Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

CHAMPTOCEAUX

  Retour page d'accueil       Retour page Paroisses Angevines   

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

La paroisse de Champtoceaux en 1683

Les paroisses suivantes qui font partie du diocèse d'Angers depuis le 6 juin 1802, appartenaient avant le Concordat au diocèse de Nantes : Champtoceaux, Drain, Le Fuilet, Landemont et sa trêve Saint-Sauveur de Landemont, Liré, Notre-Dame de Montfaucon, Saint-Jacques de Montfaucon, Saint-Jean-Baptiste de Montfaucon, la Renaudière et sa trêve Le Planty, Saint-Christophe-la-Couperie, Saint-Crespin, Saint-Germain, Saint-Laurent-des-Autels, Tilliers, la Varenne ; il faut ajouter deux autres paroisses sur la rive droite de la Loire : la Cornuaille, Freigné et sa trêve Beaulieu (Note : « Toute la châtellenie de Champtoceaux est des enclaves du pays d'Anjou, quoiqu'au spirituel elle soit sujette de l'évêque de Nantes ; c'est ce qui a donné lieu au vieux quolibet de ces quartiers : "là nous sommes au Dieu de la Bretagne et au Diable d'Anjou" ; d'autant que les habitants de ces marches, comme étant d'Anjou, paient l'impôt da sel dont les Bretons sont exempts ». (Description de l'Anjou, par Barthélemy Roger). 

Le 10 mai 1683, Messire Antoire Binet, grand archidiacre de Nantes, abbé de Melleray, licencié ès droits, fit la visite canonique de Champtoceaux, assisté de messire Charles Richard, docteur en théologie et ès-droits, en qualité de promoteur, et de maître Etienne Grolleau, praticien, comme secrétaire. Voici le procès-verbal de la visite (Archives de la Loire-Inférieure, G 52) : 

Le mercredi 10 mai 1683, sur les dix heures du matin, visite de l'église paroissiale de la Madeleine de Champtoceaux, en la province d'Anjou, en la présentation de l'Abbé de Marmoutiers, contenant 800 communiants. Ayant été reçu en la manière qu'ès précédentes visites par le sieur Claude Morin, recteur d'icelle, et ayant fait les mêmes prières, nous avons visité le tabernacle. La lampe est entretenue allumée jour et nuit : le fonds de cet entretien consiste en 20 livres de rente et en un contrat de 400 livres de principal sur le sieur Papin, de la ville, donné par feue Dlle Perrine Bossard et Dlle Michelle Bossard veuve de feu Hirondelle, plus en 30 sols de rente sur une terre située à la Varenne possédée par plusieurs particuliers, plus 25 sols de rente foncière due sur un pré appelé le Pré aux Ladres sis en la grande prée de Champtoceaux, plus deux pintes d'huile de rente due sur un canton de vignes appelées Les Guillotières en cette paroisse. Le couvercle du bassin des fonts baptismaux est percé, il le faut refaire à neuf. Il n'y a point d'autels consacrés, lors les deux qui sont dans les deux chapelles de la Bretesche qui sont sans aucune parure ni ornement, et celui de Saint-Julien qui est tout décarrelé. Le grand cimetière est en bon état, et dedans se trouve une chapelle dédiée à Saint-Pierre-aux-Liens, qui est en passable état, fors que la latte de la couverture est pour la plupart pourrie et que l'autel n'est paré que d'une image en bosse de la Sainte Vierge tout dépeinte et de nappes d'autel. Le petit cimetière joignant l'autre est bien clos, fors d'un côté où il y a une haie dépendant de la pièce de terre de la chapellenie de Saint-Nicolas, par où il passe quelquefois des bestiaux. A la sacristie, il y a un calice et deux patènes qui ne sont pas dorés en dedans, il n'y a point d'archives ni de coffre pour les mettre, il n'y a point de tableaux contenant les bénéfices aux fondations de l'église et les noms de ceux qui les doivent requérir. Les dites choses visitées, nous sommes allés à la manière ordinaire prendre nos places sur le marchepied du grand autel, où le sieur recteur nous ayant présenté son brevet de visite, notre secrétaire en a fait l'évocation comme il suit : 

Recteur : vénérable et discret messire Claude Morin. — Prêtres : Messire Gilles de Ruais, vicaire, messire Jean de Vannière, absent, messire Mathieu Davy. — Clercs : Messire Guy Pérille, messire Pierre Dugué, messire Jean Lenormand, messire du Serisier, tous absents. — Fabriqueurs de l'an passé Messire René Dugué, chirurgien, et Jacques Amproux. — Fabriqueurs de l'an présent : Messire René Chappeau, mort, et Jacques Sagot. — Témoins synodaux : le sieur de la Marionnière, absent, le sieur Dugué, avocat, le sieur Morice, Jean du Haut-Brunet. 

Obligations et revenus du sieur recteur. — Il déclare être obligé à l'administration des sacrements, aux vêpres et grandes messes toutes les fêtes et dimanches, à faire le catéchisme à la première et le prône à la grande, et aux matines les fêtes solennelles de dévotion. Il déclare que sa rectorerie consiste en sa maison presbytérale, jardins et enclos, et en 4 quartiers de pré en la prée de Drain, et un peu plus d'un tiers de dîmes de la paroisse. Il a dit que le tout pouvait valoir 600 livres par an. 

Prieuré. — Le prieuré de Saint-Jean, ordre de saint Benoist, à la nomination de l'abbé de Marmoutiers, consiste en maisons et domaines, métairies, dîmes et rentes à Champtoceaux, la Varenne, Landemont, Saint-Sauveur, le Fuilet, Drain, etc., valant environ 2.000 livres de rente, toutes charges portées. Le prieuré est chargé de 9 boisseaux de seigle à distribuer chaque semaine aux pauvres depuis la Saint-Martin jusqu'à la Saint-Jean, des vêpres tous les samedis de l'année, et d'une grand'messe chaque dimanche (entre la première et la grande de paroisse), et de deux messes basses le mercredi et le vendredi de chaque semaine au grand autel de la chapelle du prieuré. Ce prieuré était ci-devant possédé en règle, il est à présent uni à la mense de la maison de Marmoutiers, dont les religieux ne font acquitter qu'une messe basse le lundi. 

Chapelles paroissiales. La chapelle de Saint-Lazare, sise au bourg et entièrement ruinée, a été fondée par les seigneurs de Champtoceaux et de la Varenne, d'une messe tous les samedis à l'autel de Notre-Dame de cette chapelle ; elle est à la présentation de l'abbé de Marmoutiers, le fonds est perdu et le service n'est point acquitté. — Dans cette chapelle a été fondé un légat par demoiselle Patrice Gouy vivante dame de la Hamelinière ; il est à la présentation du seigneur de la Hamelinière et consiste en biens perdus ; il est chargé d'une messe par semaine, qui n'est point dite. — La chapelle de Saint-Pierre-aux-Liens, située dans le grand cimetière, fondée par feue honnête fille Renée Dugué, est à la présentation des parents de la fondatrice, représentée aujourd'hui par le sieur sénéchal d'Oudon ; le fonds consiste en terres ou rentes valant environ 40 livres ; elle est chargée d'une messe basse le vendredi, de 4 messes chantées aux fêtes de Saint-Pierre-aux-Liens, de l'Assomption, de Sainte-Claire et au jour anniversaires du décès de la fondatrice, avec l'office des morts les veilles de ces quatre jours, et d'un Libera qui se doit aussi chanter dans cette chapelle, lorsqu'on fait la procession tous les dimanches ; elle est possédée par Messire du Serisier, clerc, à présent enrôlé dans une des compagnies des cadets, qui la fait servir par messire Jean de Vannière, prêtre, lequel acquitte la messe basse et quelquefois les grandes, mais jamais le Liberia n'est dit. 

Chapelles domestiques. — La chapelle de la Bretesche est en bon état et garni d'ornements. A cette chapelle a été annexé un légat fondé par messire Louis de Savonnières, vivant recteur de Drain, à la présentation du seigneur de la Bretesche ; ce légat consiste en deux borderies situées à Saint-Laurent-des-Autels, valant 40 livres ; il est chargé de deux messes par semaine, qui doivent s'acquitter dans la chapelle de Lorillonnière, en cas qu'il en fût bâti une : comme il n'y en a point, elles s'acquittent dans la chapelle de la Bretesche. — La chapelle de la Hamelinière, très belle et bien garnie d'ornements, n'est pas fondée ; on y dit la messe par permission. 

Chapellenies fondées dans l'église paroissiale — La chapellenie fondée par Guillaume Boyreau, prêtre, et augmentée par dame Anne de Rougebec, dame de la Bretesche, est à la présentation du seigneur dudit lieu, et consiste en maisons, terres, rentes valant 100 livres : elle est chargée de deux messes par semaine dans la chapelle de Saint-Julien, qui compose une des ailes de l'église paroissiale ; elle est décarrelée ; elle est possédée par messire Jean Lenormand, clerc, qui la fait servir par le sieur Dany. — La chapellenie fondée par feue dame Hardy Tourtereau, dame de la Bretesche, à la présentation dudit seigneur, consiste en maison, terres et dîmes valant 150 livres ; elle est chargée de 3 messes basses par semaine dans la chapelle de Notre-Dame de Pitié ou de Consolation ou de la Bastillonnerie, qui fait l'autre aile de l'église paroissiale ; est possédée par messire Mathieu Dany, qui les acquitte dans la chapelle domestique de la Bretesche, où elles ont été transportées sans qu'on en ait vu le transport. — Le légat fondé par messire Mathurin Boyreau, prêtre, est à la présentation du seigneur de la Bretesche ; son revenu est confondu avec celui de la chapellenie de Consolation, à laquelle il a été annexé ; il est chargé d'une messe par semaine dans cette chapelle, et est possédé par le sieur Dany, qui les acquitte dans la chapelle domestique de la Bretesche. — La chapellenie de la Picardière, fondée par les seigneurs de la Houssaye et à leur présentation, consiste en maisons, terres et rentes valant 100 livres ; elle est chargée de la première messe de paroisse le dimanche avec les prières pour les fondateurs à l'autel de Notre-Dame ; elle est desservie par messire Jean de Vannière. — La chapellenie de la Guérinière, fondée par un recteur de Champtoceaux, consiste en terres valant 100 livres de rente ; elle est chargée d'une messe basse le samedi à l'autel de Notre-Dame, et est possédée par messire Gilles de Ruais, prêtre. — La chapellenie appelée de l'Aumônerie, fondée par Guillaume de la Brunetière, seigneur de Belle-Rivière et par vénérable et discret messire Louis de Bonneville, recteur de Champtoceaux, était à la présentation des héritiers du sieur de la Brunetière représenté aujourd'hui par M du Ponceau et du procureur de fabrique alternativement : Son Altesse Sérénissime M. le prince de Condé, comme seigneur de Champtoceaux, s'est emparé de cette présentation. Elle consiste en maison ruinée, terres et rentes, partie à Champtoceaux et partie à Saint-Laurent-des-Autels, valant 100 livres ; elle est chargée de deux messes basses par semaine, dont l'une le dimanche après la première de paroisse, de loger et faire l'aumône aux pauvres passants dans une maison en ce bourg, qui est à présent ruinée. Elle est possédée par Guy Pérille, lequel ne fait faire ni le service ni l'hospitalité ni l'aumône. — La chapellenie de Saint-Nicolas, fondée par le seigneur de la Hamelinière et à sa présentation, consiste en maisons, terres, dîmes et rentes valant 300 livres de rente ; elle est chargée de 3 messes basses par semaine à l'autel de Saint-Nicolas, et est possédée par messire Pierre Dugué, clerc tonsuré, qui en fait faire le service par messire Jean Bouchereau dans la chapelle domestique de la Hamelinière, sans qu'on en ait vu la permission. 

Légats fondés dans l'église. — Le légat des Haouys, fondé par messire Guillaume Haouys, est à la nomination du recteur de cette paroisse, ou, de son vicaire en son absence ; il consiste en fonds de terre, valant 15 livres de rente ; il est chargé d'une messe par quinzaine et est possédé par messire Laurent Michelin, prêtre, qui ne l'acquitte ni ne la fait acquitter dans l'église. — Le légat des Estourneau, fondé par messire René Estaurneau et augmenté, par messire Pierre Charrault, prêtre, est à la nomination du plus proche parent du fondateur ; il consiste en maisons et domaines valant 20 livres, et est chargé d'une messe par semaine ; il est possédé par messire Gilles de Ruais, prêtre.— Le légat des Rousselet, fondé par défunt Pierre Rousselet, à la nomination du plus proche parent, consiste en maison et terre valant 10 livres ; il est chargé d'une messe tous les quinze jours, et est possédé et servi chaque mois par le sieur recteur. — Le légat des Ménard, fondé par feue honnête fille Madeleine Ménard, à la nomination du recteur et des procureurs de fabrique, qui le doivent présenter au plus proche parent de la fondatrice, consiste en terres et rentes valant 30 livres ; il est chargé d'une messe basse par semaine, et est possédé par messire Dugué, clerc tonsuré, qui le fait acquitter par messire Gilles de Ruais, prêtre. 

Autres fondations faites dans l'église. — 12 livres de rente pour quatre services, chacun de trois messes chantées avec l'office des morts, fondation faite par messire Jacques Le Manceau ; cette fondation est acquittée par le recteur et ses prêtres. — 15 livres de rente pour une messe basse tous les quinze jours, fondation faite par le sieur Jacques Le Manceau et acquittée par messire Gilles de Ruais. — Une messe tous les quinze jours fondée par feue Aubine Leroy, consistant en 100 écus d'argent qui sont entre les mains du sieur recteur de la Varenne jusqu'à ce qu'ils soient placés ; cette messe est acquittée par le sieur recteur. 

Revenus de la fabrique. — Une rente a été fondée par le susdit Jacques Le Manceau pour entretenir le luminaire aux services ci-dessus fondés par lui. 

Confréries. — Il y a la confrérie de l'Adoration perpétuelle du très Saint Sacrement. 

L'évocation terminée, le recteur nous a remontré que, quoiqu'il ait pu faire, il se présente toujours des gens pour se marier plus tard que les heures réglées par les Ordonnances, et en compagnie desquels se trouvent quelquefois des gens pris de vin. — Il nous a encore remontré que les prêtres continuaient à aller dire leurs messes dans les chapelles domestiques pendant les grandes messes, et ils les disent même aux fêtes solennelles. — Il nous a encore remontré que malgré l'ordonnance faite lors de la précédente visite qui enjoignait de rendre devant lui les comptes des 29 dernières années, personne n'en avait rendu ni avait fait des diligences pour faire payer les rentes dues à la fabrique, qui sont la plupart perdues par leur négligence. — Sur quoi, notre promoteur ayant demandé si personne n'avait des comptes prêts à rendre, personne ne s'est présenté. 

Sur lesquelles remontrances, avis et nécessités les plus pressantes, nous avons été obligé de faire les ordonnances contenues au livre d'icelles, desquelles nous avons envoyé copie au sieur recteur pour être incessamment publiées et exécutées. 

Ce fait, nous nous sommes retiré à la sacristie avec notre secrétaire pour recevoir en la manière ordinaire les déclarations des témoins synodaux et d'autres qui se sont présentés. 

Après quoi, nous sommes retourné au presbytère, où incontinent après le dîner nous avons vu les approbations et exeats des susdits prêtres, et leur avons donné ainsi qu'au recteur les avis que nous avons jugé nécessaires, puis nous sommes allé visiter le prieuré de Saint-Jean. 

La chapelle du prieuré est vieille et très grande, assez bien entretenue ; le grand autel est passablement bien entretenu et est consacré ainsi que les deux autels de la nef : il n'y a dessus autre parure qu'un tableau sur chacun. Elle est garnie d'ornements pour dire la sainte messe. Les logements du prieuré qui sont autour de la chapelle, sont assez bien entretenus quoique fort vieux. 

Ce fait, nous sommes retourné au presbytère, d'où le lendemain nous sommes partis en compagnie de messire René Orthion, recteur de Landemont, qui était venu au-devant de nous, pour nous conduire et faire la visite suivante.

F. Uzureau

 © Copyright - Tous droits réservés.