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LA PAROISSE DE CARNAC |
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Cette paroisse de Carnac, dont le nom est synonyme de cimetière et n'est pas sans rapport avec les antiques et remarquables monuments qu'elle renferme, faisait partie du doyenné de Pont-Belz et avait le Pape saint Corneille pour titulaire de son église devenue, depuis des siècles, le but de nombreux pèlerinages, surtout de la part des cultivateurs qui ont fait de ce Saint le patron et le protecteur de leurs animaux. Outre sa dîme à la 33ème gerbe, le recteur de Carnac, dont les provisions émanaient tantôt du Pape et tantôt de l'Évêque, suivant la règle de l'alternative, percevait le tiers des oblations faites par les pèlerins et, comme aujourd'hui, y trouvait une importante augmentation de revenus. Grâce à ces offrandes, la sacristie de Carnac fut même érigée en bénéfice, à l'instar de celles des grandes églises ; elle figure encore comme telle dans des pouillés du XVIème siècle. Outre l'église paroissiale rebâtie en 1639, son territoire possédait plusieurs chapelles qu'Ogée dit avoir été jadis au nombre de neuf. Il y avait, en effet, celles de La Trinité, maintenant siége d'une nouvelle paroisse [Note : Une maison et un jardin, situés au village de La Trinité, dépendaient de cette chapelle ; ils furent vendue 1.000 francs, le 15 janvier 1799] ; de Saint-Michel, sur la butte de ce nom ; de Saint-Aubin, au village du Hanhon ; de Saint-Guénolé, au village de Coetatouss ; de La Magdeleine, de Saint-Guenaël et de Saint-Colomban ou de Saint-Clément, dans des lieux isolés. Les deux autres restent inconnues. Je n'ai rien trouvé sur la division de ce territoire en frairies, rien sur des chapellenies qui auraient pu se fonder dans cette riche paroisse. Je signalerai seulement un village qui porte encore le nom significatif du Moustoir.
Recteurs de Carnac.
1326. Jean de Lisqui. Il fonda, en 1326, une chapellenie de
Saint-Corneille desservie à la cathédrale de Vannes.
1460. Alain de Penquenelec.
1496-1511. Pierre de Talhouet, recteur aussi de
Plouhinec.
1535-1543. Jean, de Launay, chanoine de Vannes.
1543…
Guillaume Danio, prêtre.
1551. François Fabri, chanoine de Vannes.
1555-1564. R Jean de Boys ou de Brie. Après lui et peut-être même sous son
rectorat, Guenhaël Le Floch, trésorier, Jean de La Landelle, chanoine, et
Guillaume Jouanno, prêtre du diocèse, se disputèrent longtemps la possession de
ce bénéfice. En 1567, ils mirent fin à leur contestation en résignant tous leurs
prétentions entre les mains de l'Évêque.
1567-1579. Guillaume Marthelot,
sous-diacre du diocèse, pourvu par l'Évêque sur cette résignation, le 20
septembre 1567, prit possession le 18 janvier 1569.
1582. R. Louis du Bodéru,
chevalier du Saint-Esprit d'Auray et chanoine de Vannes, résigna entre les mains
de l'Ordinaire, le 25 janvier 1582.
1582-1585. R. Pierre Le Guinte,
originaire de la paroisse de Taupont, pourvu par l'Ordinaire le 15 janvier 1582,
prit possesion le 21. En 1585, il résigna en faveur du suivant.
1585-1600. R.
René de Larlan, encore clerc, pourvu en 1585, fut accusé bien longtemps après de
n'avoir pas reçu la prêtrise et vit, le 1er avril 1596, le chanoine Guillaume Le
Goff obtenir, pour ce motif, des provisions par dévolut sur lui en Cour de Rome.
Il se maintint cependant et, à son tour, résigna, vers 1600, en faveur du
suivant.
1600-1614. Pierre Collet. Ayant résigné, en 1610, entre les mains du
Pape, celui-ci en pourvut Olivier Jégo, qui eut de nombreux compétiteurs parmi
lesquels se trouvaient Roland Cavallen, Pierre Le Doré et Julien Le Rouxeau,
sans compter Pierre Collet qui, lui-même, se mit de la partie et lutta
inutilement jusque vers 1618.
1614-1619. Julien Le Rouxeau, né à
Locmariaquer et recteur de Saint-Gildas d'Auray, obtint du Pape, le 21 août
1614, des provisions sur la mort du susdit Cavallen et par dévolut sur les
autres. Il prit possession le 25 octobre et eut, lui aussi, pour compétiteurs
nouveaux Julien Guillemin et Jean Golias. Sans avoir jamais été paisible
possesseur, il mourut en novembre 1619.
1620. R. François Bedeau, du diocèse
de Nantes, maitre ès-arts et chanoine de la collégiale de Notre-Dame de Nantes,
pourvu par le Pape le 9 janvier 1620, prit possession le 10 mars et résigna le
15 du même mois en Cour de Rome en faveur du suivant, moyennant réserve d'une
pension annuelle de 600 livres.
1620-1654. Mathurin Augereau, prêtre du
diocèse de Nantes et sieur de Limellec, pourvu par le Pape le 15 mars 1620, prit
possession le 24 novembre 1621.
1662. R. Jean Le Couriault permuta avec le
suivant j'ignore contre quel bénéfice.
1662-1684. Jean Le Lardeur, de la
paroisse du Mené, prit possession le 22 octobre 1662, mourut le 4 novembre 1684,
à l'âge de 55 ans, et fut inhumé le lendemain dans le chœur de l'autel de la
confrérie du Saint-Sacrement, au côté de l'évangile.
1684-1713. Jean Le
Toullec, originaire et vicaire perpétuel de Quiberon, dut recevoir ses
provisions de Rome, son prédécesseur étant décédé dans un mois réservé au Pape.
Mort d'apoplexie, il fut enterré le 21 avril 1713. Il avait légué 600 livres au
séminaire pour faire donner à cette paroisse une mission tous les quinze ans.
1713-1732. Raymond-Toussaint Le Gril, de la paroisse de Saint-Pierre et
recteur de Lesbin-Pontscorff, pourvu par l'Évêque le 7 septembre 1713, prit
possession le 13. Hervé Nédelec, prêtre du diocèse de Léon, qui obtint aussi des
provisions en Cour de Rome, lui disputa ce bénéfice. Sur un accord intervenu
entre eux, le procès s'éteignit par la résignation que ce compétiteur fit de ses
prétentions, moyennant une pension de 250 livres. Pour plus de sûreté, Le Gril
se fit de nouveau conférer Carnac par le Souverain Pontife, le 6 septembre 1717.
A l'âge de 48 ans, il mourut le 13 mars 1732 et fut inhumé le 15 au cimetière.
1732-1739. François Laisné, prêtre du diocèse de Léon, pourvu
par le Pape le 4 septembre 1732, prit possession le 16 novembre, mourut, à 46
ans, le 25 avril 1739, et fut inhumé le 27 dans le cimetière.
1739-1754. René
Picard, de la paroisse de Sarzeau, successivement, recteur de Plœren et
d'Inguiniel, pourvu de Carnac par Mgr Fagon, le 9 juin 1739, prit, possession le
15. Atteint par le jansénisme, malheureusement un instant en faveur dans ce
diocèse, il refusa constamment de se soumettre à la bulle Unigenitus. A l'âge de
63 ans, il tomba gravement malade, le 19 février 1754 et se vit refuser les
sacrements, à cause de son obstination. Mort à dix heures du soir dans la nuit
du 24 au 25 de ce mois, il fut, de grand matin, le 27, inhumé sans cérémonies
dans le cimetière [Note : Cette affaire eut un grand retentissement. La cour du
Parlement s'en occupa avec aigreur et condamna sévèrement l'administration
diocésaine. La paroisse fut pendant plusieurs mois sans prêtres et desservie par
le clergé des paroisses voisines. Il fallut l'intervention du roi pour arracher
l'Évêque à l'animosité
et à l'iniquité du Parlement et pour faire rentrer l'ordre à Carnac. (Nouvelles
ecclésiastiques, année 1754, p. 81, 112, 163, 165, 201, et année 1755, p.13)].
1754-1756. François Le Dréau, de Grand-Champ et
recteur de Landévant, pourvu par l'Ordinaire le 19 août 1754, prit possession le
10 décembre. Décédé le 7 avril 1756, il fut enterré le lendemain au cimetière.
1756-1782. Jean-Joseph Caradec, recteur de Carentoir et de Melrand, pourvu par
l'Évêque le 29 avril 1756, prit possession le 2 mai. Licencié en théologie de la
faculté de Paris, syndic du clergé de Vannes et un des examinateurs synodaux, il
mourut, à 71 ans, le 8 mai 1782, et fut enterré le 9 au cimetière.
1782-1800.
René Le Baron, de Mendon et recteur de Lanvaudan pourvu par le Pape le 2
septembre 1782 sur les résultats du concours du 8 août, prit possession le 17
octobre. Il refusa de prêter le serment prescrit par la Constitution civile du
clergé et ne quitta cependant sa paroisse qu'en 1792. De retour de l'Espagne, où
il s'était volontairement déporté, il fut massacré, en 1800, sur le chemin
entre le pont de la Saline et le village de Kervinio. Une croix en pierre marque
le lieu du meurtre.
(Abbé Luco).
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