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VIE DE SAINT JAGU et SAINT GUETHENOC, abbés |
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3 Mars. Saint JAGU et Saint GUETHENOC, Abbés.
Ils naquirent dans la Grande-Bretagne, de saint Fragan et de sainte Blanche. Ils vinrent avec leurs parents dans l'Armorique et furent élèves de saint Budoc, qui avait une école célèbre dans son couvent de l'île des Lauriers. Les deux jeunes princes firent des progrès soutenus. Jagu se fit estimer par l'innocence de ses mœurs, par une candeur admirable et une prudence qui eût fait honneur aux vieillards. Ses vertus, jointes à sa science de l'écriture sainte et des belles lettres, firent augurer ce qu'il devait être dans un âge plus avancé.
Guethenoc ne cédait en rien à son frère. Animés l'un et l'autre du désir de penser à Dieu, ils firent profession dans le couvent de leur maître. Ce fut pour eux un motif de plus d'avancer dans la perfection. Jagu passa dès-lors une grande partie de la nuit à méditer la loi du Seigneur et et à chanter ses louanges. Le travail des mains, la lecture et autres exercices de piété remplissaient ses jours. Il ne buvait que de l'eau ; sa nourriture était un pain grossier et des légumes. La terre lui servait de lit, un caillou de coussin ; ses vêtements étaient les mêmes que ceux du peuple. Guethenoc était trop lié d'amitié avec son frère pour ne pas l'imiter.
Ils crurent qu'il était temps de donner libre carrière à leur zèle, et obtinrent la permission de se retirer dans une solitude. Le lieu qu'ils choisirent fut sanctifié par de bonnes œuvres ; ensuite ils se transportèrent dans la péninsule de Landouar, à trois lieues d'Aleth. Ils espéraient attirer à Dieu les habitants et les porter à détruire un temple élevé à la terre. L'éclat de leur mérite servit de phare à ceux qui voyageaient sur la mer orageuse du monde. On vint en foule aux deux saints : chacun y trouva un port assuré.
Ils furent chargés de tant de disciples, qu'ils leur fallut bien se séparer. Guethenoc se retira avec la moitié de la communauté et termina sa carrière aussi saintement que ses beaux commencements le faisaient espérer. Dieu servit son humilité, en cachant le lieu de sa retraite et le nom de ses disciples.
Saint Jagu resta avec les autres à Landouar. L'abbaye, qu'y avaient fondée les deux frères en 418, fut richement dotée par Grallon et soutenue dans la ferveur par Jagu. Le saint donna jusqu'au dernier soupir l'exemple de la régularité et d'un avancement continuel dans les voies de la perfection.
(M. de Garaby).
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