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29 Octobre. Saint EUSÈBE, Confesseur, et sainte LANDOUENNE, Reine des Armoricains.

Erech, cinquième roi de la Petite-Bretagne, eut pour successeur, en 473, Eusèbe, son fils, ou petit-fils de Grallon, par Rivelan. Le nouveau monarque fixa son séjour à Vannes, parce qu'il craignait les Saxons, qui s'étaient fortifiés au Croisic. Il épousa la vertueuse Landouenne et n'en eut qu'Aspasie, plus connue sous le nom de sainte Pompée.

Ce souverain vint de sa capitale, à la tête d'une armée, punir sévèrement à Comblessac des sujets qui l'avaient irrité. Dès le même jour, il tomba malade. Ses médecins ne purent le soulager. Trois jours après, sa fille fut obsédée du démon.

Eusèbe se confessa à saint Melaine, qui était à sa suite. Le prélat fit sur lui des onctions d'huile sacrée, en invoquant le nom du Seigneur, le guérit et délivra Sainte Aspasie. Elle décida son père à témoigner sa reconnaissance au thaumaturge, en lui donnant Comblessac pour l'entretien de ses religieux.

Le changement des mœurs d'Eusèbe fut dû à saint Melaine. Il fit, pendant ses dernières années, le bonheur de son peuple, et, par ses vertus, il fit oublier ses fautes passées. Sa mort arriva en 490, et fut précieuse devant le Seigneur.

Il paraît très-vraisemblable que les Armoricains décernèrent un culte à saint Eusèbe ; et que sa femme, ayant partagé durant sa vie ses actions héroïques de christianisme, partage aussi les honneurs qu'on lui a décernés.

Les reliques d'un saint Eusèbe, confesseur, et de sainte Landouenne, sont à Senlis. Elles y furent probablement apportées au dixième siècle, quand les Danois ravageaient l'Armorique.

Les reliques de ces deux saints personnages, qu'on a eu soin de renfermer dans la même chasse, tandis qu'on aurait pu les confondre avec celles de plusieurs autres saints qui étaient honorés dans la même église de Senlis, donnent lieu de soupçonner qu'on avait cru, sur d'anciennes traditions, qu'ayant été unis particulièrement durant leur vie, ils ne devaient pas être séparés après la mort. Landouenne était reine des Armoricains, et elle n'a pu être l'épouse que d'Eusèbe.

(M. de Garaby).

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