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LA PAROISSE DE BROONS |
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Renseignements ecclésiastiques. — Broons, cure du diocèse de Saint–Malo sous le patronage de saint Pierre, relevait autrefois de l’achidiaconé de Dinan et du doyenné de Plumaudan. Au moment de la Récolution, le comte J.B. de Boishue, du chef de sa femme, l’un des plus riches propriétaires du pays de Dinan, était seigneur fondateur de la paroisse et présentateur de la cure.
Plusieurs laïques et ecclésiastiques, entre autres le chapelain de Saint-André de Rennes partageaient avec le recteur des dîmes de la paroisse. Le 16 octobre 1790, le recteur déclarait jouir de ce chef de 1.241 l. de revenu net, consistant en quatre traits de dîme, plus 30 l. qui lui revenaient d'une petite dîme sise en Langueux. Sur cette somme, il devait déduire 300 l. pour la pension de son vicaire ; 54 l. pour abonnement aux réparations du presbytère ; 51 l. pour décimes et droits synodaux et 100 l. pour frais de récolte. Tout compte fait, il ne lui restait plus en propre que 735 l., somme très modeste, même à cette époque.
« L'église, écrit le Pouillé de la Bastie, est petite, pas absolument mal ». En 1769. cet édifice contenait un autel du Rosaire, ainsi qu'une statue de saint Sébastien, que l'évêque de Saint-Malo jugeait indécente ; il réclamait aussi l'achat de linge pour le service divin.
On signalait le 13 février 1792, que l'église paroissiale de Broons, menaçait ruines et l'on demandait pour la suppléer la chapelle de la Madeleine. En 1794, la nef de ce temple fut dépavée pour y chercher du salpêtre. Le 16 thermidor an VI (3 août 1798), l'ingénieur de l'arrondissement Luczot déclarait que « les murs de cette église, alors temple décadaire, étaient profondément dégradés, que plusieurs piliers sont prêts à s'écrouler et que les murs qu'ils soutiennent forment des lézardes considérables ». Rien d'étonnant du reste à cette situation, si nous savons que cette église qui mesurait 80 pieds de long sur 35 pieds de large, avait servi en 1795 de caserne pour la troupe, puis de magasin à fourrages, et bien qu'on lui eût fait pour 536 l. de réparations en 1797, elle n'avait pas été affectée à un usage plus relevé, car en 1802, le sous-préfet Gagon signalait qu'on l'utilisait comme « écurie pour la cavalerie de la garnison, et qu'elle était en très mauvais état ». Le prêtre catholique, ajoutait-il, exerce dans la chapelle dite de Délien. « Ce local est infiniment trop petit pour le nombre de personnes qui s'y rassemblent ».
Nous venons de mentionner deux des chapelles de Broons ; celles-ci étaient fort nombreuses autrefois dans cette localité. Voici les noms de quelques-unes : Broondineuf, le Bois-Passemalet, l'Hermitage et Saint-Malo-des-Bois. Ces deux dernières étaient interdites en 1728. Toutes ces chapelles étaient originairement du moins, à l'usage de quelques châtelains ou prieurés.
Quant aux chapelles rurales, nous citerons la chapelle de la Madeleine, à la présentation de l'évêque et aujourd'hui encore existante. Elle valait en 1790 à son heureux titulaire, M. Pierre Met, secrétaire de l'évêque de Saint-Malo, né à Combourg en 1757, décédé curé de Cancale en 1831, 671 l. de revenu brut et 505 l. de revenu net. On demandait le 13 février 1792 à ce que le cimetière de Broons fût transporté dans le terrain vague qui entourait alors la dite chapelle, que l'on voulait conserver comme maison de ville (Hôtel de Ville). Elle, mesurait alors 40 pieds sur 23 et on l'estimait 300 l.
La chapelle de Combaire ou de Cambel fut fermée et patte-fichée le 17 février 1793. Il s'y trouvait, constata-t-on « une vieille femme à dire ses prières, un vieux confessionnal et 7 petites niches ». La chapelle de Lesléan, Leléan ou de Delien, subit le même sort le lendemain. Il s'y trouvait aussi un confessionnal et un calice. Cette chapelle était située au milieu des avenues de la métairie de la Ville-Morel, autrefois propriété de l'illustre famille des Milon. Elle mesurait 14 pieds de long sur 20 de large, sa toiture était en ardoises. Elle fut vendue le 21 fructidor an VI (7 septembre 1798) aux citoyens Pierre Haguet et Perrine Regnier de Broons, tandis que la chapelle de Cambel fut rendue à la fabrique après la Révolution, mais elle est aujourd'hui détruite.
Du reste les propriétés ecclésiastiques étaient assez nombreuses dans la paroisse de Broons. Sans parler du presbytère, qui servit à partir de 1794 de caserne et de magasin militaire, nous pouvons énumérer la métairie de Saint-Malo-des-Bois, dépendance de l'abbaye de Paimpont, laquelle fut acquise le 11 avril 1791 par Guy-Pierre Duval, trésorier du district de Broons, pour 8.375 l. — La métairie de la Ville-es-Sebille, propriété de l'abbaye de Boquen, louée 144 l. par an et vendue le 26 mai 1791 au franc-maçon François Coëssurel, futur député aux Cinq-Cents. En outre, appartenaient à la fabrique de Broons les pièces de terre dont les noms suivent : les Petites-Frominières ; le courtil Gautray ; la pièce de l'Eglise ; le courtil des Ruelles, deux parcelles ; la Petite-Cité ; le clos du Moulin ; la cité Doublet ; Fontniguet ; la Vieille-Avoine ; les clos de la Chapelle ; petit courtil de la Fontaine ; les Closiaux ; le champ de Foire ; portion dans la pièce du Chalonge ; le clos Lainé ; le petit clos Tesrés ; le clos de la Chesnais ; le clos de l'Eglise ; quantité au Grand-Blosier ; la chapelle de Cambaire et son galois ; deux quantités dans la lande de Broons ; un galois à Linée, un petit commun ; le commun de la Fontaine-du-Pont-du-Château ; un canton de commun ; un écosbue ; trois quantités dans la lande de Chante-Merle ; la lande des Aulnais ; le commun des Rouault ; le presbytère et la chapelle de Leslien ; deux quantités dans la lande de Broons ; la lande de la Sauvagine ; les Geriets ; les Noës-des-Marais; la lande de Marchanne ; le pré du Bau ; le clos Neuf.
Cependant, malgré d'aussi nombreuses propriétés, les recettes de la fabrique de Broons ne s'élevaient en 1768, qu'à 338 l. 5 s. et ses dépenses à 209 l. 14 s. D'après le Pouillé de la Bastie, « elle possédait vers 1760, environ 35 l. de revenu fixe, auquel il faut ajouter le quart des fondations, ce qui peut aller environ à 12 l. ». Le même document évalue à 50 l. le montant des fondations paroissiales, auxquelles il faut joindre, dit-il, « le pardon des quarante heures nouvellement fondé avec trois services pour les défunts de la paroisse ».
Voici le détail des fondations de la fabrique de Broons que nous avons retrouvées aux Arch. des C.-du-N., série G et série Q :
L'an 1454, Bertrand Milon avait fondé la chapellenie des Noës ; le 14 mai 1763, Louis Henry, avait fondé un service le jour de l'Ascension dans l'église de Broons, pour l'âme de Henry, de l'Hermitage, hypothéqué sur le Closet, contenant 10 vergées. — Le 31 mars 1767, Philippe Bellanger, recteur de Broons, louait les immeubles composant la prestimonie, autrefois fondée par le prêtre Pierre Desbois. 30 l. par an. — La pièce des Frominières était chargée d'une rente de 3 l. pour messe et service. — La pièce du moulin de Broons, contenant 18 vergées, fondation de René Bouvier, fut acquise le 10 juin 1793, pour 220 l., par Guillaume Bouvier, l'un des héritiers.
Les autres propriétés ecclésiastiques qui furent mises en vente à Broons lors de la Révolution consistaient en : le clos de Launay ou de l'Eglise, sis à la Ville-Richard, légué par Georges Nauel, adjugé le 10 juin 1793 à Jacques Buart pour 801 l., la pièce de la Chesnaye, sise à la Mouessarderie, contenant 28 vergées, fondation Jean Lamire, fut acquise le 10 juillet 1793 par Jacques Buart pour 891 l. — Le petit champ de la Chapelle-Madeleine, sis à la Noë, acheté par Pierre Hervard, juge au Tribunal de Broons le 8 mars 1797. — Les champs dits les Chalonges, la Vieille-Avoine et Fonteniquet, loués 31 l., furent adjugés le 29 octobre 1796 à André-René Le Moine de Broons, pour 682 frs. — Le 1er mai 1798, Jacques Buart fils acquit pour 1.000 frs une portion de terre labourable à prendre dans les « Fontenigault » (sic) contenant un demi-journal. — Le courtil de la Rondinis et le Closet furent adjugés le 6 juillet 1799 à André-René Le Moine pour 220 frs. — Enfin Jean Morel, fils de Gilles, acquit pour 1.280 frs à cette même date, la pièce de la Cité-au-Ray et André-René Le Moine se fit adjuger le même jour pour 1.440 frs le courtil Gautret, celui des Ruettes, le champ du Moulin et une terre dans les Blossières.
Les propriétés mobilières de l'église de Broons ne subirent pas un meilleur traitement que ses biens fonciers : Le 24 janvier 1793, la municipalité de Broons proposait de conserver, en en remboursant le prix « une croix revêtue d'argent, remarquable par sa main-d'oeuvre qui est vraiment belle ». — Elle dut cependant la livrer à la Monnaie ainsi que deux burettes et leur cuvette pesant 13 onces d'argent, un encensoir el sa navette, une lampe, plus 2 custodes, 3 calices, 3 patènes, 2 ciboires, un ostensoir et sa lunule et une petite croix.
Broons possédait 3 cloches avant la Révolution ; on en réquisitionna 2 pour les besoins de la République. Une de celles-ci était tout en morceaux. la disposition du clocher n'ayant pas permis de la descendre sans la briser. Le 1er mars 1794, on inventoria aussi, avant de les livrer aux représentants du pouvoir, 18 chandeliers de cuivre, 3 croix de cuivre, 6 chandeliers de cuivre soufflés en argent, un bénitier en cuivre, 2 reliquaires en bois doré, 21 chasubles, 4 dalmatiques, une dizaine de chapes.
En 1807, la fabrique de Broons récupéra environ 38 livres de rentes anciennes qui avaient échappé aux spoliateurs.
D'après le Pouillé de la Bastie, Broons ne possédait aucun maître d'école en titre vers 1760, mais ajoute ce document, « les ecclésiastiques et quelques personnes pieuses y suppléaient ».
Cette paroisse était unie pour les stations de prédication avec Sévignac. Ses jours d'adoration étaient fixés du 29 au 31 mars de chaque année.
Dans le projet de réorganisation paroissiale dressé en 1792 par les révolutionnaires, Broons devait être accru d'une partie de Trémeur et des villages de Broondineuf, Touvras, Villeneuve et Pont-Pelisson sis en Sévignac.
NOTA. — Les biens de la chapellenie de la Plesse étaient situés tant en Broons qu'en Caulnes ; ne sachant les distinguer, c'est à cette dernière paroisse que nous en parlerons. La chapelle de Leslean ; dédiée à Saint-Laurent, figure sur des comptes de décimes dès l'an 1516. Elle possédait une dîme d'une valeur de. 120 l. dont le chanoine de la Noue était titulaire. Un cimetière de trois vergées l'entourait. Un trésorier en titre y recevait les offrandes des fidèles. Cette chapelle est toujours existante et saint Laurent y est encore invoqué.
(A. Lemasson).
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