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L'adjectif ethnique formé sur le nom de cette commune est châtelaudrinais (J O, 23 mai 1908).

Un sceau armorié, avec un chef, était utilisé par Henri d'Avaugour en 1229 (Lobineau, Hist. de Bret., II, pl. i, sceau vii). Les armes d'argent un chef de gueules, qui étaient sous l'Ancien Régime, celles du comté de Goëllo et de la baronnie d'Avaugour, étaient déjà considérées comme celles de la ville de Châtelaudren en 1771 (Ruffelet, Annales briochines, rééd. 1850, p. 135). A ce titre, elles représentèrent cette ville dans la décoration de l'ancienne salle du Conseil général (1885). Elles ont fait l'objet d'une délibération municipale le 10 novembre 1975.

La plus ancienne mention de Châtelaudren semble être de 1148. A cette époque existait un château Castellum Audroeni (Anc. év., t. IV, p. 358) [Note : On ne sait rien sur Audren, qui a donné son nom à la ville. Il ne faut voir qu’une légende dans le récit du Chronicon briocense : Audroenus rex quartus a Conano fuit ; iste fecit castrum Audroeni prope Guingampum]. Autour du château et de son église Saint-Magloire (voir plus bas) s'établirent dès 1180 un bourg (burgum) protégé par une enceinte fortifiée (castrum).

La ville de Châtelaudren (de Castro Audreni) est citée comme chef-lieu d'une châtellenie dès 1371 (Procès de canonisation de Charles de Blois) [Note : La ville de Châtelaudren a député aux Etats de Bretagne au Moyen Age, au moins en 1353 (La Borderie, Hist. de Bret., III, p. 534) mais elle n'a jamais eu de communauté de ville]. En langue vulgaire, son nom s'écrit Chastel Audren en 1420 (lettres de Jean V, n° 1426). La chapelle du château ne devint église paroissiale qu'au XVIème siècle ; on ne trouve citée la paroisse de Châtelaudren qu'en 1554 (Arch. des C-du-N, 1 G év. de Tréguier, rôle des décimes).

Cette paroisse élut sa première municipalité le 3 février 1790 (Le Page, Les Bleus du Châté, 1974, p. 115). La commune était dès cette époque le chef-lieu d'un canton.

Par ordonnance du 6 mai 1836, la conmmne de Châtelaudren s'agrandit d'un quartier qui dépendait précédennent de la commune de Plélo et comprenait notamment la rue Bertho.

Parmi les édifices il convient de faire une mention particulière de :

1) La chapelle Notre-Dame du Tertre, datant de 1300 environ (chevet), mais presqu'entièrement reconstruite vers 1400 (nef), puis modifiée à la fin du XVème siècle (choeur, porche latéral), vers 1560 (clocher) et enfin aux XVIIIème et XIXème siècles. Ce monument historique a été classé le 19 août 1907 ; il possède des peintures du XVème siècle ;

D'autres monuments, non protégés actuellement par la législation des monuments historiques, sont dignes d'être signalés :

2) L'église Saint-Magloire (1711-1725). L'ancienne église est citée dès 1180 : ecclesia Sancti Maglorii de Castro Audrini (...) cum burgo eiusdem ecclesie (Anc. év., t. VI, p. 136) ;

3) La croix de Notre-Dame du Tertre ;

4) Les maisons de la place du Leff ou place des Sapeurs-pompiers (XVIIIème s.), notamment celles du 9 (1783), du 16 (1722) et du 41 (1774) ;

5) Les maisons de la place de la République (XVIIIème s.), notamment l'hôtel de Soubise et la maison du 13 (1778) ;

6) D'autres maisons du XVIIIème siècle, notamment 8 rue Pasteur, 14 rue Aribart (1786), rue Berthou (1721) et place du Général-de-Gaulle (1774) ;

7) La motte du château (Moyen Age), au bord de l'étang.

La ville de Châtelaudren a été le cadre des événements suivants :

1) Par un traité du 27 juin 1387, le connétable de Clisson s'engagea à remettre au duc de Bretagne Jean IV sa forteresse de Châtelaudren. Il resta ou rentra en possession de ce château dès la fin de 1387 ;

2) Par une sentence royale du 20 juillet 1388, cette place fut mise sous sequestre entre les mains du roi de France ;

3) Vers 1418, saint Vincent Ferrier prêcha à Châtelaudren ;

4) Vers 1420, le duc Jean V fit raser le château de Châtelaudren ;

5) En 1762 fut découverte la mine de plomb argentifère dite de Châtelaudren (voir ce qui en est dit dans la notice de Plélo) ;

6) Le 18 août 1773, à la suite de pluies prolongées et d'orages, la chaussée de l'étang du Minihy se rompit et le Leff déborda. Châtelaudren fut inondé. Il y eut sept maisons détruites et au moins trente-huit victimes noyées sur rive droite du Leff, surtout à Châtelaudren et à Plélo (Trévédy, le déluge de Châtelaudren en 1773, Soc. d’émul. des C-du-N, t. XXIX, 1891, p. 83-128 ;

7) Le 23 juillet 1795, Châtelaudren fut occupé par les Chouans de Pontbellanger. La ville, mise à rançon, paya 32 415 livres. Les Chouans la quittèrent le 25 ;

8) Le 5 août 1944, des soldats de l'armée allemande ont pillé et brûlé une maison et ont tiré sur la foule, tuant trois personnes et en blessant onze autres ;

9) Le 7 août 1944, la ville de Châtelaudren fut libérée par l'ORA.

Les quatre personnages suivants se rattachent à Châtelaudren :

1) Yves Corlay, architecte et sculpteur, né à Tréguier le 17 juin 1700, se maria à Châtelaudren le 20 juillet 1724, s'y installa et y mourut le 24 mars 1776 (Voir: BIM 10, notice de Tréguier ; Dict. de biogr. fr., t. IX, 1961, col. 653) ;

2) Jean-Marie Baudouin de Maisonblanche, né à Châtelaudren le 9 janvier 1742, auteur des Institutions convenancières (1776), député aux Etats généraux, mourut à Lannion le 6 décembre 1812 (Voir : BIM 10, notice de Lannion) ;

3) Olivier Rupérou, né à Châtelaudren le 25 juin 1763, sénéchal de Guingamp, membre du directoire des Côtes-du-Nord (1790), député suppléant à l'Assemblée législative (1791), membre du comité fédéraliste de Caen (juin 1793). Décrété d'arrestation par la Convention comme ayant participé à l'insurrection girondine, il se cacha du côté de Saint-Gilles-les-Bois pendant la Terreur. Ensuite il devint procureur général syndic des Côtes-du-Nord (1795), juge au Tribunal de cassation (1798), chevalier de l'Empire (1808), conseiller à la Cour de cassation (1811), député des Côtes-du-Nord (1815-1820). Il mourut à Paris le 28 avril 1843 ;

4) Le R. P. Joseph Huby, S J, exégète de la Bible, né à Châtelaudren le 12 décembre 1878, mort à Laniscat le 7 août 1948 (Voir: BIM 7, p. 66, notice de Laniscat).

(Bulletin d'informations des maires).

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