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COMMANDERIE DE LA GUERCHE-DE-BRETAGNE

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Ordre Templiers et Hospitaliers en Bretagne

Commanderie

 de la 

Guerche-de-Bretagne

Ordre Hospitaliers et Templiers en Bretagne

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On ignore dans quelles circonstances et à quelle époque précise fut fondé, dans l'évêché de Rennes, l'établissement du Temple de la Guerche (Ille-et-Vilaine). Il est permis néanmoins de supposer que le voyage de Jérusalem, entrepris en 1156 par Guillaume sire de la Guerche ne fut pas étranger à cette pieuse fondation. 

Voir aussi Histoire de France et de Bretagne : ordres de chevalerie,chevalerie,ordres militaires,ordres religieux Les commandeurs de la commanderie de la Guerche-de-Bretagne 

Commanderie du Temple

 de La Guerche-de-Bretagne

et le Temple de La Nouée, son annexe

en Bretagne

(abbé Guillotin de Corson – 1902)

 

armoirie de Bretagne 

Bretagne : Templier - Hospitalier - Commanderie de la Guerche et la Nouée

   On ignore dans quelles circonstances et à quelle époque précise fut fondé, dans l'évêché de Rennes, l'établissement du Temple de la Guerche (Ille-et-Vilaine). Il est permis néanmoins de supposer que le voyage de Jérusalem, entrepris en 1156 par Guillaume sire de la Guerche (Dom Morice, op. cit., I, 624) ne fut pas étranger à cette pieuse fondation, ce noble croisé ayant vu à l'oeuvre, en Terre-Sainte, les vaillants chevaliers du Temple. 

   Il paraît d'ailleurs certain que le Temple de la Guerche fut créé dans le courant du XIIème siècle, et nous croyons qu'il s'agit de cet établissement dans le temple mentionné en 1182 sous le nom, à coup sûr défiguré par un copiste, de « La Creuhit » (A. de Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op., cit., VI, 141), temple inscrit dans la charte entre les possessions des Templiers à Rennes et à Vitré.

   Le Temple de la Guerche fut à l'origine placé sous le patronage de la Très Sainte Vierge, comme le prouvent les vieux actes que nous allons rapporter. En 1211, en effet, André Bute donna à Dieu, à la Bienheureuse Marie et aux Templiers, Deo et Beate Marie, et Templariis, une terre que tenait de lui Alfred Coisnon et le fief de Jean Coileifort, dans la paroisse de Saint-Jean-sur-Vilaine. Un peu plus tard, en 1234, un chevalier nommé Robert Pilart concéda, pour le salut de son âme, à Dieu, à la Vierge et aux Frères de la Milice du Temple, Deo et Beate Marie, Fratribusque Militie Templi, une rente de neuf deniers qu'il percevait conjointement avec une dame appelée Vénicie, veuve de Guillaume Costard. Le contexte des actes prouve que ces deux donations furent faites en faveur des chevaliers du Temple de la Guerche (Archives de la Vienne, 3 H, 579). 

   Les Templiers de la Guerche reçurent aussi une portion des dîmes de la paroisse de Rougé, mais ne tardèrent pas à l'échanger contre une rente d'argent. En 1245, fut passée à ce sujet une transaction entre Pierre de Langan, précepteur des maisons de la Milice du Temple en Bretagne, du consentement de ses Frères, et Bonabes de Rougé, chevalier. Par cet acte, les Templiers renoncèrent à tous droits sur la dîme de Rougé, parce que Bonabes de Rougé s'engagea, pour lui et ses successeurs, à payer chaque année à perpétuité, au précepteur et aux Frères du Temple de Notre-Dame de la Guerche, à la fête de la Nativité de la Vierge, une rente de soixante et dix sous sur les revenus du passage de Soulvache lui appartenant (In perpetuum preceptori et fratribus domus Beate Marie Virginis de Guirchia sexaginta decem solidos monete usualis, ad diem Nativitatis Beate Marie Virginis percipiendos in passagio de Sola Vaca annui redditus, videlicet per manum costemarii predictum passagium recipientis. – Archives de la Vienne, 3 H, 579.). Il fut réglé que le percepteur des coutumes ou devoirs de Soulvache verserait cette somme, et s'il arrivait qu'elle ne fût pas complète le jour dit, le sire de Rougé serait tenu de solder aux Templiers de la Guerche, cinq sous chaque semaine jusqu'au parfait paiement de la rente due. En témoignage de ses bonnes intentions, Bonabes de Rougé autorisa les évêques de Nantes et de Rennes à l'excommunier lui et les siens s'ils n'étaient pas fidèles à cet engagement (Archives de la Vienne, 3H, 579).

   Nous avons aussi une lettre d'un doyen de la Guerche, du nom d'Hervé, constatant qu'en sa présence, à la fin de mars 1252, un certain Durand du Temple légua en aumône, après sa mort, aux Frères de la Milice du Temple de la Guerche, Fratribus Milicie Templi de Guirchia, un champ qu'il possédait dans la paroisse de Rannée, au fief de Saint-Jean de la Guerche (Archives de la Vienne, 3 H, 579). 

   Quoique la Guerche fût alors le chef-lieu d'une importante châtellenie et d'un doyenné ecclésiastique, cette petite ville ne formait pas une paroisse ; elle se trouvait, aussi bien que la maison du Temple, sur le territoire de la paroisse de Rannée. 

   Terminons cette énumération des vieilles chartes concernant le Temple de la Guerche, par un acte passé en 1272 devant Olivier, doyen de Fougères. C'est une reconnaissance d'un nommé Jean Gaélin, qui déclare devoir aux Frères de la Milice du Temple de la Guerche, deux sous de rente pour demeurer sous leur protection et défense comme leurs autres hommes (Archives de la Vienne). 

   Lorsqu'en 1312, l'Ordre du Temple fut supprimé par le Souverain Pontife, la maison du Temple de la Guerche devint la propriété des chevaliers hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem. Il est vraisemblable que le premier commandeur de la Guerche appartenant à l'Ordre de Saint-Jean fut Laurent Ballard. Nous connaissons une charte donnée par ce chevalier à certains paroissiens de Rannée pour les confirmer en la jouissance de quelques privilèges, et dans cet acte frère Laurent Ballard prend, en 1331, le titre d'humble précepteur de la maison de l'Hôpital, près de la Guerche, appelée naguère Le Temple, Frater Laurencius Ballard, preceptor humilis domus Hospitalis prope Guirchiam, quondam Templi (Archives de la Vienne, 3 H, 382). 

   A partir de cette époque et durant tous les XIVème et XVème siècles, le chef-lieu de la commanderie de la Guerche porta le nom d'Hôpital du Temple de la Guerche. 

   Pendant le XIVème siècle aussi, les chevaliers hospitalier annexèrent à leur établissement de la Guerche la commanderie du Temple de la Nouée, et cette annexion persévéra jusqu'à la Révolution. Nous parlerons donc d'abord du Temple de la Guerche et de ses divers membres, puis du Temple de la Nouée et de ses dépendances. 

 

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Le Temple de la Guerche

   Le Temple de la Guerche se composa de bonne heure de six membres, que nous étudierons successivement : le Temple de la Guerche proprement dit, le Temple de Vitré, le Temple de Veneffles, le Temple de la Violette, le Temple de Rennes, et l'Hôpital de Dol. 

Bretagne : Templier - Hospitalier - Commanderie de la Guerche et la Nouée

1. Le Temple de la Guerche

   Ce qu'on nommait le membre du Temple de la Guerche se composait de plusieurs fiefs, dont les principaux étaient les bailliages de Rannée, de Domalain et de Bais et le fief de la Bataille en Fercé. Le domaine proche comprenait : le manoir et la métairie du Temple de la Guerche, en Rannée, la métairie de la Templerie, en Marcillé-Robert (nota : cette dernière métairie était afféagée en 1681, moyennant chaque année 6 septiers de blé, 3 septiers de grasse avoine et 3 septiers d'avoine menue à raison de 46 boisseaux par septier, mesure de Vitré ; mais, en 1747, le commandeur de la Guerche en avait repris l'entière possession, et elle comprenait alors 30 journaux de terre, plus un pré, un marais et une châtaigneraie), en la paroisse de Moutiers une rente de 24 boisseaux de seigle, mesure de Vitré, dus par le recteur du lieu et 12 boisseaux du même grain, dus par le prieur de Saint-Nicolas de la Guerche, « à cause des dîmes qu'ils lèvent audit Moutiers » ; dans cette même paroisse, 10 livres de rente sur la maison de la Blanchère, dues par le seigneur de la Roberie et 4 septiers d'avoine, mesure de Vitré, dus sur la terre de la Métairie-au-Blanc par le seigneur de la Motte de Moutiers ; quelques dîmes en Martigné et Argentré ; quelques rentes en argent et corvées dans les paroisses d'Availles, Visseiche, la Celle-Guerchoise, Bais et Domalain ; enfin une rente de 10 sols monnaie, due par le seigneur de Rougé sur les coutumes du passage de Soulvache (Déclaration du Temple de la Guerche en 1681). 

   C'était donc dans une douzaine de paroisses, autour de la Guerche, que s'étendait le membre proprement dit du Temple de la Guerche. 

   Nous décrirons plus loin le manoir seigneurial du Temple de la Guerche, mais nous pouvons dès maintenant dire que cette maison eut beaucoup à souffrir de la part des Ligueurs pendant la guerre civile à la fin du XVIème siècle (nota : durant ce même siècle, le commandeur fut forcé d'aliéner un grand nombre de ses fiefs pour payer les impositions exigées par le roi ; c'est ainsi qu'en 1565 il vendit à François du Gué, seigneur de Méjusseaume, des fiefs et des rentes lui appartenant dans une vingtaine de paroisses autour de Rennes et de Vitré). 

   Au mois de mai 1591, un capitaine, nommé La Tour, portant les armes pour le duc de Mercoeur, vint au Temple avec une troupe de soldats ; non seulement il y prit sans payer les vivres nécessaires pendant cinq jours à ses hommes et à ses chevaux, mais il emmena encore en partant deux boeufs et un cheval. En juin et juillet suivants, « une infinité de personnes » des villages et des paroisses du voisinage se ruèrent sur le Temple, en rompirent les portes, renversèrent les murailles de la première et de la seconde cour et essayèrent même de démolir le manoir ; en même temps les capitaines Le Morier et des Botteaux pillèrent la maison et enlevèrent deux juments et un cheval. Le mois suivant, ce fut le capitaine La Planche qui dévasta à son tour la métairie, en compagnie de « cent soudarts » et emmena une charretée de blé et six boeufs. L'année d'après, en 1592, le duc de Mercoeur vint en personne à la Guerche, où il séjourna quatorze jours ; pendant ce temps, ses troupes consommèrent sans payer tous les foins, orges et avoines du Temple pour plus de 300 écus (Archives de la Vienne, 3 H, 579). 

   Les Royaux d'ailleurs ne se gênaient pas plus que les Ligueurs, et lorsqu'en octobre 1591 le duc de Montpensier vint à la Guerche, il logea au Temple cent-vingt soldats qui, pendant dix jours, enlevèrent « pour plus de 100 écus en pain, viandes et vin » (Archives de la Vienne, 3 H, 579). 

   C'était, hélas ! les moeurs du temps et les dures nécessités de la guerre ; nous voyons même sous Louis XIV commettre des excès plus grands encore : le 8 décembre 1675, le régiment de Mgr le Dauphin passant à la Guerche, six sergents et soixante soldats allèrent loger au Temple, au mépris des privilèges du commandeur René de Menou, exempt aussi bien que ses gens de fournir un logement aux troupes. Véritables bandits, ces soldats « maltraitèrent la fermière du Temple, et finalement la jetèrent dans le feu pour avoir ses clefs ; puis ils emportèrent une somme de 1 100 livres, 6 cuillers, 12 fourchettes et une tasse, le tout en argent, criant avec force blasphèmes que s'ils trouvoient le seigneur commandeur, ils le rostiroient » (Archives de la Vienne, 3 H, 380). 

Bretagne : Templier - Hospitalier - Commanderie de la Guerche et la Nouée

2. Le Temple de Vitré

   La charte de 1182 dit que les chevaliers du Temple avaient des droits sur trois habitants de Vitré (Ille-et-Vilaine), tres homines in Vitré (A. de Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 141). Un acte de vente de 1455, fait aussi mention de la « rue aux Templiers », dans le faubourg du Rachapt, à Vitré (abbé Pâris-Jallobert, Journal hisorique de Vitré, 131). 

   En 1240, André III, baron de Vitré, étant en Terre-Sainte, donna aux Hospitaliers 15 livres tournois de rente à prendre sur sa dîme des Landelles, dans la vallée de Vire, au diocèse de Coutances. 

   La déclaration du Temple de la Guerche, en 1681, ajoute enfin que « le membre de Vitré, dépendant de la commanderie de la Guerche, a cours dans les ville et forsbourgs dudit Vitré et ès paroisses d'Argentré, Etrelles et Erbrée ». Il consistait à cette dernière époque « en fief et juridiction »  sur quelques habitants et en rentes sur un petit nombre de maisons, notamment sur certaines habitations du faubourg Saint-Martin et sur la « maison de la Croix, en la ville de Vitré »

   Ce membre, comme l'on voit, n'avait pas d'importance au XVIIème siècle ; il est probable d'ailleurs qu'il n'en eut jamais, quoiqu'il fût fort ancien. 

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3. Le Temple de Veneffles

   Le commandeur du Temple de la Guerche possédait en la paroisse de Veneffles (Ille-et-Vilaine) une grande partie des dîmes  (nota : La déclaration de 1681 dit les deux tiers, le registre terrier de 1708 la moitié, la déclaration de 1790 la totalité), et son fief de Veneffles s'étendait en dix paroisses : Veneffles, Châteaugiron, Piré, Domloup, Saint-Pierre de Janzé, Cesson, Noyal-sur-Vilaine, Nouvoitou, Brecé et Saint-Jean-sur-Vilaine. La charte de 1182 dit que les Templiers avaient une maison à Châteaugiron, una domus in Castro Girunt (A. de Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 141 - Il y a encore des métairies du Temple en Domloup et Saint-Armel). Nous avons vu précédemment André Bute donner aux mêmes chevaliers du Temple, en 1211, un fief en Saint-Jean-sur-Vilaine (A. de Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 151 - Ce fief du Temple subsista en Saint-Jean jusqu'en 1789). 

   De pieuses et faciles redevances semblent particulières aux fiefs de Veneffles : un bail consenti par le commandeur en 1600 signale certains vassaux du Temple de la Guerche, en la paroisse de Piré, qui tiennent leurs héritages à simple devoir « de cinq Patenostres et cinq Ave Maria pour la bonne prospérité et santé dudit seigneur commandeur » (Archives de la Vienne, 3 H, 379). D'autre part, nous lisons dans la déclaration de la commanderie de la Guerche, faite en 1681 : « Confessent les hommes et sujets du fief de Veneffles, en la paroisse de Saint-Jean-sur-Vilaine, ne devoir aucunes rentes par argent ny grain ou peu de chose, mais des Pater noster et des Ave Maria, le Vendredi-Saint, pour le seigneur commandeur du Temple de la Guerche » (Archives de la Loire-Inférieure, Réformation du Domaine). 

   On a souvent dit des vassaux des anciennes abbayes qu'il leur était bon de vivre sous la crosse ; les tenanciers des Templiers n'étaient pas malheureux non plus sous la croix. 

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4. Le Temple de la Violette

   Ce membre du Temple de la Guerche s'étendait dans les paroisses du Châtellier, de la Chapelle-Janson (Ille-et-Vilaine) et de Fougères, « consistant en fief, juridiction, dixme, rentes, chapelles, etc. » (Déclaration du Temple de la Guerche en 1681). Mais au XVIème siècle, un commandeur de la Guerche vendit aux de Beaucé, seigneurs de Montframery, son manoir des Temples, appelé aussi la Templerie, sis en la Chapelle-Janson, ainsi que son fief de la Templerie et son droit de tenir foire et marché au bourg de la Templerie ; il ne conserva que les deux tiers des dîmes cueillies autour de ce bourg. On appelait ainsi un village de la Chapelle-Janson, dans lequel se trouvait une chapelle. A l'origine, cette chapelle appartenait certainement aux Templiers, mais dans la suite des temps elle devint frairienne, et en 1677 on la qualifiait de « fillette de la Chapelle­Janson ». Aussi, à cette dernière époque, l'abbesse de Saint-Georges de Rennes y avait-elle les droits de fondation et de patronage à cause de son prieuré de la Chapelle-Janson. En 1793, la chapelle de la Templerie était dans un état de vétusté et de délabrement tel, qu'il y avait danger à y entrer. On profita, pour la démolir, de l'occasion qu'offrait un élargissement de la route, devenu nécessaire. Elle avait, suivant le procès-verbal dressé alors, 16 mètres de long sur 6 mètres de large (Maupillé, Notices historiques sur les paroisses des cantons de Fougères, 57). 

   Quant à la Violette, qui donnait son nom à tout ce membre de la commanderie, c'était et c'est encore un village de la paroisse du Châtellier (nota : Le village de la Violette, situé sur les confins du Châtellier, de Poilley et de Villamée, est partagé entre ces trois paroisses, mais la chapelle Saint-Denis, aujourd'hui rasée, s'élevait dans la première). Il s'y trouvait autrefois une chapelle dédiée à saint Denis, mais les chevaliers durent aliéner de bonne heure ce domaine, dont il ne reste que le nom dans leur histoire (nota : Au XVIIIème siècle, le dire de Montframery se disait seigneur des Temples et de la Violette). 

   Enfin, du même membre de la Violette dépendaient encore, à l'origine, la chapelle du Petit-Saint-Nicolas et la maison voisine, sises l'une et l'autre dans la ville même de Fougères, au bas de la rue de l'Aumaillerie. Mais M. Maupillé croit que cette chapelle fut annexée à l'Hôtel-Dieu de Fougères aussitôt après la destruction de l'Ordre du Temple (Maupillé, Histoire de Fougères, 182). 

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5. Le Temple de Rennes

   La charte de 1182 mentionne, comme il suit, les possessions des chevaliers du Temple de Rennes (Ille-et-Vilaine) : Domus Radulphi archidiaconi Raenes juxta ecclesiam Sancte-Marie et unus burgensis in eadem civitate, et una eleemosina juxta forest ejusdem civitatis (A. de Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 141). 

   En 1681, le commandeur du Temple de la Guerche avait encore la mouvance de certaine maison située « près la porte Mordelaise », et par suite à côté de la chapelle de Notre-Dame de la Cité. C'est bien là l'emplacement de la maison de l'archidiacre Raoul ; il paraît que cet ecclésiastique, qui fit en 1168 le voyage de Terre-Sainte, avait donné sa maison aux Templiers. Le commandeur avait aussi quelques vassaux dans les rues de la Minterie, la Charbonnerie, Saint-François, la Basse-Baudrairie, Trassart et Saint-Georges (nota : On a dit que les maisons de la Grande et de la Petite-Palestine, alors en Saint-Jean, relevaient aussi des chevaliers : ce sentiment nous semble erroné ; ce furent les Bénédictins de l'abbaye de Saint-Melaine qui donnèrent a ce quartier, faisant partie de leur fief, les noms orientaux de Palestine, thabor, etc.). 

   Dans plusieurs de ces rues, souvenir est demeuré des chevaliers : ainsi, dans la rue du Vau-Saint-Germain, qui n'est qu'une continuation de l'ancienne rue de la Basse-Baud Pairie, existe une maison, dont la vieille cour porte encore le nom de cour de l'Hôpital ; au coin de la rue Saint-Georges et de la rue Trassart subsiste un hôtel qui continue de présenter, sculptée aux frontons de ses lucarnes, la croix que tout tenancier de la commanderie devait entretenir au faîte de sa maison comme signe de ses privilèges et de sa dépendance. 

   En dehors de la ville, le commandeur de la Guerche avait la mouvance de la métairie de la Touche, située au Tertre de Joué et appartenant en 1681 aux jésuites de Rennes, « lesquels doibvent audit commandeur un homme vivant, mouvant et confiscant, pour l'indemniser de son fief aliéné » (Déclaration du Temple de la Guerche en 1681). En la paroisse de Saint-Jacques-de-la-Lande se trouvaient les Temples du Cérisier et de Blosne, relevant du commandeur qui avait aussi des vassaux dans les villages de la Maltière, de la Croix-Verte et de Couaraudière, en la même paroisse. Quand on se rappelle qu'une sombre forêt couvrait jadis toute cette partie des environs de Rennes, donnant son nom à la paroisse de Saint-Jacques, appelée fort longtemps Saint-Jacques-de-la-Forêt, on ne peut douter qu'il ne s'agisse des Temples du Cérisier et de Blosne dans ce qu'on nommait en 1182 Eleemosina juxta forest. D'autre part, nous voyons que vers 1141 le duc Conan III et Ermengarde, sa mère, donnèrent aux Templiers deux métairies qu'ils possédaient dans la forêt de Rennes, et dont jouissait auparavant un chapelain nommé Hervé, dédommagé par une somme de 70 sols. En même temps la duchesse Mahaut, femme de Conan III, abandonnait également à l'Ordre du Temple ce qu'elle possédait dans cette même forêt (Archives de la Vienne, 3 H, 764). Evidemment c'est à ces donations qu'il faut rattacher l'origine des deux Temples en question. Enfin le membre du Temple de Rennes s'étendait encore dans la paroisse de Betton, où les chevaliers avaient quelques vassaux. 

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6. L'Hôpital de Dol

   Des éléments très anciens et fort disparates composaient ce membre de la commanderie de la Guerche : ainsi, le nom d'Hôpital de Dol indique suffisamment que les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem possédèrent cet établissement dès son origine, tandis que les noms des paroisses de Vildé-Bidon et de Lanhélin, faisant partie du même membre, se trouvent inscrits parmi les biens des Templiers énumérés en 1182. 

   La juridiction de l'Hôpital de Dol (Ille-et-Vilaine) s'étendait en cette ville au faubourg de la Boulangerie et dans les dix-sept paroisses dont les noms suivent : Vildé-la-Marine, relevant tout entière de la commanderie, à la réserve d'une seule maison ; le commandeur y avait quelques rentes, un droit de moulin à vent « dont il y a la masse que la mer a ruisnée » (Déclaration du Temple de la Guerche en 1681), et la présentation du bénéfice ; Vildé-Bidon, mentionnée sous le nom de « Bidon » au XIIème siècle, et relevant aussi tout entière de la commanderie, à l'exception d'une maison ; le commandeur y avait quelques petites rentes et y présentait le bénéfice paroissial ; Roz-Landrieux où le commandeur jouissait d'une rente de 12 boisseaux et demi de froment rendus à Dol, et de la sixième partie des dîmes de la paroisse (nota : On a conservé à Roz-Landrieux un vague souvenir des chevaliers qu'on dit avoir habité le prieuré du lieu ; cela semble une erreur, car ce prieuré a été de bonne heure mis entre les mains de l'abbé du Tronchet; mais cette tradition, quoiqu'elle confonde les Bénédictins avec les Templiers, n'en est pas moins intéressante à recueillir) ; Baguer-Morvan, dont les vassaux devaient au commandeur 6 boisseaux de froment, rendus également à Dol ; Lanhélin, le commandeur y prenait la moitié des dîmes, y levait quelques rentes et y tenait les plaids généraux de sa juridiction le lendemain de la fête de Saint-André ; il prétendait même avoir en l'église droit de fondation. Nous avons dit que Lanhélin « Alahalan », figure dans la charte de 1182 ; la tradition locale veut que les Templiers aient habité jadis le village actuel des Chapelles, situé dans cette paroisse ; Lourmais et Combourg ; dans ces paroisses s'étendait le bailliage de Terre-Rouge, dont les tenanciers devaient au commandeur une petite rente d'argent (3 livres 3 sols 3 deniers) et une paire de gants blancs à la fête de Saint-Gilles ; le commandeur y jouissait aussi d'un petit dîmereau (Déclaration du Temple de la Guerche en 1681), et l'on trouve encore à Combourg à la fin du XIXème siècle, une maison appelée la Templerie, située dans la ville même ; Saint-Suliac où se voyait le bailliage de Dolet, relevant de la commanderie et dont les hommes devaient quelques rentes en argent et en grains, payables à la Saint-Gilles, fête patronale de l'antique chapelle bâtie au village de Dolet ; Saint-Méloir-des-Ondes : le commandeur y possédait le petit fief de la Merveille ; Cancale, Cherrueix, Baguer-Pican, le Vivier, Bonnemain, Lanrigan et Saint-Broladre, paroisses dans lesquelles les chevaliers avaient quelques vassaux, et quelques mouvances ; on retrouve en quelques-unes d'entre elles, notamment en Bonnemain, le village du Temple ; La Boussac, enfin, où le commandeur avait un fief et « un droit de bouteillage des vins et des cidres, qui se débitent sous l'étendue de son dit fief » (Déclaration du Temple de la Guerche en 1681).

   Mentionnons encore ici les possessions des Hospitaliers aux environs de Tinténiac au XIIIème siècle. C'étaient la terre de Lesternac, en Tinténiac même, et les manoirs, domaine et oratoire de la Bouhourdière, en Saint-Domineuc. Deux chartes de 1211 et de 1213 sont relatives à des stipulations passées entre Stéphanie, abbesse de Saint-Georges de Rennes, et deux grands dignitaires des chevaliers hospitalier, l'un, frère Guillaume de Villiers, prieur de l'Hôpital en France, et l'autre, frère Geffroy, maître de l'Hôpital de Jérusalem en France. L'abbesse, en leur concédant des terres dans son fief de Tinténiac, aux lieux susdits, fit remarquer qu'il ne leur était pas permis d'y élever une chapelle ni d'y construire un cimetière au détriment des privilèges de son abbaye et de ses bénéfices de Tinténiac et de Saint-Domineuc. Il est dit ailleurs que ces mêmes chevaliers avaient également à Tinténiac la maison servant d'hôpital aux lépreux en 1207 (Cartulaire de l'abbaye Saint-Georges, 46, 209, 210, 211 et 492). M. de la Bigne Villeneuve, savant éditeur du Cartulaire de Saint-Georges, pense que ces biens faisaient partie de la commanderie de la Guerche avant d'être aliénés par les Hospitaliers, et nous croyons dès lors qu'ils se rattachaient plutôt à l'Hôpital de Dol qu'à tout autre membre de cette commanderie. 

 

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Le Temple de la Nouée

 

   Sauf l'Hôpital de Dol, s'étendant dans les diocèses de Dol et de Saint-Malo, tous les membres composant le Temple de la Guerche faisaient généralement partie de l'évêché de Rennes. Le Temple de la Nouée, au contraire, avait peu de chose en Rennes et Dol, mais s'étendait surtout dans les diocèses de Saint-Malo et de Saint-Brieuc. 

   L'ancienne commanderie du Temple de la Nouée, comprenait cinq membres que nous allons successivement faire connaître : le Temple de la Nouée proprement dit, le Temple de Créhac, le Temple de la Caillibotière, le Temple de Romillé et l'Hôpital de Plumaugat. 

 

Bretagne : Templier - Hospitalier - Commanderie de la Guerche et la Nouée

1. Le Temple de la Nouée

   La Nouée, qu'on doit reconnaître dans le « Lanhoe » de la charte de 1182 (A. de Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 140)  et qu'on appelait tantôt la Noueix, tantôt la Nouaye, parfois même Lannoeix, était une très ancienne commanderie de l'Ordre du Temple. Cet établissement se trouvait en la paroisse d'Yvignac (Côtes-d'Armor), au diocèse de Saint-Malo, et s'étendait aux environs de Dinan. Ce fut dans la chapelle du Temple de la Nouée qu'en 1294 Pierre de Launay fut reçu templier par Pierre de Villiers, assisté de quatre autres frères de l'Ordre du Temple, Hugues Poulet, d'Auvergne, Guillaume Battan et Jean de Fougères (Procès des Templiers, II, 165 et 188 – A. Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 95 et 208).

   Nous avons dit que dans le courant du XIVème siècle la commanderie de la Nouée fut unie à celle de la Guerche ; aussi, en 1395, voyons-nous frère Nicolas Séguin prendre le titre de commandeur du Temple de la Guerche et de la Nouée. 

   Au XVIIème siècle le membre de la Nouée - comme on disait alors - consistait en « la maison noble et principal manoir dudit lieu, corps de logis avec cour au devant, jardin clos de murailles, chapelle située proche ladite maison, bois de haulte fustaye, etc., le tout s'entrejoignant et contenant ensemble, quinze journaux de terre »

   La chapelle de la Nouée, dédiée à saint Jean-Baptiste, n'existe plus. En 1708, son maître-autel était décoré d'un grand crucifix qu'accompagnaient les statues de saint Jean et de saint Martin ; une arcade romane accostée de deux autels, séparait le choeur de la nef (Archives d'Ille-et-Vilaine, 3 H, 1). Il est probable que cet édifice était de même style et de même époque que l'église paroissiale d'Yvignac, intéressant monument du XIIème  siècle, qu'on prétend être l'oeuvre des Templiers.

   Non loin de là, deux pièces de terre, portant les noms de « Grande et Petite Justice », rappelaient les anciennes fourches patibulaires de la commanderie ; sur une lande voisine se trouvait « une masse de moulin ruisnée » (Déclaration du Temple de la Guerche en 1681), enfin une métairie dépendait du manoir. 

   Le commandeur levait la dîme sur toutes les terres tenues dans son fief de La Nouée, en Yvignac et Trébédan. Il jouissait d'ailleurs de plusieurs fiefs, s'étendant en douze paroisses : Yvignac, Corseul, Saint-Carné, Plénée-Jugon, Vildé-Guingalan, Bourseul, Tramain, Plouër-sur-Rance, Taden, Plorec-sur-Arguenon, Quévert et Dinan. 

   Remarquons-y : en Yvignac le bailliage de la Nouée, en Corseul celui de Treffort, en Plénée-Jugon le fief du Temple et en Plorec celui du Temple-ès-Saulneufs. Notons en outre qu'en Bourseul se trouve le village de l'Hôpital ; en Tramain, le village des Croix et l'ancien manoir du Temple aliéné dès le XVème siècle ; en Plorec, également un manoir appelé le Temple ; et en Corseul, Plouër et Taden, trois villages portant le nom de Vildé. Il nous faut de plus signaler deux localités en lesquelles les chevaliers eurent de toute antiquité des droits : Vildé-Guingalan et Vildé-Goëllo. Comme tous les Vildé, Villa Dei, c'est aux Templiers que la paroisse de Vildé-Guingalan (Côtes-d'Armor) doit son origine ; son nom, Guengalan, figure dans la charte de 1182. Sur son territoire se voit encore le village de la commanderie, et l'église paroissiale demeure dédiée à saint Jean-Baptiste (Jollivet, Les Côtes-du-Nord, II, 330). 

   Quant à Vildé-Goëllo, c'est un gros village de la paroisse de Quévert (Côtes-d'Armor) ; la charte de 1182 l'appelle l'aumônerie de Goëllo, Eleemosina de Gouelou (A. de Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 137). Le fief de Vildé-Goëllo s'étendait non seulement en Quévert, mais aussi dans la ville même de Dinan. A côté du village de Vildé-Goëllo, s'élevait le manoir de la commanderie dont les ruines portent de nos jours le nom de Prieuré de saint Jean (Gaultier du Mottay, Répertoire archéologique des Côtes-du-Nord). Ce nom lui vient de la chapelle qui en dépendait à l'origine et qui n'existe plus ; on l'appelait Saint-Jean de l'Aublette, et le village de l'Aublette avoisine en effet celui de Vildé-Goëllo. La croix de Lanviais, en Quévert, est également un dernier vestige du séjour des chevaliers en cette contrée ; c'est une belle croix de carrefour du XVIème siècle, dans les sculptures de laquelle on reconnaît des chevaliers, représentés agenouillés et priant (Gaultier du Mottay, Répertoire archéologique des Côtes-du-Nord). 

Bretagne : Templier - Hospitalier - Commanderie de la Guerche et la Nouée

2. Le Temple de Créhac

   C'était dans la paroisse de Plédran (Côtes-d'Armor), au diocèse de Saint-Brieuc, que se trouvait le Temple de Créhac, signalé en 1182 comme possession des Templiers, sous le nom de Crihirac (A. de Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 138) ; le véritable nom de cet établissement semble bien être Le Kreac'h modernisé en Créhac. Le commandeur de la Nouée avait là une chapelle « fondée de saint Jean-Baptiste, avec assemblée le jour de la feste de ce Bienheureux, et droits et prééminences uniques et anciens en icelle chapelle » (Déclaration du Temple de la Guerche en 1681). Ce sanctuaire, reconstruit à la fin du XVIIème siècle, subsiste de nos jours et n'offre de remarquable qu'un certain nombre de pierres tombales, formant son pavé, et sur lesquelles sont gravés des instruments d'art et de métiers, que certains auteurs ont regardé soit comme des emblèmes de franc-maçonnerie, soit comme des insignes de Templiers (Gaultier du Mottay, op. cit., 171 – Jollivet, op. cit., I, 53). 

   Dans le village nommé le Temple, avoisinant cette chapelle, les tenanciers étaient obligés, outre les rentes habituelles, d'entretenir une croix de fer au lieu le plus éminent de leurs maisons, comme marque et intersigne de la seigneurie (Bulletin de l'Association bretonne, IV, 201). 

   Dans les environs, les Templiers possédaient en 1182 divers biens dont les noms défigurés par les copistes sont difficiles à retrouver : Cleerfonten, la Rochochert, Sencheco, le Montfrocher, Ilfiniac, unam villam quam dederunt duo filii Cahat (A. de Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 138). Ogée, dans son Dictionnaire de Bretagne, dit que de son temps la haute-justice de Clairefontaine s'exerçait en Plédran, voilà bien le Cleerfonten de la charte. Il existe également en Plédran un village de La Roche et Sencheco pourrait bien être Saint-Quihouët en Plaintel ; là, se trouvaient un château et une chapelle dédiée à saint Jean, qui passent pour avoir à l'origine appartenu aux Templiers (Jollivet, op. cit., I, 346). Le Montfrocher semble avoir disparu, mais llfiniac est la paroisse d'Yffiniac qui possède toujours à la fin du XIXème siècle une chapelle de Saint-Jean ; quant au village que donnèrent les fils de Cahat, il faudrait une grande chance pour le retrouver. 

   A cause de son Temple de Créhac le commandeur avait aussi un moulin à Créhac, une dîme sur les terres environnantes et une juridiction s'étendant dans les trois paroisses de Plédran, Plaintel et Plémy. Le seigneur de Saint-Quihouët en Plaintel lui devait chaque année 4 boisseaux de seigle, 3 boisseaux d'avoine, 3 poules et 52 sols monnaie (Déclaration du Temple de la Guerche en 1681). Sur le territoire de Plémy, les Templiers jouissaient dès 1182 des villages du Verger et du Temple, subsistant encore et désignés dans la charte donnée en leur faveur par ces mots : La Verger a Ploehmic et alteram villam in eadem Ploehmic (A. de Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 138). 

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3. Le Temple de la Caillibotière

   Ce membre de la commanderie de la Nouée portait à l'origine le nom de Temple de Montbran ou de Tréhen ; d'après deux anciennes déclarations, l'une faite en 1424 et l'autre en 1499, voici de quoi il se composait au XVème siècle : Le Temple de Montbran ou de Tréhen, en Pléboulle, en diocèse de Saint-Brieuc, avec le bailliage du Chemin-Chaussée ; le Port-à-la-Duc et la Ville-Morhen en Pléhérel ; le Temple de la Caillibotière en Plurien ; le Temple en Hénanbihen ; le Temple-Rugeart en Hénansal ; le Temple de la Lande et le Temple-Fougeray en Saint-Alban ; et le Temple-Prestan en Planguenoual (A. de Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 106). Il faut ajouter à cette liste le Temple de Pléneuf-Val-André. 

   Voyons ce que nous savons de chacune de ces localités. 

   Il y avait dès 1201, à Montbran, une Templerie et une chapelle sous le vocable de la sainte Croix « Monasterium Sancte Crucis de Munbran » (A. de Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op. cit., III, 45). Aujourd'hui on retrouve dans la paroisse de Pléboulle (Côtes-d'Armor) les villages du Temple et de Montbran et, à côté d'eux, la tour de Montbran et la chapelle Sainte-Croix. Cette tour est un fort curieux monument du XIIème siècle : octogone extérieurement avec quatre faces plus larges que les autres et cylindrique à l'intérieur, haute d'environ dix mètres, elle est assise sur un rocher dominant une courbe décrite par la rivière du Frémur. Le rez-de-chaussée n'a pour toute ouverture qu'une sorte de barbacane percée dans la face Nord ; à l'étage supérieur une baie s'ouvre vers l'ouest ; à l'intérieur on voit la place de l'escalier occupant l'angle Nord-Est. Cette construction est formée de moellons largement noyés dans un mortier de chaux renfermant des coquilles (Gaultier du Mottay, op. cit., 441). 

   Jadis, autour de cette tour, se développaient les bâtiments de la Templerie, protégés par un terrassement qui subsiste encore à la fin du XIXème siècle, le tout formant une enceinte fortifiée. Tout près de là, la voie gallo-romaine d'Aleth à Carhaix franchit le Frémur sur un pont également gallo-romain dont on reconnaît les débris. A l'ombre de la tour et du village de Montbran se tient chaque année, à la fête de Sainte-Croix, en septembre, une foire « si ancienne que les échanges s'y font encore en partie en nature, si considérable que c'est une ville entière qui s'y dresse sous toile pendant plusieurs semaines » (A. de Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 110). 

   Non loin de Montbran s'élèvent le village du Temple et la chapelle Sainte-Croix entourée de son cimetière, où se voient un calvaire et plusieurs pierres tombales du XVème siècle. Cette chapelle se compose d'un choeur à chevet droit du XIVème siècle avec une maîtresse vitre à réseau quadrilobé ; la nef, reconstruite au XVème siècle, est séparée du choeur par une arcade ogivale soutenant un petit campanile et reposant sur des colonnes octogones. Du côté de l'évangile, une chapelle seigneuriale s'ouvre sur le sanctuaire par deux arcades s'appuyant sur un pilier octogonal. La porte principale, à l'Ouest, est ogivale, à triple voussure et à pieds droits ornés chacun de quatre colonnettes. Au-dessus apparaît un blason couché, surmonté d'un heaume à tête de paon et présentant l'aigle éployée à deux têtes de la famille du Guesclin. C'est, en effet, à Pierre du Guesclin, seigneur de Plancoët au XIVème siècle, qu'est due en partie la construction de cette chapelle. Après l'abolition de l'Ordre du Temple, les seigneurs de Plancoët s'étaient emparés de la plus grande partie des possessions des Templiers dans leur quartier (Gaultier du Mottay, op. cit., 440 – A. de Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 110). 

   Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem n'héritèrent donc que d'une minime portion du Temple primitif de Montbran. Ils eurent, entre autres choses, à l'embouchure du Frémur, le village de Port-à-la-Duc mentionné dans la charte de 1182, sous le nom de Portaradur. Ce hâvre de Port-à-la-Duc se trouve de chaque côté de la rivière, moitié en Pléboulle et moitié en Pléhérel. Dans cette dernière paroisse se retrouve aussi le village de la Ville-Morhen, dépendance de Montbran en 1424. Toutefois, en 1681 le commandeur du Temple de la Nouée n'avait plus que quelques rentes sur certains habitants de Pléboulle et de Pléhérel, notamment sur le seigneur du Papeu. 

   Vraisemblablement à la suite de la ruine du Temple de Montbran, les chevaliers hospitalier, héritiers des Templiers, choisirent la Caillibotière comme chef-lieu de leurs possessions dans cette partie de la Bretagne.

   C'est dans la paroisse de Plurien (Côtes-d'Armor), au diocèse de Saint-Brieuc, que se trouvent les villages des Haute et Basse Caillibotière. En 1681, le manoir qu'avaient élevé les Templiers en ce lieu, était complètement ruiné, mais le commandeur de la Nouée y possédait encore un petit domaine d'une douzaine de journaux de terre ; là se voyaient de « vieilles murailles », derniers débris du manoir, subsistant dans un enclos appelé la Templerie. A coté, un moulin et un petit étang appartenaient également au commandeur qui jouissait d'un fief s'étendant alors en neuf paroisses, à savoir : Plurien, Pléhérel, Pléboulle, Hénanbihen, Hénansal, Pléneuf, Erquy, Planguenoual et Saint-Alban. 

   Dès l'an 1182 les Templiers possédaient des biens dans les deux paroisses d'Hénanbihen et de Hénansa1 (Côtes-d'Armor) : Eleemosina Gaufredi Coeron scilicet suum molendinum de Vaal Ourugun et terra sua de Viridario de Heenan, la Vil Barbe, la Bochin, San Sanson... Lanhane Cuncar (A. de Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 138). 

   Ce Geoffroy de Corron, vivant en 1145, avait son château, dont il portait le nom et dont les restes subsistent dans la forêt de Corron, en Saint-Alban, paroisse limitrophe des deux Hénan. Nous retrouvons aujourd'hui en Hénanbihen le village du Temple et le hameau de Saint-Samson dont la chapelle, aujourd'hui détruite, avoisinait la voie romaine de Corseul à Erquy, et en Hénansal les villages du Verger et de Launay-Congar, ce dernier voisin de la Ville-Barbé et du moulin des Vaux. Remarquons aussi qu'en 1424 le bailliage du Chemin-Chaussée dépendait de Montbran ; or le Chemin-Chaussée est une ancienne station gallo-romaine qui doit son nom à la voie de Carhaix à Aleth, cette voie partageant encore maintenant le village entre Hénansal et la Bouillie. Enfin signalons la dîme de la Hauteville que levait, en 1681, le commandeur de la Nouée dans la paroisse d'Hénanbihen. 

   Dans les paroisses de Pléneuf et de Saint-Alban (Côtes-d'Armor) demeurent aussi bien des souvenirs du séjour des Templiers. En Pléneuf se trouve le Temple-au-Jard qui peut bien être ce Temple-Rugeart que la déclaration de 1424 met en Hénansal ; en Saint-Alban sont les villages du Temple et de la Lande, et auprès de ce dernier la chapelle Saint-Jacques, ne voilà-t-il pas le Temple de la Lande mentionné en 1424 ? Cette chapelle Saint-Jacques - dont la construction est due aux Templiers d'après la tradition - est un intéressant édifice du XIIIème siècle, composée d'une nef à chevet droit ; sa tour inachevée couvre un superbe porche garni intérieurement d'arcades trilobées reposant sur des colonnettes à chapiteaux feuillagés (Gaultier du Mottay, op. cit.). Il existe aussi en Saint-Alban un village de l'Hôtellerie, ancien manoir où nous sommes portés à reconnaître la maison mal appelée Losteliritelier dans la charte de 1182 ; l'Hôtellerie-Abraham, bâtie sur le bord du chemin gallo-romain d'Aleth à Carhaix était déjà sécularisée au temps de saint Guillaume qui y reçut l'hospitalité. 

   Reste à retrouver, pour compléter la liste des Temples de la Caillibotière en 1424, le Temple-Prestan en Planguenoual (Côtes-d'Armor). Nous n'hésitons pas à le reconnaître dans l'ancien manoir de Saint-Prestan - aujourd'hui village de Planguenoual – possédé en 1535 par Jacques de la Moussaye (Annuaire des Côtes-du-Nord en 1870, p. 40). D'après la déclaration de 1681, le commandeur de la Nouée avait encore en Planguenoual, « sur une lande, un emplacement de moulin ». Il n'est point fait, dans ce qui précède, mention d'Erquy, paroisse en laquelle s'étendait cependant le bailliage de la Caillibotière. Il est probable que les Templiers tenaient ce qu'ils avaient en Erquy d'une famille Ménassac, établie au XIIIème siècle en cette localité, et dont la donation est rappelée dans la charte de 1182 par ces mots : Eleemosina Anger Manasac et Thome fratris ejus (A. de Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 140). 

Bretagne : Templier - Hospitalier - Commanderie de la Guerche et la Nouée

4. Le Temple de Romillé

   Ancienne propriété des chevaliers du Temple, le membre de Romillé, au XVIIème siècle, ne s'étendait pas dans moins de vingt et une paroisses, appartenant pour la plupart aux diocèses de Rennes et de Saint-Malo ; ces paroisses étaient : Romillé, Hédé, Saint-Jean et Saint-Nicolas le Montfort, Monterfil, Saint-Maugan, Bédée, Saint-Gonlay, Saint-Malon, Langan, Meillac, Irodouër, Pleumeleuc, Saint-Gilles, la Chapelle-Thouarault, Mordelles, Iffendic, Bréal, Talensac, le Verger et Miniac-sous-Bécherel. Il semble avoir été composé de trois anciens Temples : Hédé (Ille-et-Vilaine), Romillé (Ille-et-Vilaine) et Montfort (Ille-et-Vilaine), signalés en ces termes dans la charte de 1182 : Molendina de Haduc et stagnum, eleemosina de Romillé et eleemosina de Montfort (A. de Barthélemy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 140). Mais en 1681, le Temple de Romillé ne conservait plus guère qu'un vague souvenir de son antique importance : il avait pour chef-lieu la terre de la Metterie, en Romillé, et renfermait les bailliages de Romillé, Langan, Miniac, Montfort, Irodouër et Hédé. 

   Nous n'avons pas de documents sur ce qu'étaient à l'origine les Temples de Romillé et de Hédé. La Metterie de Romillé, voisine d'un village appelé le Temple, n'était évidemment que la métairie de l'ancien manoir des Templiers, aliéné à une époque inconnue. 

   La métairie du Temple d'Irodouër eut le même sort, car, en 1733, Guy Aubert, seigneur de Trégomain, la tenait du commandeur de la Guerche « à cause de son membre de Romillé ». Ce seigneur déclara même devoir pour cette terre du Temple audit commandeur : « une rente de 50 sols et une paire de gants garnis d'un filet d'argent, à la grand'messe dite le jour de Noël en l'église d'Irodouër »

   Les moulins et l'étang de Hédé furent également aliénés, et les chevaliers ne conservèrent en cette contrée qu'un fief « ayant cours en la ville de Hédé et ès forsbourgs et forges d'icelle ». (Déclaration du Temple de la Guerche en 1681). Il est expressément dit en 1681 que les bailliages de Hédé et de Montfort faisaient alors partie du membre de Romillé ; il nous reste donc à voir ce qu'était primitivement le Temple de Montfort. 

   Dès 1163, nous trouvons les Templiers établis à Montfort. A cette époque, en effet, Josse, archevêque de Tours, adjugea aux religieux de l'abbaye Saint-Melaine de Rennes le four banal de Montfort, voisin du prieuré de Saint-Nicolas, membre de cette abbaye, et que leur disputaient les chevaliers du Temple. D'après la tradition locale, qui place au haut de la rue de Coulon l'ancien cimetière des Templiers, il paraîtrait que le manoir de la commanderie de Montfort se trouvait vers cet endroit, auprès du puits de Coulon, entre l'église de ce nom et celle de Saint-Nicolas. 

   Voici comment la déclaration du comté de Montfort au XVIIème siècle parle des biens dépendant en ce pays du commandeur de la Guerche et de la Nouée : « Les chevaliers de Malte, dit-elle, ont plusieurs fiefs, rentes, juridictions et bailliages s'extendant ès paroisses du Verger, Tallensacq et Monterfil, sous la mouvance et ressort de la cour et seigneurie de Montfort, à debvoir de foy et sans rachapt. Ils possèdent aussi en la paroisse d'Iffendicq plusieurs fiefs et juridictions sous ladite mouvance de Montfort, entre autres aux environs des maisons nobles du Val, du Bois-Marquer, de Canlou, de Tréhieuc, du bourg d'Iffendicq, de la Ville-Briand, de la Cordonnaye, de la Ville-Marchand et plusieurs autres endroits de ladite paroisse. Ils possèdent encore ès paroisses de Saint-Maugand, Saint-Gonlay et Saint-Malon plusieurs fiefs, juridictions et bailliages sous ladite mouvance de Montfort, laquelle juridiction desdits chevaliers s'exerce en l'auditoire de Montfort » (Déclaration du comté de Montfort en 1682. Il s'agit de Montfort-sur-Meu). 

   Une autre déclaration de la même époque nous dit que le commandeur de la Guerche possédait anciennement « le manoir des Maisons-Neufves en Saint-Malon, avec ses jardins, rabines, colombier, bois, estang, moulins, etc. ». Ce manoir fut aliéné par les chevaliers aussi bien que celui de Saint-Jean, situé dans la même paroisse. Ce dernier semble, en effet, avoir appartenu à l'origine aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. 

   Enfin, l'on retrouve encore de nos jours quelques souvenirs du passage des Templiers dans le pays de Montfort : ainsi, en Parthenay, Montauban et la Chapelle-Thouarault sont les terres du Temple, en Saint-Gonlay est un village appelé la Ville-ès-Chevaliers, et en Iffendic se trouvent deux autres villages nommés les Temples. De ces derniers, l'un est limitrophe de Saint-Malon, et l'autre avoisine la Nouaye ; c'est probablement à cause de celui-ci que la tradition place des Templiers à la Nouaye, où se voit d'ailleurs le village de la Fontaine-aux-Chevaliers. 

   Quant aux Hôpitaux de Talensac et de Monterfil, mentionnés dans la charte de fondation de l'abbaye de Monfort en 1152 (Dom Morice, op. cit., I, 614), ce devait être des établissements de l'ordre des Hospitaliers, réunis plus tard au Temple de Montfort et que rappelaient encore en 1681 les fiefs du commandeur de la Guerche en ces deux paroisses de Talensac et de Monterfil. 

   Le domaine du Temple de Romillé ne consistait plus guère au XIXème siècle qu'en la métairie de la Metterie en Romillé, affermée 300 livres par François Allain, prêtre de la paroisse en 1708. Cette métairie se composait d'un petit logis qu'occupait messire Allain, de l'habitation d'un métayer, des étables de ce dernier et d'une douzaine de pièces de terre (Archives d'Ille-et-Vilaine, 3 H, 1). 

Bretagne : Templier - Hospitalier - Commanderie de la Guerche et la Nouée

5. L'Hôpital de Plumaugat

   Jusqu'ici nous n'avons guère trouvé que des Temples parmi les possessions du commandeur de la Nouée, mais à Plumaugat (Côtes-d'Armor), en l'évêché de Saint-Malo, ce chevalier jouissait d'un établissement ancien des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, nommé l'Hôpital de Benain ; il est vrai qu'il possédait dans la même paroisse le Temple de Plumaugat, appelé en 1182 Ploemagada et représenté aux siècles derniers par le village du Temple et le moulin du Temple sur le bord de la Rance, et le « Clos de la Justice » avoisinant ce moulin. 

   En 1708, voici quel fut le procès-verbal d'une visite faite à l'Hôpital de Plumaugat : Le 25 novembre, les chevaliers visiteurs se transportèrent du Temple de la Nouée en Plumaugat, « au moulin du Temple, situé sur le rivage de la Rance, affermé 280 livres avec son petit étang. A l'endroit comparut, maître Mathurin Couëlla, procureur fiscal de la juridiction de l'Hôpital en Plumaugat. Lanrelas et Eréac, dépendant de ladite commanderie de la Nouée, lequel déclara avoir une petite auditoire proche la chapelle Saint-Yves de Benain, audit Plumaugat, où se tient régulièrement l'audience de ladite juridiction qui a droit de moyenne et basse justice ». Les chevaliers apprirent ensuite que cette chapelle de Benain « composée en demi-croix », se trouvait dans le fief du commandeur qui n'était « tenu à aucune charge pour l'entretien d'icelle, les habitants l'ayant fondée et l'entretenant, et que ladite chapelle Saint-Yves est servie festes et dimanches, par un prestre de sur les lieux, payé par les habi­tants ». Mathurin Couëlla termina sa déposition en affirmant que « maître Amaury Couëlla est sénéchal de ladite juridiction, qu'on en est fort content et que le bailliage rentier qui se perçoit annuellement à la Saint-Gilles, rapporte seulement 15 livres tournois » (Archives d'Ille-et-Vilaine, 3 H, 1). 

   Nous venons de dire que le fief de l'Hôpital de Plumaugat s'étendait en trois paroisses : Plumaugat, Lanrelas et Eréac ; on retrouve de nos jours en Lanrelas et Saint-Jouan-de-l'Isle des villages appelés le Temple (nota : On a écrit que la Villenart, en Plumaudan, appartenait à l'Ordre de Malte ; c'est une erreur, l'Hôpital de Villenart, membre de la commanderie de Carentoir se trouvait en Ploërmel). 

abbé Guillotin de Corson

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