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VIE DE SAINT YVES, prêtre

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19 Mai. Saint YVES, Prêtre.

Né le 17 Octobre 1253, à Kermartin, dans la paroisse de Minihy, près de Tréguier, il sortait d'une famille noble et distinguée. Le chevalier Tancrède, son aïeul, s'était illustré dans les armes. Il eut Helor pour père, et pour mère Azou du Quinquis, qui lui redisait souvent de vivre de manière à devenir un saint. Son premier maître fut Jean de la Vieuville, prêtre vénérable, qui lui inspira le goût de la piété en le formant aux sciences. Yves y fit des progrès rapides ; et, à quatorze ans, envoyé à Paris, il y donna dix années à l'étude de la philosophie, de la théologie, du droit civil et canonique. Il eut pour professeur son instituteur qui, par son mérite, avait obtenu la chaire de droit.

A vingt-quatre ans, promu au grade de maître-ès-arts, il alla se perfectionner dlans le droit, à Orléans. Il y étudia les décrétales sous Guillaume de Blaye, depuis évêque d'Angoulême, et les institutes, sous Pierre-de-la-Chapelle, qui devint évêque de Toulouse et cardinal. Là, comme à Paris, la vie du sage étudiant fut celle d'un anachorète austère plutôt que d'un jeune seigneur distingué par sa fortune et par ses succès. Ses jours étaient partagés entre l'étude et les exercices de piété ; il y consacrait encore une partie de la nuit, et le peu de sommeil qu'il s'accordait, il le prenait sur la terre couverte d'un peu de paille. La conduite de ce jeune homme, qui vivait si saintement et visitait les hôpitaux, fit une impression profonde, et retira du désordre plusieurs libertins.

On lui offrit des partis avantageux, pour l'engager à se marier ; il les refusa, parce que le mariage était incompatible avec sa vie studieuse, et qu'il avait fait vœu de chasteté.

D'Orléans, il se rendit dans la capitale de sa province, où il étudia l'Ecriture sainte, sous un pieux et savant franciscain. La fréquentation de ce cordelier augmenta encore la ferveur d'Yves de Kermartin, et ce fut alors qu'il entra dans le clergé.

La réputation dont il jouissait détermina Maurice, archidiacre de Rennes, à lui procurer l'officialité de ce diocèse ; il s'y distingua par sa droiture, par son zèle, et continua sa vie pénitente.

Alain de Bruc, évêque de Tréguier, réclama ce trésor. L'archidiacre vit avec peine le départ de cet excellent prêtre, et lui donna un cheval en témoignage de satisfaction de ses services. Yves le vendit, en donna le prix aux indigents et fit le voyage à pied. Chargé de la même fonction qu'à Rennes, il fut toujours juste et mortifié. Par ses soins, les mœurs des ecclésiastiques s'améliorèrent sensiblement. Le prélat le fit prêtre et recteur de Trédrez, en 1285. Aussitôt, le saint quitta les insignes de sa dignité et les donna à quatre pauvres de l'hôpital de Tréguier. Sous Geoffroy de Tournemine, successeur d'Alain, il géra sa place avec le même zèle. Il était rempli de bonté, surtout pour les orphelins, pour les veuves et pour les malheureux. Il allait gratuitement plaider leur cause avec tant de soin, qu'on l'appelait l'avocat des pauvres. Il visitait et consolait les prisonniers. L'amour du prochain fut toujours sa vertu de prédilection ; il distribuait aux nécessiteux ce qu'il se retranchait. Leur compagnie faisait ses délices ; son manoir natal était un véritable hospice, où il recevait les indigents et les malades, auxquels il rendait les services les plus pénibles. Il leur lavait les pieds, pansait leurs ulcères, les servait à table et souvent mangeait leurs restes. Il leur faisait des largesses avec tant de profusion, que la charité seule pouvait excuser l'excès de sa bienfaisance. Dans le même temps, il montait en chaire avec le zèle d'un apôtre. Un jour, il prêcha la passion dans sept églises différentes. D'innombrables auditeurs le suivaient pour l'entendre ; et, quand il était épuisé de fatigue, ils le portaient d'une paroisse dans l'autre. Son ardeur à réprimer les abus lui attira les malédictions des méchants ; mais l'intrépide avocat n'écoutait que sa conscience. Official de Tréguier, il s'opposa à ce que le roi de France levât sur cette église le centième et le cinquantième des biens meubles de l'évêque et du chapitre, ne jugeant point qu'il eût ce droit. Mais cet homme, si soigneux de conserver les biens ecclésiastiques, montrait une sorte d'indifférence pour les siens.

Il avait sans cesse à la main la sainte Ecriture, et il en savait tirer à point nommé tous les avis et les exemples nécessaires à ceux qui le consultaient. Il lisait aussi assidûment les Vies des Saints et aimait à en rapporter les beaux traits, dont il fit un recueil sous le titre de Fleurs des Saints. Il est fâcheux qu'on n'ait pas conservé ces Vies des Saints, écrites par un saint. Il visitait exactement ses paroissiens malades et leur portait le viatique dans une custode d'argent, que lui avait donnée la dame de Pestivien. Trois ans après sa nomination au rectorat de Trédrez, il avait renoncé à l'officialité, pour mieux remplir ses fonctions pastorales. Il s'en acquittait si exemplairement, qu'en 1293 il lut transféré à Lohanec (Louannec), paroisse plus étendue. Il se levait à minuit pour réciter matines, disait la messe tous les jours, et dans sa préparation, longtemps prosterné, il versait d'abondantes larmes, qui continuaient de couler pendant le sacrifice.

Il voulut laisser un monument de sa piété envers Dieu, en faisant reconstruire presqu'entièrement la cathédrale de Tréguier, et de sa dévotion envers la Vierge, en lui élevant une chapelle auprès de Kermartin, et en la dotant de ses propres biens.

Dès le temps de ses études à Paris, il avait commencé à s abstenir de viande, et à Orléans, il renonça à boire du vin ; toujours il portait un cilice. Il jeûnait au pain et à l'eau, l'Avent, le Carême et plusieurs autres jours de l'année. Les jours qu'il ne jeûnait point, il ne mangeait qu'un potage ou quelques légumes ; mais, quinze ans avant sa mort, ses austérités redoublèrent.

Usé par le travail et la pénitence, ce modèle des pasteurs, ce père des pauvres, reçut les derniers sacrements et mourut le 19 Mai 1303.

Quoiqu'il y ait plus de cinquante avocats canonisés, et dont Jean Robert a publié l'éloge à Leyde, en 1632, tous les hommes de loi s'accordent à prendre saint Yves pour patron.

(M. de Garaby).

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