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CHEVROLIERE |
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La commune de La Chevrolière ( Kerchevrel) fait partie du canton de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. La Chevrolière dépend de l'arrondissement de Nantes, du département de Loire-Atlantique. |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de LA CHEVROLIERE
La Chevrolière vient, semble-t-il, de "Capriolaria", nom apparaissant dans un texte du XVème siècle. Ce nom fait référence à un élevage de chèvres.
La Chevrolière eut d'abord son centre à Passay, en bordure du Lac, puis le lieu-dit La Chevrolière l'emporta, car le chemin de Nantes à Saint-Philbert le traversait.
La chapelle Notre-Dame des Ombres, située à proximité du château des Huguetières, est un ancien centre paroissial. Elle se trouve sur l'emplacement d'un ancien monastère qui a succédé à un établissement gallo-romain. Le centre paroissial se déplace ensuite au XIIIème siècle au lieu-dit La Chevrolière, aux bords du lac de Grand-Lieu.
En mars 1793, La Chevrolière est subitement envahie par des réfractaires au service militaire et plusieurs habitants de Passay favorables aux idées nouvelles seront pillés et maltraités. En 1794, une nouvelle attaque des "Rebelles ou Blancs" causa la mort d'une trentaine de citoyens. Muscar et le capitaine Sigisbert Hugo (en cantonnement au château d'Aux, près d'Indret) vinrent rétablir l'ordre et protéger les "patriotes" réfugiés dans la presqu'île de Dun.
En 1686, le visiteur envoyé par l'Evêché ne trouva aucune école à la Chevrolière (Livre des visites épiscopales – Archives départementales, G).
Note 1 : On raconte qu'autrefois, à l'emplacement du Lac de Grand-Lieu, prospérait une riche cité, où la débauche et la luxure régnaient en maître : Herbauges. Envoyé par l'évêque, le diacre Martin tenta de convertir les habitants de la ville. Ils refusèrent et la colère de Dieu ne se fit pas attendre : un déluge de feu s'abattit sur la ville, la terre s'ouvrit pour la faire disparaître, laissant jaillir de violents torrents d'eau. C'est ainsi que serait né, selon la légende, le Lac de Grand-Lieu.
Note 2 : liste non exhaustive des recteurs de La Chevrolière : Genevois, Saindo, Jacques Leray, François Grandin, Pierre Guillet, Pierre Gasnier, ....
Note 3 : liste non exhaustive des maires de La Chevrolière : Pierre Béranger, J. B. Josnin (sous l'Empire), Julien Pépin de Bellisle (1792 à 1860), Pierre Béranger (en 1830), Couprie, de l'Arsangle, Orieux, Hillereau, ....
PATRIMOINE de LA CHEVROLIERE
l'église Saint-Martin. On y trouve la pierre du père de Montfort qui date de 1708. L'ambon (ancienne chaire à prêcher), œuvre des ébénistes Bouchet et Vallet, date de 1899 ;
la chapelle Notre-Dame-des-Ombres (1875), située aux Huguetières. Il s'agit d'une chapelle reconstruite au XVIIIème siècle et en 1875. Cette chapelle des Ombres aurait été bâtie sur les ruines d'un monastère qui aurait succédé lui-même à un établissement gallo-romain ;
la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes (1919-1996), située rue du Port-des-Roches et édifiée par Emile Guilbaud. Elle est rénovée en 1996 ;
le calvaire de la Chaussée (1862), situé route de Nantes ;
le calvaire du souvenir Vendéen (1935), situé à La Bourdinière et érigé en souvenir du massacre du Bois de l'Arsangle, le 10 juillet 1794 ;
le château des Huguetières (1875-1890). Il remplace un ancien château féodal ruiné dès le XVème siècle. La seigneurie des Huguetières est un démembrement de la seigneurie de Rays. La châtellenie des Huguetières fait partie dès le XVIème siècle du duché de Retz qui dépend du duché de Bretagne. Sa juridiction s'étendait sur Pont-Saint-Martin, Saint-Philbert, Saint-Colombin et Saint-Lumine-de-Coutais. Les Bric-Serrant vendirent aux Pépin de Bellisle (riche famille d'armateurs et d'officiers de marine venue de Saint-Malo) qui occupèrent le château de la Frudière, puis érigèrent dans le sous-bois de la Huguetière près de la Chapelle des Ombres, une autre demeure. Les Pépin de Bellisle étaient alliés aux Perrée de La Villestreux, aux d'Aux de La Montagne, aux Lieutaud de Troisvilles, de Boissy, d'Escoubleau, Fortin qui figuraient parmi les plus riches armateurs de l'Ile Feydeau. La famille Fortin était parent des Toscher de La Pagerie. Le château tombe entre les mains de Joseph de Charrette à la veille de la Révolution Française. La chapelle de l'ancien prieuré renferme une madone sans doute du XVème siècle ;
le manoir de Mortier. Propriété de la famille Juchault, puis du capitaine du Port de Nantes, Jacques François, en 1793 et du docteur Deausse ;
le manoir de Trejet, situé près de l'embouchure de l'Ognon, avec le "Port des Roches" fut successivement le domaine des Brasdane, des Daniel de Trejet, des Vassal (parents des Gruel et de l'évêque Minée), des Lanjuinais, des Toupier, des Bruxon et des Grosse. Un nouveau logis daté de 1890 a remplacé l'ancien ;
le manoir de l'Arsangle. Propriété des familles Charette, Arnous, Couprie et Grignon-Dumoulin ;
le château de la Frudière (XIXème siècle). Cette édifice remplace un ancien édifice incendié en 1794 durant la guerre de Vendée ;
A signaler aussi :
le port des Roches ou de Trejet ;
le port du Passay. Passay est le seul village de pêcheur autour du lac de Grand-Lieu. Les plus vieux titre ecclésiastiques mentionnent la paroisse du Passay. Cependant personne ne se souvient qu'il y ait jamais eu d'église à Passay. Cependant vers 1850, dans un terrain proche du lac qui porte le nom de Charnier, on a trouvé des ossements humains dans ce qui devait être un cimetière antique ;
le relais de poste (XVIII-XIXème siècle), situé à Tournebride ;
ANCIENNE NOBLESSE de LA CHEVROLIERE
La châtellenie des Huguetières : La seigneurie des Huguetières en la paroisse de la Chevrolière fut à l'origine un démembrement de la seigneurie de Retz. On a écrit, mais sans grandes preuves parait-il, que Eustachie de Rays, fille d'Harscoët III sire de Rays, l'apporta, l'an 1200, à son mari André baron de Vitré et qu'Eustachie de Vitré, sa petite fille épousant en 1269 Olivier Ier de Machecoul, rendit celui-ci seigneur des Huguetières. Ce qui est plus certain c'est qu'Ysabeau de Machecoul, fille d'Olivier Ier et d'Eustachie de Vitré, reçut en dot les Huguetières lorsqu'elle épousa vers 1284 Geoffroy VI, baron de Châteaubriant. A partir de cette époque et pendant deux siècles et demi les barons de Châteaubriant possédèrent la seigneurie des Huguetières. Ce fut un 1348 le douaire d'Ysabeau d'Avaugour, veuve de Geoffroy VIII baron de Châteaubriant, et cette dame en jouissait encore en 1390. Après sa mort les Huguetières furent données en 1414 par Charles de Dinan, baron de Châteaubriant, à son fils Bertrand de Dinan, qui devenu maréchal de Bretagne se fit connaître sous le nom de maréchal des Huguetières, mais mourut sans postérité légitime. Sa nièce Françoise de Dinan, baronne de Châteaubriant et femme de Guy comte de Laval, hérita des Huguetières pour lesquelles, elle fit hommage au baron de Retz en 1460 (Archives de Loire Inférieure, E486 et 487). Jean de Laval, petit-fils de cette dame, baron de Châteaubriant, voulant former un douaire à Françoise Tournemine, veuve de son frère cadet Pierre de Laval, sire de Montifilan (ou Montafilan), donna à cette dame plusieurs terres parmi lesquelles figura la châtellenie des Huguetières. Françoise Tournemine se remaria à Claude d'Annebaud, maréchal de France, qui en 1543 paya 25 000 livres aux héritiers du baron de Châteaubriant naguère décédé pour conserver les Huguetières en toute propriété (Archives de Loire Inférieure, E486 et 487). Nous avons vu précédemment qu'en 1553 Claude d'Annebaud se trouvait baron de Retz ; la châtellenie des Huguetières rentra donc ainsi dans le corps de la seigneurie de Retz érigée en duché en 1581. Dès lors les sires des Huguetières furent les ducs de Retz, mais allons voir ceux-ci démembrant successivement cette châtellenie que nous voulons d'abord faire connaître.
La châtellenie des Huguetières, relevant de la châtellenie de Machecoul, ne s'étendait pas dans moins de dix-sept paroisses autour du lac du Grandlieu (De la Borderie, Géographie féodale de la Bretagne 1001 - Il y en eut même dix-huit à l'origine, Saint-Mars de Coutais ne figurant pas dans la liste qui suit). Elle se composait de deux grands baillages en haute-justice ; celui de Machecoul ayant cours dans les paroisses de la Trinité, et Sainte-Croix de Machecoul, Fresnay, Saint-Mesme, Paulx, Bois-de-Cené, et la Garnache ; — et celui de Saint-Philbert s'étendant en Saint-Philbert de Grandlieu, la Chevrolière, Pont-Saint-Martin, le Bignon, Saint-Colombin (ou Saint-Colomban), Saint-Philbert de Bouai ne, Saint-Lumine de Coutais, Port-Saint-Père, Bouaye et Saint-Aignan (ou Saint-Aignan-de-Grand-Lieu). Il semble que la partie de la seigneurie des Huguetières située entre la rivière du Lognon et la forêt de Touffou ait été annexée par les barons de Châteaubriant à la châtellenie primitive ; toujours est-il que cette portion des fiefs des Huguetiers portait le nom de Châteaubriant au Pont-Saint-Martin.
Le château des Huguetières se trouvait dans la forêt de ce nom et sur le territoire paroissial de la Chevrolière ; depuis plusieurs siècles il n'en demeure que les assises consistant en une grosse motte entourée de douves. Ce débris féodal, aussi bien que la forêt des Huguetières et les métairies des Haute et Basse Huguetières furent vendus en 1554 par Jean d'Annebaud, baron de Retz, à Jean Rochereul seigneur de la Fruidière, à la condition, entre autres choses, de lui présenter, et à ses successeurs après lui, une paire d'éperons dorés et garnis, à chaque fête des Rois (Archives de Loire Inférieure, E487). Le domaine des Huguetières fut ensuite possédé par les seigneurs de la Frudière, successeurs de Jean Rochereul : René Rochereul en 1581, François de la Grue en 1674, René Boux en 1711, Martin Boux en 1762 et Jean Pépin de Lisle en 1785 (Archives de Loire Inférieure, E2400, G3324). Déjà en 1524 Jean de Laval, baron de Châteaubriant, avait vendu à Jacques du Croisil, seigneur d'Ardaine, les fief et juridiction des Huguetières en Saint-Mars de Coutais, la métairie de la Forest en cette même paroisse avec droit d'usage dans la forêt de Machecoul et enfin les bois de la Minée et du Breil de Machecoul, le tout faisant jusqu'alors partie des Huguetières (Archives de Loire Inférieure, E487). Le sire de Retz ne fit donc unir à son duché en 1581 que la haute-justice des Huguetières avec ses fiefs. Toutefois, même sans domaine, il jouissait encore là d'une belle seigneurie ayant de nombreuses mouvances et de fructueux droits féodaux. Parmi ceux-ci notons au bourg de Saint-Philbert de Grandlieu un four à ban, des coutumes et trépas et les deux tiers des revenus de la foire du 3 novembre et de l'assemblée de saint Philbert, l'autre tiers appartenant au prieur de Saint-Philbert ; — au bourg de Saint-Lumine de Coutais d'autres coutumes ; — les passages de la rivière de Saint-Philbert et de la rivière de Lognon ; — au Pont-Saint-Martin un autre four banal et des coutumes ; — le cornage des boeufs en Saint-Mesme et au Pont-Saint-Martin ; — de nombreuses rentes en avoines et argent, et parmi ces redevances féodales six lapins dus par le seigneur de l'Aubinière, une poule blanche et une paire d'éperons dorés dus par le seigneur de la Frudière, etc. (Déclaration du duché de Retz en 1674). Mais le fief des Huguetières au Pont-Saint-Martin fut vendu à son tour en 1704 par le duc de Villeroy, baron de Retz, à Nicolas Roche, seigneur de Fermoy (Archives de Loire Inférieure, B106). Un peu plus tard, en 1782, le marquis de Brie-Serrant détacha encore de sa baronnie de Retz le fief des Huguetières en Sainte-Croix de Machecoul et le vendit à Thomas Montaudouin, seigneur de la Clartière ; il parait que dans ce fief se trouvait comprise la motte du château de Sainte-Croix, qu'on nommait alors à cause de cela même château des Huguetières (Prise de possession du duché de Retz en 1780). Enfin le même marquis de Brie-Serrant vendit encore en 1782 le fief des Huguetières en Port-Saint-Père à Joseph de Charrette, seigneur de Briord (Archives de Loire Inférieure, E352). On voit par là que la châtellenie des Huguetières s'émietta bien avec le temps (abbé Guillotin de Corson).
(à compléter)
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