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LE COMTÉ DE LA CHAPELLE

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Le Comté de LA CHAPELLE et ses dépendances, les Seigneuries de SÉRENT et de QUINTIN-en-MALESTROIT.

Dans la Généalogie de la Maison de La Chapelle (Biblioth. Nat. Imprimés 4m3658), du Paz, en parlant du fief qui a donné son nom à cette importante famille, dit que la seigneurie de la Chapelle relève prochement du roi, sous la sénéchaussée de Ploërmel, « s'étendait autrefois à plus de vingt-cinq paroisses, à présent encore à dix-sept, et comprend trois hautes justices que l'on nomme " La Chapelle-en-Ploërmel, Sérent et Quintin " ».

Le savant généalogiste écrit en 1629. A cette époque, la seigneurie de La Chapelle, ainsi constituée, appartient à Sébastien II, marquis de Rosmadec-Molac, gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi, gouverneur de Quimper et de Dinan, conseiller du roi en ses conseils, titulaire de nombreuses et vastes seigneuries [Note : Sébastien de Rosmadec est qualifié de marquis de Rosmadec, de Tyvarlen et de Molac (créé marquis de Molac en 1618), baron de Rostrenen, de Penhouët et de Sérent, comte de la Chapelle et de Crozon, vicomte de Bignan et de Plouider, seigneur de Pontcroix, Trebrimoel, Coëtmanech, Moréac, La Motte, Cranhac, Glomel, Camaret, Porzay, Botbleiz et a. l. — En 1412, Guyon de la Chapelle avait recueilli de Jeanne de Molac tous les biens des de Molac et, en 1544, Tangui de Rosmadec avait hérité par sa mère, Jeanne de la Chapelle, du patrimoine de La Chapelle].

Il ressort avec évidence du texte qui précède que, plus anciennement, La Chapelle-en-Ploërmel, Sérent et Quintin étaient trois terres. distinctes, et qui, tombées entre les mains d'un même seigneur, se soudèrent pour ainsi dire en un seul fief.

Un des aveux les plus complets de La Chapelle-en-Ploërmel se trouve aux archives de la Chambre des Comptes. Il est rendu le 17 juin 1544, par Alain de Rosmadec, seigneur de Tyvarlen, Pontcroix, Molac et a. l. qui vient de recueillir cette terre de la succession de sa mère, Jeanne de la Chapelle, en son vivant dame de Molac [Note : Archives Loire-Inférieure B 1958. On trouve, sous cette cote, plusieurs aveux de la Chapelle des XVème et XVIème siècles]. Bien que la déclaration soit commune aux deux seigneuries de La Chapelle et de Quintin, on y distingue aisément ce qui relève proprement de chacune d'elles.

Le déclarant mentionne d'abord le manoir de La Chapelle et les accessoires de noblesse ordinaires, les moulins, — tant à blés qu'à draps, — de Montertelot et du Roc, les pêcheries de l'Oust, le « challandage » ou droit de bac sur la même rivière ; il entre ensuite dans le détail des tenues, qui s'étendent principalement sur la paroisse de La Chapelle et celle de Ploërmel, jusqu'aux faubourgs mêmes de la ville, où la seigneurie possède un four à ban, situé rue du Val, et les droits de coutume et trépas aux foires de Saint-Armel et de la mi-août. Le seigneur a la présentation et le patronage d'une chapellenie fondée par ses prédécesseurs dans « l'église de l'Hôpital » de Ploërmel. La justice s'exerce en l'auditoire de la cour royale et a droit à quatre patibulaires. Au XVIIème siècle et dès le siècle précédent, semble-t-il, la justice de La Chapelle et celle de Sérent sont unies : les sentences sont rendues au siège de ce dernier fief (Rosenzweig : Dictionnaire topographique).

Il existait à Ploërmel un Hôtel-Dieu qui portait l'appellation de prieuré de Molac ou de La Chapelle ; il fut réuni, en 1685, à l'hôpital général de la ville (Rosenzweig : Dictionnaire topographique). Dans l'église des Carmes de Ploërmel, les la Chapelle auraient possédé une chapelle, avec enfeu prohibif [Note : Ropartz : Notice sur Ploërmel. Il s'agit ici de Jean de la Chapelle, baron de Molac, Sérent, chambellan et conseiller des ducs Jean V, François Ier, et Pierre II, et qui épousa, par contrat du 29 décembre 1434, Marguerite de Malestroit, fille aînée de Jean Raguenel].

Certains généalogistes avancent que La Chapelle-sous-Ploërmel, ou La Chapelle-en-Ploërmel, a été détachée au XIIème siècle du comté de Porhoët, en faveur d'une famille qui prit le nom de la seigneurie [Note : Renseignements fournis par le marquis de Bellevue]. A défaut de preuves suffisantes, on peut seulement considérer l'assertion comme vraisemblable. Généralement, on fait descendre la famille de la Chapelle d'un auteur nommé Guyon ou Guillaume, dont le fils Jean, sire de la Chapelle et de Sérent, épousa en 1258 N... de Malestroit.

L'aveu de 1544 apprend comment ce fief passe des La Chapelle aux Rosmadec. Il dépend alors du roi sous la juridiction de Ploërmel, ainsi que Quintin, tandis que Sérent relève du comté de Porhoët. La menée de Quintin se tient le premier jour des pleds généraux de la sénéchaussée ; celle de La Chapelle se tient le troisième jour de ces assises judiciaires.

En parlant dans l'Inventaire des archives du château de Trédion des fiefs de Quintin au pays vannetais, nous avons laissé entendre que le Quintin dont il est ici question devait être une juveigneurie de Malestroit. « Son fief s'étendait, pour ainsi dire, sur toutes les paroisses constituant le fonds de cette baronnie ; il possédait de nombreuses tenues en vil!e, auditoire sur le Bouffay, et ses seigneurs avaient leurs armoiries dans la grande vitre de l'église paroissiale, sur le même rang que les puissants titulaires du lieu » (Champion, 1911).

Les La Chapelle tenaient ce fief, appelé communément Quintin-à-Malestroit ou La Chapelle-Quintin, soit des Périer, soit des Quintin. En 1507, Guyon de La Chapelle-Molac était seigneur de La Chapelle-sous-Ploërmel et de Quintin-à-Malestroit, ainsi qu'en témoigne la déclaration qu'il fait, pour le rachat, après le décès de son frère. Son trisaïeul, du même nom que lui, Guyon, avait épousé Béatrix de Penhouët, fille de Jeanne du Périer ; peut-être faut-il chercher là l'origine de possession de Quintin-à-Malestroit.

Comprenant les faubourgs de Pont-Billy, Saint-Michel et Tréleau, le fief de Quintin s'étendait en outre sur Saint-Abraham, Saint-Marcel, Bohal, Missiriac, Pleucadeuc, Ruffiac, Tréal, Carentoir, Caro, Saint-Congard .... A l'époque de la déclaration d'Alain de Rosmadec, les privilèges seigneuriaux étaient passablement négligés. Non seulement les patibulaires n'existaient plus qu'à l'état de ruines, mais des moulins de la seigneurie, il ne restait que l'emplacement, près du Pont-Billy. Les droits de rivière faisaient suite à ceux de La Chapelle et s'étendaient ainsi depuis les moulins de Guillac, propriété du comte de Porhoët, jusqu'au gué de Crohemeur.

Pour la provision de sa maison, « mais non pour les vendre ou donner », le seigneur de Quintin pouvait, chaque année, requérir de chacun de ses vassaux, même de l'arrière-fief, un mouton, payé à raison de 4 sous 2 deniers.

Quant à l'ancienne terre de Sérent, érigée en baronnie en 1318 (Ogée), elle est entrée dans la maison de La Chapelle par un mariage. Les généalogistes ne sont pas d'accord sur cette alliance ; mais l'opinion la plus vraisemblable est celle qui donne l'héritière de la branche aînée de Sérent comme femme de Guyon, ailleurs Guillaume, sire de la Chapelle, déjà cité, et qui vivait dans la première moitié du XIIIème siècle [Note : Du Paz se contente de dire que Jean, fils de Guillaume, et qui vivait en 1258, était sire de La Chapelle et de Sérent. Sans indiquer de sources, M. Le Mené dit que ce fut Nobilis de Sérent, fille de Josselin, tué en 1191, qui porta la seigneurie de Sérent à Guillaume de La Chapelle].

M. de Bellevue pense que le siège de cette seigneurie était à Tromeur. Cela ne paraît pas certain, car, à la réformation de 1427, le manoir de Tromeur n'appartient pas aux La Chapelle, mais à Symon Delhoaye et à Orfraise de Sérent, sa femme, héritière sans doute d'une branche cadette (R. de Laigue : Montres et Réformations de l'évêché de Vannes).

Le fief était étendu. Il avait des prééminences dans l'église paroissiale et dans les chapelles tréviales.

Toujours d'après du Paz, La Chapelle, Quintin et Sérent, réunis sous le nom de La Chapelle, ont été érigés en comté, par lettres du roi Henri III, en date de 1576. Cette érection fut consentie en faveur de Sébastien Ier de Rosmadec-Molac, qui s'illustra plus tard dans les guerres de la Ligue, en soutenant le parti du roi [Note : L'érection ne figure pas dans les enregistrements de la Chambre des Comptes de Bretagne].

A la mort du dernier Rosmadec-Molac (1700) et après de longues contestations, René-Alexis Le Sénéchal de Carcado, du fait de sa mère, Marie-Anne de Rosmadec, recueillit les biens patrimoniaux de cette illustre maison. Cependant, deux des terres qui avaient formé en 1576 le comté de La Chapelle, ne faisaient plus partie de l'héritage : vers 1630, La Chapelle-en-Ploërmel, ou tout au moins la plus grande partie de cette seigneurie, avait été aliénée par Sébastien III de Rosmadec, frère de Marie-Anne, à la famille Rogier.

Eugène-Joseph Rogier, qui est peut-être l'acquéreur des Rosmadec, cède La Chapelle à son parent François Rogier, seigneur du Crevy (1642). La même année, ce dernier meurt et sa veuve, Renée Foucault, présente le minu des biens de la succession à la Chambre des Comptes (Archives Loire-Inf. B. 1958). Le manoir de La Chapelle et ses dépendances y sont déclarés à l'état de ruines ; dès lors, le Crevy, qui possède un château fortifié, devient le siège féodal des deux fiefs.

Ville de Chapelle-Caro (Bretagne): château du Crévy.

François Rogier, fils d'Eugène, fit ériger sa seigneurie du Crevy en comté, l'an 1697, et réunit, sous ce titre, ses autres possessions, les terres de La Chapelle, de Villeneuve, de La Touche-Carné, du Coin de l'Or et de Montertelot.

Françoise-Sylvie, dame du Crevy, La Chapelle, et a. l. apporte l'héritage des Rogier à Pierre-Eugène de Brilhac (1741) dont le fils, ayant émigré, perdit tous ses biens [Note : Les renseignements relatifs au Crevy sont tirés des notes fournies par M. de la Caulnaye, propriétaire du Crevy, à M. le chanoine Le Mené, pour son Histoire des Paroisses du diocèse de Vannes, 1891. Le château du Crevy conserve un fonds d'archives seigneuriales important].

Nous sommes moins bien renseignés sur Quintin-en-Malestroit. Vraisemblablement, ce fief fut donné à Jeanne de Rosmadec-Molac (fille d'Alain II, t 1560). Son unique héritière, Jeanne de Pommeraye, dame de la Morlaye, Montigny et a. l., demoiselle d'honneur de la reine Catherine de Médicis, épousa François de Biragues. Le 24 juillet 1680, le marquis Charles-Armand de Biragues rend aveu au roi pour Quintin-en-Malestroit, appelé encore La Chapelle-en-Quintin [Note : Chambre des Comptes. Nantes B 1995. Le titre porte que « l'aveu est fait conformément à celui rendu, le 25 avril 1638, par Françoise Derbrée, mère ayeule dudit marquis de Biragues »].

Dans l'héritage de Rosmadec-Molac, Louis-Alexis Le Sénéchal de Carcado ne trouva, de l'ancien comté de La Chapelle, que la terre de Sérent.

De nombreux embarras financiers obligèrent les nouveaux possesseurs à se dessaisir de cette dernière seigneurie : Louis-Alexandre Le Sénéchal de Carcado et sa soeur Eulalie en signèrent la vente, le 3 mars 1788, moyennant 72.000 livres, en faveur de François de Castel [Note : Manuscrit Galles (Archives du Morbihan) et Archives Le Sénéchal (chât. Carcado)].

Tel fut le sort du comté de La Chapelle qui avait constitué un des plus beaux fiefs de la sénéchaussée de Ploërmel, et ainsi fut dispersé l'héritage dont avaient joui avec fierté les La Chapelle et les Rosmadec.

(Hervé du HALGOUET).

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