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LE CHÂTEAU DE CHÂTEAUGIRON |
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Le château fort de Châteaugiron mentionné au XIème siècle et qui appartenait à cette époque à un chevalier nommé Anschetil a été l'origine de la Seigneurie et de la petite ville de Châteaugiron ; devenu la propriété de Giron, fils d'Anschetil, il reçut le nom de Châteaugiron. De la famille de son fondateur il passa par mariage aux Malestroit, aux d'Acigné, aux Cossé-Brissac, puis par vente, en 1701, aux Le Prestre de Lezonnet. Il joua un rôle important dans les événements de la région pendant tout le moyen âge et en particulier dans les temps troublés des guerres de la Ligue. Un fait est à souligner : le château fut le théâtre d'un incident grave de ces guerres. La capture, le 1er juin 1589, par les ligueurs de Charles de Bourbon, comte de Soissons, qui se rendait à Rennes pour prendre possession, au nom de son cousin Henri IV, du gouvernement de la Bretagne.
Au XVIIIème siècle, les Le Prestre transformèrent ou reconstruisirent la vieille demeure dans le style de l'époque. A l'époque de la Révolution, le château ne fut pas vendu nationalement ; le marquis René-Joseph qui n'avait pas émigré vendit librement toutes ses terres de Bretagne en 1795 pour aller habiter près de Paris.
Des ventes successives réalisées au cours du XIXème siècle ont réduit le domaine seigneurial à peu de chose. Ce qui en restait et le vaste château ont été donnés par M. Guérault, député, au département, qui fait exécuter depuis plusieurs années d'importantes réparations.
Le château occupe la partie septentrionale d'un plateau défendu vers le Nord par la vallée de l'Yaigne, et vers l'Ouest par la forte déclivité du terrain. Au Sud, du côté de la ville, les ouvrages de fortifications ont été remplacés par des bâtiments de service, construits au XVIIIème siècle. A l'Est, la courtine qui reliait les deux grosses tours et le portail ont disparu.
Au Nord, du côté de la vallée, le château conserve un aspect féodal, bien qu'il ait été fortement modifié au XVIIIème siècle. A cette époque, une originale galerie fut élevée sur l'ancien mur de ronde pour unir le pavillon de l'Ouest à une tour du guet à l'Est. On ne devine pas les raisons qui ont fait détruire en 1927 cette galerie formée d'arceaux simples et élégants.
A l'invitation de M. le Maire, notre petite troupe se dirige vers l'entrée du château. Nous y sommes fort aimablement accueillis et pénétrons dans le donjon ; la plus belle des deux tours isolées qui furent données par le Marquis de Châteaugiron à la ville en 1794. Cette tour date de la fin du XIIIème siècle et on y a installé la mairie. La porte à pont-levis par laquelle nous passons est défendue par un assommoir. Mais tout cela fut pour un autre temps et, sans frayeur, nous arrivons dans la salle principale. La statue du Marquis de Châteaugiron y est fort heureusement conservée. A l'intérieur du château on ne trouve à admirer que les belles dispositions du grand escalier qui nous rappelle celui du Présidial de Rennes et celui de l'Hôtel de Blossac mais combien moins artistique. Pendant plusieurs années, les salles ont été dévastées par des spéculateurs qui ont enlevé les boiseries, les cheminées, les rampes d'escalier, les marbres, etc., en un mot, tout ce qui avait une certaine valeur marchande.
On peut espérer cependant que le château recouvrera une réelle beauté lorsqu'on aura fait disparaître les constructions parasites qui le masquent vers l'Ouest et lorsqu'on aura débarrassé les communs, la chapelle et l'entrée des souillures accumulées pendant de longues années d'abandon.
(M. Bourde de la Rogerie).
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