragon, sorti des flots, désola la contrée. Les habitants sentirent que ces fléaux étaient des punitions ; ils appelèrent saint Paul de Léon à leur secours. Touché de leur malheur, il alla au Faou, arrêta le monstre et ses ravages. La population entière se convertit. Le saint évêque délivra l'homicide énergumène, qui se fit aussitôt chrétien ; et, en expiation de ses deux meurtres, fonda l'abbaye de Daoulas.

(M. de Garaby).

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