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VIE DE SAINT FRAGAN et de SAINTE BLANCHE et SAINTE CLERVIE

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3 Octobre. Saint FRAGAN, sainte BLANCHE et sainte CLERVIE.

Vers 360, Fragan naquit dans l'Albanie galloise, de Derdon, et d'une sœur de la mère de Conan-Mériadec, qui, plus âgé que lui, fut son tuteur et prit soin de son éducation. Seigneur puissant et valeureux, Derdon avait combattu pour conserver l'indépendance et augmenter la gloire de son pays. Le fils imita le père et seconda Conan dans sa résistance au tyran Maxime. Le succès ne couronna pas tous leurs efforts ; mais ils ne cédèrent qu'à des conditions favorables à leur patrie. Conan, satisfait de la belle conduite de son cousin, le fit épouser Blanche, aussi distinguée par son mérite personnel que par sa naissance et sa fortune. Guethenoc et Jagu, deux saints, furent les premiers fruits de cette heureuse union.

Maxime, triomphant dans les Gaules, donna le gouvernement de l'Armorique et des pays voisins à Conan, son lieutenant-général, qui l'avait servi dans son expédition avec cent trente mille Bretons insulaires. L'intrépide et infatigable Conan appela son frère d'arme à partager son bonheur. Alors les Saxons ravageaient les côtes des îles britanniques, les Pictes l'intérieur, et la peste s'y étendait partout. Pour sauver ses amis et sa famille, Fragan accepta les offres du héros.

Apporté, en 418, sur un bâtiment, avec ses serviteurs, ses deux fils et sa femme enceinte de Guénolé, le prince débarqua à Bréhat, fut accueilli avec tendresse par le nouveau maître de l'Armorique, devint son chancelier et depuis gouverneur du Léonnais. Conan lui fit don d'un vaste domaine sur les rives du Gouet. Fragan s'y fixa au lieu nommé Saint-Guen, à une demi-lieue au couchant du bourg de Ploufragan, qui tire son nom de celui de ce pieux fondateur. On voit encore à Saint-Guen la fontaine de saint Fragan, et des pierres de sa chapelle. En ce séjour naquirent saint Guénolé et sainte Clervie ou Creirvie, une des filles des deux vertueux époux. Fragan y goûta quelque temps les douceurs du repos ; mais, pour être plus à portée de diriger son gouvernement, il bâtit, dans la paroisse de Plourin, en Léon, un beau château qu'il nomma Lesguen, du nom de son épouse. Ce fut leur résidence ordinaire.

Fragan et Blanche, modèles des bons parents, élevèrent leurs enfants dans la plus tendre piété, et mirent leurs deux fils aînés sous la direction du savant et sage Budoc, dans l'île des Lauriers. Ils auraient voulu garder Guénolé ; mais, un jour que Fragan allait par la campagne surveillant ses ouvriers et les gardiens de ses troupeaux, le ciel s'obscurcit, et bientôt un éclat de tonnerre terrassa le prince. Relevé par ses domestiques et recouvrant ses sens, il regagna sa demeure. Le consentement tant de fois demandé par un fils respectueux fut accordé. Huit jours après, le père religieux le conduisit au vénérable abbé.

Clervie était encore toute jeune ; le Tout-Puissant se l'attacha par un prodige. Très-dangereusement blessée à l'œil par une oie, qu'elle poursuivait dans la cour de Lesguen, elle fut miraculeusement guérie par l'entremise de son frère Guénolé, qui était venu revoir les auteurs de ses jours.

Aux vertus de la vie privée, Fragan joignait les qualités d'un habile administrateur et d'un vaillant capitaine. Il fit régner l'ordre dans son gouvernement et repoussa les hordes avides des pirates qui attaquaient les côtes. Conan eut toujours lieu de s'applaudir de son choix ; mais il ne vit qu'en perspective tout le bien que ferait la famille de Fragan. Il mourut à Saint-Pol, en 421, âgé de 65 ans, 38 ans après son arrivée dans l'Armorique, et la quatorzième année de son règne. Ainsi Fragan perdit un parent, un ami, un bienfaiteur ; Grallon le maintint dans le haut emploi qu'il remplissait si bien, fonda l'abbaye de Landévennec pour Guénolé, fils de Fragan, et donna à cet établissement sept paroisses, trois îles et 106 métairies. Il dota richement l'abbaye fondée par saint Jagu et saint Guethenoc. Fragan, qu'on nomme aussi Fracan, Frégan et Frogan, répondit à ces faveurs par une brillante victoire.

Les barbares, enhardis à la mort de Mériadec, revinrent plus nombreux pour s'établir dans la Petite-Bretagne. Fragan, à la tête d'une armée promptement réunie, et encouragé par son fils Guénolé, se porta sur le rivage. Nos guerriers arrivés dans la paroisse de Guicsezni, près de la terre de Lanvengat, virent les vaisseaux ennemis si épais, que les mats semblaient être une forêt. Le commandant de l'avant-garde cria Mil guern ; ce qui fit que la croix érigée après le combat fut nommée Croas ar mil guern : la croix des mille mats. Les pirates, se voyant découverts, se retirèrent dans leur camp. Fragan et ses braves les y assaillirent avec furie et les taillèrent en pièces. Quelques-uns s'échappèrent à la nage vers leur flotte, qui fut presque entièrement brûlée.

Pendant la mêlée, Guénolé, comme un autre Moïse, priait. Après la victoire, il pressa son père et les autres chefs d'employer le butin à bâtir un monastère en l'honneur de la croix, sur le champ de bataille. C'était en Plounevez, à l'endroit nommé Isel-Vez. Ils y fondèrent la riche abbaye de Lochrist. On y bâtit une église et un monastère avec un vaste enclos. Le temple rappelait celui de Saint-Martin de Tours, et le clocher celui de Saint-Denis. Qui pourrait compter les personnes miraculeusement délivrées en ce lieu saint des maux de l'âme et de ceux du corps ? Que de leçons et d'exemples de vertu y furent donnés ! Ce temple fut jadis fréquenté par de pieux cénobites, dont les hymnes ferventes s'unissaient tous les jours à celles des anges. Mais des jours mauvais sont venus : la mort a frappé les serviteurs de Dieu ; les cantiques ont cessé.

Sans doute que Fragan visitait souvent cette sainte retraite, qu'il avait procurée à la science, à la sagesse, au malheur, à l'innocence et au repentir, et en sortait encore meilleur. L'illustre fondateur de cette maison de prière et de bienfaisance, mourut plein de jours et de bonnes ouvres. Son épouse, qui avait concouru à tout le bien qu'il faisait sur la terre, en reçoit aussi sa récompense au ciel.

La pieuse Clervie témoigna sa reconnaissance de sa guérison miraculeuse, en servant Dieu avec ardeur toute sa vie, et en donnant à son frère Guénolé, pour être consacré aux œuvres de charité, le manoir de Lesguen, qui lui était tombé en héritage.

(M. de Garaby).

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