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CLÉDER ET LE MAIRE KERGUVELEN SOUS LA RÉVOLUTION. |
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D'où venait à Kerguvelen cette faveur des terroristes ?
Il était un « ci-devant », comme on disait alors, jeune marchand de classe noble, mais qui tenait toujours à son titre de « fils d'écuyer » et dont l'épouse était qualifiée « dame » sur les registres de l'état paroissial : car en pleine Terreur, Joseph-Marie-Augustin Kerguvellen ou Kerguvelen préfère s'adresser aux prêtres non-jureurs.
Ainsi, le 22 août 1793, il est parrain de Marie-Josèphe Bouscour (?), de Keran, en Tréflaouénan, baptisée par M. Baron ; il signe même au registre ; mais de son nom, couvert de ratures en tire-bouchon, seules les trois dernières lettres restent lisibles. Bien mieux, le 2 décembre 1794, il présente au baptême son fils Mathurin-Jean-Denis, « fils d'écuyer J.-M.-A. et de dame Marie-Magdalaine La Caze, né au bourg de Cléder, le 9 juillet 1794 ». C'est M. Marzin qui officie ; parrain et marraine : Mathurin La Caze représenté par Jean Le Rohou, et Thérèse La Fontaine, demoiselle de Tréaudet représentée par Catherine Corre « qui n'ont signé ». Le 4 mars 1795, il est parrain de Marie-Josèphe Perrot, du bourg, baptisée par M. Marzin... La même année, le 24 septembre, il fait baptiser par M. Marzin sa fille Marie-Anne, née le 16 septembre ; parrain et marraine : « le sieur » Jérôme La Caze, et M.-A. du Hellan, qui ne signent. Et le 10 avril 1797, sous le Directoire persécuteur, M. Marzin baptise encore Pierre-Jacques Kerguvelin, né le 5, fils d'écuyer J.-M.-A. et de dame M.-Mad. La Caze ; parrain : Pierre La Caze ; marraine : Jacquette-Dreuze-Louise Bullion de Monlouet, dame de Parcevaux. « Ne signent ». Le 7 février, J.-M.-A. Kerguvelen a été parrain de M.-Marguerite-Mathurine Roué. — Marguerite Alan, marraine. « Ne signent ».
Notre maire provisoire n'est donc pas si fougueux patriote ! Et ses lettres jacobines n'étaient sans doute que des trompe-l'œil ? On dira : « Mais il avait dénoncé Paul Séité au commissaire Prat, du District de Lesneven. De là sa fortune politique ».
Prat est beaucoup moins convaincu ! Voici la lettre qu'il écrivait de Saint-Pol à ses collègues de Lesneven, le 31 mars 1793, huit jours après l'affaire de Kerguidu :
« J'ai reçu hier dix heures soir la dénonciation de Kerguvelen contre Paul Séité, officier municipal de Cléder. Je crois que vous eussiez fort bien fait de faire arrêter et le dénonciateur et le dénoncé ; d'autant plus qu'il y a déjà un mandat d'amener rendu par le juge de paix d'ici contre le premier... Si vous pouviez les arrêter provisoirement, ce serait autant de fait...
Je crois qu'il ne sera pas possible d'exempter la paroisse de Plouescat de son contingent militaire, car elle se trouve encore chargée par la dénonciation de Kerguvelen ».
Kerguvelen est donc suspect, quoique « patriote », au début de 1793. Pourquoi ? Parce que parent des Châteaufur, qui, depuis le 2 octobre 1792, étaient en butte aux vexations des Bleus, dans leur demeure des Iles en Kernouès ?
C'est que le 21 octobre 1793, quatre Châteaufur au moins se rendirent à Cléder pour un mariage célébré par M. Alain Baron, « prêtre catholique ». Marie-Augustin e de Châteaufur, fille de Jean-Augustin et de Christine-Jacquette de Kerguvellen, originaire de Tréflez, domiciliée à Plouescat, épousait Pierre-Louis-Saturnin Crosson, fils de Jean-Julien et de feue Sainte Belloir, de la paroisse Notre-Dame de Vitré, receveur de l'enregistrement à Landivisiau. Un fonctionnaire de la République, en pleine Terreur, ose faire bénir son mariage par un prêtre passible de la déportation et bientôt de la guillotine !... Les époux ne signèrent point, mais le père et la mère de l'épouse, et Jérôme Chasteaufur, et Émélie de Kersaint-Jily, et Pardeau-Kervilar, et aussi Rosec Saint-Pesran [Note : Epoux de Julitte de Chasteaufur, cousine germaine de notre maire provisoire] ; mais non pas, il est vrai, leur cousin J.-M.-Augustin de Kerguvellen... Cependant !...
Il y a mieux (ou pis !).
Julien-François de Kerguvelen, vicaire de Plouescat, émigré en Angleterre, était son cousin germain : un émigré !
Lui-même par son mariage était devenu le cousin germain du Conventionnel Jacques La Caze, guillotiné comme Girondin, — et le beau-frère d'une Carmélite de Morlaix et d'une Ursuline de Saint-Pol. Et il a préféré à l'intrus Pillet de Landerneau le réfractaire Corre de Landivisiau pour bénir son union avec la très riche Mlle La Caze...
Tout cela est bien inquiétant pour la République.
Et plus tard, quand le Directoire poursuivra les prêtres cachés et fera déporter à Cayenne ou sur les pontons ceux qu'il pourra saisir, Kerguvelen sera dénoncé comme partisan actif des non-jureurs.
Le Commissaire cantonal écrivait en effet (février-mars 1797) : « A Cléder, Kerguvelen, commissaire provisoire donnait... toute liberté aux prêtres réfractaires ; cette secte était cependant rare dans ce canton, parce qu'il n'y a que très peu d'églises paroissiales dans ce canton ». Et, le 21 juin, le Commissaire du Département envoya à celui de Cléder une traduction bretonne de la loi de proscription du 29 septembre 1795, en se plaignant de cette commune « qui ne prenait que peu de soin pour la police extérieure du culte », c'est-à-dire pour la chasse aux bons prêtres.
Evitons donc de lui jeter la pierre trop rudement. Sous la Terreur, il a voulu vivre... et il a fait comme il a pu. Un peu d'ambition : à trente ans !... un peu de querelles personnelles ; mais de sectarisme, non. A recourir aux sacrements donnés par MM. Marzin et Baron, ce maire, soi-disant jacobin, risquait au moins sa liberté ; et chargé de découvrir leur retraite, la connaissant, jamais il ne les a trahis...
Bien au contraire ! Quand il était obligé de perquisitionner avec les gendarmes, il frappait à la porte en disant : « N'eus den ama, ne ket ? ». Et il s'en allait, en disant à ses compagnons : « Non, il n'y a personne ». Qui aurait pu faire mieux ?
Une curieuse tradition de famille rapporte même que le curé de Plouescat se cachait dans la maison habitée par Mlle Emmélie de Kersaintgilly. Il fut dénoncé. Les « Bleus », sous les ordres de J.-M.-A. de Kerguvelen, vinrent pour le saisir, au moment qu'il se chauffait près du feu avec son hôtesse. Le prêtre n'avait pas le temps de fuir. Il jeta une pèlerine sur ses épaules, une coiffure de dame sur sa tête, et il attendit la suite. Les soldats entrèrent.
« C'est une amie de la maison », leur dit-on en leur montrant le curé [Note : M. de Puyferré, chanoine de Léon, insermenté, émigra en Angleterre].
Ils fouillèrent partout et repartirent bredouilles. Mais le jeune Kerguvelen murmura à l'oreille de « l'amie » : « Une autre fois, Monsieur le Curé, cachez mieux votre tonsure ».
Le registre municipal mentionne la présence du riche marchand, maire provisoire, à toutes les séances du Conseil. Le 22 décembre 1795, il signe de son nom, mais sans ajouter aucun titre ; le 18 mars 1796, il est dit « commissaire du pouvoir exécutif », lequel était le Directoire. Il ne fait plus partie du Conseil, ses fonctions l'appelant à assister aux séances cependant.
Une démarche qu'il essaya en faveur d'une cousine ne réussit pas. Le 29 mars, son parent Rosec de Saint-Pezran était gravement malade, incapable désormais de remplir ses fonctions de garde-magasin national à Plouescat. Kerguvelen proposa de nommer pour recevoir et garder les grains dus à la République « la citoyenne Kersaint-gilly, femme de l'émigré Saint-Pezran ». Mais le Conseil objecta, non sans raison, que la loi interdisait aux femmes d'être fonctionnaires, « surtout les femmes d'émigrés » et ce fut René-Marie Liscoat, de Plouescat, qui l'emporta.
Le 14 juillet 1797, J.-M.-A. de Kerguvelen signa pour la dernière fois « commissaire du pouvoir exécutif ». Le 15 juillet 1798 le Directoire le remplaça par Cahel, ex-membre du Département : le décret est signé « Barras ». L'ancien maire ne demeura guère davantage à Cléder, puisqu'il vint témoigner le 22 décembre 1798, en faveur de son cousin [Note : Né le 1er novembre 1740 ; taille : 1 m. 869] Jean-Augustin de Chasteaufur, non émigré, et qu'il est alors qualifié « marchand à Plouescat ».
Du reste il conserva jusqu'à la fin des relations avec Cléder. Le 5 mai 1800, il se présenta comme caution pour Louis Ollivier, du bourg, nommé percepteur des Contributions aux appointements de cinq centimes par franc. Et il continuera. Il mourra à la fin de la Restauration en 1829.
EN PRISON !.
Le rapport d'Hériez mentionne que la plupart des 4.000 habitants de Cléder étaient partisans des Kerbalanec. Ceux-ci ne sortaient qu'armés chacun d'un fusil. Ils prenaient des vivres à crédit, mais sur facture payable à la fin toute prochaine de la Révolution. Un meunier et sa femme, et d'autres, ont résisté ; ils ont été « sacrifiés ». A Saint-Pol, les deux « monstres » tuèrent trois canonniers sur leur pièce, à coup d'espingole (fusil court à canon évasé). Etc... etc...
« Ce sont eux les scélérats qui disposent de près de 10.000 hommes que renferme Cléder, Plougoune (sic), Siberil et Plouenan ».
Hériez mit leurs têtes à prix. Mais, craignant un soulèvement général, il demanda qu'un détachement de 200 hommes vînt tenir garnison à Cléder. Il en obtiendra 110.
Le soir même, les prisonniers à peine arrivés à Saint-Pol, le Comité de surveillance de Saint-Pol (Loussaut, président ; Miorcec, secrétaire ; Sévézen, Pereault, Trobert, Le Roux, Peden) demanda à Hériez et consorts de demeurer à Saint-Pol pour le remparer de son « énergie » et aussi de procurer 100 fusils à la Garde Nationale de la ville, ce genre d'armes manquant absolument depuis le départ de nos « frères » pour les frontières.
Et puis, suprême sagesse, « il serait plus sûr de transférer ailleurs les prisonniers... pour éviter peut-être une attaque subite que peut produire l'espoir de les délivrer ».
Qu'étaient donc ces sept élus tout-puissants de Saint-Pol ?
Philippe-Louis Miorcec, de Saint-Pol, 40 ans, notaire, greffier et régisseur des Consignations avant 1790, maire toute l'année 1792, membre du District de Morlaix en 1793, chef de la Garde Nationale du canton de Saint-Pol, maire en 1794, tâchait de sauver sa tête, non sans trembler, et sans prendre un souci excessif de la liberté et de la vie de ses contemporains.
Jean-Julien Le Roux, 43 ans, était de Saint-Brieuc. Maître de la Psalette avant 91, garde national, anti-fédéraliste, un excellent républicain et un pauvre homme.
Jean-Pierre Sévézen, 32 ans, morlaisien venu jeune à Saint-Pol. Clerc procureur, commerçant, secrétaire greffier de la justice de paix, percepteur, officier de la Garde Nationale ; son écriture paraît pas mal arrogante mais d'un faible.
Charles-Armand-René Péreault, 29 ans, né à Carhaix, clerc procureur à Saint-Pol en 1787, officier aux chasseurs de la Garde Nationale, procureur de la Commune en 1791 puis en 1792. Paraît assez effacé.
Pierre-Marie Trobert, de Châteauneuf-du-Faou, instituteur depuis 1788 environ, fut nommé professeur de physique au collège, après l'expulsion des prêtres fidèles, en 1792, officier municipal, il fut nommé malgré lui professeur à l'école d'hydrographie et démissionna dès qu'il le put, pour obliger son prédécesseur Dreppe. Maire provisoire à la fin de 1793, il présida dans la Cathédrale la fête de la déesse Raison et prononça en chaire un discours furieux, ridicule, contre « la tyrannie, le fanatisme et l'aristocratie ». En 1794, il est instituteur à Plougoulm, puis il sera nommé instituteur en chef d'une école primaire de Morlaix. Il avait assez longtemps hurlé avec les loups, probablement par peur.
Jean Loussaut ne figure pas au nombre des habitants notables de Saint-Pol. C'est fin octobre 1793 qu'il fut élu membre du Comité de surveillance par le peuple (quelques électeurs) et le 31 octobre, président, par ses collègues. Il fit décider des arrestations à tort et à travers. Ce qui vaudra un blâme officiel au Comité, après le 9 thermidor. Nommé en 1798 commissaire du Directoire exécutif, il joue au despote, dénonce une assemblée d'anti-républicains (dont le maire Miorcec faisait partie), organise des fêtes ridicules et veut punir les « refusants », pille les contribuables à son profit, leur impose des garnisaires, traque les prêtres (même en 1799). Au Consulat, il cessa de compter. Et comme il refusait de payer ses contributions et de rendre ses comptes, il vit arriver chez lui six garnisaires (chacun son tour) le 28 et le 29 octobre 1801. — Il leur céda la place, furieux.
Jean Le Pen, né à Brest en 1765, habitait Saint-Pol depuis 1787. Clerc procureur et commerçant en 1789. Clubiste à Morlaix et à Saint-Pol, officier de la Garde Nationale, élu au Comité révolutionnaire en octobre 1793, greffier du juge de paix du canton rural en octobre 1794.
Les autres membres du Comité de surveillance (Mézangeau, Richard, Le Bihan et Villeneufve) ne signèrent pas la demande angoissée de leurs collègues.
La prison de Saint-Pol, c'était tout bonnement l'ancien couvent de la Retraite ; la maison d'arrêt ne suffisait pas à recevoir tous les honnêtes gens arrêtés ! Or, la Retraite pouvait loger 84 prisonniers tant dans les cellules des religieuses que dans les chambres et la sacristie. Paysans, femmes du peuple, nobles, prêtres, religieuses, bientôt y affluèrent. Les conseillers municipaux de Cléder ne firent qu'y passer.
Ils étaient déjà enfermés à Morlaix lorsqu'un concitoyen arriva à Saint-Pol, moins dangereux sans doute puisqu'il y fut gardé. Voici comment.
Le 20 frimaire (10 décembre) se produisit une nouvelle dénonciation : le cultivateur Vincent Cloarec, de Cléder, en fut l'auteur. Il déposa ainsi et signa en majuscules :
« Je tiens de Jean Perron, cultivateur à Kerfiat, que Goulven Le Bihan, commissaire de la commune, alla prévenir les Kerbaraneck de l'arrivée de la Commission de recherche. Les deux hommes buvaient dans l'auberge de Landerné avec Pierre Mescouen, du village de Locmaria, notable ».
Ainsi les deux hors-la-loi purent s'évader.
Là-dessus, et sans plus ample informé, le pauvre paysan fut expédié aux geôles de la République.
Le 20 frimaire aussi, les parents du maire et des conseillers incarcérés — à Morlaix pour lors — demandèrent au représentant Bréart la fin « d'un traitement aussi extraordinaire ». Ils se faisaient fort de réfuter les accusations d'Hériez. Quel intérêt auraient eu les détenus à favoriser les Kerbalanec ? Comment se seraient-ils laissé en imposer par eux ?
« L'intérêt de la patrie, disait la pétition, s'oppose à ce que l'innocent reste longtemps chargé de fers. L'intérêt de l'agriculture, déjà compromis par la levée en masse, demande que les cultivateurs ne soient pas détournés de leurs travaux ».
En conséquence, les Clédérois demandaient pour leurs amis la liberté sous caution, ou au moins la simple arrestation de sûreté, avec le droit de choisir un avocat. Ils indiquaient les noms des deux cultivateurs chargés de recevoir la réponse officielle, à Lesneven : Jean Séité et Paul Tanné.
La feuille était signée par Jean Séité, François Quillévéré, Paul Roudaut, Jean Riou, Ollivier Riou, François Priser, officier municipal, Jean Cadiou, Guillaume Brochet, Yves Pennors, et enfin, en lettres majuscules inexpertes, par Marie Guillauma, Jeanne Pennors, M. Bris, M. Postec, et Nicolas Inisan dont l'écriture est si pénible qu'une main affectueuse l'a traduite, tout à côté, pour que nul ne confonde avec un MIMIÇAN fallacieux. (Il semble bien que c'est Jean Séité, le premier signataire, qui a ainsi doublé son tout dévoué concitoyen).
Ce qu'était la prison de Morlaix, en mars 1794, une des religieuses Bénédictines du Calvaire incarcérées, l'a dit en termes mesurés. La prison était... le Carmel d'où les seize moniales avaient été expulsées le 2 novembre 1792.
« Quelle entrée ! dit la narratrice (pourtant habituée aux macérations d'une Règle très austère). Là vivaient entassées des personnes de tout âge, de tout sexe, de toute condition... Ce nous fut un soulagement indicible, que les greniers... L'hiver vint, froid, sans feu. Le vent pénétrait par toutes les fissures, et nous avions à nous garantir de la pluie, de la neige, qui tombait à ciel ouvert sur nous par la toiture béante à bien des endroits... Et que d'autres privations !... ».
Du moins, la douce résignation, la touchante union et la sainte régularité des Calvairiennes, des Ursulines, des Carmélites, des Filles de la Charité, toutes réduites à une misère affreuse, faisaient l'admiration des autres prisonniers : nos Clédérois purent-ils jouir de ce spectacle consolant ?...
Berlévénez avait possédé autrefois une chapelle romane dédiée à Notre-Dame, au sommet d'un tertre qui domine tout l'Arvor de Cléder et de Plouescat et la Manche. Tout près, une pierre de sacrifices druidiques, en partie recouverte par un talus. — Délabrée au quinzième siècle ou au seizième, on l'avait restaurée en supprimant les bas-côtés, mais en respectant les armoiries des Kergournadec'h, que l'on distinguait il y a cent ans. Ses pierres auraient servi plus tard à construire le moulin de Crec'hzuguel en Landivisiau [Note : En 1789 déjà la chapelle était pauvre : son revenu annuel s'élevait à 25 livres !].
Le 21 frimaire (11 décembre), le Conseil général de la Commune se réunit à l'appel du maire et du procureur provisoires, « au bourg de Berlévénez » à une demi-lieue de Cléder, pour délivrer des Kerbalanec toute la contrée. « Et le peuple assemblé, on s'est constitué en assemblée », dit le procès-verbal.
Personne ne voulant parler publiquement, trois citoyens furent désignés pour recevoir les dépositions. Mais aucun fait ne put être connu. Force fut de prier la Commission Hériez d'obliger « les municipalités circonsvoisines » à épier « scrupuleusement les démarches desdits individus : soit Plougar, Sibiril, Guiclan, Plougourvest, Tréflaouénan, Treizilidé, Plouzévédé, Plougoulm, Plouenan, Plouvorn et surtout ces quatre dernières, où sont leurs parents et amis ».
Avec le maire Kerguvelen, le procureur Quillévéré, les officiers municipaux Séité, Trévidic, Priser, et le secrétaire Perrot, signèrent Y. Floc'h, P. Roignant, R. Herry, Vincent Guillou, René Moal, Louis et François Priser, Y.-P. Reungoat, Y. Guillou, P. André, O. Mear et les représentants du Général : H. Abalain, M. Rohou, Claude Le Milin, Vincent Priser, Paul Pennorz, Antoine Prigent, juge de paix, Olivier Abhamon et Fr.-M. Grall.
Vous pensez bien que tout cela, ce sera beaucoup de bruit pour rien.
Le maire informa aussitôt la Commission retournée à Saint-Pol. L'assemblée, disait-il, avait été autorisée par le commandant des garnisaires et s'était tenue à une demi-lieue du bourg. Son but n'était que de prouver au « Général » de quelle importance était la capture des « Bolloré père et fils » (Botloré de Kerbalanec) puisque l'entretien de la troupe incombait aux habitants de Cléder. Le Général allait s'empresser de surveiller les hors-la-loi...
Or, le 27 (17 décembre) Kerguvelen apprit à Lesneven, par Pichoret, commissaire des côtes à Plouescat, que les deux « scélérats » avaient été vus à Menez-ar-Cour en Plounevez, — et par l'intrus Le Gall, curé de Tréflez, qu'ils avaient passé tout récemment par cette paroisse. Dès le lendemain, le maire écrivit à Cuny le jeune, de la Commission Hériez, qu'il allait « envoyer quelqu'un dans ces parages pour tâcher de « découvrir » les suspects, et qu'il serait bon d'associer aux recherches les commis des douanes.
Une autre combinaison parut encore meilleure à l'actif magistrat : il en fit part le 29 frimaire à la Commission, toujours à Saint-Pol :
« Je vois qu'il n'y a d'autre moyen, pour déterminer notre
paroisse à surprendre les sellerats Kerbalanec, qu'en demandant une somme à
valoir à notre commune aux frais milletaire de notre garnison, plus que moins,
dans le plus court délai. Sela suffira, je crois, à surprendre ces derniers.
En grasce envoyé nous une lettre dure » [Note : Dans ce dernier mot,
une tache empêche de proposer comme définitive la lettre R].
Somme toute, le pauvre maire provisoire tenait surtout à débarrasser des garnisaires la commune, même au prix fort, quitte à employer, sinon tout à fait l'orthographe de l'Académie, du moins le pur style officiel de l'époque.
DES CAPTURES !.
La bonne volonté des « patriotes », les patrouilles de la garnison, et la prime de cent livres promise aux délateurs de prêtres cachés, donnèrent en ces jours un résultat inattendu. On cherchait les Kerbalanec : on trouva M. Didier Galès, curé de Plouzévédé, réfugié en Cléder !
Le 21 décembre en effet, un détachement des garnisaires, s'étant emparé du vieillard (60 ans environ) qui avait refusé le serment schismatique depuis deux ans, mais qui était resté caché dans le pays, vint présenter le prisonnier au Comité de surveillance de Saint-Pol. L'identité du « réfractaire » était affirmée par un billet du maire provisoire Kerguvelen et par Loussaut. Grande joie et grand affairement. Il faut que dès cette nuit « ledit Galès » soit transféré à la prison de Morlaix. Loussaut et Le Roux sont chargés des préparatifs. A eux de requérir une escorte armée, celle qu'ils voudront. La route n'est pas sûre, les paysans peuvent attaquer le convoi, le prêtre pourrait être enlevé et délivré et que diraient les autorités supérieures ! ? Comme on avait jeté en prison tout un conseil municipal, sur une vague dénonciation, de même tout un comité de surveillance soupçonné de connivence ou de modérantisme connaîtrait facilement les mêmes rigueurs !
M. Galès arriva sans incident à Morlaix. Le 22, le Directoire du District prit livraison du paisible criminel et donna décharge aux citoyens Loussaut et Le Roux. Le District versa cent livres pour la capture, et la Commission Hériez cent autres.
Le 23, les deux commissaires rendirent compte de l'heureux voyage à leurs collègues de Saint-Pol. Honnêtement il fut décidé que Cléder et Saint-Pol se partageraient la somme par moitié : le citoyen Kerguvelen donna quittance pour 98 livres 15 sols (25 sols retenus pour quels frais ?) qu'il devait remettre aux soldats; et le Comité de surveillance paya 24 livres aux gendarmes pour leur marche nocturne, 36 livres au voiturier Christophe Cueff, 20 livres à Loussaut et 20 livres à Le Roux.
M. Galès ne tarda pas à être transféré à Brest. Malade, il succomba peu après. Mais la République avait été sauvée une fois de plus.
Stimulée par l'aubaine, la troupe continua la fouille avec un zèle très sans-culotte, sans se laisser arrêter par les rigueurs de la saison. Quatre jours, et voici !
Le 6 nivôse (26 décembre), nouvelle assemblée de la Municipalité, nouvelle lettre à la Commission : on a presque failli réussir pour de bon.
C'est que le jour de Noël « notre républicain maire » conduisant une patrouille de garnisaires en Plougoulm, au village de Kervren, une femme sortit d'une cabane et fut aussitôt appréhendée : c'était Mme de Kerbalanec mère ! Un homme sortit d'une cabane voisine, « à corps de chemise » et se sauva à toutes jambes « malgré les poursuites » (!) et le coup de fusil qu'on tira sur lui. Dans la petite maison on trouva un uniforme complet, un fusil de chasse, six lièvres, deux perdrix, une « bégasce » et deux pigeons, évidemment « fruits de la chasse » des fugitifs.
A qui appartenait l'uniforme ? A Hervé Ollivier dit Jérôme, ainsi que l'avoua sa femme : un déserteur. Et un autre déserteur, le roscovite surnommé Dogre, avait aussi logé avec les Kerbalanec, d'après la femme du hors-la-loi. Ainsi « il est évident, concluait le Conseil, que [les deux individus recherchés] ont quitté notre territoire et qu'ils se réfugient soit en Plougoulm soit en Plouzévédé, soit en Plouvorn, ou encore en Plouénan où ils ont beaucoup de parents ».
En conséquence, que ces communes fassent des recherches ! Et, sans doute, que les garnisaires s'en aillent de Cléder !...
Mme de Kerbalanec fut détenue à Lesneven, au moins un temps, puisque M. de Kerdanet écrivit fin 1794 à Marec le Conventionnel, qu'il avait connu à Brest et à Quimper et à qui il adressait les pétitions des prisonniers de Lesneven : « Il n'y a point encore de pétition pour la citoyenne Kerbalanec, parce qu'elle ne m'est pas venue. Faites pourtant qu'elle ne reste pas seule dans la maison d'arrêt, qui est la mienne, et où je veux rentrer » (Vie de M. de Kerdanet, par ses fils, page 133).
PÉTITIONS.
Le 1er ventôse (27 février 1794), les Kerbalanec n'étaient toujours pas pris, et les malheureux Clédérois détenus souffraient d'un emprisonnement qui les épuisait. Ils adressèrent au Conseil municipal de Cléder une pétition qui fut transmise aux Représentants du peuple en mission à Brest.
Elle réfute pertinemment l'accusation qui les a fait jeter dans les cachots de la République : — Nous, refuser d'arrêter les Kerbalanec ? Mais nous demeurons loin du bourg, où ils se montraient armés tous les jours ! Et la Commission et sa troupe, avec toutes leurs précautions, ont-elles pu leur mettre la main au collet ? Alors, pourquoi nous punir seuls ? Les cent-dix garnisaires de Cléder, à quoi ont-ils servi ? Ont-ils saisi les fugitifs ? Si nous sommes coupables, nous désarmés, que dire des soldats ?
« Ce qui rend la détention des municipaux encore plus pénible, ajoutent-ils, c'est que depuis l'instant malheureux de cette arrestation leur famille son prête à succomber sous le joug d'une misère qui commence fortement à leur faire sentir ses aiguillons, en réduisant au tombeau le père de Jean Tanné, et la femme de François Brochec, ce dernier père de quatre enfants encore en bas âge, et en les privant des bras nécessaires pour l'agriculture.
Ces pertes d'autant plus sensibles ont réduit la majeure partie de nous dans un état de langeur qui fait craindre pour nos jours... ».
La lettre était signée par Paul Séité, Fr. Brochec, O. Riou, R. Le Jar, J. Nédélec, Fr. Rosec, Gab. Cadiou et Postec.
Kerguvelen et Jean Séité furent chargés de remettre copie aux Représentants en mission à Brest, et de solliciter la plus prompte décision. La démarche resta sans résultat.
De Morlaix, quatre anciens municipaux détenus implorent plus douloureusement encore, le 25 germinal (14 avril), le commissaire national de Morlaix, Raoul :
« Tu n'ignores peut-être pas que nous venons encore de perdre un de nos concitoyens, Paul Séité. Nous t'annonçons avec douleur que le troisième, Gabriel Cadiou, est pour ainsi dire hors d'espérance de revenir. De dix détenus il n'en restent maintenant que quatre. Nous pouvons même t'assurer avec la plus pure vérité, que de onze personnes détenues depuis le 16 frimaire der [dernier], il n'en restent aujourd'huy que deux ou trois qui soient absolument bien portantes.
Eu égard à une situation d'autant plus triste pour nous que désolante pour nos familles, nous te supplions avec la plus grande instance possible de ne rien épargner pour opérer au plutôt notre élargissement en écrivant à la première occasion [à Jean Bon] n'osant point te prier d'y aller une seconde fois en personne.
Nous nous obligeons de défrayer un exprès que tu indiqueras, si toutefois tu le juge à propos. Les malheurs que nos familles essuyent journellement te laissent sentir avec quel empressement nous désirons une décision quelconque sur notre sort.
En t'assurant d'une pleine
reconnaissance de notre part, nous osions espérer de ton zèle toujours
propice aux malheureux un service dont la mémoire nous sera à jamais agréable,
et sommes très fraternellement tes concitoyens ».
Les anciens officiers municipaux
de Cléder : René Le Jar, Ollivier Riou, François Rosec, Postec.
C'est le secrétaire-greffier Postec qui a écrit la lettre, d'une main ferme, d'un esprit clair, d'un caractère hautement digne. Dans le dossier, une feuille non datée, non signée, sans en-tête officiel ou autre, donne la liste lugubre que voici :
Noms des officiers municipaux de la Commune de Cléder, détenus aux prisons de Morlaix depuis le 16 frimaire.
Yves Roudaut, maire, mort à l'hôpital de Morlaix.
Paul Séité, mort à l'hôpital de Morlaix.
Gabriel Cadiou, agent
national, malade à l'hôpital de Morlaix.
Jean Nédellec, malade à l'hôpital de Morlaix.
François Rosec, malade.
François Brochec,
malade. — Sa femme est morte depuis son arrestation.
Jean Tanné, malade.
René Le Jar, en prison.
Ollivier
Riou, en prison.
Jean Postec, secrétaire greffier, en prison.
Jean Marc, à la
maison d'arrêt de Saint-Paul.
Goulven Bihan, hérault de la municipalité, laissé
aux prisons de Saint-Paul.
Les soins manquaient-ils à l'hôpital Saint-Efflam, confié depuis 1681 aux Religieuses hospitalières de Saint-Thomas de Villeneuve, dont quatre le desservaient encore au 25 octobre 1793, et sans doute quand les Clédérois malades y furent transférés ? Le district de Morlaix notait même alors qu'un traitement serait alloué à ces Dames, et qu'elles continueraient « leur service à l'hôpital, à la satisfaction de l'Administration ».
Elles faisaient donc tout le possible. Mais la nostalgie, le manque d'air et de mouvement, l'échafaud menaçant, et aussi la misère générale qui imposait tant de restrictions, comment y remédier, puisque le Tribunal laissait dormir l'affaire ?
Mais le 29 germinal (18 avril 1794), c'est pour Goulven Bihan, détenu à Saint-Pol, qu'un certificat est fourni. Le pauvre Clédérois, nous l'avons dit, était accusé d'avoir averti les Kerbalanec, à l'auberge, de l'arrivée de la Commission au bourg, et de les avoir ainsi fait échapper aux poursuites.
— C'est faux, déclarent les aubergistes. Goulven Bihan « n'avait même paru sous nos yeux depuis quelque tems ».
Et ils signent, en grandes capitales malhabiles : I : CLEACH (Jean Cleac'h) et M : NEA (Marguerite Le Néa). Le « vu au bureau municipal » est donné par Kerguvelen, Fr. Quillévéré agent national, Y. Floch, Jean Séité, Fr. Priser, avec Ollivier « pour le secrétaire ».
Les Kerbalanec restaient introuvables, « absens depuis plus de trois mois et censés émigrés ». Or, le propriétaire de leur maison souffrait avec peine que leur « faible mobilier » fût séquestré, par ordre des délégués des Représentants du peuple (commission Hériez), Il demanda au District de Lesneven de le faire vendre comme biens d'émigrés et de dégrever ainsi la Nation d'un loyer mis à sa charge.
Le District prit un arrêté conforme et le soumit à l'approbation des Représentants. Signèrent : Le Gall, agent national, Testard, Le Coniat, Com, Grée, secrétaire.
Une nouvelle démarche fut tentée peu après par Cléder. Le 9 floréal an II (28 avril 1794), les officiers municipaux, membres du Conseil général de la Commune, écrivirent à Jean Bon Saint-André, le député terroriste en mission à Brest.
« Le 15 frimaire dernier, disaient-ils (5 décembre 1793), la Commission de recherche et de salut public... a destitué de ses fonctions la municipalité de cette commune. Elle croyait que cette dernière favorisait les démarches liberticides des Kerbalanec père et fils.
Depuis cette époque à peu près cette ex-municipalité est dans les murs de Morlaix ; six de ses membres, dont deux (Yves Roudaut maire, et Paul Séité officier municipal) viennent d'y rendre le tribut à la nature, languissent à l'hôpital ; trois autres et le secrétaire-greffier dans les prisons. Jean Marc leur collègue est détenu aux ex-Ursulines de Saint-Pol.
Nous t'invitons donc, républicain, au nom de l'humanité, de prendre, le plutôt que faire se pourra, des renseignements sur les motifs de détention de ces infortunés, en prononçant, ou faisant prononcer une sentence quelconque sur leur sort.
L'altération totale de leur santé et les lamentations de leurs parents, dont nous sommes journellement instruits, nous prescrivent ce devoir, et nous nous reposons sur ta justice ».
Signé : François Quillévéré, agent national provisoire ; Olivier Trévidic, officier municipal provisoire ; Jean Séité, off. mun. provisoire ; François Priser, off. mun. provisoire ; Jérôme Riou, notable ; P. André, Fr. Guillou, Fr. Priser, Y. Reungoat, Vincent Guillou, R. Herry, Y. Troadec, Y. Floch, — Perrot suppléant-secrétaire.
Rappelons, pour souligner le mérite de cette démarche, que c'est le temps de la Grande Terreur, et qu'un décret du 11 avril punit de mort les recéleurs de prêtres sujets à la déportation (non-jureurs).
Ainsi, depuis cinq mois, des hommes sans reproche souffraient et mouraient, par la faute d'une Commission ridicule et méchante ! Contre elle les Administrateurs du Département ne pouvaient rien... que se plaindre à Bréard qui l'avait nommée. Dès le 7 décembre 1794, ils lui avaient écrit :
« ... Cette multitude de commissaires, qui se prétendent revêtus de la plénitude de tes pouvoirs, qui organisent et destituent les administrations secondaires, dont enfin nous ne connaissons ni la mission, ni les opérations ; la plupart mettent... des entraves invincibles au mouvement uniforme et rapide que nous voudrions imprimer à l'administration de notre département ».
Mais Bréard, malade de la goutte et surmené, en avait assez des lettres de son Hériez, lettres sans suite, sans clarté, sans brièveté. Le 15 décembre, il lui écrivit : « Vous me promettez de nouveaux renseignements, comme vous l'avez fait de Kerbalanec et consorts, dont je suis étonné de ne plus entendre parler... ». Faites vite « et faites en sorte qu'à l'avenir elles [vos lettres] soient intelligibles ».
Puis, lassé, il finit par écouter « les Marats qui avaient saisi le gouvernement du département », comme ils disaient. Le 18 décembre, il avait ordonné à Hériez, président de Commission, de venir à Brest lui rendre compte. Hériez aurait pu lui décrire, par exemple, le délabrement des prisons de Saint-Pol, infectes, malsaines, empuanties par les latrines placées dans les chambres mêmes, sans air puisque pas de cour, et tout juste bonnes à faire transporter les prisonniers, jaunes et défaits, à l'hôpital. Il aurait pu lui exposer l'indignité de ses propres collègues : les galopins sanglants Colinet et Cuny, espions du Ministère chargés de surveiller les Représentants en mission, le boulanger Turnier, les ouvriers de l'arsenal (?) Pamier, Téconnier et Bidouret, le cultivateur Hervé Jézéquel, tyranneau de Ploumoguer : leur malice leur tenait lieu de capacités...
Mais Jean Bon Saint-André remplaça Bréard le 2 janvier 1794, et les Commissions ambulantes rentrèrent peu à peu à Brest, tandis que leurs victimes attendaient la liberté ou la mort, sans obtenir d'être jugées conformément aux lois !...
Cependant le dossier de l'affaire Kerbalanec porte sur la couverture (sans date, sans signature) que les officiers municipaux de Cléder « sont » libérés et que les Kerbalanec, « conspirateurs » ne sont pas arrêtés. On peut supposer que c'est à la fin de 1794 que les survivants des prisons de Saint-Pol et de Morlaix purent rentrer dans leurs familles, soit après la mort de Robespierre, soit lorsque la Convention réadmit dans son sein les députés dits fédéralistes, ou peut-être au début de 1795 lorsque Guezno et Guermeur essayèrent des mesures de pacification.
Ils avaient longtemps porté la croix, intrépidement !.
(René Cardaliaguet).
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